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EAN : 9782377317035
160 pages
Sarbacane (01/09/2021)
3.43/5   54 notes
Résumé :
Deux filles, un serment…

L’une est aussi blonde, douce et rêveuse, que l’autre est brune, violente et en colère. La famille de l’une est aussi riche et équilibrée, que la famille de l’autre est brisée et dysfonctionnelle. Au collège, quand l’une est plongée corps et âme dans ses lectures ou dans l’écriture d’histoires merveilleuses, l’autre harcèle, insulte et frappe avec la Bande qui l’accepte car elle n’est pas une « vraie fille ». Tout les oppose.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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♫ On s'est tout fait, tout dit, tout pris !
Les cris, les excuses, les serments
Malaise sur la falaise, rien derrière, rien devant
Malaise sur la falaise, est-ce le vent qui ment ?
Rien derrière, rien devant
Malaise sur la falaise, est-ce le vent qui ment ? ♫
- Lio - 1988 -
---♪---♫---👱‍♀️----💔----👩‍🦱---♫---♪---

Sans transition, après Larsen cas phare tonnerre de breizh
j'arrête de ramer, j'attaque la Falaise
Alors que je sors de la brume
la Blonde compte pour des prunes
Histoires d'ego et d'parano,
De p'tits câlins et de gros mots
Les ptits mots l'ado les sent
histoires et vannes naissantes
Elle écrit que vendredi
Elle sera sur la falaise
ta petite blonde sexy
une blonde frite mayonnaise
sert m'en, j'y crois d'en faire
Mare de prendre cher
Qui fera le premier pas et
Se retrouvera 30 mètres plus bas !?
Ni Noyée, ni refuge
Et après moi déluge...
Ou comment devenir écrivain
A dessein enfantin !?
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La falaise commence par une impression de malaise à savoir le pacte de sang de deux adolescentes qui font le serment de mourir en semble par suicide. Cela traduit le mal-être de l'adolescence.

Il faut dire qu'Astrid est une fille harcelée au collège par son côté sérieuse et trop rangée. Charlie de son côté est une fille qui souhaite être un homme et qui donc ne s'accepte pas dans son corps. Bref, les raisons de mettre fin à leurs jours ne manquent pas. Leur devise commune : hors du suicide, point de salut.

Pour la petite histoire personnelle, quand j'ai emprunté cette BD à la médiathèque, je suis tombé sur un petit post-it rose glissé entre les pages où il était inscrit ces mots qui m'ont fait plaisir : « La beauté est partout. Garde ton esprit bien ouvert ». J'ai aimé car c'est comme un message d'espoir destiné à tous ceux qui veulent se suicider à cause du regard des autres.

Dernièrement, c'était le suicide par pendaison d'un jeune garçon victime d'homophobie et harcèlement scolaire. Il y a des marches blanches qui sont organisées afin d'alerter l'opinion publique. Ce type harcèlement a malheureusement toujours existé dans le milieu scolaire à travers les époques où l'on stigmatise celui qui est un peu différent. J'espère qu'on pourra un jour y venir à bout afin d'éviter tous ces drames.

Pour ce qui est de la BD, vous constaterez que le thème est plutôt délicat. Sans vouloir révéler la fin, je dirai qu'elle ne sera pas comme on s'y attend. le message est tout de même présent mais en toute subtilité pour ne pas se transformer en une énième leçon de moral sur l'importance de la vie.

A noter un décalage frappant entre un dessin presque enfantin aux crayons de couleurs assez marqué et le sujet plutôt macabre et presque tabou. Oui, tout cela provoque une forme de malaise certainement recherchée par l'auteure Manon Debaye dont il faut noter que c'est la première BD.

Au final, une lecture qui nous tiendra en haleine jusqu'au bout de la falaise. Après, c'est le grand vide.
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Le graphisme est entièrement réalisé au crayon de couleur, le trait est presque naïf, les surfaces griffonées de couleurs hachurées qui se mêlent créent une ambiance veloutée, confortant les silences lourd. Les silences de cette histoire, se sont les non-dits, bien trop lourds pour des esprits en formation. C'est une histoire d'adolescence, une adolescence difficile pour deux jeunes filles, qui sont mal dans leur peau, pas pour les mêmes raisons, mais cela les rapproche, sauf dans la cour du collège, où l'une, garçon manqué, se mêle de préférence avec les caïds, alors que l'autre y est encore plus isolée, la souffre douleur. L'histoire démarre sur une promesse, celle de se suicider ensemble.
Le récit est dur, il traite du malaise de l'adolescence, de la violence des relations au collège, et de la difficulté de se créer une carapace, de se voir dans l'avenir, les images sont douces, au contraire le récit est cru, malaisant, sans concession avec ses personnages, jouant sur certaines ambiguïtés dans leurs comportements, on est troublé d'autant plus qu'il parait très réaliste.
La falaise est une bande dessinée forte, ombrageuse, complètement bouleversante, une lecture qui ne m'a pas laissé indifférent.
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Astrid est une jeune fille blonde, douce et rêveuse. Elle vit dans une famille aisée et équilibrée. Au collège, elle passe son temps plongée dans ses lectures et dans l'écriture d'histoires fantastiques. Charlie est brune, violente et emplie d'une grande colère. Elle insulte, frappe et humilie au collège en compagnie d'une bande qui l'accepte parce qu'elle n'est pas une « vraie fille ». Tout semble les opposer. Pourtant, elles se retrouvent chaque jour à la falaise, où elles ont fait le serment de sang de ne pas survivre à leur 13 ans.

Dès l'introduction, Manon Debaye donne le ton. Elle installe malgré une grande douceur une tension préalable à un drame. Pour ces jeunes filles dont la vie et la personnalité sont le miroir de l'autre, seuls les unissent le harcèlement scolaire et le mal être d'adolescentes.

L'histoire est surprenante de réalisme. La justesse et l'intensité du récit donne une impression de vécu, ou à défaut d'une capacité d'empathie qui nous permet de ressentir les souffrances des deux héroïnes dans toute leur violence. Même les dialogues font parfois plus d'effet qu'un coup de poing, y compris pour le lecteur.

À cet âge, les mots peuvent être d'une grande violence, prononcés sans mesurer leur ampleur. C'est un âge qui fait maladroitement cohabiter la naïveté ignorante de l'enfance avec une certaine méchanceté de l'adulte.

Manon Debaye met son récit en image avec un style crayonné qui rappelle des albums jeunesse plus légers. Mais sans rien perdre de sa douceur, il sait se faire plus dur, plus intense parfois. Un dessin d'une grande puissance qui créé un décalage surprenant, efficace et pertinent.

Une BD brillante à tout point de vue. Un dessin délicat, beau et surprenant qui mêle douceur et intensité. Une histoire qui vous prend au tripes, parfois à coup de poing, qui montre avec justesse la violence du quotidien des adolescentes. Cette violence bien souvent minimisée et incomprise, pousse ainsi de jeunes filles à sombrer dans un profond mal être, une solitude, une colère, une envie de disparaître, qui parfois conduit à un acte dramatique.
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La falaise, c'est la liberté. C'est au bord de la falaise qui donne sur la mer qu'Astrid et Charlie se jurent de se suicider avant leurs 13 ans. le coup est prévu pour vendredi avant 13 heures. Cette semaine-là sera tumultueuse, à l'image de leur vie. Nous sommes plongés au coeur de l'histoire entre deux adolescentes que tout oppose. Entre Astrid qui est victime de harcèlement scolaire et Charlie qui harcèle les autres à l'école, la relation est plus qu'ambigüe. Cette bande dessinée aborde avec subtilité les questions et problèmes importants qu'on peut rencontrer à l'adolescence comme le harcèlement scolaire, le suicide, la transidentité ou encore l'homosexualité. C'est, je pense, une bande dessinée ou chacun peut s'identifier à sa façon. L'adolescence est un moment où nous avons tous été perdu, où nous ne savions pas par où aller. L'ambiance du récit est pesante sans être étouffante. L'agencement des cases qui passent du rêve à la réalité sans vraiment de transition participe au fait que nous nous trouvons un peu perdu et perturbé en lisant, tout comme les deux filles.

Nous rencontrons pas mal de personnages mais l'histoire est vraiment concentrée sur Astrid et Charlie. Astrid est une jeune fille timide et renfermée, issue d'une famille riche, qui se fait harceler à l'école et reste la tête plongée dans son carnet. Vous pourriez croire qu'elle est faible, comme peuvent le lui dire ses camarades, et pourtant elle est forte. Nous ne le voyons peut-être pas au premier abord, mais Astrid est particulièrement résistante et à aucun moment je ne l'ai trouvé faible. Charlie, de son vraie prénom Charlotte, est plutôt ce que nous pourrions appeler un « garçon manqué ». Nous nous doutons rapidement qu'elle n'est pas en harmonie avec son corps. Elle intègre la bande des garçons car elle est considérée comme une brute. de mon côté, j'ai plutôt vu une fille sensible qui se cache derrière une grosse carapace pour se protéger. Une jeune fille pleine de colère de par ses problèmes familiaux qui ne veut pas se laisser faire. Au fond, les deux filles se ressemblent je pense. Elles sont toutes les deux perdues, ont une adolescence mouvementée et ne savent plus où elles en sont. Je pense que Charlie violente les autres sûrement pour extérioriser toute cette haine qui bouillonne en elle. Astrid, quant à elle, ne répond pas aux violences car elle est très douce et connaît Charlie mieux que personne. Je suis quasiment sûre qu'Astrid sait qui Charlie est vraiment et quelle belle personnalité elle a enfouie au fond d'elle. Leur relation est ambigüe mais belle et fragile. Elle est aussi dépeinte avec la subtilité qui entoure le récit.

Les dessins sont fait au crayon de couleur dans des couleurs plutôt froides. Comme je l'ai dit plus haut, l'ambiance est sombre et les dessins participent à ce sentiment. La forêt, la maison de Charlie ou encore l'école sont toutes dessinées dans un environnement peu clair, comme s'il y avait tout le temps des nuages. Pourtant, la falaise est représentée colorée et avec une vue immense et sublime vers la mer. Nous pourrions y voir une métaphore, la falaise comme la liberté et la forêt comme une prison dont les deux filles ont du mal à s'échapper. J'ai trouvé le style très original, j'aime beaucoup ce rendu au crayon de couleur. J'ai eu l'impression que ça venait d'être dessiné.

C'est une très bonne bande dessinée qui sait transmettre des messages forts avec subtilité. Ayant eu certains problèmes mentionnés dans le récit, je me suis beaucoup identifiée et ça m'a beaucoup touché. Je conseillerai cet livre à tout le monde, bien sûr à partir d'un âge raisonnable. C'est une BD à ne surtout pas manquer !
Lien : https://takoubook.wordpress...
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critiques presse (3)
LeFigaro
16 février 2023
C’est une première bande dessinée farouche et bouleversante qui met en scène avec subtilité l’intolérable souffrance du passage à l’adolescence de deux jeunes filles.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
BDGest
09 janvier 2022
L'autrice livre avec La Falaise une œuvre originale, audacieuse et personnelle, sans héros ni héroïne, sans intrigue alambiquée, sans chercher à amuser ou à distraire. Elle pose sur le papier de rares mots et des images qui suintent la violence d’un microcosme où il faut être fort, ne pas s’afficher avec les « cassos », où « être là » est vécu comme une provocation.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
23 septembre 2021
D’une histoire forte comme un sentiment adolescent, d’un dessin puissant comme celui d’un enfant prodigieux, Manon Debaye a tiré un album farouche, féminin et fragile tout à la fois.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
– Avec ta force, tu pourrais sauver des gens !
– Sauver qui ?
– Moi.
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Video de Manon Debaye (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manon Debaye
Avec l'autrice-dessinatrice Manon Debaye (La Falaise, Sarbacane), les autrices et auteurs Nadine Brun-Cosme (La Courbe de tes yeux, Courtes et longues), Stéphane Servant (Miettes (humour décalé), Nathan) et Hélène Vignal (Queen Kong, Thierry Magnier). Présenté par Willy Richert avec Dima Lecrest.
Et avec la participation d'Anaïs, Ariel, Chaïma, Dayann, Djibril, Elya, Julia, Lydia, Simine, Yasmina et Zoé du collège Sólveig Anspach de Montreuil pour « Nous ? le feuilleton ».
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