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EAN : 9782364682160
Editions du sous-sol (14/05/2016)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Pour l'Euro de football qui se déroule en France du 10 juin au 10 juillet, la revue Desports, dans un numéro hors-série, revêt le maillot européen et compose une feuille de match pour le moins singulière. En collaboration avec le comité de pilotage des grands événements de l'Elysée, 30 écrivains commentent 30 photos de 30 joueurs mythiques de la Coupe d'Europe.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai emprunté ce livre, vu sur une étagère de ma bibliothèque.
J'aime bien le football. Pas au point de tout suivre au quotidien, mais j'aime les émotions qui émergent de certains matchs, que ce soit devant mon écran de télévision ou dans un stade.
Comme il est rappelé en introduction, le réalisateur italien Pier Paolo Pasolini, fou de football, qualifiait ce sport de "passion d'enfance qui sait si bien jouer les prolongations". Je trouve cette définition assez juste et elle me correspond bien : enfant, je regardais les matchs avec mon frère ; j'ai poursuivi, avec des périodes "sans" comme en 2010 où le comportement lamentable de l'équipe de France en Afrique du Sud m'a longtemps tenue éloignée du ballon rond.
Trente joueurs européens de légende, racontés en trente photos et par trente écrivains connus : l'idée est séduisante, d'autant plus que certains noms titillent ma curiosité : j'ai envie de découvrir comment ces gens de lettres parlent du football.
Ils en parlent plutôt bien et de façons très variées.
L'ouvrage se lit très rapidement, les textes sont assez courts, très courts même, trop courts sans doute.
Mais j'imagine que c'est ce qui avait été demandé, puisqu'ils ont à l'origine servi de légende aux photos qui avaient été exposées sur les grilles de l'hôtel de ville de Paris.
J'ai donc regretté la brièveté de ces textes, et j'ai également été déçue par le contenu de certains, bien pâles par rapport aux champions auxquels ils se rapportent.
Heureusement, d'autres auteurs sont plus inspirés, comme Roberto Saviano qui s'interroge sur ce qu'est le talent, Maylis de Kerangal qui analyse une photo avec une grande justesse, ou encore le "so british" Jonathan Coe. D'autres, enfin, ne manquent pas d'humour ni de talent, comme Jean-Philippe Toussaint ou Bernard Pivot.
Une lecture rapide, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver des champions que j'ai admirés, comme Michel Platini, Kevin Keegan, ou plus récemment, Zinédine Zidane.
Un ouvrage qui pourra plaire aux amateurs de football qui se replongeront avec plaisir, le temps d'une courte lecture, dans les exploits de joueurs d'autrefois.
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Non content de sortir régulièrement des numéros d'exception, la revue Desports a sorti pour l'Euro 2016 un hors-série intitulé : Football de légendes, une histoire européenne. Un numéro en partenariat avec une exposition du même nom qui s'est tenu durant l'Euro sur les grilles de l'Hôtel de Ville de Paris. Sur une idée originale de Pierre-Louis Basse, cet hors-série propose à 30 écrivains de commenter chacun une photo d'un joueur européen de légende.
Le casting est plutôt alléchant car - sans tous les citer - on retrouve quand même du côté des écrivains : Olivier Guez, John King, David Peace, Roberto Saviano, Jean-Philippe Toussaint, Lola Lafon, Enki Bilal ou encore Jean-Claude Michéa. Côté joueurs, la feuille de match est elle aussi imposante même si on pourra regretter que joueur de légende rime trop souvent avec attaquant. Heureusement on retrouve Franz Beckenbauer - le plus célèbre des libéros - sous la plume de Volker Schlöndorff et le seul gardien ballon d'or - Lev Yachine - grâce à Bernard Chambaz. C'est l'exigence de la revue Desports depuis ses débuts de mettre en valeur la littérature sportive à travers de longs textes d'écrivains ou journalistes. Cette exigence on la retrouve dans cet hors-série même si ce numéro est beaucoup moins dense qu'un Desports “classique”. Les textes étant souvent très courts, cela se lit très (trop) vite mais l'importante bibliographie concoctée par Benoit Heimermann en fin d'ouvrage permettra à tous les lecteurs d'entreprendre de nouveaux voyages littéraires et footballistiques.
Lien : http://lecafesport.blogspot...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Cette photographie éveille en moi une profonde nostalgie. La nostalgie des années soixante-dix, notamment. Elle a été prise à l'époque où Keegan était au sommet de sa gloire au Royaume-Uni. Les succès enchaînés lors de ses années à Liverpool avaient fait sa renommée. Même sa coupe de cheveux était célèbre. Ce statut de légende, il l'avait acquis de la plus "british" des façons : sans la moindre trace de poésie. Parmi les génies du football, il était le plus bosseur, le plus pragmatique et le plus prosaïque. Plus intéressant encore : quelques années seulement après que cette photographie fut prise, Keegan conquit également l'Europe. Transféré à Hambourg, il propulsa l'équipe vers des sommets, au moins aussi hauts que ceux qu'il avait atteints avec Liverpool. À la fin des années soixante-dix, il fut nommé deux fois de suite footballeur européen de l'année. Le plus anglais des joueurs, qui s'appuyait sur la ténacité et non sur l'intuition, sur le bon sens et non le lyrisme, était devenu l'un des premiers Anglais à réussir sur la scène internationale. Il était devenu notre ambassadeur en Europe. À cette époque, la vie ne paraissait pas aussi compliquée qu'aujourd'hui. La Grande-Bretagne regardait alors d'un œil optimiste ses relations avec le reste de l'Europe. Et la coupe de cheveux de Keegan paraissait si chic ! Toutes ces choses me donnent sans cesse l'envie de remonter le temps et de revenir dans ces chères années soixante-dix, où tout était si simple.

Jonathan Coe
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"Bête comme ses pieds" est une expression dont Michel Platini a démontré la stupidité. A-t-on vu des pieds plus intelligents que les siens, plus doués pour caresser ou frapper le ballon ? Il ne les regardait jamais. Il les savait attentifs, dévoués, exécutant instantanément des mouvements d'une technique irréfutable, elle-même au service d'une stratégie toujours à la recherche de la conquête. Michel Platini donnait la fallacieuse impression que la pratique du football est chose facile. Fastoche rime avec son surnom, Platoche. Son style était délié, rapide, allègre, efficace, comme allant de soi. De même, le style des grands écrivains nous fait croire qu'on pourrait écrire comme eux. L'ancien écolier de Jœuf traçait sur les pelouses des stades des phrases élégantes ou rageuses, ponctuées souvent par un but, aussitôt qualifié d'anthologique. Jeune romancier à Nancy, il entra dans la Bibliothèque verte à Saint-Étienne avant de devenir un best-seller international à la Juventus de Turin et en équipe de France. Il reçut trois fois le Ballon d'or, prix Nobel du football.

Bernard Pivot
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Le soir de la finale de 1998, Zidane va marquer deux fois de la tête, et vous n'allez pas me dire que vous ne savez pas où vous étiez à ce moment-là. Tout le monde s'en souvient. C'est le sommet de la carrière de Zidane, il est adulé par la France entière, on n'a pas connu un tel enthousiasme depuis Voltaire. C'est le couronnement de Zidane à Saint-Denis ! Les vers de triomphe adressés à Voltaire à la Comédie-Française en 1778 s'appliquent d'ailleurs parfaitement à Zidane au Stade de France en 1998. Je ne change pas un mot. Je remplace simplement, poste pour poste, Voltaire par Zidane :

Aux yeux de Paris enchanté,
Reçois en ce jour un hommage que confirmera d'âge en âge
La sévère postérité.
Non, tu n'as pas besoin d'atteindre au noir rivage
Pour jouir de l'honneur de l'immortalité.
Zidane, reçois la couronne
Que l'on vient te présenter ;
Il est beau de la mériter,
Quand c'est la France qui la donne.

Jean-Philippe Toussaint
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Antonin Panenka est un type au poil : bon garçon paisible, moustache brune, gros culot, mais aussi grosse finesse. À l'instant même où cette photo est prise, un truc bizarre lui passe par la tête. Il se dit que le gardien allemand, Sepp Maier, va anticiper son penalty en plongeant à droite ou à gauche, il a donc une chance sur deux de rater son coup. Et il décide de se donner toutes les chances en anticipant l'anticipation. Il va tirer au milieu, à l'endroit exact où le gardien ne sera plus. Ce petit coup de génie qui va permettre à la Tchécoslovaquie de gagner le Championnat d'Europe des nations en 1976 fera sa gloire et sa postérité. Son nom deviendra commun, mais lui restera inoubliable.

Paul Fournel
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Eusébio et sa force légendaire. Soyons clair, net et précis, calculons comme le ferait un épicier : admettons que chaque joueur pèse, en moyenne, 80 kilos; un joueur qui, à lui seul, "porte le reste de l'équipe sur son dos" soulève donc une charge de 800 kilos. Calcul terminé. Telle était la force d'Eusébio. Avec ses 800 kilos sur le dos, il était partout. Vitesse : élevée. Oui, mais encore ? Ceci : arriver, repartir, bondir (etc.) une microseconde avant l'adversaire. Quel nom profane donne-t-on à cette microseconde essentielle ? Celui-ci : un but. À certains moments cruciaux, une microseconde d'avance signifie un but, deux fois une microseconde d'avance deux buts, et ainsi de suite. Savoir combien de buts a marqués Eusébio, c'est connaître le nombre de fois où Eusébio est arrivé avec cette avance décisive d'une microseconde.

Gonçalo M. Tavares
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