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EAN : 9791091281058
496 pages
Presses de l'Enssib (01/01/1900)
4.3/5   5 notes
Résumé :
L’irruption du livre de poche aux États-Unis est à la fois un phénomène économique (à l’image de l’aventure de Gervais Charpentier en France au XIXe siècle), social (en permettant aux armées de se divertir), moral (de par les conceptions parfois tapageuses des couvertures) et politique. Cet ouvrage, paru aux États-Unis en 1984, est une somme consacrée à ce phénomène, devenu maintenant tout à fait quotidien, qui a bouleversé le monde de l’édition et, plus largement, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un ouvrage très riche et copieux, (avec un papier un peu trop épais qui rend l'ensemble assez rigide). Ce travail est une vraie mine d'information pour les gens du métiers et les étudiants, mais il me semble qu'il peut décourager les novices à cause de l'accumulation des chiffres.
J'ai été un peu gênée par des problèmes de traduction, en effet p.21 "Animal farm" est traduit par "Les animaux partout" alors que "La ferme des animaux" d'Orwell est un classique et que la traduction paraît plutôt limpide, plus loin p.22 "Lady Chatterley's Lover" est quand même traduit par " Défense de Lady Chatterley" au lieu de "L'amant de Lady Chatterley" et rebelote p.432 "To kill a mockingbird" est traduit par "Quand meurt le rossignol" au lieu de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur". Ces fautes ne peuvent être imputées à l'auteur, mais je pense qu'une relecture de cet ouvrage et une correction s'impose.
L'auteur nous livre donc une histoire des Etats-Unis et sa culture entre 1930 et les années 1980. Avec la création du livre de poche et son départ dans les kiosques et les drugstores. Ils rééditent les classiques dans un format plus accessible. Pourquoi certains ont voulu freiner cette démocratisation de la culture ? Est-ce qu'une culture de masse de qualité ne pourrait pas être une avancée et rendre les gens plus égaux ? Ce texte nous présente les premières collections de poche, les initiateurs, impact de la guerre, l'évolution du format,la censure et les premiers succès par exemple le livre du Docteur Spock sur l'éducation des enfants, deuxième ouvrage le plus vendu après la bible, il y a donc eu toute une génération Spock ! Un livre très dense qui est un indispensable dans les bibliothèques universitaires des métiers du livre ou pour les lecteurs très intéressés par l'histoire des Etats-Unis.
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Il est difficile de résister à la tentation de participer aux Masses Critiques de Babelio. On coche plusieurs livres qui retiennent notre attention, avec cependant l'espoir d'en recevoir certains plus que d'autres. En général, je ne tombe pas sur le titre qui m'inspirait le plus. Alors recevoir un document historique aussi riche que Une culture à deux balles m'a vraiment fait très plaisir. Étant dans l'édition depuis trois ans, ce livre me semblait un outil parfait pour compléter mes connaissances. J'ai donc attaqué la lecture de ce pavé certaine de profiter d'un contenu enrichissant et je ne suis pas déçue. Mon seul regret est que la limite d'un mois pour publier une critique d'un livre aussi conséquent, tant pour le texte que le format peu mobile quand on voyage justement beaucoup, ne me permettra pas de faire un retour sur sa totalité. J'ai cependant réussi à dépasser la moitié.

Une culture à deux balles est le genre d'initiative éditoriale qui fait très plaisir. On sent un travail de traduction important derrière, pour un public français qui restera assez limité. En effet, entre les références à la culture populaire américaine de la première moitié du XXe siècle et celles du monde éditorial, il sera difficile à un simple curieux de ne pas se sentir rapidement découragé. Mais avec quelques notions sur l'univers du livre ou tout simplement le secteur du commerce et de la communication, c'est une véritable mine d'informations.

On y trouve en vrac, de belles histoires, comme le début du poche aux États-Unis, porté par les soldats qui s'ennuyaient pendant la seconde guerre mondiale et s'échangeaient les pages avec avidité, de nombreuses citations, des statistiques de vente, impressions de couverture, success story d'éditeurs ambitieux, enjeux commerciaux d'une décennie à l'autre. Certains titres très populaires à l'époque nous sont aujourd'hui parfaitement inconnus, mais d'autres anecdotes sur les débuts de certains romans comme Sur la route de Kerouac ou L'Attrape-coeurs de Salinger raviront les amateurs de littérature. du côté historique, nous avons droit à un important rappel sur la mentalité américaine de l'époque, la censure à laquelle s'est retrouvé confronté le poche, accusé de pervertir la jeunesse. Tout un contexte qui explique parfaitement la réaction d'un certain Ray Bradbury avec Fahrenheit 451. Il y a donc largement de quoi réviser ses classiques américains pour mieux comprendre le contexte de leur rédaction.
Les amateurs de romans populaires savoureront de leur côté les débuts de la culture pulp, ses titres accrocheurs, couvertures tapageuses, avec l'arrivée massive des polars hard-boiled, des western, de la romance et d'une certaine frange de la science-fiction.
Si on apprécie flâner chez les bouquinistes, Une culture à deux balles propose aussi un autre regard sur les choix d'illustration et de couleur des couvertures. En gros, le livre permet en particulier aux jeunes générations de décrypter toute une époque qui commence à se troubler.

Plus difficiles à appréhender sont les pages sur les enjeux économiques qui raviront cependant les professionnels et ceux qui aspirent à travailler dans ce monde. On peut d'une certaine manière y lire « les erreurs à ne pas faire » ou des « conseils pour le succès ». Les moins cyniques constateront certainement que, en ce qui concerne la manière d'attirer le public sur un livre, et les sujets de prédilections, les choses ont assez peu changées. Mais cela n'en soulève pas moins une question très intéressante, et remise au goût du jour avec le numérique qui entraîne les mêmes débats que le poche : une culture accessible au plus grand monde, un bien ou un mal quand cela devient aussi un argument commercial ? le livre ne donne pas de réponse, et il n'y en a déjà pas. Il rappelle plutôt que, dans ce « commerce » là, entre besoin de faire du chiffre et volonté d'éduquer, tout est une question de compromis. Je pense d'ailleurs que cette citation illustre bien tout ce que développe ce livre : le monde de l'édition a toujours souffert d'un dédoublement de personnalité assez complexe. Est-ce un art qui requiert une structure professionnelle et sérieuse, ou un métier qui exige d'avoir une certaine sensibilité artistique ?

Le seul bémol que je soulèverais pour ce livre est sa fabrication. Je n'ai pas l'habitude de le faire, mais j'avoue avoir été vraiment très dérangée par le choix du papier qui me semble inutilement épais. Cela donne un livre rigide, qu'on ne peut pas feuilleter, qui est très lourd et fatigue donc le poignet. C'est assez dommage parce que l'expérience de lecture est un peu gâchée malgré une bonne qualité éditoriale dans l'ensemble. Rien qui empêche de s'intéresser au document si on le veut vraiment, mais un petit dommage malgré tout.

Quoiqu'il en soit, Une culture à deux balles me semble un indispensable pour compléter la réflexion des étudiants en métier du livre d'abord, et pour tous ceux que le sujet passionne déjà, qui aimeraient avoir une meilleure approche de cet univers complexe. le fait que les références soient américaines ajoute une petite difficulté. Mais même si les éditeurs, auteurs et contextes sont différents, il n'est pas trop difficile de trouver des parallèles en France.
Lien : http://unityeiden.fr/1093-2/
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Pour nous qui avons toujours connus le livre de poche, difficile d'imaginer l'impact de l'arrivée de ces petits livres à couverture souple aux Etats-Unis. Pourtant, ils ont contribués à la démocratisation de la lecture dans ce pays où les quelques librairies présentes n'étaient destinées qu'à un public élitiste.

Grâce à cet ouvrage, j'ai découvert que l'aventure du livre de poche a réellement démarré en Allemagne et en Angleterre dans les années 1932, pour ensuite s'exporter aux Etats-Unis en 1939. En France, la maison d'édition le livre de poche a, elle, été créée en 1953.

Aux Etats-Unis, l'intérêt grandissant pour la lecture se marquera surtout dans les rangs militaires. En effet, l'armée américaine recherchaient des livres bon marché et en petit format pour informer et divertir ses troupes sur le terrain, parfois très éloignées de leur terre natale.
Mais la guerre et la difficulté de s'approvisionner en papier ont provoqués une concurrence féroce entre les maisons d'édition, qui voulaient toutes leur part du gâteau.

Il faut saluer l'incroyable travail de recherche documentaire nécessaire à la rédaction d'un tel ouvrage, bourré d'anecdotes. Raconté comme une histoire, il se lit très bien. Mais l'accumulation de détails, de dates et de noms est impossible de retenir et rend parfois le tout un peu indigeste.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique. Je remercie donc Babelio et l'Enssib. le sujet, concernant l'histoire d'un objet à la fois adulé et critiqué (démocratisation versus littérature rebut), m'intéressait particulièrement, d'autant que c'est la première fois que ce livre, publié en 1984, est traduit en français. Connaissant les ouvrages des presses de l'Enssib, je savais que j'allais avoir entre les mains une belle publication scientifique, avec une préface, une traduction réfléchie, des notes et des annexes. Cela ne fait évidemment pas défaut à cette édition. La traductrice a même ajouté à la fin du livre les citations contenues dans l'ouvrage en anglais.
Passons au contenu: plus de 400 pages d'une analyse écrite sur un ton assez journalistique, découpée en chapitre portant des titres accrocheurs. 400 pages c'est beaucoup à lire en un mois et j'avoue ne pas être encore arrivée au bout. Mais jusqu'ici, j'apprécie ma lecture, illustrée, agréable et riche en information.
C'est clairement un ouvrage phare de cette histoire là qui est publié et qui intéressera les biblioaddicts.
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Ou comment une solide et très sérieuse étude universitaire sur la publication des livres de poche aux Etats-Unis entre 1939 se transforme en un véritable polar.
Couvrant la période 1939-1984, les auteurs s'attachent à retracer non seulement le contexte socio-économique de cette nouveauté mais aussi, voir surtout, à en analyser les conséquences et les impacts. Et dans cette aventure, comme dans tout bon polar, il y aura quelques balles perdues, des manipulateurs, des hommes d'affaires sans foi ni loi et des victimes reléguées dans les abimes de l'oubli. Construite comme une enquête policière, cette étude donne la parole à toutes les parties, cite ses sources et donne à voir quelques couvertures d'époque aux allures très vintage aujourd'hui. Au-delà de son volet documentaire très fourni (voir tous les annexes, chronologies), cet ouvrage constitue aussi une histoire de la littérature populaire américaine de la fin XIX-début XXe siècle et une plongée passionnante dans les coulisses, parfois nauséabondes, du monde éditorial qui tient plus de la logique économique que d'une volonté de diffuser la culture et les loisirs au plus grand nombre. En creux émerge également l'histoire sociale et culturelle d'un pays où les préoccupations morales pèsent souvent plus lourd que la légitimité esthétique.
Lu dans le cadre de Masse critique de Babelio

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
"Beaucoup de personnes ont pensé que c'était une sorte d'échappatoire - que le lecteur voulait éviter la réalité. Mais je pense que Tolkien possédait cette capacité de communiquer si importante qu'on trouvait dans les livres essentiels, ceux qui influent sur la façon de penser des gens ; il entraînait ses lecteurs dans son oeuvre. Ils y participaient. Ils s'ajoutaient à l'histoire. On vit rapidement des peintures, des cartes, des vitraux, des chansons et de la poésie inspirés par Tolkien. Les gens apprirent la langue de The Lord of the Rings. A l'époque, on avait l'impression que les jeunes élargissaient leurs talents bien plus que ceux de ma génération. Les individus que Tolkien attirait étaient dans un certain sens insatisfaits de leur époque. Tolkien servit de catalyseur. Il encouragea les gens à penser par eux-mêmes. Le fait que Tolkien fut un moraliste et crut au pouvoir du bien sur le mal, qu'il posa des problèmes de pouvoir à un moment où le monde s'inquiétait de la concentration du pouvoir, contribua à l'impact qu'il eut sur les gens et sur l'époque." (Ian Ballantine)
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Le monde de l'édition a toujours souffert d'un dédoublement de personnalité assez complexe. Est-ce un art qui requiert une structure professionnelle et sérieuse, ou un métier qui exige d'avoir une certaine sensibilité artistique ?
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De toute évidence, Gardner n'était pas Georges Simenon ou G. K. Chesterton, et ses premiers livres sont aujourd'hui sérieusement datés. Dashiell Hammett et James M. Cain, d'un autre côté, ont gardé leur fraîcheur ; leurs textes sont aussi dynamiques et sensationnels que lorsqu'ils parurent pour la première fois dans les années 1930. Mais, selon de Guinness, Gardner demeure le romancier le plus vendu de tous les temps. L'explication est peut-être simple. Il créait de manière systématique un divertissement fiable qui, comme les feuilletons télé ou les séries de films, ne provoquait pas le lecteur ou ne laissait aucune question sans réponse. C'était comme le pop-corn : difficile de s'arrêter d'en manger une fois qu'on avait commencé et qu'on n'était pas encore rassasié. Pour les personnes désireuses de quitter les "complications sans solution" de la vie, un Perry Mason à 25 cents était la solution idéale.
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Je commence par cette simple affirmation: les livres peuvent changer les gens et les sociétés. J'ai été surpris pas de nombreux éditeurs qui minimisent cet article de foi pourtant élémentaire. Je suspecte qu'ils se mentent eux-mêmes tout autant qu'à moi. Ou bien ils appartiennent vraiment à un autre monde.
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Publié en 1953, Sexual Behavior in the Human Female choqua l'Amérique pour avoir l'effronterie de révéler que la plupart des Américaines avaient eu des orgasmes avant l'adolescence, que la moitié des femmes célibataires n'étaient pas vierges, que la moitié des femmes mariées avaient perdu leur virginité avant le mariage, qu'une femme mariée sur quatre avait commis l'adultère, que beaucoup de mères célibataires n'avaient aucun regret, et que la chasteté montrait seulement un manque d'opportunité.
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