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François-Xavier Dillmann (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070721146
240 pages
Gallimard (21/02/1991)
4.25/5   173 notes
Résumé :
Rédigée au début du XIIIe siècle par l'éminent historien islandais Snorri Sturluson, l'Edda constitue le recueil de mythologie nordique le plus complet que nous ait légué le Moyen Âge scandinave. Au cours de récits souvent hauts en couleur, l'auteur retrace tout d'abord la création de l'univers à l'origine des temps, avec notamment l'épisode du démembrement d'Ymir, le géant primitif ; puis il présente les principaux dieux de l'antiquité païenne et raconte leurs exp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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L'Edda de Snorri Sturluson, écrite au début du 13ème siècle, en vieux norrois, est un ensemble de récits consacré à la mythologie nordique et à la poésie des scaldes. le monde décrit ici semble encore appartenir à une ancienne tradition orale, bien que l'Islande de Snorri se soit alors depuis deux siècles convertie au christianisme, tout en s'inspirant de poèmes plus anciens tels que la Völuspa, écrit autour de l'an mille, dans lequel une voyante expose à Odin en une série de visions le destin du monde. Dans l'Edda de Snorri c'est le roi Gylfi qui s'entretient avec trois hauts personnages de l'Asgard, la résidence des Ases, considérés comme des Dieux par les scandinaves, bien que mortels à l'origine, et dont Odin est le chef. Ces trois personnages se livrent alors à un exposé dans lequel se déploie tout le fond de la mythologie nordique, révélant un monde plein de magie, de résonances étranges, avec ses monstres et ses créatures fantastiques, et ses prophéties, le Ragnarök ou la fin du monde, devenue le crépuscule des Dieux dans l'oeuvre de Wagner.
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J'associe toujours mon rapport à la lecture à un cheminement, une succession d'étapes qu'il faut suivre scrupuleusement. Dans mon esprit, certaines oeuvres - telle que "L'edda" de Snorri Sturluson - ne révèlent leur complexité, leur beauté que si l'on au préalable balisé le chemin avec d'autres lectures moins exigeantes.

Malgré celles-ci, j'étais un peu intimidé à l'idée d'entamer la lecture, car je pensais ne pas être suffisamment armé pour apprécier comme il se doit cet ouvrage historique qui date du XIIIe siècle. Je me trompais bien entendu, car non seulement le livre d'Arthur Cotterell m'avait donné un aperçu plus qu'exhaustif de la mythologie nordique, mais, de plus, la langue utilisée est étonnamment accessible.

La traduction proposée par François-Xavier Dillmann n'est pas celle de "L'Edda" dans son intégralité, mais uniquement des parties du texte en prose. L'oeuvre compte à l'origine trois parties - La Gylfaginning, les Skaldskaparmal et le Hattatal - mais seules la quasi-totalité du premier et les parties en proses de la seconde nous sont restituées. Pour l'anecdote, François-Xavier Dillmann a reçu en 1991 pour son travail le Prix de la Traduction décerné par la Société Française des Traducteurs. N'ayant aucune connaissance du vieux norrois, il nous est difficile en tant que lecteur de juger de la qualité de cette dernière même si, grâce aux nombreuses notes, nous pouvons effleurer l'immensité et la technicité de la tâche. Cette traduction a en effet été faite à partir de cinq manuscrits - dont certains incomplets - détenus entre autres par la Bibliothèque royale de Copenhague ou la Bibliothèque universitaire d'Utrecht.

Et pour ce qui est du contenu ? Dans la Gylfaginning, le roi Gylfi se fait abuser par Gefion, déesse de la race des Ases, déguisée en vagabonde qui lui enlève, par la ruse, une partie de ses terres. Versé dans la magie et impressionné par la "science" des Ases, le roi se déguise en vieillard, change de nom et se met en route vers Asgard où il rencontre trois hommes, assis sur trois trônes. Commence alors un dialogue dans lequel seront passés en revue les grands principes de la mythologie nordique, de la présentation des Dieux à leurs faits d'armes en passant par la naissance des astres jusqu'au crépuscule des Dieux, plus connu sous le nom de Ragnarok. À l'issue de cette première partie, vous saurez tout ce qu'il y a à savoir sur Thor, Odin ou Freya, le loup Fenrir, le serpent de Migard, sur l'arbre de vie Yggdrasil ou sur l'origine de Sleipnir, le cheval à huit pattes d'Odin.

Si la Gylfaginning se lit avec gourmandise, c'est, à mon sens, car elle nous est proposée dans sa quasi-intégralité. Seuls ont été supprimés le prologue et l'épilogue. Les Skaldskaparmal, dont nous n'avons accès qu'aux parties en prose, sont plus difficiles à appréhender. le concept est pourtant sensiblement le même. Aegir, un grand magicien, se rend à Asgard, mais les Ases, qui ont eu la "prescience de son expédition" décident de lui réserver un bon accueil. Durant le banquet qui est organisé, Aegir interroge Bragi, son voisin et dès lors démarre un dialogue sensiblement différent que dans la Gylfaginning. Les Skaldskaparmal étant une poétique, Snorri Sturluson part parfois de périphrases, autour de l'or par exemple - sans doute utilisées par les scaldes de l'époque - pour conter notamment les exploits de Thor.

Dans l'introduction proposée par François-Xavier Dillmann, on en apprend beaucoup sur l'auteur, sa vie, sa mort brutale, mais également sur les sources de son "Edda". Ces pages passionnantes attestent de l'importance que l'homme devait avoir à son époque, mais aussi de l'étendue de son savoir.

Une fois refermé le livre, on prend conscience que l'omniprésence de Snorri Sturluson dans les nombreux ouvrages consacrés à la mythologie ou aux Vikings est amplement justifié tant "L'Edda" constitue un passage incontournable pour quiconque s'intéresse à ces sujets. Ce n'est pas seulement l'aspect mythologique qui séduit, mais également la poésie de ses récits de même que la manière dont la particularité géographique et géologique de ces terres nordiques a influencé la construction de cette cosmogonie, de cette mythologie qui présente bien entendu des ressemblances avec celle gréco-romaine, mais qui n'en demeure pas moins singulière.
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l'Edda, proprement dit, est composé de 4 parties, un prologues, le Gylfaginning , le skaldskaparmal et le Hattatal. L'édition de la collection " l'aube des peuples" de Gallimard propose l'intégralité du Gylfaginning, et des extraits du Skaldskaparmal.

Dans le Gylfaginning ( mystification de Gylfi), le roi Gylfi, qui s'est vu dérober une partie de ses terres par la déesse Ase Gefion, va demander des explications à son sujet directement chez les Ases, à Asgard ( royaume des Ases), il y rencontre trois sages qui vont lui raconter,la création du monde ( très originale: tout commence par l'apparition spontanée du géant Ymir et de sa vache Audhumla au sein d'un monde glacé. le géant se nourrit du lait de la vache, et la vache lèche les pierres givrées, d'où elle dégage peu à peu des géants, ancêtres d'Odin). Puis l'histoire de Gylfi passe totalement au second plan, le récit partant au fil de ses questions dans d'autres directions, le tout étayé régulièrement des strophes correspondantes de la Voluspa: on apprend donc successivement l'origine des astres, des saisons, l'identité et la généalogie des principaux dieux Ases - prévoir un bloc notes, tant Odin a de noms différents!- des précisions sur divers objets mythiques: le marteau Mjiollnir du dieu Thor, le bateau skidbladnir du dieu Freyr. Et, après un détour par l'aventure de Thor mystifié par le géant Utgarda-loki (une mise en abyme assez virtuose au sein de l'histoire de la mystification de Gilfy), arrive enfin la conclusion: la description épique - et saignante- du Crépuscule des dieux.


Le Skaldskaparmal (art poétique), est une sorte de manuel à l'usage des poètes scaldes: prenant aussi le prétexte d'une visite de l'humain Aegir au Royaume des Ases, il déchiffre les métonymies et autres figures que tout scalde se doit de connaître, en donnant leur origine mythologique. Gallimard a choisi de sélectionner les explications sur la poésie et son origine, celles qui ont l'or pour thème ( surnommé par exemple " chevelure de Sif", "tribut de la loutre", "métal des discordes", "farine de Frodi" ou encore " semences de Kraki", entre autres...)

Tout celà est très très intéressant, bien que pas mal embrouillé, mais l'édition est enrichie d'un lexique, et d'explications très précises, y compris sur la prononciation des noms.
Et le panthéon Odinique est particulièrement réjouissant, même et j'aurais tendance à dire surtout Loki.
Loki, le dieu polymorphe malfaisant, mais pas maléfique, qui se plaît à mettre les autres dieux dans l'embarras, et à les en sortir souvent par une manière détournée, même s'il y laisse assez souvent des plumes. J'apprécie ce fait, que tout n'y est pas manichéens, que les dieux y soient mortels ( Baldr, dieu assez proche d'Appollon dans ses caractéristique, qui meurt site à une mauvaise plaisanterie de Loki), peuvent vieillir s'ils ne mangent pas les pommes de jeunesse de la Déesse Idunn
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L'Islandais Snorri Sturluson, tenta de réconcilier sa foi chrétienne avec les mythes et légendes nordiques en rédigeant l'Edda. de la création de l'univers, (dialogues entre un roi et trois dieux), au Crépuscule des Dieux (Ragnarök), puis le recommencement : naissance des dieux, puis des hommes.
Cet ouvrage recèle des poèmes, des anecdotes, des dialogues, il est la traduction d'un texte médiéval du XIIIe siècle, la narration n'est donc pas toujours agréable à lire, mais beaucoup de chapitres sont courts. D'autres, plus longs, recentrent les moments clés de la mythologie nordique. En fait, l'Edda relate de larges extraits, il n'y a pas tout, et cela se ressent après la lecture, donc ces récits n'ont pas toujours de chronologie suivie, il manque des éléments, des "épisodes". Mais tous les dieux et déesses sont présents, on nous parle même des nains, les grandes phases sont racontées, les récits héroïques également. Un ouvrage essentiel, sur les théories, les origines de la très guerrière mythologie scandinave.

Quelques illustrations et photos en noir et blanc de plaques de bronze et de bas-reliefs, au centre du livre, ne pallient pas le manque d'iconographie, même si celle-ci avait été créée spécialement pour cet ouvrage. Pour étayer mon propos, il me manque, par exemple, une représentation d'Yggdrasil, l'arbre-monde, ou des Walkyries, entre autres "célébrités" de la mythologie nordique.
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Que dire de l'Edda ?

C'est un manuel de poésie, la très subtile et virevoltante poésie nordique, composée de rimes internes et de figures de style emboîtés les unes dans les autres, les scaldes étaient véritablement des maîtres-orfèvres des mots.

C'est aussi le Livre de la mythologie nordique, où les ogres, les elfes, les nains, les princes et les dieux côtoient les paysans et les humbles. Une des plus belles cosmogonies entre toutes...

C'est enfin l'âme d'un peuple qu'on juge souvent à par la lunette que nous ont offert les prêtres du XIème siècle et qui ont fait de ce peuple une horde de vikings vociférants, barbares sauvages impitoyables et adorateurs de démons. Rien n'est moins vrai, et l'Edda saura vous en convaincre, un peuple dont la poésie, le droit et la culture sont aussi développés ne peuvent pas être aussi vils qu'on a bien voulu nous les décrire...
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le soleil vint du sud, sœur de la Lune,
Son bras droit reposant au bord du ciel;
Elle ne savait où se trouvait sa demeure,
La Lune ne connaissait pas son pouvoir,
Les étoiles ne connaissaient pas leur place.
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Gangleri demanda alors : « D'où vient le vent ? Il est si fort qu'il met en mouvement de vastes mers et qu'il attise le feu. Mais tout fort qu'il est, on ne peut le voir. C'est là une étrange création. »
Le Très-Haut répondit : « Il m'est facile de te le dire. À l'extrémité septentrionale du ciel siège le géant appelé Hræsvelg [littéralement : " celui qui dévore les cadavres "]. Il a la forme d'un aigle, et, quand il prend son vol, le vent s'enfle sous ses ailes, comme il est dit ici :

Hræsvelg s'appelle
Celui qui siège aux confins du ciel,
Géant à forme d'aigle.
De ses ailes on dit
Que souffle le vent
Sur tous les hommes. »

Gangleri demanda alors : « Pourquoi y a-t-il une si grande différence entre l'été, qui est chaud, et l'hiver, qui est froid ? »
Le Très-Haut répondit : « Voici une question que ne poserait pas un homme instruit, car tout un chacun peut expliquer cela. Mais, même si tu es ignorant au point d'être à présent le seul à ne rien avoir entendu dire à ce sujet, je veux considérer avec bienveillance le fait que tu préfères poser une question sans discernement plutôt que de demeurer plus longtemps dans l'ignorance de ce qu'il t'est fait obligation de savoir. Le père de Sumar (" été ") s'appelle Svasud. Il mène une vie si heureuse que tout ce qui est doux est appelé, à l'aide de son nom, svasligt (" aimable "). Quant au père de Vetr (" hiver "), il est appelé tantôt Vindloni, tantôt Vindsval, et il est fils de Vasud ; ces parents étaient des êtres au tempérament cruel et au cœur glacial, et Vetr a hérité de leur nature.
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C'était à l'origine des temps,
Alors que régnait le néant.
NI sable, ni mer n'y avait,
Ni vagues glacées.
N'existait la terre,
Ni le ciel très haut.
Immense était l'abîme,
Mais nulle plante ne poussait.
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La Völuspa
1
Les hommes m’appellent Volva quand je visite leurs maisons,
Une voyante, sage en talismans.
Jeteuse de sorts, adroite en magie.
Les femmes malines me souhaitent toujours bienvenue.
2
Des anneaux, des bracelets et des colliers, je fais don
Pour apprendre le savoir, pour apprendre le Seidr* :
De plus en plus vaste dès lors est ma vision par-delà les Mondes.
3
Dehors, je m’étais assise quand vint les Hommes*,
La Terreur des Dieux, et ils fixèrent mon regard.
Que demandent-ils ? Pourquoi me tentent-ils ?
Je sais où est dissimulé leurs mémoires
Bien cachées dans le puits de Mimir*
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1. Les poèmes mythologiques

Völuspá — La prédiction de la voyante
Hávamál — L'ode du Très-Haut
Grímnismál — L'ode de Grimnir
Vafþrúðnismál — L'ode de Vafthrudhnir
Baldrs draumar — Les rêves de Baldr
Hymiskviða — Le chant d'Hymir
Þrymskviða — Le chant de Thrym
Alvíssmál — L'ode d'Alviss
Hárbarðsljóð — Le lai d'Harbard
Skírnismál — L'ode de Skirnir
Gróttasöngr — Le chant de Grotti
Grógaldr — L'incantation de Gróa
Fjölsvinnsmál — L'ode de Fjölsvid
Rígsþula — Le poème de Rig
Lokasenna — L'esclandre de Loki
Hyndluljóð — Le lai de Hyndla
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