AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 29040 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un gros pavé, une première de couverture hoppertuniste et deux récompenses littéraires font-ils d'un livre un best-seller ?
Là, il faut croire que oui.
Un best-seller est-il forcément un excellent bouquin ?
Euh... non, pas là non.
La vérité sur l'affaire Harry Quebert n'est pas toutefois un nanar absolu. En revanche, le concept de "chef-d'oeuvre magistral" employé à son endroit m'arrache quelques gloussements furtifs.

Point positif : la construction du récit, intéressante, complexe et néanmoins facile à suivre. de retours en arrière en témoignages divergents, ce roublard de Dicker embrouille son lecteur, le rattrape par les bretelles, feint de délivrer des réponses avant l'heure et nous trimbale dans les détours habiles d'une histoire ficelée comme une cagole dans sa toilette estivale en dentelle de macramé, la sensualité en moins car force est d'observer qu'on s'approche plus ici du scenario commercialement efficace que d'un récit authentique et puissant.

Point négatif numéro 1, aarrgg : le style. Joël Dicker n'écrit sans doute pas avec les pieds mais ça y ressemble, et quand je lis «elle préparait à manger» ou «elle disposa un coussin sur sa chaise pour qu'il soit confortable» (l'écrivain, pas le coussin) c'est plus fort que moi, je coince. Une écriture indigente engendrant manifestement des dialogues sans substance, voilà du coup un roman lesté d'une narration aussi envoutante et suggestive qu'une fille qu'aurait pas de shampooing, nan mais aallô quoi.

Point négatif numéro 2, aarrgg (bis) : les clichés. Ami philosophe réjouis toi, en ce livre prolifèrent de bouleversantes pistes de méditation sur la vie, l'amour, le métier d'écrivain tout ça… à vous propulser Marc Levy au panthéon des métaphysiciens d'envergure planétaire. Au hasard : «L'amour c'est très compliqué», «l'amour ça peut faire très mal» ou «L'important, ce n'est pas la chute […] l'important c'est de savoir se relever» (Joël Dicker, Coelho helvète).

Dans ma grande mansuétude (et un peu par flemme aussi) je passerai rapidement sur la relation invraisemblable et niaiseuse entre Harry et Nola-chérie (précisons quand même que l'insipidité des dialogues atteint là son apogée) ainsi que sur les rebondissements multiples et furieusement capilotractés qu'inflige la fin de l'histoire au lecteur en mal de révélations.

Bref, quantité au détriment de qualité… voilà sans doute le postulat fondamental de ce prétendu chef-d'oeuvre.

Mais sous le gros pavé, la plage, et comme jamais deux sans trois, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert pourra bientôt prétendre à un nouveau prix, celui de Le-bouquin-spécial-transat-été-2013 (si tant est que ce dernier se pointe), de loin la récompense la plus pertinente à l'égard d'une aussi brillante réussite… marketing.


Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
Commenter  J’apprécie          631115
J'y ai cru ! Je me suis fait avoir comme une bleue. J'ai même tourné la dernière page en me disant qu'après les remerciements (bien que M. Machin n'était pas mentionné en majuscule, mince alors il l'avait pourtant réclamé) il y aurait une chute qui allait me faire tomber de haut... eh bien non, je suis tombée sur ...une page blanche. C'était fini. Et ce roman, je devais me rendre à l'évidence "ce n'était que ça." Plus de 800 pages pour ça. Écriture insipide et trame désarmante côté enquête policière. J'ai donc attendu un twist énorme sous l'angle de la construction artistique, du livre dans le livre, et... non. Même pas.
Je suis un peu déçue et agacée contre moi-même de m'être laissée bercer pendant toutes ces pages dans une vaine attente. Mais pour dire qu'un livre ne me plait pas, je ne pouvais pas ne pas le lire... Voilà ce qui m'énerve au plus haut point : je sais que cela se reproduira encore et encore car je suis curieuse. Rrah vilain défaut !
Commenter  J’apprécie          766
'Tu peux péter devant moi, ça ne me dérange pas, me dit ma mère'
A mon sens une des phrases les plus intéressantes du livre!

L'amourette illégale avec Nola, jeune allumeuse de 15ans, inspire à Harry, en manque d'argent et de chef d'oeuvre, 'Les origines du mal'.
Fin de l'écriture et disparition-assassinat de Nola dont la découverte des restes 30 ans plus tard dans le jardin de Harry envoie celui-ci en tôle.
Marcus, jeune élève et ami de Harry, en manque d'argent et de chef d'oeuvre décide d'enquêter, disculper Harry et bien sur d'en écrire un chef d'oeuvre.

On ajoute une demi douzaine de suspects, un style enfantin destiné à plaire à un max d'américaines, tous les stéréotypes des séries américaines et si l'unité de mesure du chef d'oeuvre est le dollar, alors ce livre est certainement un chef d'oeuvre!

Oups! Je viens de lire que Joël Dicker n'est pas américain mais Suisse, écrit en français et a eu pour ce livre le prix de l'académie française?
Je n'ose imaginer la qualité des autres candidats!

Petit bémol, j'ai apprécié le passage vers les 3/4 du livre où Ern Pinca raconte son 'inexistence', ramassant les caddies de supermarché et demandant de figurer à la page des remerciements.

Et les 50 dernières pages ne justifient pas le reste qu'il faut subir.

Commenter  J’apprécie          589
Puisqu'il existe généralement pour ce livre deux types de lecteurs, ceux qui l'ont apprécié et ceux qui ne l'ont pas aimé du tout, je m'en vais de ce pas me placer parmi les déçus. Je remercie toutefois Skand pour cette pioche et les échanges qui en ont découlé.

Le point fort de ce roman est sans nul doute sa forme : ses flashbacks, le mélange récit et conseils d'écriture. Ou bien est-ce la mise en abîme du travail de l'écrivain ? Ou peut-être son intrigue astucieuse et ses nombreux rebondissements.

A moins que tous ces points forts ne finissent par devenir des points faibles ? C'est malheureusement ce que j'ai pu constater... Joël Dicker a fini par me lasser et par me perdre dans les méandres de son récit, entre les rebondissements qui finissent par enlever toute vraisemblance à l'intrigue, les personnages qui manquent cruellement de saveur et deviennent caricature, les clichés "philosophiques", le manque de vraisemblance de la romance entre Harry et Nola (qui est le collégien ?)...

Peut-être qu'une écriture moins laborieuse, moins insipide, plus élégante, ou des dialogues plus colorés, un personnage principal moins antipathique, auraient sauvés la mise. Ce ne fût pas le cas.

A trop vouloir en faire, Joël Dicker oubli la base d'un bon récit, qui n'est pas tant à chercher dans une forme innovante que dans une intrigue bien ficelée et des personnages bien campés. Sur un aussi gros bouquin, ça fait largement la différence.
Commenter  J’apprécie          5711
Superflue, une énième critique sur ce livre ? Sans doute mais exutoire... car pour compenser le temps passé à lire ce pavé, je ressens le besoin de rallier le club des lecteurs obstinés qui, quelque peu, se sont fait berner par l'une des promesses affichées.
La couverture du livre m'en adressait deux en effet… Avec son titre comportant les mots « vérité » et « affaire », je m'attendais à une intrigue policière, assez tarabiscotée qui plus est. Avec la mention « grand prix du roman de l'Académie française », j'espérais (j'étais en droit d'attendre me semble-t-il…oui, je suis une lectrice qui, jusqu'à présent, accordait sa confiance aux prix littéraires) une écriture de qualité. J'ai eu l'une sans avoir l'autre.
Côté intrigue, le contrat est rempli, presque trop d'ailleurs…, un peu de modération dans les rebondissements aurait été appréciable selon moi. Mais passons, c'est le levier principal d'un livre policier : chaque lecteur a la faiblesse de vouloir savoir ce qui s'est passé, ne serait-ce que pour jauger le bien-fondé de ses propres hypothèses. Et plus celles-ci sont bousculées, plus le lecteur s'obstine car le joueur, le détective sommeille en lui.
Il y a donc fort à parier que ce livre, dont le style m'a paru mauvais, n'a été que peu abandonné par ses lecteurs. Véritable exploit car le nombre de pages est conséquent.
La construction complexe, avec de multiples retours en arrière, ne figure pas parmi les plus subtiles qu'il m'ait été donné de lire mais là encore, j'accorde mon indulgence. La tentative est louable.
L'intrigue, nourrie par des rebondissements multiples et une construction savante (ou essayant de l'être) peut-elle faire oublier le style ? Pour ma part, c'est non. Pourtant, je l'ai lu jusqu'au bout, n'échappant pas à l'envie d'avoir raison sur le coupable…
Fallait-il que les dialogues amoureux soient aussi mièvres pour que l'on croie ou que l'on cautionne l'amour de ces deux personnages à l'écart d'âge dérangeant ? Fallait-il que les conversations téléphoniques avec la mère du héros soient aussi caricaturales pour essayer de nous faire sourire ? Fallait-il que l'éditeur soit un être aussi grossier et sordide pour que sa noirceur fasse ressortir la pureté supposée du personnage principal qui blanchit de sa plume l'honneur bafoué de son ami ? Une pureté négociée à un million de dollars, ça laisse perplexe...
Mais le plus agaçant, selon moi, ce sont les grandes vérités qui émaillent le livre (31 fois, rien que ça…) sur ce qui fait d'un livre, un "bon livre" et d'un écrivain, un "grand écrivain". Vu le niveau de style des pages qui encadrent ces passages, on peine à être convaincu de la légitimité de l'auteur (au passage, ce mot existe et son emploi aurait évité la répétition soûlante du mot "écrivain") en tant que conseilleur dans ce domaine. Oui, je sais bien, ce n'est pas un essai ni un ouvrage scientifique sur l'art d'écrire... mais pourquoi alourdir le livre avec ces grosses ficelles, on l'avait bien compris que Harry était le mentor de Marcus !
Là, mon indulgence n'en pouvait plus car j'ai trouvé la démarche d'un ennui profond. Franchement, qu'apprend-on ? Je cite le conseil numéro 16 : « Harry, combien de temps faut-il pour écrire un livre ? - ça dépend. – ça dépend de quoi ? – de tout ». Muni d'un renseignement aussi essentiel, on est paré !
L'ennui a cédé la place à l'agacement quand Harry, le mentor s'est mis en tête de renseigner son poulain sur les attentes supposées des lecteurs. Il lui apprend que le premier chapitre est essentiel car sinon, le lecteur n'ira pas au-delà. Ah bon ? Je ne savais pas que le premier chapitre constituait l'artefact absolu, le grand canyon rejetant sur deux rives opposées, les "j'abandonne" et les "je continue".
Autre conseil, il faut servir un dernier rebondissement, histoire de « garder jusqu'au bout son lecteur en haleine » (heu, il a passé le cap fatidique du premier chapitre, tout va bien !). Non, parfois non, quantité ne fait pas qualité, le mieux est l'ennemi du bien, point trop n'en faut, à trop vouloir..., je peux ressortir tous les adages et phrases toutes faites en la matière mais franchement ce manque de finesse va finir par lasser , comme quoi, oui, le style compte quand même un peu.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
Commenter  J’apprécie          446
On tient le pompon en matière de très mauvais best-seller ovationné et récompensé (Prix Goncourt des lycéens 2012, Grand Prix du roman de l'Académie française).
Comme dirait le défunt et très regretté Jean-Pierre Coffe : « C'est de la merde ! »
C'est un pavé de plus de huit cents pages dont la médiocrité de l'auteur dégouline un peu plus à chaque chapitre, du moins pour les deux cents premières pages car ma lecture n'est pas allée au-delà. L'auteur, qui, sans doute, s'est identifié à son héros, puisqu'il est question d'un écrivain qui a connu un immense succès littéraire, nous décrit en long, en large et en travers, les tourments du syndrome de la page blanche que connaissent beaucoup d'auteurs.
Il n'y a pas l'accroche qu'ont tous les bons polars, du moins ceux dignes de ce nom, et qui transporte le lecteur de bout en bout de l'histoire. Ici, seul l'ennui nous traine péniblement d'une page à l'autre.
C'est très mauvais : lecture arrêtée à la page 208, une alternative : l'autodafé ou la reprise de la lecture dans un élan de compassion béate.
Editions de Fallois, Poche, 855 pages.
Commenter  J’apprécie          4313
Lu sans déplaisir ce page-turner est un thriller quelconque qui rempli son devoir distractif.
En revanche le niveau linguistique, je n'oserai parler du niveau littéraire, est parfois spectaculairement mauvais même pour un rustique lecteur comme moi.
De mémoire « … sortons, il fait tellement agréable »
Des dissonances de discours chez des personnages au langage de charretier qui emploient au milieu d'insultes des termes visiblement hors de leur champ sémantique.
J'ajouterai des scènes burlesques voire ridicules et un personnage écrivain qui écrit des mots d'amour niveau 6 eme ; j'en était parfois gêné pour l'auteur.
Enfin, la véritable énigme de ce livre est de comprendre comment il a obtenu 2 prix littéraires.
C'est sûrement ce qui rend mon jugement aussi dur.

Commenter  J’apprécie          437
Après avoir regardé à la télévision les épisodes de la vérité sur l'affaire Harry Quebert, adaptation du roman éponyme de Joël Dicker dont je viens (enfin) de terminer la lecture, je me dis que certains textes pourtant livresques sont décidément plus adaptés aux écrans qu'à la lecture !

Je vais être franche tout de suite, ne tergiversons pas ; j'ai énormément souffert en lisant La vérité sur l'affaire Harry Quebert, et j'ai beaucoup râlé aussi. Ce qui n'est absolument pas dans mon habitude, encore moins en lisant.
Mais là, on a pu m'entendre dire à de très nombreuses reprises, dès le démarrage de ma lecture : « mais comment peut-on écrire comme ça ? ».

Sans compter que j'ai découvert l'assassin très rapidement.
C'est un comble pour moi qui ne suis jamais perspicace dans ce genre de recherche. Je ne développerai pas ce point, risquant ainsi de spolier la résolution de l'intrigue. le seul intérêt que j'ai d'ailleurs trouvé à ce livre réside dans la résolution de l'énigme criminelle. Seul point positif aux 670 pages.

Ce que je reproche principalement à ce roman c'est que l'ensemble sonne tout simplement faux ; tout est tellement convenu, terne. Certaines situations sont même à la limite du ridicule (le plan « machiavélique » de Marcus Goldman pour devenir « le formidable » au lycée, l'histoire d'amour principale à laquelle je n'ai pas cru un instant, etc …).

C'est aussi la narration trop souvent maladroite faisant de ce roman un texte bavard, répétitif, insipide qui m'a le plus déplu, même si j'ai cependant résisté à l'ennui pour connaître l'issue policière au décès de la jeune Nola Kellergan. Et savoir si j'avais raison !

Dès le début, la manière d'avancer dans le récit, le développement des idées, la longueur des parties… constituent un tout indigeste, parce que tout y est dit, redit et encore redit sans fin, sans que jamais l'entendement humain ne le nécessite.

Tous ceux qui n'auraient pas saisi que le héros principal manque d'inspiration, que son ami était très amoureux, et que le métier d'écrivain et le succès une fois obtenu, « c'est pas facile du tout » ont quelque souci à se faire quant à l'état de leurs neurones.

Et puis, ce mantra insupportable et si mal venu sur le métier d'écrivain, avec la redondance des questions :
Qu'est-ce qu'un grand écrivain ?
Comment vivre avec la célébrité, la notoriété ?
et surtout…
Comment écrire un livre, un vrai livre, LE livre qui fera de vous l'homme le plus heureux de la terre ?
Carrière, succès, liberté artistique. C'est rabâché sans qu'aucun point ne soit jamais analysé correctement, décrit avec subtilité. L'archétype de l'éditeur grossier et machiavélique ne nous est pas non plus épargné.

« … parce qu'écrire des livres, ce n'est pas rien : tout le monde sait écrire, mais tout le monde n'est pas écrivain. » Des phrases de ce type, il y en a à tous les coins de page. Au secours !

Amputer le texte de certains passages doublons, dessiner mieux les personnages, teinter le récit d'une atmosphère paysagée et imbibée d'émotions aurait probablement permis d'éviter les écueils précédemment décrits.

A mon goût, le film se regarde d'autant mieux que l'histoire y fonctionne grâce à l'espace obtenu. Merci les scénaristes !
Tout bon ménage de printemps se révèle dans l'art de l'épure ici offert par le réalisateur Jean-Jacques Annaud à l'histoire de Nola Kellergan et d'Harry Quebert. Merci au cinéma !

Lien : http://justelire.fr/la-verit..
Commenter  J’apprécie          393
Bravo pour la campagne marketing orchestrée avec brio. D'après les C.R. presse, c'était le livre à ne manquer sous aucun prétexte (le nombre de lecteurs affiché sur Babelio en témoigne) Mais quelle déception.
J'accorde un point positif : le suspens est réussi .
La longueur de l'histoire est affligeante : trop poussive à démarrer et trop lente à finir. Avant la page 260 je m'ennuie et après la page 500, je voudrais qu'on en vienne à la conclusion.
Trop de "grand écrivain","personnage exceptionnel,fascinant", d'où un manque total de finesse psychologique.
Le couple Nola-Harry me parait plus qu'improbable. Nola est trop immature pour intéresser un "grand écrivain", si brillant, si intelligent.
Enfin leur dialogue amoureux bébête est juste digne d'une cour de récréation.
J'ai lu que l'auteur fait actuellement le tour du monde pour son "grand succès", encore une fois félicitations à l'équipe de promotion.
Commenter  J’apprécie          385
Alors voilà comme parfois on se fourvoie. Je déambule dans les rayons d'une grande enseigne culturelle avec un « a » à la fin, rayon poche, comme d'habitude. Je tombe sur une jolie jaquette avec « Grand prix du roman de l'Académie Française », « Goncourt des lycéens », je le soupèse et pense que coté poids je vais en avoir pour mon argent. Je parcours rapidement la quatrième de couverture : « adrénaline littéraire », « sidéré », « passionné », « multiples rebondissements ». Au loin j'entends un cri affolé : « Mamaaaaan !!!!! je trouve pas le 5eme Percy Jackson !!!! viens de suiiiiiite s‘iiiil te plait !!!!! ». Je me dis « bon d'accord, vendu Joël Dicker ! » et je file (impossible de laisser mijoter plus longtemps un lecteur en herbe). J'omets la phase feuilletage, ne n'est pas grave, j'aime le risque !
Un peu plus tard, j'attaque l'objet avec la mine gourmande de celle qui vient de déboucher un pessac-leognan 1989. Au bout de quelques gorgées, heu.. chapitres, il y a un souci : mon pessac-leognan est bouchonné. Ce livre me pose un énorme problème de style. Je pense que si les protagonistes n'avaient pas été écrivains - Harry Quebert est censé avoir écrit un chef d'oeuvre - j'aurai moins focalisé sur l'écriture, mais le livre est émaillé de digressions sur la littérature et la façon d'écrire. A sa décharge, j'ai apprécié l'intrigue et les passages où l'auteur s'en tient à de la simple narration, je les trouve beaucoup plus efficaces. Il y a un vrai scenario, assez bien goupillé, et je trouve que c'est assez rare pour être souligné. En dépit de personnages ultra caricaturaux et de quelques incohérences, l'intrigue s'imbrique assez bien. Mais comme la couverture promet de « multiples rebondissements », on les attends tellement qu'ils ne surprennent plus du tout. Il faut quand même vous prévenir qu'Harry Quebert, le personnage central, est amoureux de Nola 15 ans, qui elle-même est morte, d'où l'affaire. Mais n'allez pas imaginer que vous allez lire du Nabokov, surtout pas. Point de Lolita ! Dès qu'il s'agit de ces deux-là, les pages semblent trempées dans du miel, c'est poisseux arrosé de lait fraise, ça colle aux doigts, c'est juste insupportable.
Comme souvent dans les intrigues à base de fille morte, on retrouve un petit côté « Twin Peaks », la bourgade, la forêt, et évidemment Nola sous un bureau…bref…
Je passe sur les extraits du chef d'oeuvre d'Harry, « Les origines du mal », je cherche encore l'objectif de l'auteur à ce sujet, ça me laisse perplexe (comme le pourquoi du Grand Prix de l'Académie française). En conclusion, je ne suis pas très sympathique avec ce livre, qui pourtant m'a tenue en haleine, comme un bonne série B avec de mauvais acteurs. A lire sur la plage en mangeant un beignet abricot, vous pouvez laisser glisser des grains de sables à l'intérieur, sans problèmes, et le passer à votre vieille tante.
Commenter  J’apprécie          374





Lecteurs (69188) Voir plus



Quiz Voir plus

Savez-vous la vérité sur l'affaire Harry Quebert ?

Que sont Harry et Marcus ?

père et fils
frères
amis
collègues de travail

24 questions
2484 lecteurs ont répondu
Thème : La Vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël DickerCréer un quiz sur ce livre

{* *}