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3,84

sur 519 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai débuté ce roman sans en avoir lu la quatrième de couverture, simplement attiré par une surcouverture que je trouvais chaleureuse et chargée de promesse, et par la confiance aveugle que je place dans le talent d'écriture de Grégoire Delacourt, qui une fois de plus confirme que, quel que soit le sujet dont il s'empare, il le fait avec brio. Un roman au titre étonnant dont il faut aller chercher dans les poèmes de Louis Aragon pour en saisir la subtilité, plus précisément dans « Un jour un jour » un poème d'espoir écrit en hommage à un autre poète, le républicain Federico García Lorca assassiné en 1936 au début de la Guerre d'Espagne par des miliciens franquiste.

Et il y a des accents révolutionnaires, dans ce roman. Je dirais même que c'est un roman sur la colère, celle qui couve en nous et que nous essayons parfois d'étouffer, sur la colère qui ne sait pas s'exprimer correctement, qui n'est pas écoutée lorsqu'elle s'exprime, sur la colère qui nous consume et fracture la société, qui explose parfois, et qu'on regarde s'embraser sans trop savoir si cela nous fait du bien ou si ça nous effraie.

Les personnages de ce roman nous confrontent à cette colère, qu'ils la génèrent ou bien en soient victimes, ou même parfois un peu des deux, parce que finalement les frontières sont un peu floues, quand tout va mal. Ils nous illustrent ces promesses non tenues, ces frustrations, ces déceptions, ces inégalités, ce rejet qui sont autant de carburants qui viennent alimenter ce feu qui brûle en nous et qui parfois nous dépasse. La France, le pays dont la devise républicaine n'a jamais été vraiment tenue, celle d'une égalité comme un mythe, placée si haut dans les valeurs du pays qu'elle en est devenue inatteignable.

Alors avec Grégoire Delacourt, on écoute, on comprend, on arrête de juger, d'être dans l'émotion de la télévision en continue, on décortique les mécanismes, et on se dit que merde, c'est vrai, on fait quand même pas grand chose pour vraiment bien vivre ensemble. Autour de l'histoire de Pierre et Louise, un couple en crise dont lui se retrouve avec un gilet jaune sur le dos très tôt le matin dans les ronds-points à tenir des barrages filtrant en rêvant de faire tomber les privilèges, et où elle accompagne ceux qui vont mourir à l'hôpital, leur apporte la chaleur humaine, l'empathie, la présence dont ils ont férocement besoin avant de s'éteindre, on dresse le portrait d'un pays qui va mal. Entre eux, leur fils Geoffrey qui n'est pas câblé comme les autres gamins, une intelligence hors norme mais des interactions sociales à l'envers, qui ne fonctionnent pas. Autour de cet enfant différent se cristallise les rancoeurs et les colères qui mèneront à la fracture.

Dit comme ça, on pourrait penser que c'est un roman sombre, qui constate l'échec, qui ne laisse pas de place à l'espoir. Pourtant, c'est un très beau livre, c'est plein d'optimisme et d'humanité, ça donne envie de réparer les gens pour qu'ils arrêtent de se détester, d'apprendre à vivre ensemble sans haine ni violence. Une très belle lecture qui je l'espère, vous transportera comme elle m'a transportée.
Lien : https://www.hql.fr/un-jour-v..
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Un chef d'oeuvre ! L'auteur a une plume magistrale qui nous emporte. Vraiment, l'atuer au début nous perd un peu et puis toutes les histoires, tous les personnages constituent un puzzle qui se forme, sous une plume qui est une merveille. A lire absolument. En particulier ses pages sur un enfant "différent".
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De l'importance des couleurs. Ce n'est un secret pour personne que les couleurs ont leur propre langage. Certes parlent en douceur pendant que d'autres sont plus agressives. On pense immédiatement au rouge, la couleur du sang qui coule, au rouge de la colère, des marques d'interdiction.
Certaines personnes autistes ressentent ces différences avec plus de force que le commun des mortels. C'est ce qui arrive à Geoffroy, l'un des personnages principaux de ce magnifique roman.
Il fut une période, remontant à quelques années où, chaque année, on attribuait, en France un prix citron à une personnalité peu amène avec, la presse et autres personnes qui étaient chargées de les interroger ou de les mettre en scène face a leur public.
Une autre personnalité recevait lui le prix orange pour la raison inverse.
Il en est de même pour les personnages de ce roman qui vivent une vie citron et se dirigent vers une vie orange.
Louise, Geoffroy, Djamila.
On reçoit une belle leçon sur l'acceptation qu'un autiste est un être différent qui vit dans son monde mais, en bon être humain, peut s'ouvrir aux autres si ces autres leur tendent la main.
La religion, elle aussi, peut briser les rêves d'une jeune fille, juste parce qu'elle a la malchance d'avoir pour frères deux islamistes.
Louise qui met au monde un enfant (Geoffroy) différent qui provoque une peur si grande à son mari que ce dernier s'éloigne et refuse cette vie différente
Enfin tout cela sur fond de gilets jaunes, débordés par la violence et envahis par les casseurs.

Magnifique roman comme sait les écrire M. Delacourt et qui marque de son empreinte cette rentrée littéraire 2020






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Autant le dire d'emblée, je n'avais jamais lu cet auteur. Et je lis assez peu de livres de Grasset, visiblement à tort. Celui-ci m'avait tapé dans l'oeil lors d'une présentation parce que j'y avais décelé, dans le résumé, un sujet qui me parle pas mal et m'intéresse beaucoup : l'autisme.
Ce que je n'avais pas compris, c'est qu'il y avait bien plus que cela. Oui, la différence de Geoffroy est au coeur des pages, elle affleure à chaque action, elle se montre à chaque titre de chapitre. Mais il y a aussi la colère de Pierre, son père, en pleine période de révolte des gilets jaunes, la solitude de Louise, sa mère, infirmière en soins palliatifs, Djamila, sa seule amie, elle-même en proie à une crise d'identité. Sans parler de Tony, Julie, Jeannot, Hagop, Antoine...
Il y a dans ce livre beaucoup plus que l'histoire d'un petit garçon autiste, il y a une tranche de vie, avec tous ses problèmes qui s'entrecroisent, sans se demander si ça fait trop d'informations. Parce que c'est ça, la vraie vie. Personne ne vous demande si vous n'avez pas trop de problèmes avant de vous en rajouter un. Il y a des hauts et parfois beaucoup de bas, des mieux, et des moins bien. Au milieu de tout ce fatras, il y a l'espoir qui guide chacun des personnages. Celui d'une plus grande liberté. Et il nous porte avec eux jusqu'au bout du roman...
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“Couleur d'orange/Un jour de palme, un jour de feuillage au front/ un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront…” Grégoire Delacourt s'est inspiré d'un poème d'Aragon chanté par Jean Ferrat pour trouver le titre de son nouveau roman. Et on le comprend… Quoi de plus sensible et émouvant que les paroles de ce poète du XXème siècle? A vous de juger.

Un matin froid de novembre, dans le nord de la France, un groupe de copains enragés et bien décidés à se faire entendre, occupent un rond-point. Parmi eux, Pierre, récemment licencié, vigile dans un supermarché. Il a épousé Louise, infirmière en soins palliatifs, elle réconforte ceux qui sont dans la souffrance, ceux qui sont sur le départ.
Et puis, il y a Geoffroy, leur fils, 13 ans. Geoffroy est différent, il ne supporte pas le contact, a une mémoire phénoménale, compte la taille exacte de ses pas. Les couleurs le rassurent. Sa vie va changer lorsqu'il va croiser les yeux vert Véronèse de Djamila 15 ans. Les deux enfants ne se quitteront plus. Mais Pierre ne sait pas faire. Pierre le révolté, Pierre et sa colère Il ne sait pas comment parler à son fils, comment l'aimer. Il s'éloignera de sa famille et sera rattrapé par sa propre violence.

Quel bonheur de retrouver la plume sensible de Grégoire Delacourt. Cette fois-ci, il nous plonge au coeur de notre époque au milieu des manifestations des gilets jaunes. Il n'oubliera pas la montée du racisme, la violence dans les banlieues, l'abnégation du personnel soignant, la peur de la différence.

L'auteur que vous connaissez peut-être pour avoir écrit “La liste de mes envies”, “Danser au bord de l'abîme”, ‘La femme qui ne vieillissait pas”, ou encore “Mon père” nous offre cette fois-ci un roman social au coeur d'un pays en effervescence où les hommes et les femmes nous livrent leur désespoir et leur désillusion. L'histoire saura évoluer avec tendresse et pureté vers le conte initiatique où l'amour triomphera. Belle leçon que ce roman écrit avec beaucoup de sensibilité et néanmoins de réalisme.

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Un roman bouleversant de part son humanité, sa réalité..... c'est un vrai coup de poing, un coup de coeur parce que c'est tellement vrai cette histoire. Encore un livre réussi pour #gregoiredelacourt.
A travers sa plume, on ressent toute la détresse de cette famille et de cette France en souffrance.
Et ces noms de chapitres.....très poétique, je valide.
Un des romans marquant de cette rentrée littéraire
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Cette sortie de la rentrée littéraire sort du lot par son titre surprenant, tiré d'un poème de Louis Aragon. L'écriture, on le découvre vite, ne manque pas non plus de poésie. Grégoire Delacourt ne revient pas à la ligne pour ses dialogues qu'il intègre pleinement au chapitre dans des phrases souvent courtes et incisives. L'histoire, profondément ancrée dans la brûlante actualité française, l'y invite.

Pierre est un Gilet Jaune révolté face à un système qui l'étouffe, incapable de jouer son rôle de père avec Geoffroy. À la marge des codes sociaux, Geoffroy trie tout par couleurs, ne comprend que le calculable et ne supporte pas le contact à part celui, protecteur, de sa mère Louise. Mais à treize ans il doit grandir dans un monde qui ne lui est pas adapté. Une fille, Djamila, le rejoint dans sa bulle et ensemble ils luttent pour la douceur face à la vitesse et à la violence du monde moderne. Comme un câlin dans une manif, devant un incendie, sur un champ de bataille.

La quatrième de couveture le dépeint assez fidèlement et c'est un livre qui bouillonne d'humanité, de cultures, d'histoires personnelles entremêlées dans une Histoire globale qui se plaît tellement à effacer les vécus et leur espoir.
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Mon 1er roman lu de cette rentrée littéraire 2020 et ... un vrai coup de foudre !
Quel plaisir de retrouver la plume de Grégoire Delacourt !
Après le magistral « Mon père », ce nouveau roman m'a, une fois encore, émue aux larmes ...

C'est une véritable fresque sociale que nous peint ici, avec talent, l'auteur.
Une toile où les couleurs sont adroitement dosées, sans bavures aucune.

Peinture, si réaliste et contemporaine ! Notre société et son panel d'émotions :
JAUNE-LUCIOLE du gilet de la colère, celle de Pierre.
BLEU-AZURIN des murs de l'hôpital où Louise apaise les âmes condamnées.
VERT-VÉRONÈSE, le regard bienveillant de Djamila.
NOIR D'ENCRE, celui de ses frères ...
ORANGE ...

Et puis, au centre de cette oeuvre, il y a Geoffroy ...
Geoffroy et ses 13 printemps.
Geoffroy, l'enfant différent.
Explosion de couleurs et de ces sentiments si difficiles à canaliser ...
J'ai rarement éprouvé autant de compassion pour un personnage de roman !
Certainement due à une telle résonance à ma vie professionnelle, à toutes ses journées passées en compagnie de P.-L., mon Geoffroy à moi... autiste ... que j'accompagne.
Alors j'ai été totalement emportée, de nouveau, par l'incroyable Justesse de Grégoire Delacourt.
Il y a dans cette plume délicate, oui, la justesse du ton et des thèmes résolument contemporains abordés.
Une histoire gorgée d'humanité, d'un réalisme saisissant et surtout ... un grand message d'espoir !

Et vous, connaissez-vous cette plume ?
En tout cas, j'espère vous avoir donné l'envie de découvrir quel extraordinaire sentiment cache la couleur d'orange ...
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✔️Mon ressenti : J'avais rencontré Grégoire Delacourt l'an passé à l'occasion de la sortie de « Mon père », roman bouleversant. J'avais apprécié sa vision de la vie et son amour pour les mots.
Quand celui ci est sorti, j'avais hâte de le lire. Une chose est certaine, je n'ai pas été déçue et j'y ai même retrouvé des propos qu'il avait tenu l'an passé. L'amour ne rime pas avec toujours, mais avec chaque jour… Il a tellement raison.
Pierre est en colère, il travaille mais n'a pas assez d'argent pour vivre. Il fait partie des Gilets Jaunes. Louise, sa femme, est confrontée au noir en permanence, mais elle essaye d'y apporter un peu de lumière comme toutes les infirmières en soins palliatifs. Geoffroy, leur fils, est différent, il vit dans un monde de chiffres et de couleurs, et il plaît beaucoup à Djamila.
Ce roman est un roman social, construit comme si le narrateur s'immisçait dans les scènes puis prenait du recul. Pas de dialogues, simplement des restitutions à la volée. On sent chez les personnages réalistes toutes sortes d'émotions et de sentiments : la colère qui couve puis gronde, la liberté qui s'amenuise au fil des années, les choix pas toujours faciles à faire. Mais une chose est certaine, chacun a du mal à trouver sa place dans cette société qui évolue, et pas toujours vers le meilleur.
J'ai retrouvé avec plaisir la plume magnifique de Grégoire. Je me suis arrêtée sur de nombreuses phrases. J'ai apprécié la fin. Même une fois refermé, il continue de faire son petit bout de chemin…
Un très bon roman de littérature reprenant à un éventail de couleurs.
🗣Citation : « […] les mots, qui sont parfois tranchants comme des pelles, avaient creusé un fossé entre tous, une suspicion qui avait fait le lit drapé de satin du borgne haineux […]. »
🎯Mots Clefs : Couleur / Gilet Jaune / Autisme / Infirmière / Différence
🏆Ma note : 19/20
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❤️❤️❤️
Amis lecteurs, ce livre c'est mon premier gros coup de coeur de cette rentrée littéraire ! ❤️❤️❤️
Pour avoir lu plusieurs romans de Grégoire Delacourt, je trouve cet auteur assez inégal dans ses écrits. Certains m'ont ennuyée tandis que d'autres m'ont ravie et en ce qui concerne ce dernier «  un jour viendra couleur d'orange » je peux vous dire que j'ai savouré chacune de ses tournures de phrases, chacun de ses mots.

le roman démarre sur fond de lutte sociale lorsque Pierre, agent de sécurité chez Auchan, rejoint ses copains sur un rond-point de sa ville, tous revêtus d'un gilet jaune.
Pendant ce temps, Louise son épouse, prend la relève au service des soins palliatifs de l'hôpital où elle travaille.
Ensemble, ils ont eu un enfant prénommé Geoffroy, un petit garçon différent, sujet au harcèlement scolaire.
Mais heureusement il y a Djamila, de deux ans son aînée qui s'éprend de sa différence en retrouvant auprès de lui un peu de quiétude, elle qui tous les jours, subit la convoitise mal placée des hommes de la cité dans laquelle elle vit.
Et c'est dans une cabane au fond des bois, que les deux enfants se retrouvent chaque jour, loin du tumulte de la ville et à la soustraction du monde des adultes, sous l'oeil bienveillant d'Hagop l'arménien, ermite forestier.
Par alternance de chapitre, chacun d'eux étant introduit par une couleur, l'auteur nous emmène à suivre le quotidien de chaque personnage et tour à tour, nous embarquons avec Pierre, Louise, Geoffroy et Djamila.
La construction est divinement bien maîtrisée et l'écriture sublime !
Divers thèmes sont abordés dans ce roman comme la précarité, les luttes sociales, le droit de mourir dans la dignité, l'exclusion, la religion mais aussi et surtout l'amour, le don de soi, la bienveillance et la liberté.
Un livre que j'ai dévoré en deux nuits, me laissant pour seul regret celui de l'avoir déjà fini.
Paru le 19 août aux éditions Grasset.
Courez en librairie vous procurer ce livre lumineux aux couleurs de l'arc en ciel ❤️
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