La pratique de la prière, la prière elle-même, se dépouille aussi de conceptualisations héritées du passé pour retrouver sa spontanéité et sa simplicité originelles.
Ainsi se révèle-t-elle en ce qu’elle à toujours été essentiellement : non pas croyance en la vertu magique d’une formule, mais attention à la présence de Dieu dont le nom divin est sacrement ; non pas aliénation dans un mécanisme obsessionnel mais art spirituel qui, en ramenant l’intelligence du monde des phénomènes vers des profondeurs du cœur, c’est-à-dire de la personne, prépare ce cœur à recevoir le pardon, la paix, l’illumination ; non pas dans une abolition de la pensée et de la conscience personnelle mais dans la rencontre communiante, lucide, avec la personne divino-humaine de Jésus.
Invoquer le nom, c’est déjà le porter en soi.
La puissance du nom est celle du Christ lui-même.
La Prière de Jésus n’est pas un exercice en vue de créer par une répétition mécanique une sorte de monoïdéisme psychologique.
Il s’agit non pas de remonter un mécanisme psychique, mais de libérer une spontanéité spirituelle, ce « cri du cœur » que fait jaillir, comme une source d’eau vive, la présence du Seigneur, communiqué par la prononciation du nom divin.
Olivier Clément, professeur d'histoire
Jacques CHANCEL s'entretient avec
Olivier CLEMENT, professeur d'histoire sa conversion à la
foi orthodoxe à l'âge de 30 ans, la
géographie de l'orthodoxie, le caractère prophétique des oeuvres de
Fédor DOSTOIEVSKI, sa découverte du
christianisme à travers les livres de Nikolaï BERDIAEV et de Vladimir LOSSKI, remarques sur l'athéisme, ses
origines, son père, son regard sur la vie, les...