Troisième tome du cycle de l'Hérésie d'Horus, le roman d'un des acolytes de
Graham Mcneil et de
Dan Abnett,
Ben Counter, conclut la trilogie initiale centré sur Horus. En effet, suite à cela, la série ne se concentrera plus sur le débuts des événements de la tragédie cosmique et suivra aléatoirement les divers acteurs et événements de la pièce galactique. En tout cas, ce volet tertiaire achève le triptyque fondamentale du cycle et nous relate dans la fureur les derniers jours d'une galaxie prospère et paisible (enfin façon de parler).
Horus s'est relevé de sa terrible blessure de Davin, plus fort que jamais. Avec son armée désormais baptisée Sons of Horus et ses alliés, il se rend vers le système solaire d'Istvaan pour mater la révolte en cours sur la planète Istvaan III. L'ampleur de la réaction sera épique : car avec les soldats d'Horus se liguent aussi les Emperor Children's , les World Eaters, la Death Guard qui fait sa première apparition, et des titans robotiques pour reprendre le contrôle par la violence de ce territoire de l'Impérium. Tout le monde est à son poste, Space Marines comme commémorateurs, pour assister à la nouvelle démonstration glorieuses des enfants de Terra et de l'Empereur. Une prouesse terrifiante mais qui tourne très vite au drame : car Horus a décidé, il va trahir l'Empereur et compte le révéler à tout le monde dans un déluge de feu et de cendre. Pour la première fois, des Space Marines vont s'entre-tuer, pour la première fois le frère se lève contre le frère et rien ne sera plus comme avant. La guerre s'enclenche et loyalistes et traîtres se combattent sous le rire sanglant du Chaos...
Ainsi se termine la loyauté du Maitre de Guerre et que débute pleinement l'Hérésie, sous la plume certes trop rapide mais très descriptive de
Ben Counter qui nous relate les évènements cruciaux de la bataille d'Istvaan III. Et qui mérite bien le titre car avec cette sédition criminelle qui sera un carnage total, c'est bien la galaxie qui s'enflamme et dont on devine les futures batailles qui se joueront violemment et qu'on aperçoit pleinement dans la tragédie d'Istvaan III.
Autant dire que l'action sera plus présent que jamais dedans, on baigne dedans du début jusqu'à a fin dans les mêlées, on vibre sous les tirs de bolters, on ressent le choc d'un coup de poing encaissé sur l'armure multirésistance de l'armure des Astartes et le tranchement de l'épée-tronçonneuse qui débite tout ce qui passe sous sa lame sans compter l'intervention prêtant au tournis des titans imperators, des gigantesques robots marchant au combat aux cotés des chevaliers futuristes et augmentés génétiquement des Space Marines. La scène bélliqueuse s'anime par les adversaires multiples usant de pouvoirs impressionnants : notamment les chanteuses d'Istvaan s'élévant dans les airs et projetant de leur mélodie sonore des vibrations mortelles qui anéantissent des armadas entiers, une version revisité des airs musicaux des sirènes. Mais surtout quand soudain le collègue qui soutenait l'Astarté voisin se retourne soudain contre lui et lui poignarde le dos. La trahison débarque et est vive, douloureuse mais non moins chargée d'impact : les Space Marines qui se confrontent l'un ou l'autres dans toute leur brutalité et leur dynamismes. L'apothéose est atteinte lors du largage de bombes qui déploie ses fumées incendiaires et corrosives.
Mais à ce torrent d'action se dispute cependant l'horreur de la trahison, orchestré par un froid et cruel Horus qui a perdu sa bonne droiture de jadis. Une horreur qui pousse aux pires atrocités : l'horreur du fratricide, l'horreur de la bombe dévoreuse de vie qui décompose la chair et fait fondre les os, l'horreur
de la fusillade ignoble des commémorateurs par les Space Marines aux ordres d'Horus . Des horreurs organisées par des commandants, des primarques de surcroit, insensibles à la pitié, symbolisant l'arrogance et le détachement des grands sur les petits et leurs hommes de mains.
Bien que dernier tome de la trilogie première, d'autres nouveaux personnages, bien rares cependant, viennent dans l'intrigue et comme tous les autres seront considérables dans leur rôles dans les actes dramatiques de l'Hérésie : ainsi l'entrée de la morbide Death Guard, armée olivâtre et blanchâtre avec son primarque bien glauque, Mortarion qui porte une gigantesque faux et hume en parfum les poisons les plus toxiques de galaxie dont il est résistant... une armée bien remplie de tordus dont le bras droit de Mortarion, Calas Typhon le bien-nommé mais aussi des coeurs purs avec le valeureux et humble Nathaniel Garro qui fait figure d'agneau au milieu de loups. Les Emperor's Children présent ramène aussi un nouveau venu, le jeune apothicaire Fabius Bile promis à une horrible célébrité dans l'avenir, mais aussi le titan imperator Rylanor l'Ancien honorable et courageux prêt à affronter la trahison dans sa bravoure. Ceux que nous suivons depuis le début vont graduellement changer, certains vont même y trouver la mort. Gavriel Loken ébranlé jusqu'à ses fondations sur sa foi envers le Mournival et qui affrontera ses frères, ou encore Saul Tarvitz le prévenant qui se battra pour l'Empereur, en opposition au fourbe Lucius. Et que deviendront Euphrati Keeler et Sindermann entre autres qui seront témoins impuissants des monstruosités d'Horus ? Leurs destins seront remplis de surprises.
L'action, l'héroisme et la férocité des combats résonnent en choeur, dont chante en soliste la tristesse. Car on est tristes de la tournure des événéments, tristes pour les loyalistes se découvrant trahis par ce qu'ils considéraient comme leurs familles et triste pour ce qui est la fin d'une ère glorieuse et confiante pour une époque sombre dominée par le cauchemar des fratricides et les manigances du Chaos qui peut se dévoiler. On sent que maintenant les dieux pourront enfin déployer leurs potentiels horrifiques sur la galaxie.
Une fin magistrale, grandiose et brutale de la première trilogie du cycle, qui éblouit et impressionne toujours. L'Hérésie d'Horus commence avec son cortège d'exploits et qui ouvre une nouvelle étape dans l'épopée futuriste à parcourir d'emblée.