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EAN : 9782367321271
413 pages
Editions Chandeigne (18/05/2017)
3.6/5   5 notes
Résumé :
En 1543, les Portugais sont les premiers Européens à débarquer au Japon. Cet archipel lointain et mystérieux, plus ou moins localisé depuis 1515, est très vite identifié à la Cipango du récit de Marco Polo (c. 1300), représenté sur le globe de Behaim (1492). Aussitôt les Portugais y introduisent les armes à feu et nouent de fructueux liens commerciaux. En 1549, François Xavier et quelques jésuites débarquent à leur tour et fondent la mission chrétienne du Japon, pay... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
ARRIVAL



Je n'ai certes pas un tempérament d'aventurier, même pas de voyageur à vrai dire, mais les récits des explorateurs m'ont toujours fasciné – et leurs cartes. J'aime les cartes – enfin, les vieilles cartes, et les imaginaires, sinon c'est pas drôle… Ceci quelles qu'aient pu être les intentions de ces aventuriers, d'ailleurs – ou les conséquences de leurs « découvertes », même si ce n'est certes pas une dimension dont je peux me passer maintenant, et j'y reviendrai forcément dans ce compte rendu.



Les « grandes découvertes » (eurocentrées, hein), entre la fin du XVe siècle, et la première moitié du XVIe, m'ont toujours fasciné, donc – même si au fond je n'en savais pas grand-chose au-delà de quelques clichés connus de tous. Et, notamment, je ne savais pas grand-chose, voire presque rien, d'une matière qui n'a fait que gagner en importance à mes yeux au fil des années : les premiers contacts entre Européens et Japonais – lesdits Européens étant plus précisément et pour l'essentiel des Portugais, qui, en grossissant le trait, s'étaient vu confier l'exploration et la colonisation de l'Orient, le Nouveau Monde étant, hors Brésil, la chasse gardée des Espagnols.



J'avais une date, 1543 (on aura l'occasion de voir que déterminer cette date n'était pas si évident que cela) ; je savais que le hasard y avait eu sa part – un naufrage, le cas échéant, et d'abord sur une petite île au sud de Kyûshû (je peux maintenant la nommer : Tanegashima) ; je savais aussi que les arquebuses des Portugais avaient tôt intrigué et fasciné les Japonais, qui découvraient ainsi les armes à feu (en fait, éventuellement un « mythe » à nuancer), lesquelles bouleverseraient bientôt dans l'archipel l'art de la guerre et le jeu politique ; je savais, bien sûr, que les Jésuites n'avaient alors guère tardé, dans la foulée des marchands, et qu'ils avaient à leur tête le charismatique et fougueux (saint) François Xavier ; je savais, enfin, que ça ne durerait pas – on parle du « siècle chrétien » du Japon, mais il n'a pas duré un siècle ; et les dernières décennies, l'atmosphère était tout autre : voyez Silence, d'Endô Shûsaku…



Il y avait forcément une littérature sur la question – des sources datant des événements mêmes (notamment via les rapports des Jésuites), mais aussi des études académiques récentes. Mettre la main dessus n'était cependant pas toujours évident… mais ce livre, au format poche et à prix très décent (14,50 €), m'est littéralement tombé entre les mains. C'était exactement ce que je cherchais : sources et commentaires sur les premiers contacts entre Portugais et Japonais – vraiment les premiers, la décennie 1543-1552 plus précisément –, incluant aussi bien des témoignages de marchands et d'aventuriers que de religieux (dont surtout François Xavier lui-même), avec aussi un aperçu du point de vue japonais de l'époque, et, cerise sur le gâteau, plein, PLEIN de cartes, et en couleur s'il vous plaît ! Parfait.



Et le livre s'est avéré à la hauteur de mes attentes : il est absolument passionnant, fascinant même parfois, d'une grande richesse et d'un grand sérieux. Parfait, vous dis-je !



PETITS BÉMOLS ?



Ou presque : avant de me lancer dans le concert d'éloges, je suppose qu'il me faut mentionner quelques petits bémols…



À la lecture de l'ouvrage, un point m'a régulièrement déconcerté : le livre est très sérieux, abondamment commenté, parfois pointu, toujours intéressant, mais l'édition n'est peut-être pas très… précise ? le terme n'est pas très heureux – car ce volume, la plupart du temps, est assurément sourcé et fait preuve d'une grande attention aux détails. Ce qui m'intriguait, c'était surtout les traductions : globalement, l'ouvrage semblait être d'origine portugaise, mais sans toujours bien identifier les traducteurs. Ce qui me paraissait problématique, d'autant que tous les textes ici compilés ne sont pas initialement en portugais – un, notamment, est japonais, mais on trouve aussi de l'espagnol, du latin, voire des choses pas toujours bien définies… Je redoutais qu'à l'occasion ces deux (voire trois ?) niveaux de traduction aient pu nuire à l'ensemble – peut-être à tort, bon…



La situation s'est un peu éclaircie depuis ma lecture ; à vrai dire, il m'a suffi d'aller sur le site de l'éditeur… On nous parle ici d'une « édition » signée Xavier de Castro – or il s'agit d'un pseudonyme de Michel Chandeigne, soit le créateur de la maison à l'origine de cette publication, maison consacrée à la littérature et aux sources lusophones. Un nom de plume, plus précisément, employé pour des traductions (du portugais, donc) portant sur les voyages et les grandes découvertes. Ce qui semble confirmer les multiples niveaux de traduction, à l'occasion. J'avoue avoir du mal à comprendre la raison d'être de ce flou relatif dans un recueil par ailleurs pointu et précis.



Un autre aspect, plus commun hélas, concerne les renvois – relativement nombreux. Est-ce dû au passage en poche ? Ces renvois, très souvent, ne sont pas les bons, ils pointent vers une page qui n'a absolument rien à voir avec le sujet. S'il s'agit simplement de trouver une carte, ça n'est pas si problématique, mais ça peut l'être davantage notamment quand cela concerne des noms propres, toponymes ou patronymes – d'autant que l'usage est parfois changeant sur cette simple décennie.



J'ajouterais que le plan de l'ensemble m'a parfois étonné, sa logique m'échappant régulièrement – et c'est bien pourquoi je ne vais pas, dans ce compte rendu, respecter ce plan.



Le livre est passionnant, assurément – mais certaines choses sont un peu « dans l'ombre », disons. Rien de rédhibitoire, mais il me semblait devoir le mentionner.

SYNTHÈSE PRÉALABLE



L'ouvrage s'ouvre sur deux articles contemporains. Rui Loureiro livre tout d'abord une longue et passionnante préface, qui permet d'appréhender les explorations portugaises en Asie orientale, les premiers contacts avec le Japon (au-delà des fantasmes mythiques qu'il avait suscité auparavant), puis les difficultés finalement rencontrées par les Portugais et les Jésuites sur place, jusqu'à la fermeture de l'archipel – soit une contextualisation qui va bien au-delà de la seule décennie 1543-1552, dans les deux sens, mais de manière assurément pertinente. En tête d'ouvrage, nous pouvons ainsi faire le point sur les événements et leurs implications. C'est la meilleure place, car il s'agit d'un préalable fort utile à la lecture des sources en elles-mêmes – qui ont leur lot d'imprécisions, de confusions, d'ambiguïtés. Il peut s'avérer utile d'y revenir, d'ailleurs.



Et suit une véritable merveille, due à Xavier de Castro : un long article sur les premières cartes du Japon (ou faisant figurer le Japon). Sur une longue période, en fait – puisque l'on y aborde au premier chef des documents fort antiques et propres à la région (des cartes coréennes, notamment). Puis, entre Marco Polo et Christophe Colomb, on trouve des cartes imprécises et largement fantaisistes où l'on tente de localiser la mythique Cipango, cartes elles-mêmes variables en fonction des conceptions théoriques du monde puis des découvertes effectives accomplies par les navigateurs, qui évoluent progressivement vers l'idée d'une Terre sphérique (l'occasion d'envisager aussi les premiers globes, comme celui de Behaïm). Nouvelle étape essentielle après Colomb, il s'agit de prendre conscience de ce que l'Amérique n'était pas l'Inde (certaines cartes situaient ainsi Cipango dans les Antilles, voire l'assimilaient à Cuba, sauf erreur – dans la lignée de Colomb, donc, j'y reviendrai). La matière évolue ensuite très rapidement, les découvertes s'accumulant, et l'on voit progressivement, dans divers pays européens, apparaître des cartes plus pertinentes quant à la localisation du Japon. Après 1543, les cartes du Japon lui-même, bien sûr, évoluent très vite, des premières représentations encore passablement fantasmatiques à des documents de référence autrement sérieux et bien mieux assis. L'ensemble constitue un panorama aussi passionnant que fascinant, et, qui plus est, très abondamment illustré, et en couleur. Un vrai régal pour les yeux (même si le format poche amoindrit probablement l'effet), et une somme originale sur les représentations européennes du Japon, en évolution rapide au cours de la période.



FANTASMES D'EXPLORATEURS



Après quoi nous passons au gros de l'ouvrage : les sources en elles-mêmes. Un premier ensemble doit être distingué, qui précède la « découverte » du Japon.



Nous partons de Marco Polo et de son Livre des Merveilles, qui contient le « mythe originel » de Cipango, nom constituant semble-t-il une déformation d'une expression chinoise pour désigner « l'empire du soleil levant ». Cependant, le voyageur vénitien ne s'y est bien sûr pas rendu lui-même… Et son rapport fait montre des tares qu'on était en droit d'en attendre : le tableau est excessif, avec des attraits plus qu'exagérés (de l'or et des épices partout), des remarques très fantaisistes sur les coutumes des indigènes, et les confusions sont fréquentes – d'autant que le récit de Marco Polo, à la structuration indécise en la matière, amènera longtemps les Européens à redouter, sur la base d'une erreur d'interprétation, en la personne des Japonais, de cruels cannibales (et des adorateurs d'idoles, mais ceci, pour le coup, on y reviendra avec les rapports des Jésuites).



Je relève un aspect qui m'a plus particulièrement intéressé : dans ce bref passage consacré à Cipango, Marco Polo rapporte les deux tentatives d'invasion de l'archipel (enfin, l'île, pour lui), en 1268 et 1281, par les Mongols de Kubilai Khan, soit le grand Khan au moment même des voyages du Vénitien ; en fait, la seconde de ces tentatives a eu lieu alors que Marco Polo se trouvait en Chine. Pourtant, les événement sont étrangement mal datés… et par ailleurs des plus fantaisistes, même si le voyageur évoque alors le « vent divin ».



Quoi qu'il en soit, les récits de Marco Polo connaîtraient une postérité importante, même si avec des hauts et des bas – et le mythe de Cipango, notamment, aurait une certaine importance sur la suite des opérations (je n'en avais absolument pas idée), suscitant régulièrement une véritable passion, tout en étant parfois oublié pour un temps, au gré de cycles complexes. On peut déjà relever que le présent extrait de Marco Polo, dans cette édition, est annoté… par Christophe Colomb lui-même ! Et le Génois, dans cette entreprise, montre déjà une véritable soif de l'or et des autres richesses qu'il s'attend à trouver par-delà l'océan. Cette soif est en fait caractéristique – et l'on a pu faire remarquer que, si le Japon authentique ne présentait certainement pas ces richesses en or, sa « découverte » en 1543 coïnciderait avec la mise en place d'un très fructueux commerce de l'argent via la Chine...



Nous n'en sommes pas encore là. Mais, avec les « grandes découvertes », la donne change – et c'est tout à fait fascinant, par exemple la lettre de Toscanelli prônant le choix d'une route occidentale des Indes. D'autres documents de l'époque font de même, et d'autres bien sûr les contestent – dans les deux cas, c'est souvent sur la base de sources un brin douteuses, tels Aristote ou Salomon… Et la géographie de Ptolémée demeure la référence de base – dans sa variété de compilation.



Et nous en arrivons à Christophe Colomb. le Génois n'en avait pas fait état lors de son premier voyage de 1492, mais il a ensuite développé une véritable obsession pour Cipango et ses richesses. Les annotations sur le manuscrit de Marco Polo semblent en témoigner, mais son journal tout autant, dont quelques extraits sont ici rapportés – méfiance toutefois, car ledit journal avait éventuellement été « retouché » par Las Casas, dans un contexte où l'héritage du navigateur était contesté, aussi n'est-il pas toujours parfaitement fiable (et c'est bien sûr un problème qui reviendra souvent dans l'ensemble des documents repris dans ce volume).



Reste que cette lecture, dans une approche « non scientifique » certes, produit bientôt un effet très désagréable sur le lecteur… Avec Marco Polo et (bizarrement) peut-être plus encore avec Toscanelli, je m'étais retrouvé emporté par cette fascination enfantine pour les exploits de ces audacieux aventuriers, à la bravoure et à l'intelligence sans pareilles… Hélas, ce qui domine dans ces extraits du journal de Colomb, c'est de très loin cette horriblement vulgaire « soif de l'or », qui ravale le hardi explorateur au rang de… disons la méprisable synthèse entre un bourgeois borné et un bandit de grand chemin. C'est que les crimes ne tardent guère : la découverte de minces filons aurifères dans les Antilles persuade pour un temps Colomb de ce qu'il a bel et bien atteint son but – Cipango (Cuba ou une île proche). Aussi réduit-il les Indiens locaux en esclavage pour relancer ces mines, pour des résultats assurément décevants à ses yeux cupides, mais bien plus tragiques pour ses victimes : les massacres emboîtent le pas de l'esclavage ! C'est pour le moins nauséabond…



D'autres explorateurs sont ensuite cités, qui dépassent le « nouveau monde » : Magellan tout d'abord, Jofre de Loaysa ensuite. On sait alors que l'Amérique n'est pas l'Inde, et que Cuba n'est pas Cipango. Les routes maritimes des Indes sont certes définies (a priori, celle consistant, dans la lignée de Vasco de Gama, à doubler le cap de Bonne-Espérance est privilégiée par rapport à celle empruntant le détroit de Magellan), mais ce qui ressort avant tout de ces témoignages plus brefs, c'est l'extrême péril de ces traversées, qui se finissent presque systématiquement mal : en pareille matière, les échecs sont forcément meurtriers.

MARCHANDS ET AVENTURIERS



Assez vite, pourtant, dès les premières années du XVIe siècle, le Portugal constitue un complexe réseau de factoreries en Orient, avec des points névralgiques, d'abord Goa, ensuite Malacca (surtout, il y en a d'autres). Les explorations amènent bientôt les Portugais à nouer des relations stratégiques avec des pouvoirs locaux, mais sans trop s'enfoncer dans les terres à vue de nez – et l'immense Chine, qui est alors à peine abordée, demeure largement méconnue.



Une étrange faune participe à toute cette expansion commerciale et politique. Les explorateurs dûment mandatés par la couronne sont régulièrement suivis, outre les religieux, par des aventuriers plus indépendants, des commerçants désireux de faire fortune par eux-mêmes dans ces lointaines Indes où tout paraît possible – a fortiori si on ne s'embarrasse pas trop des intérêts de la couronne : le commerce purement local, pour ces marchands portugais, s'avère souvent bien plus rentable que le commerce entre les Indes et le Portugal. Et, souvent, ces aventuriers effectuent les premiers contacts, la couronne portugaise ne se mêlant de l'affaire qu'après coup.



C'est plus ou moins ce qui se produit concernant le Japon. Les rêveries cupides de Colomb ne dataient guère, mais la fièvre de Cipango semblait être alors un peu retombée. En fait, depuis quelque temps déjà, les Portugais avaient sans doute approximativement localisé le Japon, et l'avaient identifié comme étant la Cipango de Marco Polo (le nom sera progressivement abandonné et remplacé par celui de Japon – notez que l'on appelle alors les habitants de l'archipel les Japons), sans pour autant chercher à tout crin à s'y rendre. Il faut noter, cependant, que les Portugais avaient, avant 1543, déjà établi des liens avec les îles qu'ils appelaient Léquios, et que nous appelons aujourd'hui Ryûkyû (Okinawa étant la plus grande et la plus connue), culturellement liées au Japon, mais politiquement indépendantes (les Ryûkyû ne seraient intégrées au Japon qu'à partir de Meiji). Ils savaient peu ou prou qu'en remontant les îles vers le nord-est, ils tomberaient ensuite sur un autre archipel, qu'ils pourraient de même remonter jusqu'à atteindre le Japon – plus précisément la grande île méridionale de Kyûshû, qui concentrera logiquement les implantations portugaises au Japon (on peut noter que Kyûshû était traditionnellement un lieu de passage, mais aussi voire surtout via une autre route maritime, celle qui, éventuellement via Tsushima, la relie à la péninsule coréenne, toute proche).



Le premier contact s'effectue donc largement « par hasard », à la suite d'un naufrage confirmant heureusement les informations obtenues dans les Léquios : trois commerçants portugais (pas forcément très bien accompagnés, ils sont associés à un pirate chinois…) s'échouent ainsi sur l'île de Tanegashima, cette fois rattachée au Japon, et plus particulièrement, sauf erreur, au fief de Satsuma, au sud de Kyûshû. Nous sommes alors en 1543.



Toutefois, ces événements sont d'abord rapportés de seconde main. le premier Européen à en avoir fait état est semble-t-il l'Espagnol Garcia Escalante Alvarado, qui n'était donc pas présent au moment des événements. Ce texte est daté de 1548, et est quelque peu imprécis.



Mais il est suivi par un autre texte également daté de 1548, l'Information des choses du Japon, de Jorge Álvares, décrivant des événements un peu plus tardifs, et surtout faisant montre d'une connaissance autrement assise des réalités japonaises – ce qui laisse entendre que les choses sont allées vraiment très vite : tout a changé en l'espace de quelques années. Erreurs et confusions demeurent, mais des pas de géants ont été accomplis.



Ceci, en prenant en compte que, parmi ces aventuriers et marchands qui vadrouillaient dans les mers orientales à l'époque et qui ont entrepris les premiers contacts avec le Japon, tous n'étaient pas exactement fiables… Et peut-être tout d'abord les plus habiles d'entre eux ? le filou Fernão Mendes Pinto occupant une place importante dans l'ensemble de ce volume, où il intervient par trois fois et avec des extraits assez longs de sa Pérégrination, je préfère lui conserver une section à part, en fin de chronique...



VU DU JAPON



Et vu du Japon ? Je suppose qu'il existe d'autres sources (?), mais la plus importante – et la seule figurant dans ce volume – est le Teppôki, ou « Chronique de l'arquebuse », car l'arme introduite par les marchands portugais y joue un rôle essentiel. C'est par ailleurs une source bien plus fiable que celles qui précèdent (et sans doute celles qui suivent, à l'exception peut-être des extraits de l'História do Japam de Luís Fróis), et celle qui a permis de fixer la date du premier contact très précisément au 23 septembre 1543 (les documents portugais et espagnols n'étaient d'aucun secours à cet égard).



Ceci étant, ce court texte, par ailleurs passionnant, n'est pas sans ambiguïtés non plus. Nous savons qu'il a été écrit par Nanpo Bunshi, un moine imprégné de confucianisme, au nom du petit-fils du seigneur de Tanegashima au moment du contact. Cette scène cruciale est d'autant plus précise, car elle se fonde sur des souvenirs familiaux dûment conservés, mais elle est en même temps assez pittoresque…



Tout pa
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Vasco de Gama avait ouvert à la fin du XVème siècle la route de l'Inde en dépassant le Cap de Bonne-Espérance. le marchand vénitien Marco Polo avait déjà révélé aux européens les merveilles de l'Asie et évoqué l'Ile de Cipango, l'actuel Japon. Les Portugais établirent au début du XVIème siècle à partir de Goa, de Malacca et de ports chinois un important et fructueux trafic. Ils vendaient à la Chine du poivre, de l'encens et leur achetaient des soies, des porcelaines, du musc, etc. C'est en 1542 ou 43 que des marchands portugais, après avoir subi une tempête à bord de jonques chinoises, découvrirent le sud de L'archipel japonais. Ils seront très vite suivis par des missionnaires chrétiens, dont Saint François Xavier, lesquels trouvèrent d'abord un accueil favorable, en sorte qu'il y eut de nombreuses conversions. Ce qui était aussi pour certains seigneurs japonais une façon de favoriser des échanges aux profits considérables. Les Portugais introduisirent également au Japon qui était alors constamment en guerre des arquebuses. Ce livre s'appuie sur des relations de voyage, des lettres de missionnaires pour illustrer une découverte et une présence encore perceptible dans la langue japonaise.
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critiques presse (1)
Telerama
21 juin 2017
Illustré des toutes premières cartes et nourri de témoignages des marins, marchands et jésuites portugais qui découvrirent le Japon, cet ouvrage est un vrai roman d'aventures.
Lire la critique sur le site : Telerama

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