Choix de poèmes effectué par l'auteur parmi ses différents recueils. Et bien, dans cette sélection, il y a des hauts, très hauts, mais aussi des bas, enfin à mon sens, à mon goût, à mon ressenti.
Mais qu'importe, toujours une grande joie de rencontrer un poète, un vrai, qu'on ne connaissait pas encore.
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Puis il y a cette mort…
Puis il y a cette mort dans l’air, trouée comme un chemin de ronde, la docilité parfois de l’inverse...
où la route se fend,
dévitrée comme une face
...la nuit
les maisons écrites, altérées
sur la route, blessées
jusqu’au bleu dernier
qui me dévisage.
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Extrait 1
À une certaine époque de ma vie, je me suis soucié, tout en arpentant les chemins de traverse, de la flore, dans le département du Tarn en particulier. N'avais-je pas dans ses terres d'un beau rouge d'où provient le brasier de la cathédrale d'Albi, n'avais-je pas loisir d'évaluer la diversité et la profusion des fleurs ! Mais celles qui m'arrêtaient, sans que cela signifiât un rejet pour les autres, étaient les orchidées,
Elles abondaient. L'Orchis mâle de toute sa hauteur se signalait de très loin avec sa grappe tirant sur le violet et le pourpre ; le Sérapias rubis, dans les herbes rares, tirait une petite langue qui faisait songer à celle des poussins... puis, l’Orchis abeille déployait sur une courte hampe cinq ou six fleurs avides de confirmer le mimétisme flagrant qui existe d'un règne à l'autre.
…
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Extrait 2
Quelques années plus tard, sur la même lancée, de l'autre côté de l'Atlantique, vers les lacs du Middle West, je découvris le Sabot-de-Vénus (Lady' s slipper).
De rare qu'il était de ce côté-ci, là-bas il foisonnait dans les sous-bois auprès des chanterelles — louis d'or généreusement perdus par une fée. Il se mêlait à une autre fleur que je n'avais jamais vue dans nos contrées.
Le nom de cette fleur — aujourd'hui oublié — je l'ai employé dans un petit texte : ... sous un plafond orageux, puis biffé parce que savant. Ces jours-ci, il me manque, sans que la fleur, dont je garde l'entier souvenir (une corolle à trois pétales blancs émergeant au ras d'une feuille à trois folioles d'un vert sombre, découpée), me manque précisément.
Il est certain que je n’ai aucune utilité du nom. La fleur fleurit, fleurira où je ne suis plus... mais le nom, lui, entre les pages d’un livre de botanique se dessèche...
Ce nom qui ne résonnera peut-être plus à mes oreilles, en ses syllabes perdues mystérieusement, m’obsède. Quelque part la fleur n’est-elle pas définitivement froissée ?
Tout est toujours là…
Tout est toujours là, comme si tout toujours tout avait
été là, à ce point de commencement obscur.
Resté sourd, sur cette route, à la foudre –
Ai-je, aujourd’hui, la sévérité d’un nuage ?
Papillon un instant replié. Papillon qui presse
entre ses ailes le souvenir de la fraîcheur des
trèfles.
Comme lui je me souviens à l’aveuglette.
J'occupe ce corps
-- comme une pièce vide,
vêtement froid,
je l'endosse
pour affronter
les péripéties de ce vivre,
plus à l'étroit
que dans ce silence
même.
Philippe Denis parle de son expérience de création d'un atelier jeu vidéo pour les séniors. Il revient sur les jeux Journey, Prune, Gym mémoire. Des séances intergénérationnelles sont également organisées autour de la pratique du jeu vidéo et de la création de bornes d'arcade.
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