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4,17

sur 29217 notes
Cette histoire, considérée comme un poncif par nombre de lecteurs habitués des polars, est tout de même une bonne histoire. Heureusement, d'ailleurs, que l'histoire est bonne car le style ne fait pas partie de l'idée que se fait Joël Dicker de la Littérature. Ce roman ne me paraît pas mériter le Grand Prix de l'Académie Française dont il a été couronné. La grande tare de l'auteur est de ne pas se relire : il aurait en effet sans aucun doute éliminé les lourdeurs, répétitions, ainsi qu'une triple négation (à vous fissurer une cataracte, comme disent les Chevaliers du fiel), qui émaillent le récit et le rendent parfois indigeste. Car le talent d'un conteur est aussi de charmer l'oreille du lecteur qui aime à faire sonner les phrases dans sa tête afin qu'elles atteignent la résonance qui fait toute la magie d'une oeuvre. Les livres entourés d'une promotion extrêmement enthousiaste sont souvent décevants et leur succès est d'autant plus grand que leur style est plat ou inexistant. Au début de ma lecture, j'étais enthousiaste, mais je me suis vite senti cocu.
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Je me retrouve devant une toile d'Edward Hopper. Les maisons d'éditions aiment particulièrement ce peintre pour illustrer les romans de leurs auteurs. Peut-être ai-je même choisi d'entrer dans cet univers, juste à cause de l'image de Hopper que je me fais. J'y vois un moment de plénitude mélancolique, plonge dans une Amérique d'un autre temps. une station-service, une église et un diner. Ce dernier est essentiel dans le tableau d'une ville, c'est dedans que se joue toute l'histoire, celle même d'un homme qui va devenir écrivain et qui à force d'observer la jolie serveuse va écrire le plus grand roman d'amour qu'il soit. Un chef d'oeuvre. Je m'assois alors, commande une bière, la serveuse me l'amène avec un sourire si charmant. Je laisse le temps défiler devant moi. Je commande une seconde bière, la serveuse me l'amène aussitôt avec un sourire si craquant. Je lui dit que je suis écrivain et rien qu'à regarder son cul je pourrais écrire des tas de poèmes dessus. Juste en caressant ses jambes, J'imagine une lune bleue qui illumine la nudité de son corps. Rien qu'à repenser à son sourire, je pourrais écrire un roman. Au final, c'est facile de devenir écrivain, suffit de trouver la muse qui hantera votre âme jusqu'à l'inspiration.

Et lorsque je ne suis pas à la table du diner à observer les courbes de la serveuse, je file à la salle. Une salle de boxe qui ne paye pas vraiment de mine, loin des grandes foules de Vegas ou de Kinshasa. Non, moi c'est plus ambiance Fight-Club où j'y vais pour me faire défoncer la gueule. C'est ça aussi être écrivain ou amoureux. Se prendre des coups dans la gueule, dans les tripes, dans les couilles - hou le coup bas. Remonter sur le ring, se refaire démonter, de toute façon le gars en face, il risque pas de démonter mon sourire absent depuis que l'inspiration d'une vie est partie. Alors quoi, un bleu de plus, un nez de travers, une dent en moins, pas grave j'irai voir une assistante dentaire. L'écriture et la boxe même combat ?

Troisième lieu, je retourne sur mes terres, entourées de silence et de poussières. Je me décapsule une nouvelle bière, sans serveuse, sans sourire. Je suis en train de lire un gros pavé, c'est que j'ai le temps d'aller dans le New-Hampshire prendre la température, affronter la page blanche qui n'est pas resté blanche bien longtemps vu le poids des romans de cet auteur. Je monte sur le ring, je prends un direct, un second, un troisième. Répétitions des coups. Et puis au bout d'un moment, j'essaie l'esquive, j'ai envie de de lui dire, change ton jeu, balance un jab, un crochet du droit puis uppercut si tu veux m'écrouler la face. Là, j'encaisse juste les directs toujours les mêmes, j'ai le sentiment. le combat ne sera pas d'anthologie comme pour Mohammed Ali. Il tire une piste comme il lance un direct. A peine reçu, il en décroche un second, puis un troisième, si bien que je lis son jeu et qu'il n'arrive plus à me surprendre. le combat manque de profondeur de jeu. Je tiens les quinze rounds mais j'en suis désolé pour les spectateurs, ce ne fut pas un beau match.

J'entends des mouettes. Les mouettes font Ô HEY HO HEY, célèbre cri de ralliement chez les mouettes du coin pour dire "... j'ai soif, tu me sers un nouveau verre". D'ailleurs, j'ai décidé d'appeler mon premier roman "Les Mouettes d'Aurora". Je sais pas si ça fera une belle histoire, je sais pas si ça fera des lecteurs mais ce que je sais, c'est que boire une bière en regardant le sourire de la serveuse, dans la pénombre d'une lune ou d'un néon bleue, ça me donne envie de me raconter des films, des histoires de cow-boys et de mouettes.
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New York. Printemps 2008.

« Ah, mon cher Marcus Goldman il faudrait vous réveiller, mon vieux ! Vous avez signé un contrat pour cinq bouquins et je ne vois rien venir. Votre premier livre a été un succès phénoménal et depuis, vous vous reposez sur vos lauriers… Si vous ne me remettez pas un manuscrit digne de ce nom dans les délais convenus, je vais être amené à vous faire un procès qui va vous ratiboiser. Même pas sûr que je vous laisserai vos yeux pour pleurer… »
Marcus Goldman est bel et bien dans la m… mouise ! Aucune idée ! Pas l'ombre d'un projet pour écrire le livre que son éditeur attend avec impatience. Il ne voit plus qu'une solution : aller chercher l'inspiration auprès de son vieux professeur, Harry Quebert, dont il considère le deuxième livre, « Les origines du mal », comme un chef d'oeuvre absolu. Mais son mentor va vite connaître de sérieux ennuis. Dans son propre jardin est découvert le squelette d'une gamine de quinze ans dont il a été autrefois éperdument amoureux…

Critique :

Entre la lecture des excellentes critiques et celles qui le démolissent à coup de bombes atomiques, j'ai longtemps hésité à me plonger dans cet ouvrage. Voilà, c'est fait ! Quel diagnostic docteur ? … Heu… Tout ça pour ça ?! Autant de prix, autant de pub pour un roman policier banal avec des phrases d'une platitude qui frise le génie. Et c'est ça que l'Académie française a récompensé ??? Je ne prenais déjà pas ces gens au sérieux, mais là j'en ai la certitude : ils bouffent et picolent sur le compte de la nation française, puis somnolent et élisent ce qu'on leur suggère car c'est dans un demi-sommeil lié à la digestion qu'ils se penchent sur les livres à primer.
Un livre long, où l'on tourne en rond, qui soi-disant nous en apprend beaucoup sur la société américaine… Ah ? J'ai dû faire comme les académiciens et roupiller lors de ces passages… Si encore on pouvait croire à la passion amoureuse du (alors) jeune professeur d'université trentenaire et de l'adolescente Nola âgée de quinze ans… (Oh, Nola, mon coeur est malade, toi seule peut le guérir...) 😉 Mais les échanges entre Harry et elle sont tellement insipides et larmoyants que même le plus pénible des scénaristes hésiterait à les glisser dans le deux mille trois cent trente-troisième épisode de la série « Les feuilles mortes sont tombées et tu es seule pour les ramasser » !
Je suis méchant, je le reconnais ! Mais quand on essaie de me rouler dans la farine avec un pseudo chef-d'oeuvre, cela a tendance à réveiller mon ulcère de l'estomac et à me rendre hargneux. En fin de compte, je ne trouve ce roman ni excessivement mauvais ni foncièrement bon. Impression mitigée.
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Interminable pseudo-policier américain, doublé d'une prétendue histoire d'amour, gaminerie narcissique sur le thème de la gloire littéraire, dont l'auteur n'est amoureux que de lui-même, de l'argent et du succès immédiat. Malgré un dénouement agencé comme un Rubikcub où, dans les 100 dernères pages, cela rebondit aussi vite qu'un troupeau de kangourous affolés, le livre présente trois défauts rédhibitoires : l'indigence, voire la nullité du sentiment amoureux qui ne s'exprime que par des niaiseries à pleurer, l'amour ne correspondant qu'à un électrocardiogramme plat chez l'auteur ; la platitude du style, pourtant correct, mais où le mot générique est toujours préféré au mot juste ; la banalité du "cold case" où aucun poncif n'est évité, du monstre au coeur sensible à l'inévitable psychopathie sans compter l'enfilade de clichés lassants du type "grand amour", "je crois en ton livre", "immense écrivain" (que l'auteur confond fâcheusement avec "fabricant de best-sellers", la distinction conceptuelle n'existant pas chez lui). Bref une lecture très ennuyeuse, voire passablement irritante, dont les seuls moments supportables sont l'évocation du cynisme de l'éditeur et des médias. Seule note juste dans un océan de platitudes.
Ce qui fait rager, c'est que ce montage astucieux mais creux, ce texte destiné à être un best seller, ambition avérée de l'auteur, ait pu donner le change aux vieux Académiciens comme aux jeunes jurys lycéens - ils ont meilleur goût d'habitude
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Dicker ? Connais pas…
Une adaptation TV ? Tu m'as bien regardé… ?!
Plus de 3.500 critiques sur Babelio ? Et… ?
Plusieurs prix littéraires ? Tu sais, moi, le main stream…
En tête de gondole dans les grandes surfaces ? Je commence à avoir la nausée, là, arrête !

:)

Alors oui, je connaissais pas ce Monsieur Dicker, ni sa notoriété, ni la Hype qui entoure ses récits… et à vrai dire, je m'en portais très bien. Pourtant, suivant ce conseil de lecture qui m'avait semblé être plus un traquenard qu'autre chose, j'ai démarré cette fameuse Affaire Harry Quebert.
Et disons qu'au début, ça n'était pas gagné. Entre remplissage, protagoniste exécrable, et auteur au style parfois absent, l'entrée en matière est laborieuse. Toute cette première partie serait, à mon sens, facilement oubliable - à part peut-être pour l'affaire Clinton-Lewinsky ;).
Mais à partir du moment où l'enquête proprement dite, le polar à proprement parler démarre, le récit prend un nouveau tournant et les pages s'enchaînent sans interruption possible, laissant le lecteur dans une nébuleuse de théories alimentées ou réfutées au fur et à mesure des révélations.
Malheureusement, j'ai trouvé que l'auteur tirait un peu trop sur la corde et abusait des révélations au compte-goutte, surtout lorsqu'il lui est nécessaire de tabler sur une naïveté ou imbécilité critique de ses enquêteurs (pourtant journaliste et policier) afin de conserver la structure de son récit. Même si l'effet est là, le sentiment d'avoir été floué aussi.

Finalement, je retiendrai de cette lecture une enquête palpitante bien qu'assez improbable. Je ne saurais quoi penser de la partie moeurs de l'histoire ; c'est triste et tristement crédible...
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Quoi ?? Il y a 1610 critiques sur ce roman ?? Je ne sais pas ce que me 1611ème va apporter, mais je vous la donne quand même.

Ben non, je n'avais pas encore lu ce roman qui a été plébiscité partout et obtenue de nombreux prix ! Moi, une fois que l'on parle trop d'un roman, j'ai tendance à le fuir et à revenir vers lui une fois l'agitation retombée.

C'est donc avec quelques années de retard et grâce à une LC avec Bianca, que je me suis enfin penchée sur ce roman.

Par contre, ce qu'il ne faut jamais faire, avant d'entamer un roman, c'est aller lire les chroniques de ses petits camarades Babéliottes !

Soit ils encensent le livre et on s'attend à tomber sur du tout bon et on peut finir déçu(e)…

Ou alors, on lit les trois premières chroniques et bardaf, ce sont celles qui descendent le roman et là, après avoir bien rigolé en les lisant, on n'a vraiment plus envie de commencer la lecture ! Si vous voulez, j'ai les noms des membres qui m'ont bien fait rire avec leurs chroniques virulentes, drôles et étayées.

Alors, docteur, le verdict ? Vais-je me retrouver dans le camp de ceux qui ont aimé ou de ceux qui l'ont descendu en flèche ?

Dans le camp de ceux qui ont apprécié car je m'attendais à mourir d'ennui (faut meubler les 857 pages) ou à soupirer d'emmerdement et rien de tout ça, malgré quelques petits bémols que je vais souligner plus bas.

Je me suis attachée aux personnages principaux, même à des autres, moins mis en avant, j'ai suivi avec passion l'enquête de Marcus Goldman, m'exclamant à chaque retournement de situation et, tout comme lui et l'inspecteur Gahalowood, j'ai suspecté tout le monde.

À noter que ma première brillante idée était la bonne, mais je l'avais mise sur le côté car je ne trouvais pas le mobile ni le "comment", quand à mes suspicions suivantes, on va les oublier car foireuses !

L'auteur a réussi à ne jamais faire baisser la tension, ou du moins, juste un peu la calmer, l'agencement du roman était fait d'une manière qui mélangeait les retours dans le passé et ceux du présent, sans pour autant lui donner des airs de foutoir et la résolution de l'intrigue était bien tarabiscotée, mais tout à fait réaliste et logique.

Mes bémols, maintenant… La mère de Marcus, véritable mère juive dans toute sa caricature était un peu lourde alors que le père de Marcus est sans couilles, quant à Tamara, la patronne du Clark's, mère de la pauvre Jenny et épouse du pauvre Bobo avait tout d'un généralissime de dictature. C'est un peu lourd sur la distance.

Maintenant, passons à l'histoire d'amûr entre Harry Quebert (avait la tête du docteur Mamour alors que je n'avais pas encore visionné la série), 34 ans, et Nola, 15 ans… Là, ça coince un peu car leurs dialogues manquaient de passion : je les ai trouvé plats, nunuches, niais.

Lorsqu'on aime, à 15 ans, certes, on est folle, on ne réfléchit pas, on est passionnée, on a le sang qui bout (parfois le contraire), bref, c'est sulfureux ! On veut du sexe et si nos paroles sont débiles, elles sont en tout cas plus passionnées que celles de Nola et Harry. Là, c'était aussi plat que la poitrine de Birkin (et encore, la poitrine à Birkin a plus de relief que leurs dialogues).

De ce que je me souviens, on n'en était pas à dire des "chéri" ni à se comporter avec lui comme une maman avec son fiston ou une épouse fidèle et aimante qui soigne son n'époux aux petits oignons…

Un peu moins de pudibonderie, que diable ! L'Amérique aime le sexe (la pipe présidentielle !) et les auteurs Suisses ne doivent pas mettre le sexe dans un coffre-fort à la banque !

Par contre, l'auteur a bien cerné le fait que la moindre anicroche nous rend tellement déprimée qu'on a envie d'aller s'asseoir sur la berge du ravin (cadeau), prêtes à faire le grand saut car rien ne va dans notre histoire d'amour. Nous sommes ainsi, nous, les filles, lorsque nous sommes follement amoureuse à 15 ans (avec le recul, j'ai honte de mes vieux amours de jeunesse).

Autre truc énervant au possible, c'est la répétition de certains phrases, comme "C'est compliqué" ! Bordel de nom de dieu, à croire que tous les personnages de ce roman n'avaient que ça à la bouche lorsqu'on essayait de les aider à sortir de leur merde !

Si j'avais eu 5€ à chaque "C'est compliqué" ou à chaque "Nola, Nola chérie", "N-O-L-A" et "Harry, Harry chéri", j'aurais eu de quoi m'offrir un looong week-end en amoureux à la côte d'Opale, tiens. Ces redondances, ça m'a gonflé à mort, mais bon…

De plus, certains phrases étaient indignes d'un auteur, ou alors, les correcteurs étaient en grève à ce moment là.

Et dernier bémol, et non des moindre : l'auteur n'aurait jamais dû nous donner des extraits du fameux livre "Les origines du mal" car s'il est dit dans le roman que c'est un chef-d'oeuvre digne de figurer au panthéon des grands romans et Harry Quebert avec les plus grands des auteurs américains, la prose qu'on nous donne en extrait ressemble plus à du Harlequin retravaillé qu'à autre chose. Dommage.

J'ajouterai aussi les quelques phrases qui ont tout de la philosophie de comptoir ou de celle qu'on a pas besoin de nous écrire car nous nous en doutions déjà…

Alors là, vous êtes en train de vous dire "bon sang, mais tout ces bémols, ça fout pas un peu le tout en l'air ??" En tout cas, ça me met le cul entre deux chaises pour la cotation !

Le point positif de ce livre, est l'enquête policière menée par l'écrivain Markus Goldman et qui nous entraîne dans tous les petits secrets pas nets des habitants de la ville de Aurora, ceux qui ont l'air de laver plus blanc que blanc et qui, dans le fond, sont sombres à l'intérieur.

Additionnons à cela les multiples fausses-pistes, les secrets découverts sur le tard, les annonces fracassantes de certains et vous comprendrez qu'en tant que lecteur, vous aurez l'impression d'être sur un ring de boxe et de vous prendre des coups de plus en plus violents sur tout le corps.

Sans oublier le final qui vous laissera sur le cul – ou K.O – parce que si ma première hypothèse était la bonne, jamais je n'aurais soupçonné autant de ramifications, autant de mystifications, et à ce niveau, l'auteur a bien fait le job. Là, il mériterait un 4,5/5.

Mais les dialogues mièvres, les redondances du "c'est compliqué", la philo à deux balles et cerise sur le gâteau, l'histoire d'amour fadasse entre N-O-L-A chérie et Harry chéri qui ne fait pas rêver, va lui faire perdre de nombreux points et finir avec un 2,5/5.

En additionnant les deux cotes, on obtient un 7/10 ou un 3,5/5, ce qui fait chuter la moyenne de l'année et positionne l'élève Dicker sur la sellette.

Malgré tout, je ne regrette pas cette LC avec Bianca car je m'attendais à me faire chier royalement et j'ai trouvé cette lecture addictive et une solution recherchée et pas simple du tout à voir venir.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Superflue, une énième critique sur ce livre ? Sans doute mais exutoire... car pour compenser le temps passé à lire ce pavé, je ressens le besoin de rallier le club des lecteurs obstinés qui, quelque peu, se sont fait berner par l'une des promesses affichées.
La couverture du livre m'en adressait deux en effet… Avec son titre comportant les mots « vérité » et « affaire », je m'attendais à une intrigue policière, assez tarabiscotée qui plus est. Avec la mention « grand prix du roman de l'Académie française », j'espérais (j'étais en droit d'attendre me semble-t-il…oui, je suis une lectrice qui, jusqu'à présent, accordait sa confiance aux prix littéraires) une écriture de qualité. J'ai eu l'une sans avoir l'autre.
Côté intrigue, le contrat est rempli, presque trop d'ailleurs…, un peu de modération dans les rebondissements aurait été appréciable selon moi. Mais passons, c'est le levier principal d'un livre policier : chaque lecteur a la faiblesse de vouloir savoir ce qui s'est passé, ne serait-ce que pour jauger le bien-fondé de ses propres hypothèses. Et plus celles-ci sont bousculées, plus le lecteur s'obstine car le joueur, le détective sommeille en lui.
Il y a donc fort à parier que ce livre, dont le style m'a paru mauvais, n'a été que peu abandonné par ses lecteurs. Véritable exploit car le nombre de pages est conséquent.
La construction complexe, avec de multiples retours en arrière, ne figure pas parmi les plus subtiles qu'il m'ait été donné de lire mais là encore, j'accorde mon indulgence. La tentative est louable.
L'intrigue, nourrie par des rebondissements multiples et une construction savante (ou essayant de l'être) peut-elle faire oublier le style ? Pour ma part, c'est non. Pourtant, je l'ai lu jusqu'au bout, n'échappant pas à l'envie d'avoir raison sur le coupable…
Fallait-il que les dialogues amoureux soient aussi mièvres pour que l'on croie ou que l'on cautionne l'amour de ces deux personnages à l'écart d'âge dérangeant ? Fallait-il que les conversations téléphoniques avec la mère du héros soient aussi caricaturales pour essayer de nous faire sourire ? Fallait-il que l'éditeur soit un être aussi grossier et sordide pour que sa noirceur fasse ressortir la pureté supposée du personnage principal qui blanchit de sa plume l'honneur bafoué de son ami ? Une pureté négociée à un million de dollars, ça laisse perplexe...
Mais le plus agaçant, selon moi, ce sont les grandes vérités qui émaillent le livre (31 fois, rien que ça…) sur ce qui fait d'un livre, un "bon livre" et d'un écrivain, un "grand écrivain". Vu le niveau de style des pages qui encadrent ces passages, on peine à être convaincu de la légitimité de l'auteur (au passage, ce mot existe et son emploi aurait évité la répétition soûlante du mot "écrivain") en tant que conseilleur dans ce domaine. Oui, je sais bien, ce n'est pas un essai ni un ouvrage scientifique sur l'art d'écrire... mais pourquoi alourdir le livre avec ces grosses ficelles, on l'avait bien compris que Harry était le mentor de Marcus !
Là, mon indulgence n'en pouvait plus car j'ai trouvé la démarche d'un ennui profond. Franchement, qu'apprend-on ? Je cite le conseil numéro 16 : « Harry, combien de temps faut-il pour écrire un livre ? - ça dépend. – ça dépend de quoi ? – de tout ». Muni d'un renseignement aussi essentiel, on est paré !
L'ennui a cédé la place à l'agacement quand Harry, le mentor s'est mis en tête de renseigner son poulain sur les attentes supposées des lecteurs. Il lui apprend que le premier chapitre est essentiel car sinon, le lecteur n'ira pas au-delà. Ah bon ? Je ne savais pas que le premier chapitre constituait l'artefact absolu, le grand canyon rejetant sur deux rives opposées, les "j'abandonne" et les "je continue".
Autre conseil, il faut servir un dernier rebondissement, histoire de « garder jusqu'au bout son lecteur en haleine » (heu, il a passé le cap fatidique du premier chapitre, tout va bien !). Non, parfois non, quantité ne fait pas qualité, le mieux est l'ennemi du bien, point trop n'en faut, à trop vouloir..., je peux ressortir tous les adages et phrases toutes faites en la matière mais franchement ce manque de finesse va finir par lasser , comme quoi, oui, le style compte quand même un peu.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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On tient le pompon en matière de très mauvais best-seller ovationné et récompensé (Prix Goncourt des lycéens 2012, Grand Prix du roman de l'Académie française).
Comme dirait le défunt et très regretté Jean-Pierre Coffe : « C'est de la merde ! »
C'est un pavé de plus de huit cents pages dont la médiocrité de l'auteur dégouline un peu plus à chaque chapitre, du moins pour les deux cents premières pages car ma lecture n'est pas allée au-delà. L'auteur, qui, sans doute, s'est identifié à son héros, puisqu'il est question d'un écrivain qui a connu un immense succès littéraire, nous décrit en long, en large et en travers, les tourments du syndrome de la page blanche que connaissent beaucoup d'auteurs.
Il n'y a pas l'accroche qu'ont tous les bons polars, du moins ceux dignes de ce nom, et qui transporte le lecteur de bout en bout de l'histoire. Ici, seul l'ennui nous traine péniblement d'une page à l'autre.
C'est très mauvais : lecture arrêtée à la page 208, une alternative : l'autodafé ou la reprise de la lecture dans un élan de compassion béate.
Editions de Fallois, Poche, 855 pages.
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Décembre 2015.

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec un livre. En réalité, j'ai rendez-vous avec mon frère, mais j'ai aussi rendez-vous avec un livre, parce que voyez-vous, pour aller chez mon frère, je dois prendre l'avion, et qui dit avion dit aéroport, qui dit aéroport, dit attente. J'aime l'attente dans les aéroports. Elle est longue, très longue parfois, mais elle est surtout synonyme de temps, beaucoup de temps sans craindre d'être dérangée. Alors, j'ai rendez-vous avec un livre, épais, qui m'appelait depuis plusieurs mois, mais que j'ignorais, parce que trop épais justeùent. Et ce rendez-vous a été réussi. Franchement réussi. L'un de mes meilleurs rendez-vous 2015.

Cela commence comme un thriller à l'américaine, un écrivain qui a connu un succès fulgurant et voit le spectre de la page blanche lui promettre oubli et descente aux enfers. Marcus Goldman n'est pas ce qu'il semble être. A dire vrai, lui-même ne sait pas vraiment ce qu'il est réellement. Il ne l'a jamais su. Il s'est forgé un personnage et ce personnage l'a rattrapé. L'imposture mariée au doute l'agresse. Pour sortir de cette mauvaise passe, il doit retourner à l'essentiel, il doit retourner aux origines. Et le seul qui a toujours su voir derrière ce masque qu'il arborait fièrement est Harry Québert, son ancien professeur et écrivain consacré.

Mais personne n'échappe à son passé, personne. La fuite est un leurre, une façon de retarder le temps. Mais il est implacable, tapi dans l'ombre, prêt à vous plaquer au sol et à reprendre ses droits. Harry Québert est accusé de meurtre. Son mentor est accusé de meurtre. Une sombre affaire de 1975. Tout l'accuse. Et ses échéances éditoriales deviennent plus pressantes. La page blanche devient un monstre prêt à le dévorer. Sa carrière sera ruinée. Il sera ruiné. Sa vie sera ruinée. Il ne peut plus jouer à qui il n'est pas. Tout s'enchaîne, tout se mélange. Il lui faut découvrir le fin mot de l'histoire. Découvrir la vérité pour sauver leur avenir. Celui d'Harry et le sien.

J'avais lu beaucoup de critiques sur ce roman, certaines dithyrambiques, d'autres plus mitigées. Pour ma part, j'ai adoré. Je me suis laissée prendre au jeu de cette enquête et de ces rebondissements, de ces personnages qui dissimulent plus qu'ils ne dévoilent, de ce jeu de faux-semblants et au fil de spages, j'ai cherché à reconstituer ce qui était arrivé à la petite Nola.

Effectivement, certains ressorts de l'histoire sont faciles, parfois prévisibles, d'autres sont complètement aboutis et déstabilisants. La langue est moderne, parfois maladroite, mais elle dépeint parfaitement un livre écrit dans l'urgence, le livre qu'écrit Marcus Goldman sur son ami. Et moi, j'ai complètement adhéré. Jusqu'au bout. La société éditoriale américaine est décrite sans complaisance, tout comme la justice. Ce n'est pas une simple enquête policière, c'est un portrait d'une Amérique avide de détrôner ses dieux, une Amérique qui flirte avec le voyeurisme, une Amérique qui cherche un exutoire, l'Amérique de l'argent et des gens bien pensants au jugement trop rapide. Mais aussi une Amérique qui sait se montrer solidaire, une Amérique chaleureuse, une Amérique aimante.


Un véritable page-turner d'une efficacité redoutable. Et un super moment à l'aéroport !
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Lu sans déplaisir ce page-turner est un thriller quelconque qui rempli son devoir distractif.
En revanche le niveau linguistique, je n'oserai parler du niveau littéraire, est parfois spectaculairement mauvais même pour un rustique lecteur comme moi.
De mémoire « … sortons, il fait tellement agréable »
Des dissonances de discours chez des personnages au langage de charretier qui emploient au milieu d'insultes des termes visiblement hors de leur champ sémantique.
J'ajouterai des scènes burlesques voire ridicules et un personnage écrivain qui écrit des mots d'amour niveau 6 eme ; j'en était parfois gêné pour l'auteur.
Enfin, la véritable énigme de ce livre est de comprendre comment il a obtenu 2 prix littéraires.
C'est sûrement ce qui rend mon jugement aussi dur.

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