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EAN : 9782810707027
250 pages
Pu Midi (08/07/2021)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Dédié à l'art à Toulouse au XIVe siècle et aux données sur ce siècle issues de l'archéologie, cet ouvrage propose une approche renouvelée de l'une des périodes artistiques les plus riches de la cité toulousaine. À la fin du XIIIe siècle, Toulouse joue un rôle déterminant de capitale régionale. Les élites urbaines, liées au pouvoir municipal des Capitouls, sont les garantes d'une stabilité politique et économique favorable à la commande artistique. Les conditions son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un grand merci tout d'abord à Babelio et aux Presses universitaires du Midi pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique graphique « Glisser des beaux-livres sous le sapin ».

Première impression, à la réception du livre, j'ai regretté qu'il n'y ait pas plus « d'images », d'illustrations. Mais ce livre est une « compilatio », un assemblage d'études réalisées par des historiens, historiens de l'art et archéologues, présentées lors d'un colloque qui s'est tenu à Toulouse en 2017 et qui devrait être suivi à l'automne 2022 d'une exposition au musée de Cluny à Paris, intitulée « Les arts à Toulouse au 14e siècle ».

Par la suite, entrant dans la matière, j'ai eu l'impression de faire une incursion dans le XIVème siècle toulousain. Grâce au talent des auteurs, j'ai vu se dérouler devant mes yeux, disettes, épidémies de peste, incendies et inondations, démontage et remontage des enceintes de la ville. J'ai vu les armées du Prince noir aux portes de Toulouse et la population écrasée de taxes destinées à entretenir les troupes. Et assisté au renouveau de la tradition des troubadours, grâce aux Jeux Floraux, un concours de poésie, chansons et danses désormais en l'honneur de la Vierge.

J'ai pu relier des connaissances éparses jusque là pour moi telles que la guerre de cent ans, l'installation de la papauté à Avignon, ou l'essor de l'université à la période médiévale.

Certaines descriptions sont très visuelles, comme la translation des reliques de saint Thomas d'Aquin en 1369. Les livres de comptes permettent de reconstituer les préparatifs de la procession qui sera grandiose. Les « grands » de l'époque participent au cortège, ce qui en ces temps de reconquête de territoires sur les Anglais revêt une dimension politique. C'est aussi l'occasion de frapper les esprits et d'affirmer la suprématie de l'Eglise sur l'hérésie.
La procession, dans un climat d'intense ferveur, se transforme en marche miraculeuse. Les fidèles, venus de tout le Midi, affluent. Ils veulent toucher les reliques du saint, placées sous un
dais avec des bandes de drap d'or. On a allumé 10 000 flambeaux, les soldats du duc d'Anjou veillent. On s'y croirait…

Le chapitre sur l'enluminure toulousaine au XIVème siècle est passionnant de bout en bout. L'histoire vraie du pauvre bachelier qui dérobe en 1374 « un manteau fourré de gris » et un manuscrit et « autres choses de petite valeur », ce pour quoi il sera condamné au pilori puis à la prison, nous indique la grande valeur d'un manuscrit à l'époque médiévale.
On y apprend à connaître les différents métiers du livre, parcheminiers, stationnaires et copistes, enlumineurs et peintres, dont les noms sont parfois connus, ainsi que les rues où ils étaient implantés ( rue des Pargaminiers, rue de l'Olm-Sec, rue des Ymaginaires), et que les livres avaient une grande mobilité, les étudiants les rapportant chez eux, à l'étranger, Belgique ou Angleterre.

J'ai été sensibilisée au problème de la déperdition des oeuvres qui témoignent du passé, car nombre d'ensembles architecturaux ont été détruits ou dispersés, chez des particuliers en France ou même à l'étranger. Ceci rend d'autant plus appréciable la mise à l'abri, par le premier conservateur du musée de Toulouse, lors de la Révolution, des magnifiques sculptures du Maître de Rieux.
Malgré le passage du temps, les études et la connaissance continuent de progresser.
Le développement de l'archéologie préventive a permis l'étude du vaisselier toulousain, vaisselle et verrerie, et laisse espérer de nouvelles découvertes. Des oeuvres restent encore à découvrir, ou à redécouvrir, tels les manuscrits cachés dans les tréfonds des bibliothèques.

Il m'est impossible de rendre compte de la richesse de cette « compilatio », d'un grand intérêt grâce à la diversité des sujets, et des angles d'études très variés intégrant le contexte historique, l'histoire des oeuvres, leur commande et leur commanditaire, l'histoire de leur restauration éventuelle ainsi que leur devenir en tant que collections de musée.

Au final, le haut niveau d'expertise des travaux n'aura pas été un obstacle, et je referme le livre, la tête pleine d'images, tout autant que de savoir. Je me suis sentie invitée à entrer dans L Histoire par le biais de l'histoire de l'art tout autant qu'introduite au travail de ceux qui rendent possible ce voyage.
Enfin, le dernier mot sera pour les illustrations, magnifiques!











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La civilisation occitane sous l'égide des comtes de Toulouse fut l'une des plus brillantes d'Europe avant qu'elle ne soit saccagée par les armées des croisés du Nord. 
Le XIVe siècle marque son renouveau après ces années de guerre et de ténèbres. Il existait fort peu d'ouvrages généralistes sur cette période de la renaissance.
Sous la direction de Virginie Czerniak et Charlotte Riou, cette étude collégiale comble ce manque.
Après avoir retracé l'histoire de ce siècle, les auteurs, universitaires et chercheurs, s'attachent à en étudier l'architecture la peinture murale, l'enluminure, l'orfèvrerie et la sculpture. Enfin vaisselle et objets en verre précèdent une bibliographie dense.
Un ouvrage incontournable désormais pour tous les amoureux du patrimoine artistique et culturel toulousain que je suis très heureux d'avoir reçu dans le cadre d'une opération masse critique, Merci à Babelio et aux Presses universitaires du Midi.
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Cet ouvrage d'universitaires est une "compilatio" des communications du colloque scientifique international de 2017, prélude à une exposition prévue en 2022 : Toulouse au XIVè siècle. Un âge d'or entre guerre et peste.
Il assume de n'être pas exhaustif, nombre de thèmes qui auraient pu être abordés faisant déjà l'objet de communication bien connues des spécialistes voire du public.
Après le saccage et la colonisation, au XIIIè siècle, de la riche et brillante civilisation occitane par les barbares venus du Nord pour l'intégrer au royaume de France sous le prétexte fallacieux d'éradiquer l'hérésie cathare, les nouveaux maîtres ont mis en place des administrateurs.
La richesse intellectuelle et culturelle de la ville et de sa région héritée de la civilisation occitane, boostées par les relations privilégiées établies avec la cour de France et la papauté installée en Avignon, a permis un âge d'or malgré les pandémies et la guerre de cent ans.
Au fil des communications, l'ouvrage aborde les thèmes historiques, artistiques (Architecture, arts de la couleur, Orfèvrerie et sculpture) et archéologique.
Un ouvrage d'une haute tenue scientifique et culturelle qui ne peut qu'intéresser les lecteurs avides de connaissances.
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