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sur 793 notes
Le poids du papillon est une courte histoire originale et poétique, nous contant la rencontre providencielle entre le roi des chamois, et le maître des braconniers.
Point d'orgue de leur existence, aboutissement de leur vie, leurs destins se croiseront, quelque part sur un alpage, un jour de fin novembre.

Un texte que l'on ressent et une ambiance magique. Lu deux fois de suite.
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Tout le poids d'un papillon, posé sur la corne du chamois donne le vertige au chasseur, il résiste et essaye de le chasser. Lui le chasseur qui attend depuis 20 ans, le roi des chamois. Ils se guettent mutuellement.
Le décor est somptueux, bien planté, abrupt comme un flanc de montagne. C'est poétique, les comparaisons et les ressentis de chacun nous laissent perplexes. La vie est dure autant pour l'animal que pour le chasseur … un beau message de liberté et de fraternité.
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Texte court et très bien écrit qui tente un parallèle entre le monde animal et le genre humain. Mais cela reste fictionnel au plus haut point suivant mon ressenti car l'auteur à partir d'éléments de comportements indiscutables du chamois rentre dans sa tête. Sur le même thème, il me paraît plus pertinent "The Grey" ( "Le territoire des loups") film avec Liam Neeson.
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Avant de partager avec vous mon ressenti, je voudrais remercier tous les babéliotes qui ont écrit de si belles critiques et m'ont donné envie de découvrir cet auteur et de lire cette petite merveille de poésie, mais aussi de tristesse.

Difficile de retranscrire avec mes mots les sentiments qui m‘ont animée à la lecture de ce tout petit roman. Il y a des auteurs qui ont le don de faire « chanter » les mots, et de nous toucher. Erri de Luca en fait partie.

Nous assistons au duel ultime entre l'homme et l'animal, tous deux fiers et solitaires, chacun à leur manière, rois de la montagne. Et face à eux, la délicatesse du papillon : légèreté, élégance, majesté et grâce pour l'un; fardeau, poids des souvenirs et des regrets pour l'autre.
J'ai suivi leurs pas dans la neige, escaladé les parois, bondi au-dessus des torrents, senti le souffle du vent, les odeurs, la résine des pins, l'amande. Et puis, j'ai assisté à leur confrontation finale.

Ce que je retirerai de cette lecture, outre l'incompréhension face à la chasse aux trophées, un animal est tellement beau dans son milieu naturel, c'est la réflexion très intéressante sur le thème du temps qui passe et la relation que l'on entretient avec lui.
« L'homme ne comprend rien au présent.».
Soit nous nous projetons dans le futur, soit nous déplorons nos erreurs du passé.

Ce récit se prolonge avec une toute petite histoire d'une dizaine de pages qui se déroule toujours en montagne, au bord d'une falaise, sous le pied d'un pin, arbre solitaire qui écrit « dans l'air des histoires qui se lisent quand on est allongé dessous ».

Ce roman m'a rappelé un autre petit roman que j'ai lu dernièrement de l'écrivain chilien Luis Sepulveda « Histoire d'une baleine blanche ». Je vous le conseille également.
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Une écriture magnifique, des paysages et des plantes:un bel hommage à la nature et aux chamois qui peuplent celle-ci. Mais , au risque d'attirer sur moi les foudres des amis des animaux, leurs histoires ne me touchent pas, de même que les fables les mettant en scène en leur prêtant les émotions humaines me laissent de glace! Pourtant j'ai lu d'autres romans de Erri de Luca qui m'ont beaucoup touchée.
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Erri de Lucca nous propose un roman à deux voix, un duo formé de personnages hors norme. Dans leur univers respectif, ils présentent des caractéristiques extraordinaires et constituent les deux faces d'un même rôle : le roi de la montagne. Pour les chamois, le roi est cet animal aux dimensions inhabituelles. Physiquement, il présente un poids et une taille qui lui ont permis de s'imposer toute sa vie face aux prétendants au trône. L'auteur nous décrit un animal intelligent, conscient de la menace des hommes et de la relation qui l'oppose au chasseur.

Il le sent depuis des années et déjoue toutes ses tentatives pour le tuer. Pourtant, un matin : « Ce jour de novembre, le roi reconnut son déclin. »

Au fil des pages, le lecteur découvrira la vie des deux protagonistes. Leur désillusion, leur rapport à la nature et à cette montagne qu'ils partagent. Avec la solitude pour ombre, le chasseur ressent lui aussi sa fin prochaine. Dans son abri en pierre au coeur de la montagne, il décide de tuer celui qui lui échappe depuis toujours. Il sent que ce meurtre sera son ultime acte sur cette terre.

« L'homme avait déjà un certain âge, une grande partie de sa vie à monter braconner en montagne. »

Au cours de cette dernière chasse, le fil de son existence se déroulera et sonnera comme son requiem. le vieux chasseur reverra, entre autre, les quelques femmes qu'il a croisées dans sa vie.

« Il avait rencontré des femmes qui l'avait voulu et pris comme un caillou par terre. »

La fin de l'histoire est de toute beauté, aussi je ne vous la révèlerai pas. Même si, pour moi, l'intérêt du roman n'est pas tellement dans le dénouement mais dans le cheminement qu'il induit.

Le poids du papillon (blanc), c'est le doigt de dieu, le souffle du divin faisant basculer les destins. Ce texte est un dialogue avec Dieu que l'auteur ne cesse de nous faire partager tout au long de son oeuvre.

Au terme du livre, l'éditeur nous propose la lecture d'une nouvelle « Visite à un arbre » qui s'inscrit complètement dans le même ton, la même tonalité que « le poids du papillon ». C'est un texte poétique teinté de symbolisme dont Erri de Luca a le secret. Une histoire entre un alpiniste et un pin des Alpes. Un arbre au bord de la falaise, bravant le vide. Une relation amoureuse entre un homme et un arbre. Une parenté improbable et pourtant nécessaire pour ceux qui, vraisemblablement comme l'auteur, ressentent le besoin de l'enracinement.

Les romans d'Erri de Luca sont des fenêtres ouvertes sur la vie des hommes et leurs difficultés à résoudre les contradictions qui les habitent. Pourtant, il n'y a pas de violence dans les propos de l'auteur, juste une certitude. Un soupçon de paix au bout du chemin.






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Moi qui ne suis pas une adepte d'histoire d'animaux et encore moins de chasseurs, j'ai été agréablement surprise par ce roman d'Erri de Luca "Le poids du papillon" publié en 2011.
Car c'est l'histoire d'une fascination.
En haute montagne, le roi des chamois est puissant et sait reconnaître l'homme, surtout celui qui a tué sa mère. Et le chasseur, qui connait mieux la montagne que les alpinistes, a une admiration pour le mâle dominant. Ce chamois, drapé dans un manteau de vent, a quelque chose de divin. Il gardera sa dignité dans la mort.
On perçoit dans le texte d'Erri de Luca le sentiment d'infériorité de l'homme face à la nature et aux animaux.
Je crois que ce qui m'a plu ce n'est pas l'histoire mais la poésie des mots d'Erri de Luca, lui-même passionné de montage. Il a vraiment de grandes qualités de conteur et sait dresser des portraits de personnages auxquels on s'attache. Enfin, il y a la dimension philosophique des propos qui n'est pas sans intérêt.


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C'est plus une histoire d'ours (au sens d'homme qui tient à son indépendance) et de chasse que de montagne.
La tentative de se mettre dans la peau d'un chamois est impressionnante.
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Un texte d'une magnifique poésie qui met en parallèle deux rois de la forêt et de la montagne sur le déclin, deux solitaires. Ils ont pris tous les risques, bravé tous les dangers et se sont imposés par leur courage et leur habileté, Ils sont fatigués, mais avant de se retirer, ils doivent enfin s'affronter, pour un ultime combat : le roi des chamois et le roi des braconniers.
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J'ai été surprise par ce court récit, je ne m'attendais pas du tout à cela.

J'ai apprécié le style et ce phrasé qui m'a semblé au tout début étrange mais auquel je me suis faite. Je ne devais pas être totalement sortie de mon précédent livre alors j'ai relu. J'ai à nouveau trouvé cela étrange mais cette fois plus libre, car cela donne un rythme à la lecture qui se superpose totalement au récit.

Il y a de la poésie mais pas de la manière habituelle, elle ne se présente pas au niveau de la nature comme je l'aurais cru mais au niveau des souvenirs.
De l'émotion apportée aux souvenirs, ceux de deux êtres vieillissants et se sachant au bord du précipice qu'ils sont maintenant prêts à franchir.
Ces deux êtres se ressemblent et paraissent chacun tout en contradiction. Ils sont Seuls mais finalement non, plutôt à part. Ils sont Modernes mais appliquent tout de même tout ce qu'il a toujours été, ils sélectionnent.
Ils se souviennent, ils ont eu une belle vie, pas toujours mais là maintenant ils se le disent. Ils avancent maintenant à la rencontre l'un de l'autre, il leur faut tout autant une fin à la hauteur de ce qu'ils ont vécu, ils se sont choisis. Ils se sont toujours cherchés et évités, mais maintenant il est temps et chacun le sait.

Leur rencontre sera ce qu'il se doit car depuis toujours le but à atteindre.

En si peu de pages, en toute simplicité, apparente, nous donner une leçon de vie, c'est réussi !
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