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EAN : 9782363080189
546 pages
Arléa (18/04/2013)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Écrite dans une langue truculente, inspirée de Rabelais, La Legende d'Ulenspiegel met en scène un personnage de farceur (Thyl Ulenspiegel) issu du folklore flamand. Né le même jour que Philippe II, empereur d'Espagne et des Pays-Bas, il est aussi joyeux et drôle que l'autre est sinistre et mortifère. Le joug espagnol asservit la Flandre et la Zélande. Ulenspiegel le subit dans sa chair lorsque son père, Claes, est brûlé comme hérétique et quand sa mère, Soetkin, meu... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Revenant [du marché] de Bruxelles, [Ulenspiegel et Lamme] virent, dans une maison de pierres, quai aux briques, dans une salle basse, une belle dame vêtue de satin, qui disait à sa cuisinière :
—Fourbissez-moi cette poêle, je n'aime pas la sauce à la rouille.
Ulenspiegel passa le nez à la fenêtre.
—Moi, dit-il, je les aime toutes, car ventre affamé n'est pas très grand électeur de fricassées.
*La dame se retournant :
—Quel est, dit-elle, ce bonhommet qui se mêle de mon potage ?
—Hélas, belle dame, répondit Ulenspiegel, si vous vouliez seulement en faire un en ma compagnie, je vous enseignerais des ragoûts de voyageurs inconnus aux belles dames sédentaires.
Il est joli homme, dit la cuisinière à la dame, faisons-le entrer et qu'il nous conte ses aventures.
—Mais ils sont deux, dit la dame.
—J'en soignerai un dit la cuisinière.
—Madame, répartit Ulenspiegel, nous sommes deux, il est vrai, moi et mon pauvre Lamme qui ne peut porter cent livres sur le dos, mais en porte cinq cents sur l'estomac en viandes et boissons, volontiers.
—Mon fils, dit Lamme, ne te gausse point de moi, infortuné à qui sa bedaine coûte si cher à remplir !
—Il ne te coûtera pas un liard aujourd'hui, dit la dame. Entrez céans tous deux.
—Mais, dit Lamme, il y a aussi deux baudets sur lesquels nous sommes.
—Les picotins, répondit la dame, ne manquent point en l'écurie de M. Le comte de Meghem.
La cuisinière quitta sa poêle et tira dans la cour Ulenspiegel et Lamme sur leurs ânes, lesquels se mirent à braire incontinent.
Les deux pélerins mangèrent à grand planté et burent à tire-larigot. Et la dame comtesse de Meghem donna encore cette nuit à souper à Ulenspiegel et à Lamme, et ainsi le lendemain et les jours suivants. Les ânes avaient double picotin et Lamme double ration. Pendant une semaine il ne quitta point la cuisine, jouant avec les pats et vidant force chopes.
Dans l'entretemps, Ulenspiegel et la dame vivaient amicalement. Elle lui dit un jour :
—Thyl, tu as la tête folle ; qui es-tu ?
—Je suis, répondit-il, un fils qu'Heureux Hasard eut un jour avec Bonne Aventure.
—Tu ne médis point de toi, dit-elle.
—C'est de peur que les autres ne me louent, répondit Ulenspiegel.
—Prendrais-tu la défense de tes frères qu'on persécute ?
—Les cendres de Claes battent sur ma poitrine, répondit Ulenspiegel.
—Comme te voilà beau ! dit-elle. Qui est ce Claes ?
Ulenspiegel répondit :
—Mon père, brûlé pour la foi.
—Le comte de Meghem ne te ressemble point, dit-elle ; il veut faire saigner la patrie que j'aime, car je suis née à Anvers, la gracieuse ville. Sache donc qu'il s'est entendu avec le conseiller de Brabant, Scheyf, pour faire entrer dans Anvers ses dix enseignes d'infanterie.
—Je le dénoncerai aux bourgeois, dit Ulenspiegel, et j'y vais de ce pas, leste comme un fantôme.
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À quinze ans, Ulenpiegel éleva à Damme, sur quatre pieux, une petite tente, et il cria que chacun y pourrait voir désormais représenté, dans un beau cadre de foin, son être présent et futur.
Quand survenait un homme de loi bien morguant et enflé de son importance, Ulenspiegel passait la tête hors du cadre, et contre-faisant le museau de quelque vieux singe, disait :
—Mufle savant peut pourrir, mais fleurir non ! Ne suis-je point bien votre miroir, monsieur de la trogne doctorale ?
S'il avait pour chaland un robuste soudard, Ulenspiegel se cachait et montrait, au lieu de son visage, au milieu du cadre, une grosse platelée de viande et de pain, et disait :
—La bataille fera de toi potage. Que me bailles-tu pour ma bonne aventure, ô soudard chéri des corbeaux et vautours ?
Le soudard baillait, selon son humeur, une paire de soufflets ou un liard d'obole, mais Ulenspiegel n'en avait cure, certain d'être dans le vrai.
Ainsi montrait-il leur miroir à ceux de Damme, de Bruges, de Blankenberghe, voire même d'Ostende et au milieu de leur dire en son langage flamand : "Ik ben u lieden spiegel, je suis votre miroir, " il leur disait abréviant : "Ik ben ulen spiegel, " ainsi que cela se dit présentement en Flandre.
Et de là lui vint son surnom d'Ulenspiegel.
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À Damme, en Flandre, quand mai ouvrait leurs fleurs aux aubépines, naquit Ulenspiegel, fils de Claes.
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