Rhizosphère

C'est un avis mitigé pour cet ouvrage de Daniel Cordonier, proposé dans le cadre de la #MasseCritique de Babelio. En effet, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir, ce qu'il souhaitait communiquer par son livre, et je ne me suis pas sentie concernée par le sort de ces personnes auxquels je ne me suis pas attachée.

Le (très long... je n'ai pas pu tout mettre dans la bannière de cette chronique...) résumé de « Rhizosphère » a tout dit et peu de suspens subsiste. Au moins, on sait à quoi s'attendre ! Un cuisinier macho, son meilleur ami philosophe de comptoir et une nana sérieusement nymphomane se racontent à travers leurs souvenirs d'enfance pour les deux premiers, et une sorte de journal intime pour l'autre. C'est l'histoire d'une Amitié avec un grand a et d'histoires d'amour avec un petit a.

Comme dit en introduction, j'ai bien du mal à comprendre ce que l'auteur a voulu transmettre comme message à travers cette histoire… s'il a bien voulu en transmettre un, d'ailleurs. Est-ce que ses personnages, caricatures d'eux-mêmes, transmettent un message féministe ancré dans notre société moderne ? Est-ce que les élucubrations philosophiques de Jérôme visent à rendre la philosophie accessible à tous ? Est-ce un essai sur l'amour à travers les (longues) réflexions de Denis sur sa propre condition d'Homme qui ne souhaite pas s'engager auprès de celles qu'il dit aimer ?

J'ai eu du mal à comprendre les réactions des protagonistes et ne me suis pas du tout attachée ni identifiée à eux. J'avais l'impression d'être seulement spectatrice de leurs vies et de leur passé raconté sans nostalgie. Ils se disent adultes de plus de quarante ans ou presque et agissent pourtant avec les émotions d'ados de quinze ans qui ne connaissent rien à la vie, se laissant porter par leurs propres parents. J'avais presque envie de plaindre le pauvre père de Denis ! Et si, dans cette histoire, c'était Mathilde, la filleule adolescente du narrateur, qui était la plus mature ? Là aussi, il reste beaucoup de questions en suspens.

Toutefois, j'ai apprécié le dénouement de l'intrigue, surprenant. Je ne m'attendais pas à de telles révélations, qui justifient à elles seules de raconter l'histoire de ces trois personnages. L'histoire d'amitié de Jérôme et Denis est aussi belle et inspirante, bien mise en scène.

La plume de Daniel Cordonier, que je ne connaissais pas avant ce livre et pourtant auteur de nombreux ouvrages, est sans surprise, sans émotion, je dirais même. À l'image de ses personnages, donc. Ça se lit vite, c'est fluide, mais un peu fade. « Show, don't tell ! », avais-je envie de lui dire à chaque page !

Pou conclure, un avis mitigé pour cette lecture, que ce soit sur le fond ou sur la forme choisie par l'auteur. L'idée de cette histoire d'amitié, de cet homme qui a du mal à s'engager parce qu'il a vécu des choses pas très cool dans son passé, de cet ami aux rêves déchus qui se cache derrière des leçons de vie pseudo-philosophiques et de cette femme qui a un sérieux problème avec la sexualité aurait pu être bonne, mais je l'ai trouvée mal exploitée, ce qui a conduit à mon incompréhension pour ce livre pourtant prometteur. Je remercie toutefois les éditions Favre et Babelio pour leur envoi et cette découverte.
Lien : https://www.wendybaqueauteur..

Je remercie les organisateurs de la Masse critique et les éditions Favre pour l'envoi de ce livre que j'ai beaucoup aimé.
Autour d'une histoire d'amitié entre un philosophe posé et un cuisinier, baroudeur devenu sédentaire, l'auteur nous plonge dans l'analyse des relations amoureuses et de leurs enjeux. Au regard du niveau de dissection des comportements de ses personnages, je ne suis pas étonnée que M. Cordonier soit psychologue de métier.
Tout au long de cette histoire, il opposera les hédonistes aux stoïciens en les questionnant.
J'ai particulièrement apprécié cette lecture, en raison du fait que ce texte est naît de la main d'un homme et qu'il répond à des questions de femmes, notamment concernant le manque d'engagement masculin.
Les personnages ont bien été travaillés. Ils semblent réels. On pourrait tous les croiser dans nos vies.
Mon seul bémol repose sur l'écriture. On ressent trop l'application de l'auteur dans le choix des mots. Il veut bien faire mais ça se sent. C'est donc un peu lourd. Plus de simplicité aurait permis un gain de fluidité me semble-t-il. Cela n'enlève en rien l'intérêt du fond de ce livre qui interroge l'intime et ses frontières.
Je recommande ce livre aux personnes qui apprécient les essais philosophiques, la psychologie, et à ceux qui font preuve de curiosité analytique.

Un livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique. Un début un peu déstabilisant. Mais tout au long de la lecture, le récit se construit, tout se met en place. Toutefois, par moment, la progression bouscule, ébranle, déstabilise. Mais il s'agit de guider la lectrice ou le lecteur dans ses réflexions, de le pousser dans ses retranchements. La fin est totalement inattendue, bouleversante. Néanmoins, la lecture de cet ouvrage permet de se décentrer, de réfléchir à différents éléments de la vie. Un message transcende également tout le livre : l'importance de la philosophie et du questionnement philosophique dans l'existence.