J'ai lu un livre en pensant que c'était un livre que j'avais en papier, alors que finalement c'était pas le même livre, pas le même auteur, juste le même titre. J'ai été perturbé par ce que j'y ait trouvé : beaucoup de blabla politique autour de l'histoire / archéologie. Certains aspects sont intéressants mais l'écriture était lourde et l'ensemble était confus. Ça part dans tous les sens, ça se répète, ça manque d'explications plus claires et de la synthèse.L'auteur fait tout une histoire politique de l'archéologie, et analyse les questions de sociétés qui se posent : - L'archéologie comme outil politique- L'archéologie utilisée à des fins idéologiques- Les manipulations de l'histoire et de l'archéologie- le mythe de la France immémorielle, éternelle- le mythe des gaulois nos ancêtres - le mythe du fonds des âges - Les débats politiques sur la localisation d'Alesia- le sujet de l'identité nationale - La réécriture de l'histoire par certains politiques aux idéologies douteuses : Jeanne d'arc, vercingetorix, etc- Les historiens pointés du doigt pour leur conformisme vs les autres qui ont la science infuse et sont capables de voir en dehors du cadre (pseudo-histoire / pseudo archéologie)- La notion de barbares et le concept de nature, qui n'est pas nouvelle et qui continue à être utilisée sous d'autres formes (vis a vis de l'islam, des migrants, des lgbtq )- Tout le système socio politique associé à l'histoire / l'archéologie, à l'échelle de la France et de l'Europe et du monde : les débats, les problématiques, la logique libérale capitalisme, le marché illégal des antiquités, l'absence de financements, etc Là où je m'attendais à avoir une simple « histoire de l'archéologie », je me suis retrouvée à lire un livre plutôt indigeste à base de politique et je ne suis pas très fan de ce sujet, donc c'était long et chiant. J'apprécie les questionnements sociologiques et politiques : sur la place de l'histoire dans nos sociétés, les débats qui peuvent avoir lieu, le probleme des récupérations politiques, le probleme des manipulations de l'histoire et des réécritures outrageuses à des fins idéologiques et de désinformation, les problématiques des financements des recherches en histoire et archéologie et la question du système libéral capitaliste qui va à l'encontre des intérets de cette science... mais vraiment ce livre était vraiment trop compact.
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Le 3 mars 2011, le président de la République d’alors, Nicolas Sarkozy, prononça au Puy-en-Velay un discours sur l’identité française, invoquant l’histoire et même l’archéologie. Avant lui, ses deux prédécesseurs s’étaient également exprimés sur l’archéologie et l’histoire de la France, François Mitterrand au mont Beuvray en 1985, et Jacques Chirac au palais de l’Élysée en 2005 – ce qui n’était jamais arrivé auparavant de la part de la plus haute autorité de l’État. Et ce qui n’arriva d’ailleurs plus, à ce jour, de la part de ses successeurs.
On sait que le musée du Louvre, installé dans le palais des rois de France et au centre de la capitale du pays, ne contient pas d’objets archéologiques trouvés sur l’actuel territoire français. On sait aussi que les fouilles du Grand Louvre, qui au début des années 1980 ont marqué un tournant radical dans l’histoire de l’archéologie préventive métropolitaine, sont à peine visibles dans la muséographie du musée, un peu comme un remords caché. On sait que les objets archéologiques métropolitains ont été depuis l’origine (c’est-à-dire depuis Napoléon III) relégués au château de Saint-Germain-en-Laye, laissé presque en l’état depuis lors. On sait enfin qu’aucun des « grands travaux présidentiels », incontournable institution de la Ve République, n’a jamais pris pour objet la réfection de ce musée maintenant dit d’« archéologie nationale », ni la création d’un autre musée sur le même thème, sis dans la capitale et comparable dans son ampleur et son ambition au musée d’Orsay, à celui du Quai Branly ou à la Cité des sciences – ou tout aussi bien aux grands musées archéologiques et historiques nationaux que l’on trouve dans la plupart des capitales de l’Europe et au-delà…
Conférence proposée par le Conseil Scientifique
Intervenant:
Jean-Paul DEMOULE, préhistorien et professeur émérite à Paris 1
Panthéon-Sorbonne
Si l'on ne connaît pas de pratiques funéraires de la part de nos cousins primates ni des formes humaines les plus anciennes, des homo erectus en Espagne et des homo naledi en Afrique du sud ont entrepris il y a quelque 300.000 ans de déposer les morts de leur communauté dans des grottes, au fur et à mesure des décès. Puis les hommes de Néandertal, tout comme les premiers sapiens, ont commencé à creuser des tombes, déposant parfois des objets auprès du défunt, indice probable de croyances en un au-delà de la mort. Avec le néolithique et la sédentarisation des vivants, les morts aussi se sédentarisent dans les premières nécropoles, tandis que les pratiques funéraires ne cessent de s'enrichir, reprises des ossements ou modelage d'un visage d'argile sur le crâne récupéré du défunt. Les sociétés agricoles se hiérarchisant, les morts importants emportent aussi des richesses nouvelles, quand on ne leur construit pas d'imposants monuments mégalithiques, affirmation de la puissance des dominants. de fait, les tombes, en associant un individu aux objets témoignant de son statut, sont-elles des documents essentiels pour la compréhension des sociétés passées – même s'il existe malheureusement (pour les archéologues) des pratiques funéraires qui ne laissent que peu ou pas du tout de traces.
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