Réchauffement climatique, extinction de centaines de milliers d'espèces, pollutions globales, guerres de l'eau et d'autres ressources, migrations massives... tous ces dangers convergent et se démultiplient en un péril unique que des certains ont commencé à envisager : celui d'un effondrement global de la civilisation, voire de la biosphère elle-même, engagée dans une tragique « sixième extinction ».
Première grande synthèse sur cette question d'urgence, quarante spécialistes de toutes disciplines nous livrent ici le fruit de leurs travaux les philosophes Dominique Bourg et Christian Godin, l'agronome Pablo Servigne, les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Valérie Chansigaud, le militante écologiste Lamya Essemlali et la femme politique Delphine Batho, l'ingénieur Philippe Bihouix, la juriste Valérie Cabanes, le biologiste Pierre-Henri Gouyon, le journaliste Stéphane Foucart, l'économiste Gaël Giraud et tant d'autres. Sous la direction du journaliste Laurent Testot et de l'expert en risques Laurent Aillet, Collapsus dresse un état des lieux et nous aide à comprendre les dynamiques en cours afin d'engager nos choix citoyens.
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/collapsus-9782226448972
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Quelque part dans le Morbihan, une laie a pris la mer. Elle s’est jetée dans les flots, sans doute poussée vers l’océan par une battue organisée sur le territoire de deux communes. Mue par une force mystérieuse dont nul ne saura jamais rien, elle a affronté le large. Elle a nagé près de dix kilomètres avant d’accoster sur les rivages de l’île de Groix, au terme d’une épreuve d’autant plus rude qu’elle s’apprêtait à mettre bas.
L’épopée de cette laie nous renvoie à ce que nous pourrions projeter de plus humain sur l’animal : la singularité des individus, l’audace exploratrice, la confrontation avec l’inconnu, l’âpreté avec laquelle on lutte pour sa vie et, plus encore, pour celle qu’on s’apprête à donner. Sitôt arrivée à Groix, la laie s’est cachée dans un roncier et y a mis au monde trois petits. À peine le quotidien Ouest-France avait-il eu le temps de raconter l’histoire que des membres de l’amicale des chasseurs du coin sont tranquillement venus tuer tout ce petit monde – la mère et ses trois marcassins.
Le Monde
On le sait, la COP28 se tient sous la présidence de Sultan Al-Jaber, ministre de l’industrie des Emirats arabes unis et patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), la compagnie pétrolière nationale émiratie. C’est, à peu de chose près, comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac.
Le Monde
A propos du livre de Claude Allègre, L'imposture climatique :
« Jamais il ne m'a été donné de lire un ouvrage aussi ontologiquement trompeur. La quantité de torsions de la réalité, de mensonges directs ou par omission, de calomnies et de méchancetés imprimées par centimètre carré y est étourdissante. Le livre de Claude Allègre est si globalement et si énormément faux que l'on ne sait pas par quel bout le saisir pour le réfuter. Les trois cents pages de l'ouvrage parviennent à forger un édifice intellectuel d'une nature inédite, dans lequel les espaces libres d'erreurs factuelles sont le plus souvent comblés par le dénigrement et la caricature, l'amalgame et le conspirationnisme. Non seulement la trame du livre de Claude Allègre est fondée sur une série d'erreurs ou de contrevérités, mais le raisonnement qu'il entend exposer au terme de tant de torsions des faits est lui-même profondément défectueux : tout et son contraire est écrit à quelques pages de distance, sans le moindre respect de la plus élémentaire logique. »
chap. VIII (« L'incroyable imposture de L'imposture climatique »)
Les adolescents qui fument en "crapotant" sont moqués par les autres fumeurs, comme si l'inhalation était une preuve de courage viril, le signe extérieur d'une vie sexuelle satisfaisante. Par la volonté des industriels, la première inhalation est devenue une sorte de dépucelage.
ces résultats valident ses trente années [ à Lorenzo Furlan] d’observation de la pression des ravageurs en Vénétie : dans environ 95% des cas, les traitements systémiques sont inutiles. C’est-à-dire que dans environ 95% des cas leur seul et unique impact est de contaminer l’environnement, de détruire les pollinisateurs et de produire tous les effets en cascade décrits dans les pages qui précèdent [plus d’insectes, d’oiseaux]
Les fabricants de cigarettes ont réussi cet extraordinaire tour de force : faire accepter la mort qu'ils prodiguent comme une fatalité.
« Le couple glyphosate-OGM n’a pas permis de produire mieux, on le savait. Il n’a pas non plus permis de produire plus. »
« Grâce au couple OGM-glyphosate, les grands exploitants nord-américains ont pu faire de considérables économies de main-d’œuvre. »
« Ce qu’on ne cherche pas, on ne peut pas le trouver. La recherche, on l’oublie trop souvent, n’est finalement rien d’autre que « l’activité de production des savoirs qui est financée » »
On aurait d'ailleurs pu s'en douter : des tests qui concluent que les insecticides ne tuent pas les insectes avaient de grandes chances d'être simplement aveugles.
Le biais n'est pas réductible à la quantité considérable de recherches menées sur financement (donc sur volonté) de l'industrie : avec l'abondance des crédits destinés à un secteur précis, ce sont des écoles de pensée scientifique qui se forment et, avec elles, des manières d'envisager la réalité.
La toute première raison d'être de la machine à nier est de forger et de disséminer des arguments. De les mettre en circulation. De les laisser se propager sur le Net, dans les médias, et en définitive dans la société. Ces arguments sont simples, ils font mouche. On les comprend, on les retient, on les répercute. Internet permet leur diffusion virale à outrance, au point qu'ils finissent même parfois par être repris dans la communauté scientifique, celle en tout cas qui n'est pas directement en prise avec la question climatique. Pourtant, ces arguments se désamorcent en quelques phrases.