Je tends l’oreille pour écouter le souffle épique du vent
Il dédie la mélopée des hirondelles de mer
Aux marins happés par la furie des vagues
Les yeux rivés sur le firmament je découvre
La parade de l’arc-en-ciel et des rais de soleil après l’averse
Et le parfum de l’humus se révèle à mon l’odorat
Je goûte au sel de la joie en offrant une légère caresse
Aux éphémères coquelicots des champs
Capter en douceur ces instants de lumière
Que projette le ciel par moments
Ces instants se dessinent comme des feux follets
Ou des formes folâtres voletant à la vitesse variable
Instants gradués à l’échelle des heures
Et qui défient la permanence de la monotonie
Suturer cent fois la morsure du temps
Pour conjurer la mort sûre
Et ne pas prendre le mors aux dents
Quand s’écroule le radeau en mer étale
Ne pas laisser se répandre des libations de sang
Ne pas laisser fleurir des sentences de haine
Mais aux trois coups de brigadier
Laisser entrer le messager en scène
Pour faire allégeance à l’amour