— Je vais veiller sur vos intérêts. On me trouvera ici jour après jour, veillant sur vos intérêts. Tel est mon devoir, monsieur C., et il n'y a pas de différence pour entre les sessions et les vacances. Si vous voulez me consulter au sujet de vos intérêts, vous me trouverez ici pareillement à toute époque. D'autres membres de la profession quittent Londres. Je reste. Non que je les blâme de s'en aller ; je dis simplement que je reste. Ce bureau, monsieur, est votre rocher !
M. Vholes frappe ce bureau de la main et il sonne creux comme un cercueil. Mais non aux oreilles de Richard. Pour lui le bruit renferme un encouragement. Peut-être M. Vholes le sait-il.
— Je me rends parfaitement compte, monsieur Vholes, dit Richard, avec plus de familiarité et de bonhommie, que vous êtes l'homme le plus sûr du monde ; et qu'avoir affaire à vous, c'est avoir affaire à un homme de loi qui ne s'en laisse pas conter. Mais mettez-vous à ma place, avec la vie disloquée où je me traîne, en m'enfonçant chaque jour plus profondément dans les difficultés, en ne cessant d'espérer et d'être déçu, en ayant conscience des nombreux changements défavorables qui se produisent en moi sans qu'aucun changement favorable ne se produise nulle part ailleurs ; alors vous trouverez parfois, comme moi, que la situation est bien sombre.
— Vous savez, dit M. Vholes, que je n'offre jamais d'espoirs, monsieur. Je vous ai dit dès le début, monsieur C., que je n'offre jamais d'espoirs. Surtout dans une affaire comme la vôtre, où la plus grande partie des frais sera prélevée sur la succession, je manquerais d'égards pour l'honorabilité de mon nom si j'offrais des espoirs. Cela pourrait donner l'impression que les frais soient mon objectif. Néanmoins, quand vous dites qu'il ne se produit aucun changement favorable, je suis obligé, par simple respect de la vérité de le nier.
— Ouais ? réplique Richard, dont le visage s'éclaire. Mais comment le prouvez-vous ?
— Monsieur Carstone, vous êtes représenté par…
— Vous venez de me le dire, par un rocher.
Chapitre 10 : entre avoué et client
(Chapitre XXXIX dans l'édition en un seul volume)
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com
https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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