Eh bien ce livre est rigolo, l'écriture est interessante, le propos aussi, mais...il manque le "je ne sais quoi" pour faire un bon livre.
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C’est une chose étrange, mais j’observe souvent des groupes
de femmes d’âge moyen à mûr en train de dévorer des hamburgers avec une méchanceté, une voracité constatées chez aucun
autre groupe d’âge et de sexe (à part les écoliers – mais il est vrai
que ces nains défoncés à la testostérone sont une espèce à part).Il ne s’agit pas là de vieilles garces – mm-mm – mais de
femmes en apparence très correctes (des dames très bien. Des
mères de famille. Des grands-mères.) Le genre de personne qui
ne songerait même jamais à avaler un hot-dog (et encore moins
en public, et encore moins pris à une vieille camionnette pourrie),
mais qui viennent jusqu’ici et font la queue et paient et repartent
avec une allégresse aussi évidente que mauvaise. Elles mangent,
debout, en souriant.
Nous ne nous sentons aucunement menacés par le théâtre de
l’existence. Ni par sa douleur, du reste. Nous embrassons tout
cela. Seul le Blanc recule devant les choses fondamentales. Le
Blanc aime vivre enfermé dans sa boîte, vois-tu ? Et pour y parvenir – pour se sentir en sécurité –, il bâtit sa propre prison. Et
ce avec un tel soin apparent, de façon tellement délibérée – en
se donnant un mal de chien – qu’il en oublie les fenêtres et les
portes. Ces constructions ont la peur pour fondation, Adie, et
ensuite il tente d’obliger tous les autres à vivre dedans.
À la base, c’est l’histoire d’un homme
riche et psychopathe – interprété par Klaus Kinski, le plus grand
acteur allemand – qui a cette idée folle de construire un opéra au
beau milieu de la forêt amazonienne. Le film raconte ses vaines tentatives pour réaliser ce rêve. Son projet tourne au désastre quand
le fleuve qu’ils utilisent pour transporter tout le matériel s’assèche
(s’assèche ou un truc comme ça – je n’ai plus tous les détails en
tête), et donc ils finissent par hisser ce bateau absolument immense,
rempli de bois et d’outils, sur une grosse colline. Des hommes sont
tués, écrabouillés. C’est une catastrophe totale…
Solomon est ce qu’on peut appeler un radical. Et mauvais
comme une teigne, si besoin est (“Demander gentiment, dit-il,
n’a jamais fait changer le monde”). Il a une masse de théories
selon lesquelles la Culture ne s’intéresse en fait qu’au profit (et
à l’exploitation) de la médiocrité noire.
Certains Out aiment bien s’asseoir sur ces marches (essentiellement des clodos et des ados – mais toujours le dos tourné à
Blaine) ; tels dans la jungle de vieux gorilles mâles dominants,
offrant un curieux mélange (d’un côté) d’indifférence vaguement hostile et (de l’autre) de proximité et d’appartenance. Pour
peu qu’ils aient apporté un sac de couchage ou une bouteille de
vin (ce qui est souvent le cas), on pourrait presque croire qu’ils
se perçoivent comme acteurs de la pièce qui se joue. C’est mon
show, à présent, d’accord ? C’est ma vie. C’est moi.