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4,25

sur 1398 notes
Carnet de voyage de l'auteur qui retrace son séjour de 2 mois pour raisons professionnelles dans la capitale nord-coréenne. A travers des anecdotes de son quotidien, on découvre à travers son regard d'occidental "candide", les contradictions du régime totalitaire le plus fermé au monde.
Le parti pris est de le faire avec humour et distance, à travers des histoires cocasses, aburdes et parfois ridicules.

J'ai apprécié ce ton volontairement "détaché" mais qui n'enlève rien au fond critique de ce roman graphique. Une manière originale de découvrir un peu mieux ce pays si fermé.
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Tout ce qui vient de Corée du Nord est rare et donc attise ma curiosité. J'éprouve un intérêt très particulier pour ce pays si mystérieux. Guy DELISLE a eu l'idée géniale de dessiner ce qu'il y a vu puisque les photos y sont quasiment interdites. Ce qu'on découvre dépasse les limites d'un état humain, il l'exprime si bien en le comparant à la vieille série "le prisonnier". L'état a eu la bonne idée de concentrer les rares étrangers dans un périmètre limité et ultra surveillé, ils y restent accompagnés en permanence par leur guide traducteur. Son livre fourmille d'anecdotes uniques sur ce régime extra terrestre.
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PyongYang est l'un de ces albums qui se déguste à la manière d'une petite musique qui reste longtemps en tête. Sauf qu'ici, en fait de musique, c'est plutôt de silence dont il est question. Et quel silence!
Guy Delisle nous livre le journal détaillé de ses deux mois passés en Corée du nord dans le cadre de son boulot de surpervision dans l'animation. Nous vivons donc son séjour en partageant sa vision du pays mais surtout du régime totalitaire qui l'asservie, l'une des pires dictatures au monde.
le traitement est volontairement simple, un noir et blanc travaillé au crayon dont il ressort toute une palette de gris. le dessin est précis, les batiments sont croqués parfaitement si bien qu'au fil de la lecture, on pourrait presque se répérer sans guide dans les rues de PyongYang. Dans quelques cas, ces dessins prennent une planche entière et l'on mesure alors l'énorme talent de Delisle pour retranscrire exactement ce qu'il se dégage de toute cette austérité nord-coréenne.
Quand je parlais de silence, c'était pour mieux appréhender la teneur exacte de ce régime. Tout est calculé, rien n'est laissé au hasard, les photos sont controlées, les programmes radio sont les mêmes sur toutes les fréquence, la lobotomisation de la population envers leurs dirigeants, pére et fils, est soigneusement orchéstrée via la distillation au compte-goutte d'images effarantes de l'impérialisme capitaliste américain, l'énnemie juré.
ce silence est donc celui qui en chaque instant entoure irrémédiablement la vérité de cette dictature. La population n'ignore sans doute pas le marasme économique dans lequel le pays est plongé mais la propagande est une telle institution que tous sont persuadés que leur Grand Leader est le sauveur d'une humanité rongée par la perdition.
Un exemple pour appuyer ceci, lorsque Delisle interroge son traducteur sur l'absence de personnes handicapées dans les rues, celui-ci lui répond que le peuple nord-coréen est à 100% sain de corps et d'esprit et que le handicap n'existe pas ici... Effrayant.
Dans la première partie, Guy Delisle relit 1984 de Georges Orwell: effectivement...










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La Corée du Nord, un des pays les plus secrets et les plus tyranniques du monde
Pyongyang, capitale de la Corée du Nord.
Un roman graphique de Guy Delisle que je n'aurais sûrement pas lu, s'il ne m'avait pas été prêté par ma fille, grande adepte de BD et, à ce titre, découvreuse de pépites…

Le regard personnel et circonspect d'un auteur qui semble bien connaître son sujet. En effet, quelques recherches sur cet auteur québécois m'apprennent vite que ce récit est autobiographique ; Guy Delisle a fait un court séjour en Corée du Nord pour y superviser la sous-traitance de séries d'animation réalisées par une société occidentale.

Un pays où tout est cadré, normalisé, contrôlé et où les étrangers, présents pour des raisons officialisées par le régime, sont surveillés et encadrés de très près.
Un univers monochrome, des dessins épurés…
J'ai apprécié les textes et dialogues en lettres capitales, sans fantaisie, rendant compte d'une communication codifiée et servant une narration factuelle.
L'ensemble est cependant empreint d'un humour lucide et débonnaire, résigné et détaché. Sans possibilité d'aller au fond des choses, l'anecdote devient un moyen d'expression révélateur.

Certaines péripéties sont particulièrement savoureuses…
J'ai lu ce livre il y a déjà plusieurs semaines et j'écris mon ressenti à partir de mes souvenirs de lecture ; j'ai encore en mémoire le fait que Guy Delisle apporte dans ces bagages un exemplaire de 1984 de George Orwell, je me souviens bien des visites guidées imposées, de l'hôtel où sont hébergés tous les étrangers, de l'omniprésence du culte du leader, du formatage des Nord-coréens.
En outre, les difficultés rencontrées dans le travail proprement dit, le surréalisme de certaines situations ajoutent une impression de fatalisme et d'impuissance.

J'ai adoré !

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Ce roman graphique ne paye pas de mine : Guy Delisle raconte son quotidien en Corée du Nord où il est intervenu quelques mois pour aider un studio d'animation. C'est linéaire, détaillé, factuel, et presque parfois ennuyant.
Et pourtant ce quotidien vu par un européen s'avère riche en enseignements. Car même si ses hôtes l'ont eu à l'oeil de manière quasi permanente, ce simple quotidien dévoile des bribes d'informations sur ce pays si verrouillé. le culte de la personnalité (il est très mal vu de ne pas arborer un pins de Kim Jong-Il, ou de son fils, ou de ne pas nettoyer leurs portraits ornant les murs), la propagande et la surveillance continue (il faut manifester et chanter les chansons du régime avec suffisement d'ardeur), les mensonges assortis de bourrage de crâne ("il n'y a pas d'handicapés, tous les nord-coréens naissent forts, intelligents et en santé"), tout ceci est exposé sans jugement (ou très peu) et même avec bienveillance envers les gens rencontrés. Guy Delisle réussit à exposer sans paraître le dénoncer un système public de distribution alimentaire particulièrement inique rendant l'aide internationale très compliquée (le commun de la population ne recevant que 250g de riz par jour pendant que les cadres du parti et gradés de l'armée se taillent une part de lion, mais surtout que 5 à 6 millions de personnes sont tout simplement ignorés et errent sans aucune ressource) et une pauvreté généralisée (à l'hôtel où il loge, seul l'étage réservé aux étrangers est éclairé, les ascenseurs ne fonctionnent pas, les restaurants sont très mal achalandés).
À côté de ça j'ai été impressionnée par la précision de son travail dans les rares extraits le décrivant - le passage où il essaye d'animer correctement un personnage faisant le geste typiquement français "ouh là là dis donc" sans que cela ressemble à "je me suis brûlé les doigts" ou "je casse un mur de brique" est hilarant. Et ces anecdotes tranchent cruellement avec l'état désastreux de ce pays méconnu, qui grâce à cet album l'est un peu moins.
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Guy Delisle nous raconte ici ses deux mois passés en Corée du Nord pour travailler sur des dessins animés.
L'atmosphère froide et oppressante est parfaitement rendue, à la fois par le dessin épuré et les réflexions pleines d'humour dont l'auteur fait preuve.
Cette expérience a eu lieu en 2003 mais elle semble toujours d'actualité.
Un témoignage extrêmement intéressant donc, sur ce pays très fermé.
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Moi aussi,je découvre Guy Delisle à contre-courant. J'ai commencé avec "Chroniques birmanes" puis continué avec "Chroniques de Jérusalem".

"Pyongyang" a été publié à l'origine en 2002. Guy Delisle se rend dans la capitale nord-coréenne pour des raisons professionnelles pour un séjour de deux mois.

Le récit s'ouvre sur une image de l'aéroport de Pyongyang. Et ce qui frappe d'entrée, c'est l'absence d'activité autour du bâtiment et un immense portrait de Kim Jong-Il le surplombant. le ton est donné.

Guy Delisle évoque le déroulé de son séjour et nous fait part de ses remarques. On ne peut qu'être atterré en découvrant ce pays où toute liberté, quelle qu'elle soit, est étouffée dans l'oeuf, où le culte de la personnalité est poussé à son paroxysme, où le lavage de cerveau de la population fonctionne à merveille et où l'absurdité de certaines décisions d'états sont criantes mais incritiquables pour les autochtones.

Quel sentiment d'oppression et d'incrédulité tant on a l'impression d'être sur une autre planète. On ne peut ressentir qu'empathie pour cette population prisonnière et victime d'une dictature impitoyable. Et pourtant, on suit le récit avec intérêt car l'auteur y distille un certain humour. Ca donnerait presque envie de se rendre sur place pour s'en faire sa propre idée tellement cela paraît insensé.

Après ce récit captivant, prochaine étape Shenzen, j'ai hâte!
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La Corée du Nord, le pays le plus fermé du monde sur lequel on sait si peu et qui fait peur malgré tout. Un monde orwellien dans lequel la plupart d'entre nous n'a aucune envie de vivre. Pourtant qu'on le veuille ou non son existence nous fascine, éveille notre curiosité.

Guy Delisle aura l'occasion d'y vivre deux mois pour son travail. Un parcours balisé, surveillé, mais dans les interstices duquel on peut parfois apercevoir un peu de la réalité pour la population locale. Des contradictions et des non-sens permanents, un culte au leader extrême au possible, chaque pas de travers même involontaire est un risque, et si ce n'était pour ça on se demande vraiment si la population croit à toutes ces balivernes.
Mais toujours occupés, si ce n'est par leur travail par le volontariat, ils n'ont pas le temps de réfléchir à grand chose, c'est le but.

Le regard d'un occidental sur ce monde de science-fiction pourtant bien réel porte parfois à sourire, parfois à être choqués. le peu que l'on perçoit est très parlant, on en apprend sans le vouloir et même si je n'adhère pas toujours à l'humour de l'auteur je ne peux que conseiller cette lecture, suffisement objective pour que malgré les péripéties de quelqu'un qui retrouvera bientôt sa vie confortable et la curiosité ne permette pas d'oublier l'oppression et la vie misérable que subissent les nord-coréens.

Certains chez nous les envient par anti-capitalisme primaire en en oubliant le coût. Ne pas vouloir subir un système comme celui que nous avons est compréhensible et je dirai même sain, vouloir soutenir son contraire à l'extrême dénote juste d'un manque de réflexion et d'empathie.
La Corée du Nord, c'est 1984 en vrai. Difficile de se soustraire au visage des "big brothers", deux mois sur place ont l'air d'avoir été marquants, oppressants, qu'en est-il de quelqu'un qui naît là-bas, qui ne connait que ça? J'aurai aussi été curieuse de connaître sa réaction à son retour, notre civilisation bruyante et aveuglante le refrappant de plein fouet.
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La Corée du Nord est un pauvre pays persécuté par les grands de ce monde. Il se sent oppressé par le Japon, ridiculisé par la Corée du Sud et menacé par les Etats Unis d'Amérique.
Et, comme ce pays est sur le qui vive en permanence face aux méchants de cette planète, il a décidé d'être le plus fort des plus forts et faire peur à tout le monde. Dès le biberon, chaque individu doit être prêt à faire face au péril capitaliste. Personne ne doit être tenté par le mal qui règne à travers la planète.
Et qui mieux que le guide suprême de la Corée du Nord est à même d'enseigner ce qui sépare le bien du mal? Nobody!!!
Donc aux poubelles les cafés, les lieux de distraction, les mendiants, les vêtements ostentatoires. Et vive la tunique estampillée Kim Jong Il, les cérémonies à la gloire de ce Dieu personnifié et les monuments dédiés à l'excellence Nord Coréenne.
Et l'auteur ce ce livre, qu'a t-il été faire là-bas pour égratigner volontairement cet état quasi parfait? Y aurait-il vraiment de la pauvreté, de l'oppression, du malheur comme il le laisse entendre?
Mais non. S'il y a misère ou malnutrition, c'est tout simplement un jeun dédié à apporter force et virilité à cet Etat qui est capable de tirer la langue aux autres et de faire "bouh" , histoire de faire trembler la terre entière.
Bon, j'arrête mes propos caricaturaux.
J'ai plutôt été attristé par ce que vit ce peuple. Delisle nous fait un portrait saisissant de ses deux mois en terrain dictatorial exacerbé.
Pour ceux qui ont déjà lu cette BD, n'hésitez pas à vous emparer du livre de Abel Meiers "on a marché dans Pyongyang"
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Guy Delisle, canadien, vient de recevoir le prix du meilleur album de bande dessinée 2012 au 39e Festival d'Angoulême pour ses Chroniques de Jérusalem. C'est amplement mérité !

Chacune de ses BD est un journal de bord de quelques mois au sein de pays en difficulté (dictatures, guerres intestines) où il a résidé pour des raisons professionnelles ou familiales, ayant donc un peu plus accès que le visiteur lambda aux lieux censurés.

J'ai retrouvé dans Pyongyang le subtil mélange de présentation du pays et d'anecdotes personnelles déjà rencontré et savouré dans 'Chroniques birmanes'. le tout est finement observé, parsemé d'humour et d'une bonne dose d'auto-dérision qui allègent la triste réalité de l'environnement décrit. On (ré)apprend ici que la Corée du Nord était à l'aube du XXIe siècle (et est encore), fortement touchée par la famine, sa population endoctrinée et asservie, sous les régimes successifs de Kim ll Sung et ses descendants - fous à lier de mégalomanie.

Voici donc une excellente "BD documentaire", mais de celles qu'on peut avoir envie/besoin de lire sur plusieurs jours, de refeuilleter après lecture. C'est dense et ça laisse un goût amer malgré l'humour - les pays jusqu'alors évoqués étant soit soumis à de féroces dictatures (Birmanie, Corée du Nord), soit en proie à des conflits internes (Israël).

Un très bon complément sur la Corée, toujours en BD : Couleur de peau : Miel (t. 1 & 2) de Jung (phénomène massif d'adoption d'enfants coréens par des Occidentaux).

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