J'ai lu cet essai dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Il m'aura fallu plusieurs semaines pour en venir à bout car la lecture d'un essai philosophique est exigeante et nécessite concentration et attention pour suivre le fil de la pensée de l'auteur.
Le "non" y est abordé sous divers angles philosophiques et sous différentes formes.
Il n'est pas aisé de retranscrire ici la pensée de l'auteur tant il s'agit d'un long cheminement.
J'en retiens que le non est à la fois libérateur et potentiellement tout aussi dangereux dans l'usage qui en fait de nos jours qu'un consentement aveugle. Qu'il est à la fois constitutif du sujet individuel et également un moyen d'exprimer des valeurs universelles. Qu'il n'est pas nécessairement une manière d'opposer un pouvoir à un autre mais peut aussi être un moyen d'exercer la retenue de notre pouvoir.
J'ai trouvé cette lecture à la fois intéressante mais également un peu abstraite et scolaire dans sa forme. Sans doute n'ai-je plus l'habitude de réfléchir à la manière d'une dissertation dialectique comme au lycée.
Une lecture qui dépoussière les neurones et invite à reprendre l'entraînement philosophique pour retrouver toute son agilité cérébrale !
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Que se cache-t-il derrière ce NON qu'on est souvent (?) amené à prononcer? Une réjouissante liberté, selon le philosophe...
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Ce panorama des mille non ne manque pas de relief ni de profondeur. Sa principale singularité réside dans le point de vue adopté par Vincent Delecroix.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Sans se départir de son style alerte et drôle, tendre et ironique, le philosophe et écrivain Vincent Delecroix propose un essai sur le bon usage de la négation, considérée comme fondamentale dans le développement de la pensée.
Lire la critique sur le site : Liberation
CONVERSATION
Présentée par Raphael Zagury-Orly
Avec
Vincent Delecroix, philosophe
Camille Riquier, philosophe
Corine Pelluchon, philosophe
Ce n'est jamais l'espoir qui fait vivre: ce sont les aléas de la vie qui donnent à l'espoir ses ailes ou, au contraire, les lui coupent. On le sait bien d'ailleurs: l'espoir, on le «nourrit», on le «caresse», on le «fait naître», on le «soulève», on le «suscite» - comme si, en lui-même, il n'était qu'immobile attente, tantôt confiante, tantôt naïve, de l'avènement d'un Bien, d'un événement favorable, gratifiant, bénéfique. D'ailleurs, une langue telle que l'espagnol, n'a qu'un seul verbe pour dire attendre et espérer. Aussi une vie qui ne se s'alimenterait que d'espoirs serait-elle aussi anémique qu'un amour qui ne vivrait que d'eau fraîche - car bien tenue est la limite qui les sépare des illusions, des douces tromperies (ameni inganni) dont parlait Leopardi. Certes, dans l'Ancien Testament, Dieu lui-même est nommé Espoir ou Confiance, les Pères de l'Eglise en ont fait une vertu théologale, et du «principe espérance» de Ernst Bloch la philosophie contemporaine s'est nourrie. Mais lorsqu'on dit que l'espoir fait vivre - ou que l'espoir est toujours le dernier à mourir - il faudrait entendre que pour faire vivre l'espoir, il faut d'abord commencer soi-même, autrement dit «faire le premier pas» de l'action, le mettre en mouvement en faisant «un pas en avant», en s'engageant, en allant si l'on veut vers Dieu, par la foi, en allant vers l'autre, par l'amour et l'amitié, en allant vers autrui, par la bienveillance, l'hospitalité, la solidarité.
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