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J'aime Pascal.
Blaise Pascal fut un enfant surdoué.
Antoine Compagnon offre une biographie atypique : au lieu de dérouler la vie de Pascal dans le temps, il essaie de rentrer dans son cerveau, sa pensée afin d'expliquer les systémiques, les combinatoires qu'il développe.
Pour revenir à la chronologie de Pascal, sa mère meurt quand il a trois ans, son père, esprit brillant, dirige le développement de sa pensée.
Selon ses deux soeurs, proches de lui, Pascal a eu trois phases dans sa courte vie adulte ( 39 ans ). Courte, car sa santé était fragile :.
 La période scientifique, pendant laquelle le génie s'exprima : invention de la machine arithmétique, développement du calcul de probabilités, et preuve de l'existence du vide ;
 Suivie de la période « honnête homme », car il trouvait que les scientifiques s'enfermaient dans leur tour d'ivoire : cette période lui permet de développer ses relations sociales et perfectionner son art de convaincre ;
 Et enfin, après la "révélation divine", la conversion pure, suite à la « nuit de feu » en 1654, la période religieuse. C'est là qu'il écrivit ses oeuvres majeures, caché sous des pseudonymes : « Les Provinciales », et « Les Pensées ».

L'originalité du développement d'Antoine Compagnon, écrivain belge et professeur au Collège de France, est dans la recherche des combinatoires de Blaise.
A l'instar de Socrate, il a développé une maïeutique personnelle. Il prenait un sujet de réflexion, en étudiait un aspect, puis son opposé, et délivrait une opinion personnelle moyenne entre ces deux extrêmes. N'a-t-il pas inventé « thèse-antithèse-synthèse » , ?
Ainsi, opposant justice et force, il justifie cette dernière si elle ne pousse pas jusqu'à la tyrannie ;
De même, il oppose coeur et raison, argumentant qu'on ne peut convaincre par le raisonnement un être dont le coeur, la volonté, la passion ( les passions tristes de son contemporain Spinoza, la concupiscence de Pascal ) est opposée à tout discours raisonnable, et il y a de nombreux exemples là-dessus ;
Autre combinatoire : il argumente sur une triade « charité-corps-esprit » ;
Une autre opposition dont il est question est le stoïcisme d'Épictète contre l'humilité de Montaigne ;
Enfin, une dernière triade est mise en exergue, et concerne Dieu : il y a l'athée qui-ne-cherche-pas / le croyant-qui-cherche / et celui-qui-a-trouvé Dieu, et il conclue ainsi son thème du Dieu caché :

« Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n'y aurait point de mérite à le croire ; et s'il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu'il veut engager dans son service. » ( Les Pensées )
.
Je connais l'extraordinaire dialectique que Pascal, pro-janséniste, utilise dans « Les Provinciales » contre la rhétorique laxiste des puissants jésuites ;
Il est temps que je découvre encore plus cet esprit subtil, et que je lise « Les Pensées » : )…
Et la reine Louise XIV, avec l'aide de Jules Mazarin, essaiera de convaincre ces deux philosophes ( Pascal & Spinoza, ainsi que Descartes ) de participer à l'élaboration de son grand projet 😊
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« Un été avec... », c'est le charme d'un rendez-vous radiophonique plaisant et érudit que peut nous offrir une radio tous les matins, durant quatre minutes.
Chaque été, France Inter nous invite à ce rendez-vous qui nous fait entendre la pensée d'un écrivain, d'un poète, d'un philosophe... décryptée par un contemporain.
La saison suivante voit l'exercice radiophonique prendre la forme d'un livre rassemblant les chroniques quotidiennes.
Un été avec Pascal, par Antoine Compagnon, ne déroge pas à la règle.
Ce fut pour moi l'occasion de venir à la rencontre de Blaise Pascal, difficilement classable, mathématicien, physicien, philosophe, théologien, brillant avec génie dans chacune de ces disciplines.
Rien ne me donnait cependant envie d'aller vers sa pensée. Il est vrai qu'il affirmait qu'en dehors de Dieu, il n'y a que "vices, misères, ténèbres et désespoir". Il est vrai aussi qu'il a souvent jeté des pierres dans le jardin de Montaigne, pour lequel j'ai une grande admiration. Il eut aussi ses détracteurs : Voltaire pensait que sa mélancolie l'avait perdu, et que sa conversion, quasiment mystique, de 1654 à Dieu s'expliquait par un début de folie.
Pour autant, les marxistes ont été fascinés par la pensée de Pascal, on ne peut guère les taxer d'amoureux de la théologie, il faut voir ici, nous dit Antoine Compagnon, une admiration pour le sens dialectique de la pensée de pascalienne...
Alors piqué par la curiosité, je me suis dit que celui que certains considèrent comme le « plus grand écrivain des Français », ne méritaient pas mon indifférence.
Mais il me fallait un guide, un passeur et ce fut Antoine Compagnon, tiens donc, n'avait-il pas justement produit Un été avec Montaigne quelques années auparavant ?
Antoine Compagnon, entre autres professeur au Collège de France, avec beaucoup de finesse et de propos brillants nous le fait apparaître sous un autre jour que l'austère, cérébral et bigot penseur. Ah, comme j'aurais aimé avoir un professeur de philosophie comme lui, durant mes études !
Ce furent tout d'abord trente-cinq chroniques radiographiques, le livre en compte six inédites en plus. Je me suis bien gardé de lire d'une traite ces quarante-et-un courts chapitres. Je les ai savourés pas à pas, déambulant, sautillant de l'un à l'autre, pas forcément dans l'ordre chronologique proposé. Je les ai dégustés comme des mises en bouche brillantes et intelligentes.
Antoine Compagnon nous dit que : « Pascal, c'est la recherche du bonheur. le départ de la pensée de Pascal est la recherche du bonheur, savoir où est le bonheur »...
Il nous dit aussi que c'est l'auteur le plus complet de la littérature française. Les auteurs français vont souvent par deux. Il y eut Voltaire et Rousseau, Sartre et Camus, Corneille et Racine, s'opposant, s'affrontant, entrant en résonnance, ils sont à la fois complémentaires et différents, mais Antoine Compagnon nous dit qu'on ne peut pas lire Montaigne sans lire Pascal.
On connaît tous quelques célèbres expressions ou maximes, entrées dans la mémoire universelle, ne sachant pas toujours qu'elle viennent de Pascal : « le nez de Cléopâtre », « le moi haïssable », « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point », « L'homme est un roseau pensant », « Qui veut faire l'ange fait la bête », « La vraie éloquence se moque de l'éloquence », « le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie »...
Antoine Compagnon nous les remet ici à propos.
Et puis la crise du covid-19, qui nous a contraint durant deux mois à rester confinés chez soi, nous a offert l'occasion de disserter sur une autre citation de Pascal devenue célèbre dans ce contexte : « Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. »
C'est à propos de divertissement que cette citation fut écrite par Pascal, elle a été peu tronquée, il conviendrait de la lire jusqu'au bout pour en comprendre tout le sens, comprendre la nécessité du divertissement comme pour se détourner de l'illusion de la condition humaine, le repos étant une manière de prendre le temps de se voir tel qu'on est, regarder notre existence sans concession. Terrible et toujours aussi fort, que ce soit dit en 1670 ou en 2020 !
Antoine Compagnon explique, met en perspective, n'extrapole jamais, rend actuelle la pensée de Pascal, même si j'ai regretté que parfois certaines chroniques laissaient beaucoup trop de place à l'engagement religieux de Pascal...
Nous avons été nombreux en cette période de confinement à avoir été confrontés à ces questions fondamentales, du sens de la vie que nous menons. Venir à Pascal, c'est venir à la philosophie de manière générale, c'est retourner à l'essentiel...
Antoine Compagnon évoque aussi le contexte politique hostile dans lequel Pascal a vécu pour comprendre une pensée pouvant être jugée parfois conservatrice ou cynique...
Et puis, dans ce cheminement, Antoine Compagnon évoque au tout début de l'ouvrage un moment intime qu'il a vécu à l'occasion de l'écriture de ces chroniques. Au moment des premiers enregistrements radiophoniques, la santé d'une personne chère se dégrada irrémédiablement. Antoine Compagnon lisait à cette personne ces textes avant de les enregistrer, lui donnant la primeur, Pascal fut ce compagnon consolateur dans cette épreuve.
Il est toujours touchant de voir comment les grands auteurs peuvent nous aider, nous accompagner dans nos vies intimes.
Je remercie Babelio dans le cadre de sa Masse Critique, ainsi que les Éditions des Équateurs, pour cette lecture inspirante et stimulante.
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Le livre est issu d'une émission de radio de France Inter, Un été avec Pascal. Antoine Compagnon a écrit de petits billets de quelques minutes, qu'il lisait, avec l'appui d'une comédienne pour les textes. Trente cinq chroniques ont été diffusées, au final quarante-unes composent le livre qui paraît un an après la diffusion de l'émission.

Le format (textes courts) ne permet bien sûr pas de présenter Pascal de façon exhaustive, ni d'approfondir sa pensée de manière systématique. Antoine Compagnon, dans chaque texte choisit d'aborder un point biographique, ou part d'un bout de texte pour essayer de poser quelques fondamentaux de la pensée de Pascal, d'une manière accessible et attrayante, tout en n'évacuant pas tout le complexe de cette pensée. C'est brillant, intelligent, très agréable à lire, tout en donnant une furieuse envie d'aller plus loin que cette belle introduction – mise en bouche.

Je suis très heureuse en tous les cas que le livre existe, j'ai très vite abandonné l'écoute radiophonique, la musique omniprésente en permanence et la superposition à certains moments de la voix d'Antoine Compagnon et de la comédienne, ne me permettant pas une concentration suffisante pour suivre réellement le contenu rédigé par Antoine Compagnon, que j'ai beaucoup plus apprécié à la lecture, sans interférences.

Lecture idéale pour l'été comme l'indique le titre. Avant peut-être d'aller plus loin à l'automne, en relisant Pascal, et des ouvrages qui donnent quelques clés de son oeuvre.
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Comment puis-je noter un livre qui semble une excellente introduction à la pensée de Pascal mais qui m'a ennuyée ?
Pascal est un être bien déconcertant, à mi chemin de la mondanité et de la spiritualité ; son goût marqué pour le classements en catégories des objets de connaissance et sa pratique incessante des procédés de "renversements" frôlent l'esprit de paradoxe ; quant à son juste milieu, il est aussi stable et affermi que la corde d'un funambule, toujours à balancer entre ses contraires.
Quelque soit le sujet abordé, il classe et balance : il y a le coeur, l'esprit, la charité ; la grandeur d'établissement et le respect d'établissement ; l'esprit de géométrie, l'esprit de justesse et l'esprit de finesse ; la nécessité de la double pensée (tenir son rang sans en inférer une valeur personnelle qui en dépendrait) ; la misère de l'homme et sa grandeur ; la grâce suffisante et la grâce nécessaire...

C'est d'ailleurs avec ce dernier aspect que j'ai le plus de mal : ennemi du molinisme (pensée des jésuites), Pascal réfutait le fait que les seules oeuvres humaines puissent suffire au salut de l'âme : quelque soit la vie menée et les mérites individuels, Dieu seul peut choisir parmi les hommes ceux qui seront sauvés.
Cela semble bien sévère, mais tel est le fondement du jansénisme.
Pourtant figure dans le Mystère de Jésus (1655), la phrase suivante : "Console-toi, tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais trouvé."
Et Antoine Compagnon d'expliquer :"Puisque toute recherche est l'effet d'une grâce, chercher Dieu, c'est être cherché par lui."
Il y aurait donc une coïncidence entre la volonté divine et la volonté humaine ?
Il est permis de le croire, puisque Dieu est le créateur et l'initiateur de toute chose.
Mais alors, pourquoi avoir introduit cette notion de grâce divine nécessaire opposée à la grâce suffisante (insuffisante justement) de l'honnête chrétien pratiquant ses devoirs ?
Encore un "renversement" que je trouve stupéfiant, ce qui atteste bien que je ne suis qu'une ignorante.
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Un « effrayant génie » disait René de Chateaubriand.

Antoine Compagnon, de chapitre en chapitre, nous emmène parmi les méandres de cet esprit hors du commun.
Chapitres conçus pour une diffusion radiophonique sur France Inter l'été 2019, ce qui explique certains retours sur des explications déjà évoquées.
Le style manque de ce « pétillant » que l'on trouve chez d'autres « Un été avec ».

Le débutant dans la découverte de Pascal y trouvera les grandes lignes lui permettant d'aborder ce penseur mathématicien, contradictoire et peu facile d'accès.

Dieu y montre le bout de son nez et l'inexplicable impénétrable trouve si non une réponse, une justification : Sa Volonté.

L'homme est à replacer en son époque, avec ses références philosophiques (dont Montaigne), les relations familiales et le jansénisme (Port-Royal) après un passage mondain.
C'est l'homme d'une élite, l'homme aux explications et interrogations opposées qui font réfléchir et fléchir ceux qui pourraient ne pas croire.
Il demeure une référence et chez les catholiques et pour les … marxistes.

Écrire ces quelques lignes est réducteur tant l'être est complexe, inventif, dérangeant.
Voltaire ne cache pas ses sentiments et me contente en mettant en exergue ce qui me dérange chez ce penseur.

Un livre où l'on s'arrête pour réagir en accord ou désaccord, un livre qui sème quelques repères pour pénétrer la place de Pascal dans la littérature française.


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« Un certain Blaise Pascal ».
Epinglé par Jacques Prévert, athée notoire, dans « Paroles » (1946) à travers « Les paris stupides », Pascal faisait les frais d'une irrévérence lapidaire mais, balayée d'un revers de main, la poussière argentée des Penséespascaliennes n'en revient pas moins se déposer sans bruit au fond des mémoires pour peu qu'on ait un jour approché les traits de feu du mathématicien philosophe, du physicien moraliste, du libertin illuminé par la foi. Pendant que le docte Gérard Ferreyrolles, spécialiste de Pascal, éclairait son auditoire estudiantin à l'université de Rouen au mitan des années 1980, quelque temps auparavant, Antoine Compagnon, fin connaisseur de l'oeuvre de Montaigne, y officiait brillamment. Dans le monde de l'enseignement des lettres, tout se tient, le parcours des hommes et le cheminement des pensées. Après avoir entretenu un riche compagnonnage avec le grand essayiste de la Renaissance (Nous, Michel de Montaigne, Seuil, 1980), l'ancien polytechnicien converti à la littérature, Antoine Compagnon s'attellera naturellement, avec aisance et clarté, à l'oeuvre inachevée de Blaise Pascal dont la puissance déflagrante continue de hanter et d'innerver, des siècles plus tard, la littérature et la philosophie.
Avec Liebniz, Pascal est le dernier « génie universel » et la spécialisation des savoirs ne risque pas d'en faire advenir de nouveaux. Dans les trente-cinq chroniques radiodiffusées auxquelles Antoine Compagnon en adjoint six nouvelles pour l'édition imprimée, l'activité et les découvertes scientifiques de Blaise Pascal ne sont qu'évoquées. La contextualisation et l'explicitation des Pensées constituent le coeur de l'ouvrage. Bien que le format soit court, le commentaire clair et vivant, le propos demeure dense, parfois rétif. Les Pensées n'ont aucune valeur apéritive dans une période estivale propice au farniente. Elles sont exigeantes, profondes et imposent absorption, rumination, un temps long pour tenter de les assimiler. Pascal est un apologiste. Il veut amener le libertin par la logique et la raison vers le doute et la foi. La puissance de son esprit alliée à la finesse de sa rhétorique en font un redoutable bretteur. Antoine Compagnon, avec son exigence intellectuelle coutumière, réussit son entreprise de vulgarisation et donne à nouveau envie d'approcher l'oeuvre du génie.
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La modernité de Pascal

Blaise Pascal est un intellectuel du XVIIè siècle fort peu étudié de nos jours. Mathématicien et physicien, connu pour ses travaux scientifiques, mais aussi philosophe et théologien, célèbre pour la qualité de ses écrits et ses formules marquantes. Évidemment, Antoine Compagnon, écrivain récemment nommé à l'Académie Française, nous entretient de la veine littéraire et essaie de redonner à Pascal sa place et son actualité. Par une approche thématique répartie en 41 chapitres, il aborde la plupart des aspects de la vie intellectuelle et spirituelle du penseur janséniste. Il s'appuie principalement sur les Provinciales qui mettent en avant ses talents de polémiste, et sur les Pensées qui, bien qu'à l'état de brouillon, montre un scientifique qui utilise sa logique et sa sensibilité pour faire mieux reconnaître la supériorité de la foi chrétienne. Dans ces démonstrations, les paradoxes jouent un rôle déterminant et servent une capacité de raisonnement et d'innovation hors du commun. Antoine Compagnon s'attache à voir en Pascal un homme moderne, attaché à la liberté de conscience et à la tolérance, même s'il se situe le plus souvent du côté de l'ordre établi et de la force légitime.
Ce livre se présente comme une remarquable approche de l'oeuvre de Pascal. Tout en reprenant et en approfondissant les notions pascaliennes essentielles, l'auteur ne craint pas d'en montrer la complexité et la subtilité et même parfois la limite. Un Été avec Pascal représente pour moi une vulgarisation réussie, exigeante et qui incite à relire d'un oeil plus averti des enjeux Les Provinciales et Les Pensées.

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Dans ce livre, l'auteur nous apporte un éclairage subtil et intéressant sur les Pensées de Pascal: des commentaires sur l'essentiel de ses Pensées, de ses distinctions.
C'est aussi une biographie sur la vie de Pascal.
Le portrait passionnant d'un génie aux multiples facettes: scientifique, "théologien", philosophe.
Un livre qui donne envie de lire ou de relire les Pensées de Pascal, écrites avec un "style naturel", ou de découvrir ses autres oeuvres, comme Les Provinciales....
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Le soleil ressort
Les oiseaux chantent
Les 1ères odeurs de barbecue se font sentir
L'été arrive !
Et pourquoi ne pas bien le commencer en lisant un été avec Pascal de Antoine Compagnon

Petit recueil d'une quarantaine de chroniques radios diffusées sur France inter tout l'été. Il y en a pour tous les goûts : Colette, Baudelaire, Rimbaud, Proust ou encore Victor Hugo et pleins d'autres !

Ici, nous partons à la rencontre de Blaise Pascal, mathématicien, philosophe, physicien, théologien, inventeur mais encore moraliste, ce génie qu'on ne présente plus a un peu touché à tout ! .. difficile de le suivre vous me diriez vous !?

Voilà donc une superbe occasion d'en savoir plus sur cet homme et pourquoi pas s'initier à la philo grâce à ces petites chroniques, enrichissantes, agréables à lire et excessivement bien racontées et expliquées par Mr Compagnon.

Bien sûr, vous devez vous douter qu'il est difficile de raconter de manière exhaustive et approfondie toute l'oeuvre de Mr Pascal en si peu de pages, mais pour une entrée en matière, il est parfait !

Je vous recommande donc cet ouvrage, histoire de flâner dans son jardin, sur la plage, sur son canapé ou encore au bord de sa fenêtre cet été et pourquoi pas, continuer sur cette lancée et se plonger dans les pensées de Pascal cet hiver !

Petit bonus : Un QR code est situé sur le livre pour pouvoir réécouter les chroniques 🔝
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Série d'émissions diffusées sur France Inter et éditées l'année suivante par Les Equateurs, « Un été avec... » a mis à l'honneur Montaigne, Proust ou encore Baudelaire. En 2019, Antoine Compagnon s'est attelé à la « montagne » Pascal, figure austère s'il en est.
Scientifique, philosophe, théologien, l'homme du 17ème siècle nous a laissé de nombreuses maximes passées dans le langage courant :
Qui veut faire l'ange fait la bête.
Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point.
L'homme est un roseau pensant.
Le moi est haïssable.
La vraie éloquence se moque de l'éloquence.
Qui veut faire l'ange fait la bête.
J'ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans sa chambre (très entendue pendant le confinement !).
Parmi toutes les brillantes chroniques proposées par le professeur au Collège de France qui éclairent la réflexion de l'auteur des « Pensées », tentons d'extraire les lignes principales.
L'homme est au coeur de ses observations. Il est dominé par la vanité c'est-à-dire le vide au sens étymologique du terme. Il est aussi victime de l'imagination qui l'empêche d'atteindre la vérité. Pour fuir ce néant qui l'enveloppe, il s'adonne au divertissement qui lui interdit de méditer sur sa triste position.
Cette interrogation sur la condition humaine se double d'une méditation sur la religion et, plus largement, sur la foi. Profondément croyant, Pascal propose aux sceptiques de faire un pari : en gageant sur l'existence de Dieu, les incrédules vont gagner la félicité éternelle. Dans le cas contraire, ils ne perdent rien dans la mesure où leurs vies restent misérables. Comme avant !
Quels ont été les legs de Pascal ? Alors que les philosophes des Lumières ont rejeté sa dévotion et l'ont pris, comme Voltaire, pour un fou, les marxistes l'ont respecté pour « sa virtuosité dialectique » et ont substitué le pari sur l'existence de Dieu à celui sur le sens de l'histoire qui justifie l'engagement politique.
Lorsque Pascal écrit « c'est le coeur qui sent Dieu et non la raison », cela fait de lui, selon Antoine Compagnon, « le précurseur des théoriciens contemporains des émotions et affects ». Si moderne ce Pascal !
Il est aussi et surtout celui qui recherche « la position qui dépassera les contradictions , qui sera équidistante des extrêmes ». Une attitude salutaire en ces temps où dominent le manichéisme et l'absence de sens de la nuance.
Merci à Babelio et aux Editions des Equateurs pour cette lecture stimulante.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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