Malgré le bel ouvrage de philosophie d'Anne Dalsuet il est difficile de s'approprier les enjeux de l'écologie. Aux difficultés du vocabulaire et du raisonnement scientifiques s'ajoutent les divergences des conduites politiques et des intérêts socio-économiques que la philosophie ne parvient pas encore à comprendre ni à expliquer dans un langage suffisamment clair qui puisse fédérer autour de l'urgence écologique.
D'abord Anne D. s'attache au rôle de l'éthique environnementale américaine dans la construction de l'identité nationale.
Ensuite, elle propose d'étudier le livre d'André Lebeau (L'Enfermement planétaire) qui représente le point de vue d'une personnalité scientifique (ex. président du CNES et ancien directeur de GIEC). Il est urgent de trouver comment gérer les moments critiques, de rupture, qui jalonneront cette période de catastrophe où nous évoluons aujourd'hui. de première urgence, en effet, même s' il ne faut pas céder au catastrophisme et à l' hypothèse de Gaïa de James Lovelock (voir note de fin de page, p.98) ?
J'ai sauté à pieds joints sur Martin Heidegger, Anne D. fait de même sur Luc Ferry. Ah, ça fait du bien !
Ensuite Anne D. revient sur l'environnementaliste américain. Comment d'une éthique de l'environnement les penseurs américains ont développé une véritable philosophie de la nature ? Ils abandonnent le rationalisme et ses oppositions duales : nature/culture ; rationalité/animalité ; raison/sentiment …Le courant environnementaliste américain questionne les fondements de la responsabilité. En élargissant la responsabilité humaine à tous les êtres vivants, puis aux entités globales (éthique holiste) il croise la route de la science écologique et les concepts de biocénose, biotope, écosystème, biosphère… Malgré la priorité donnée à l'étude du tout afin de comprendre les parties qui le compose les philosophes environnementalistes n'oublient pas la capacité de l'homme à provoquer des bouleversements rapides et irréversibles.
Enfin, Anne D. pose la question : Une écologie politique est-elle possible ? Dernière partie que je n'ai pas (encore) lue, alors je me lance. Comment la philosophie peut-elle mettre le débat au coeur de la cité, retrouver une forme subversive ? Hier, "Nuits debout" place de la République et sur les places de provinces, suivie de Notre-Dame-des-Landes où une nuée d'oiseaux mécaniques à cédée la place à une courte éclaircie nommée Nicolas Hulot, ça a le mérite de changer des prénoms donnés aux ouragans, mais les tirs ont vite repris. La nature a horreur du vide : chasseurs - " tirez en l'air, ça meuble ! ". Aujourd'hui, il grêle des grenades et des flash-Ball sur les ronds-points repeints en jaune. on cherche une nouvelle personnalité providentielle. Qu'aurait-on à faire d'un-e philosophe ?
Commenter  J’apprécie         00
Anne Dalsuet. Dieu, l'homme et la nature