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sur 362 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Erick Packer, golden boy new-yorkais âgé de vingt-huit ans, est bloqué dans un embouteillage géant qui paralyse Manhattan. le héros de « Cosmopolis » est un génie de la finance qui lit dans les cours des actions et des devises une manifestation mathématique de la perfection symétrique de l'univers. En ce printemps 2000, il est l'une des richissimes figures iconiques de New-York et spécule massivement sur une baisse du yen.

Confortablement installé dans sa munificente limousine, Eric tente de se rendre chez le coiffeur, et assiste incrédule à la remontée incompréhensible de la monnaie japonaise. Les membres éminents de sa société se succèdent dans le véhicule high tech pour faire le point sur une situation devenue inquiétante, tandis que ses gardes du corps s'inquiètent pour sa sécurité, qui fait l'objet d'une menace diffuse.

« Cosmopolis » évoque « American Psycho » le roman culte de Bret Easton Ellis paru douze ans plus tôt. Son protagoniste principal Eric Packer, fait songer à un personnage devenu emblématique, Patrick Bateman, le conseiller en gestion de patrimoine de Wall Street qui avait défrayé la chronique en 1991.

Eric et Patrick sont chacun à leur manière, deux surdoués de la finance à l'égo boursouflé, deux figures archétypales de Manhattan, dont la trajectoire en forme de cauchemar révèle la véritable nature : nous avons affaire à deux authentiques psychopathes, qu'il est curieusement difficile de détester.

Au-delà de la similitude troublante entre les deux personnages, jeunes, beaux, imbus d'eux-mêmes et avides de conquêtes féminines, c'est l'itinéraire en forme de parabole de ces deux enfants gâtés qui m'a donné l'impression de relire plusieurs décennies plus tard, une nouvelle satire au vitriol du néo-libéralisme. L'univers gangréné par la finance et la technologie des deux romans évoque davantage un tableau de Jérôme Bosch que la promesse des années quatre-vingts, ce rêve utopique d'un monde qui ne serait qu'« ordre et beauté, luxe, calme et volupté ».

Tandis que Bret Easton Ellis parodie le genre du film d'horreur au travers de séquences d'une violence inouïe, Don DeLillo parsème son récit de scènes franchement triviales, dont la plus mémorable est celle qui nous apprend l'asymétrie de la prostate de Packer.

L'approche plus « intellectualisante » de « Cosmopolis » qui s'attarde sur la lecture mathématique de l'univers de son héros à l'orgueil démesuré, diffère totalement de celle d'« American Psycho » qui revient ad nauseam sur le culte de l'apparence. Les deux romanciers poursuivent pourtant le même but : se placer au coeur du réacteur du système pour écrire la chronique de la mort annoncée d'un monde dont Mammon est devenu le Dieu unique et tout puissant.

Si le cauchemar éveillé de Patrick Bateman m'avait frappé tel un uppercut, le parcours immobile d'Erick Packer m'a laissé à distance. Cette déception relative m'a rappelé « Ardoise », un livre superbe où Philippe Djian rend hommage aux grands écrivains qui l'ont conduit à se lancer dans l'écriture, Kerouac, Brautigan, Carver et Cendrars pour ne citer que mes préférés. Dans un passage émouvant, Djian évoque les nuits blanches de sa jeunesse passées à dévorer Faulkner, le bruit et la fureur, cette sensation d'éblouissement propre à la découverte des grands auteurs. On sent poindre une forme de nostalgie lorsqu'il confesse que cette intensité est vouée à s'atténuer au fur et mesure que les lectures s'accumulent et que les années passent.

Mon ressenti mitigé à la lecture de « Cosmopolis » est peut-être une confirmation de l'intuition de Philippe Djian, et je n'ai pas la moindre idée de ce que je penserais d'« American Psycho » si je le découvrais aujourd'hui. « Avec le temps, va ... »
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Ouvrage Visiblement Non Identifié…

Est-ce un roman d'anticipation ? Ou bien un roman noir ? Ou peut-être tout simplement, cet OVNI littéraire n'appartient-il à aucun genre ?
Concernant le contenu proprement dit de ce roman américain, « On Visite New Iork » sans Y caractériserait plutôt bien cet ouvrage de DeLillo sachant que de nombreuses rues de New York sont interdites à la circulation aujourd'hui pour cause de visite présidentielle.

Non, non, Don DeLillo n'a pas écrit sur le président des Etats-Unis mais sur un Golden Boy de la finance. Eric Packer, vingt-huit ans, dirigeant de sa société, quitte son immeuble luxueux de Manhattan par un des ascenseurs diffusant une musique d'ambiance au piano et s'engouffre dans une limousine blanche pour la journée. Direction… on ne sait pas bien en fait ?

Mais pourquoi donc Eric veut affronter les embouteillages annoncés aujourd'hui ? Quelle mouche l'a piqué ce matin au point de ne plus écouter les conseils de ses collaborateurs ?

Eric va-t-il bientôt courir le marathon de New York et pour ce faire doit-il mémoriser le parcours en suivant la ligne bleue (la ligne idéale à suivre) ? Non, Eric ne m'a pas l'air très sportif.

Autre supposition ! Eric a une rage de dent et doit trouver un dentiste en plein mois d'aout ? Non, mais Eric va tout de même de procéder à un check-up médical complet dans sa limousine pour parer à tout risque sanitaire. Hum, hum…

Plus surprenant encore … Eric aurait-il les cheveux ébouriffés depuis qu'il a misé un énorme paquet de pognon sur la baisse du yen alors que l'indice nippon n'arrête pas de monter ? Eric se trouverait-il donc dans un besoin urgent de faire appel à un coiffeur japonais ? Ha, bien sûr, j'exagère un tout petit peu la situation mais je ne suis pas si loin que ça de la vérité.

Prétextant le coup du coiffeur, Eric ne se prive de quelques petites incartades infidèles malgré les nombreuses rencontres plus moins fortuites qu'il aura aujourd'hui avec sa femme Elise ? Désolé, mesdames, mais je dois avouer qu'Eric a une vision de la femme plus ou moins réduite à un objet sexuel. En résumé, soit il les imagine nues, soit elles finissent dans son lit !

A partir de ce constat, je vous laisse en compagnie d'Eric, son chauffeur Ibrahim Hamadou, et son garde du corps Torval , d'origine Tchec (oui, oui, cela a son importance !), pour une journée tout frais compris à bord d'un limousine très confortable avec un max de gadgets électroniques derniers cris. Bon voyage, vous avez 24 heures, c'est parti !

Initialement, je souhaitai découvrir Don Delillo par « Libra » et je me suis reporté sur « Cosmopolis » faute de l'avoir trouvé. Même si cet ouvrage est assez controversé comme l'est l'adaptation du film de Cronenberg sorti en 2010, j'étais décidé à me faire ma propre opinion de ce livre plutôt court dont le titre est accrocheur.

Cosmopolis, rédigé avant la crise de 2008, dénonce la froideur absolue de la finance à travers le portrait d'un homme dont la vie bascule en une seule journée. Pour comprendre pleinement « Cosmopolis », dont le style de l'écriture est plutôt remarquable, je pense qu'il faudrait le lire plusieurs fois afin d'assimiler les nombreux passages du livre plutôt complexes.

Malheureusement, je n'ai pas été suffisamment séduit par l'ouvrage pour me lancer dans une nouvelle lecture hormis le début avant le trajet en limousine. Bien qu'il y ait de nombreux personnages et beaucoup d'événements sur le trajet d'Eric et sa limousine, je suis resté bien trop souvent un passager clandestin de ce récit et je n'ai pas réussi à avoir la moindre empathie pour ce personnage vraiment inhumain et puant la décharge sexuelle comme le dit sa femme, pourtant encore vierge semble t-il.

Cela étant dit, cette lecture reste une découverte originale et plutôt mystérieuse. Pour les amateurs de Robin Cook, j'ai noté une coïncidence troublante avec la scène finale de « J'étais Dora Suarez » dans un contexte évidemment très différent.

Je vous souhaite une bonne ballade à travers New York si la lecture de Cosmopolis vous en dit et pour ma part, je retenterai l'aventure avec Don en croisant Libra, oh plutôt les doigts que ma prochaine rencontre avec l'auteur américain soit meilleure qu'avec cet OVNI littéraire…
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Au début j'ai presque eu l'impression de lire un roman d'anticipation. Un environnement totalement déshumanisé et gouverné par le profit, un personnage froid, sans aucun sentiment humain, qui consulte ses innombrables écrans pour analyser et décrypter le monde. Eric Packer a tout, pourtant sa vie est vide ! Il ne fait plus partie du monde réel, il appartient à un futur électronique. Alors qu'Holden Caulfield dans l'Attrape-coeurs se demande ou les canards de Central Park passent l'hiver, le héros de Cosmopolis se demande où les limousines blanches passent la nuit. Tout un symbole ! Mais un jour, Packer quitte sa tour de verre pour se faire couper les cheveux dans le quartier de son enfance. Il monte à bord de sa voiture blindée ultra moderne et décide de traverser New York. A partir de ce moment, Eric bascule dans la vraie vie. La misère, la violence, la mort, la crasse, les autres. Il devient plus vivant, plus dense mais cela entrainera sa chute. Prise de conscience ou suicide ? Je ne sais pas. En tout cas ce roman est impressionnant. En grande partie grâce à son style percutant. Même si je me suis parfois senti un peu perdu dans cet étrange voyage, au point de ne pas toujours comprendre ou l'auteur voulait en venir, je reste séduit par Cosmopolis.
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En quelques mots : Eric Packer, golden boy brillant, désabusé et sûr de lui, mène une vie organisée, sécurisée et maitrise a peu près tout ce qui l'entoure. Dans un New York, hypnotique, il décide un matin de se faire couper les cheveux. Une journée et une nuit pour plonger dans la vie et rouler vers son destin dans la limousine qu'il a créé sur mesure et à sa mesure...

* en 2 mots : relation & sens
* en 1 question : une place pour chaque chose, chaque chose à sa place ?


Auteur de 13 romans, Don DeLillo a vu Cosmopolis sortir en 2003. Je dois dire que c'est le premier roman que je lis de lui, parce que tout simplement le film sort au cinéma au mois de mai.

Et oui, "Cosmopolis" a été adapté par David Cronenberg avec le beau et talentueux (quoique l'on en dise) Robert Pattinson dans le rôle titre. Après lecture, il est évident que ce rôle va en bousculer et surprendre plus d'un et d'une !
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Monsieur Don DeLillo et son "Cosmopolis" ne peut laisser indifférent. Dans un sens comme dans l'autre...
Bon ou mauvais signe? Je ne sais pas. C'est en tout cas un roman qui bouscule et qui interpelle.

Don DeLillo nous livre ici un roman hypnotique et un peu fou. Une histoire qui se déroule sur une journée, en avril 2000 et sur 190 pages.

Eric Packer est un jeune homme a qui tout semble réussir et qui veut absolument tout maîtriser autour de lui. Son appartement, sa limousine, son personnel, ses maitresses, ses décisions, tout est prévus, analysés et à la fois répondent à des impulsions ou des envies soudaines. Ce matin il a décidé de quitter son 48 pièces new yorkais, ses chiens et son aquirium géant abritant un requin pour aller se faire couper les cheveux. Nous allons alors le suivre dans ses aventures sexuelles et ses rencontres du jour tout en traversant la ville et vivant une émeute anacharchiste anti-capitaliste, un entrateur et funérailles d'un ami rappeur...

"Cosmopolis" est un livre où l'on fait attention aux mots. Où l'on prend le temps de prendre conscience d'une phrase. On devine souvent qu'elle va plus loin que les simples mots qui la compose et qu'ils sous-entendent quelques choses de plus profond et de plus complexe. Comme des indices sur la personnalité d'Eric au fil de pages. Ainsi je me surprend à réaliser que le mot gratte-ciel entendus et lus 10000 fois sont des immeubles qui grattent le ciel de leurs pointes. Banal, bateau, mais voilà, ce livre me pousse à faire attention à tout, comme Eric... Finalement un jeune homme perdu et extrêmement sensible à tout ce qui l'entoure. Visionnaire et parano Eric est dans le questionnement permanent.
Un exemple : "Pourquoi on se servait encore des stéthoscopes, il ne savait pas. Des outils abandonnés de l'antiquité, aussi bizarres que les sangsues."
Des phrases toujours alambiquées, simples mais compliquées : "Comme le savait il? Sans le savoir."
Est ce le savoir en terme de connaissance au sens large ou juste le sentiment immédiat ?
Un livre qui force donc la réflexion. Alors oui cela peut être fastidieux et ennuyeux, mais non Don DeLillo réussi à piquer notre curiosité, à nous hypnotiser de page en page pour en savoir toujours un peu plus.

Une construction de récit originale qui nous donne doucement, subtilement des pistes sur le personnage qu'est Eric et sur son quotidien. Eric analyse tout ce qui se passe autour de lui. Il est dans la quête permanente du savoir et de l'information et demande même à une de ses maitresses du jour "Montre moi quelque chose que je ne connais pas.", ou demande à son personnel de toujours l'informer et le former à quelque chose. Voulant tout contrôler il est entouré de gardes du corps, de caméras, d'écrans qui suivent les cours de la bourse, les actualités. Jusqu'à ses analyses médicales et une visite chaque jour du médecin. Hypocondriaque? ou juste l'envie de ne pas finir brutalement d'un cancer comme son père lorsqu'il avait 5 ans? Eric se révèle toujours de page en page plus complexe et attachant qu'il n'y parait. Est-il si foncièrement mauvais ? Une phrase décrit d'ailleurs parfaitement Eric : "Il est toujours en avant, à penser au delà de ce qui est nouveau, et je suis tenté de l'admirer pour ça, toujours à remettre en cause des choses que vous et moi trouvons formidables et considérons comme des améliorations de notre existences. Entre ses mains les choses s'usent avec impatience. Je le connais dans ma tête. Il veut avoir une civilisation d'avance sur la nôtre."


A mi lecture, on se demande où l'on va, on cherche des pistes, est-il mort? rêve t'il? est ce la réalité?
On devine qu'instinctivement il sait ce qui l'attend et se prépare pour cela, tout au long de la journée, dans ses rencontres ou dans ses actes.
Le roman alterne les scènes plus ou moins hallucinatoire. Souvent brutales, observatrices, analytiques ou violantes. Tout se passe dans en une journée, en avril 2000, dans une seule ville, New York, mais deux points de vue en alternance. Celui du narrateur qui nous raconte la journée d'Eric et Benno Levin, employé d'Eric qui nous parle à la 1ère personne et semble se confesser à nous.
Et puis, je suis également touchée par son histoire d'amour avec Elise. Sa mystérieuse femme qui sait comprendre Eric puisque semblable à lui, son double féminin. Et qui se révèle toujours proche de lui l'air de rien, sans jamais s'annoncer et de dévoiler pleinement. Attirant Eric par instinct et passion vers elle sans même qu'il sache que c'est bien elle... Ils se croisent tout au long de la journée, Eric la repérant toujours instinctivement. Ils partagent alors plus en une journée que jamais auparavant.

Un roman qui s'inscrit dans l'instant présent puis qui s'enfuit. Rien à repenser ou à se remémorer, il laisse un goût de folie et d'intensité et d'ennui à la fois. Et l'on se demande si Eric est allé vers son destin en toute connaissance ou si le destin et son l'instinct ont juste guidés ses pas.
Et deuxième question posée, à la fermeture de ce livre : "Pourquoi Cosmopolis?" Parce que tout simplement ce livre prend place dans la ville de Cosmopolis. Eric est citoyen du monde...


Bien sûr, je suis très impatiente et curieuse de voir la version de David Cronenberg, ce qu'il en a perçu, gardé et retranscrit. Certaines scènes sont vraiment fortes, intenses et crus dans leurs réalités. Quelles soient sexuelles ou imprégnées de violences physiques. Robert Pattinson rsique bien de faire voler son image d'Edward Cullen en éclat !

En bref :
Un livre complexe, intense, ennuyeux et brillant à la fois. Une lecture lente et laborieuse mais saisissante... Cosmopolis, oscille entre intensité, sexe, ennui et esprit brillant... Eric Packer mêle intelligence, hyperactivité et folie hypnotique. On aime ou pas...
Lien : http://noaetsonmonde.blogspo..
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New-York en 2000, Eric Packer, est un jeune golden boy multimillionnaire de 28 ans. Dans sa luxueuse limousine il traverse la ville et ses embouteillages. Des rencontres et péripéties ponctuent un trajet qui dès le début semble mener vers un destin tragique.

A travers, ce roman DeLillo fait une critique sévère d'une économie mondialisée qui court à sa perte par la déshumanisation, l'égoïsme et la violence omni présente.

Toutefois, la lecture de ce roman a été de plus en plus pénible. Considéré comme un chef d'oeuvre, il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
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Au delà du fait que j'ai pas eu de coup de coeur, c'est surtout que j'ai pas bien compris l'intérêt de ce livre. J'ai pas saisi où voulait nous emmener l'auteur et ce qu'il n'a voulu nous faire passer comme message.

J'ai bien aimé l'ambiance des 3/4 du livre, j'étais à bord de la limo avec le personnage principal, je me voyais parcourir les rues de New York... mais voilà sans plus.

Je suis frustrée car j'aurai voulu aimer plus ce livre, je suis sûre qu'il y a quelque chose que j'ai loupé
Si vous l'avez lu, j'aimerai vraiment votre retour sur ce bouquin!!

Pour sûr, je vais regarder le film de Cronenberg un de ces jours voir si ça me parle plus.
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Dans un New-York à peine réel et agité de tensions toujours plus vives, la journée de travail d'un trader de génie milliardaire depuis sa limousine blindée hyper-équipée (y compris toilettes) et hyper connectée (bourse, réseaux, infos...). Au fil des rencontres de la journée, épouse, maîtresses, manifestations tournant à l'émeute, suicide par le feu d'un protestataire, employés, rues et boulevards, le jeune milliardaire décide d'abattre son empire, jouant contre lui ou pour des tendances vouées à l'échec... Ecrit avec une écriture rapide et onirique, comme si l'on suivait les réflexions du héros, l'entrée dans le livre est difficile mais prenante néanmoins et l'on se laisse porter jusqu'à la fin . Une descente aux enfers, à la réalité.
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J'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de constater que Don DeLillo n'est pas un auteur spécialement accessible (la preuve ICI ou LA).
La lecture de "Cosmopolis" a conforté cette impression...

Nous accompagnons tout au long de ce récit complexe et parfois même abscons Eric Packer, golden boy surdoué de 28 ans, qui sillonne New York dans sa somptueuse limousine à la recherche d'un coiffeur. Ce faisant, il suit avec une attention toute particulière le cours du yen, sur la baisse duquel il a spéculé et parié toute sa fortune, mais qui ne cesse, inexorablement, de monter...

Au cours de ce périple à travers les rues de New York, les événements (visite présidentielle, rupture d'une canalisation, manifestation anticapitaliste) qui s'y déroulent ponctuent le temps pour lui conférer une dimension particulière, comme s'il s'étirait et devenait d'une densité presque palpable.

Du coup, on a le sentiment que le sort du monde, ou du moins celui du monde d'Eric Packer, se joue sur cette unique journée, la chute inexorable de son empire s'accompagnant d'une prise de conscience de sa nature mortelle, de sa soudaine vulnérabilité face à une situation que, pour une fois, il ne maîtrise pas.
Cette prise de conscience ne semble pas pour autant être un traumatisme. Son esprit accoutumé à la réflexion logique et poussée à l'extrême, se livre à une analyse détaillée et très poussée de ce qui est en train de survenir, dont il retire une sorte de jouissance motivée par la sensation d'être enfin confronté à la réalité dans ce qu'elle a de plus trivial mais aussi d'essentiel.

"Cosmopolis" est une oeuvre que j'ai trouvée difficile à cerner... le style de DeLillo, qui décrit situations et personnages avec une froideur analytique, peut par moments être dérangeant. On n'éprouve guère d'empathie pour son héros, et on a du mal à se reconnaître dans cette individualité extrêmement "cérébrale", qui paraît même presque dénuée d'humanité. le but de l'auteur est semble-t-il davantage de pousser son lecteur à la réflexion que de lui faire ressentir une quelconque émotion.

Et pourtant, il y a aussi quelque chose de fascinant dans cette façon qu'a Don DeLillo de disséquer tel un scientifique l'évolution de son personnage et le mécanisme de ses pensées.
Sans doute "Cosmopolis" est-il un roman qui ne peut pas plaire à tout le monde, mais je crois bien qu'au final, il m'a plu...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'histoire d'un golden boy au faîte de sa réussite et de sa chute presque volontaire dans un environnement apocalyptique à New-York.
Histoire bien racontée et bien ficelée, mais avec un ton légèrement blasé et désenchanté auquel le lecteur n'adhère pas nécessairement. Traduction agréable de Marianne Véron
A fait l'objet d'un film en 2012, nommé Métropolis, de David Cronenberg
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Bonjour, je fais ici une petite présentation, mais si vous désirez lire ma critique complète, il convient de suivre l'adresse de mon blog.
Cosmopolis de Don Delillo est un livre surprenant. Il commence par des considérations très banales, très communes à ce genre de roman, et qui se trouvent étrangement difficile à lire. Sans cette difficulté, le début aurait pu être interchangeable et s'installer ainsi dans n'importe quel roman qui traite de la déshumanisation contemporaine de la société économique et financière. Vous savez, ces morts-vivants perchés dans des penthouses, ne ressentant rien, parlant peu ou trop, et ne dépensant que pour montrer qu'ils peuvent tout acheter. Charriant les poncifs du genre, le début du roman est donc décevant, puisqu'il n'est finalement que l'adaptation creuse d'un genre. Mais en même temps, en fond de ces poncifs, se manifeste quelque chose d'autre. Une atmosphère, une intrigue, une écriture, la sensation finalement d'avoir entre les mains un personnage plus intéressant qu'il n'y paraît. le tout surgit de temps en temps, et donne l'envie de continuer la lecture.
Lien : http://lecturescritiques.fr/..
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