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sur 29044 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Ecrivez la vérité sur l'affaire Jeranjou. Délivrez-moi du mal qui me ronge depuis 4 mois » (1)

Plusieurs lecteurs me soupçonnent depuis quelque temps de rouler pour « Rivages » et me harcèlent de commentaires remettant en cause la probité de mes critiques. Heureusement, les accros aux médocs et à l'oseille comme Armstrong ou Cahuzac m'ont ouvert les yeux. le fardeau du mensonge était trop lourd à porter pour un seul homme comme moi…

Et oui, je possédai bien un compte en suisse non déclaré… mais négatif, je le jure. En effet, en échange de critiques sur les livres de la collection Rivages, je devais toucher via un courtier financier un pactole transféré sur un compte suisse si mes critiques atteignaient 200 appréciations.

Malheureusement, loin d'atteindre de tels niveaux, je me suis rendu compte que «Rivages» était peu lu comparé aux best-sellers ou aux «classiques». Autre fait marquant. Nos amis belges, omniprésents sur ce site, ont toutes les peines du monde à acquérir les meilleurs crus de chez « Rivages ». Il fallait se rendre à l'évidence. Me serais-je fais berner par un courtier peu scrupuleux comme une société de surgelés peut acheter du cheval à la place du boeuf?

Alors, hier, la banque suisse «Tout-Est-Caché-En-Toute-Légalité» a fermé mon compte car je lui devais des frais de gestion exorbitants dont j'étais bien incapable d'honorer le remboursement. Oui, j'ai menti honteusement depuis quatre mois et je vous demande pardon. Mais on ne m'y reprendra plus et je serai impartial dorénavant. Fini les Thompson, Behm, Cook, Williams, Hansen ou autres Lehane de Rivages ! Place désormais aux autres talents venus d'ailleurs…

Et oui, je vous le prouve aujourd'hui en oubliant mes romans noirs américains et en découvrant «La vérité sur l'affaire Harry Quebert»… aux éditions Fallois… du suisse Dickens. Au moins un type que l'on ne va accuser de posséder un compte suisse illégalement ! D'autant plus que Joël Dicker est un juriste suisse de 27 ans qui travaillait jusqu'en juillet 2012 au Parlement constitutionnel du canton de Genève…
Alors, l'affaire Harry Quebert ! de quoi s'agit-il au juste ?

En deux mots, une histoire d'écrivains et de meurtres. Comme le merveilleux film, au passage, « The Ghost-Writer » de Polanski que j'avais adoré. Fermons la parenthèse.

La logique du roman repose intégralement sur l'enquête que mène un jeune auteur Marcus Goldman sur son mentor, le célèbre écrivain Harry Quebert, qui est accusé d'avoir assassiné une jeune de fille de quinze Nola Kellergan il y a près de trente ans aux Etats-Unis.

Bien que l'enquête soit très intéressante en soi, l'ouvrage m'a vraiment paru très long et terriblement dilué, comme une bonne confiture que l'on aurait étalée à l'infini. Comment peut-on répéter deux ou trois fois le même passage à trois cent pages d'écart ? On comprend bien sûr le but de la manoeuvre mais l'écriture est tellement téléphonée que le subterfuge en devient grotesque à la longue.

Hormis cet aspect, j'ai trouvé l'écriture trop lisse et sans humour (seuls les échanges avec la mère de Marcus sont intéressants). Trop de dialogues sont stéréotypés et pas suffisamment crédibles.

Les allers-retours permanents entre 2008 et l'année 1975 restent une réussite du roman mais sont exploités à l'excès. Plusieurs fois, je me suis un peu perdu entre ces têtes de chapitres qui n'apportent pas grand-chose, le présent et le passé. Heureusement, les cinquante dernières pages nous emportent littéralement pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin.

Si l'on compare ce roman au premier tome de la trilogie de Millénium, notamment sur l'enquête à propos des meurtres d'enfants, le livre de Larson était d'un tout autre calibre car le personnage de Lisbeth Salander pimentait littéralement le récit et apportait cette force de caractère que nous ne retrouvons pas dans « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ».

Enfin, si vous êtes à la recherche de romans en quête d'amour impossible comme entre Harry et Nola, je vous recommande les deux magnifiques romans de Williams, noir pour « La fille des collines » et polar, pour « La filles des marais ». Plus concis mais beaucoup plus intense. Toute la différence entre chocolat blanc et chocolat noir…

Pour rassurer les fans de Rivages et de la littérature US, je vais rechausser mes bottes de sept lieux pour regagner l'Amérique de Thompson et son «Sang mêlé». Une Amérique moins lisse et plus noire que celle de Dickens. Bref, l'Amérique, la vraie…

(1) Citation extraite du livre adaptée pour la critique : « Ecrivez la vérité sur l'affaire Harry Quebert. Délivrez-moi du mal qui me ronge depuis trente ans ». Je dois avouer que ce texte figurant à la fin du roman colle, au delà de toutes mes espérances, au style de ma critique fortement adaptée à l'actualité politique et sportive.

PS : Pour tout de même donner une note objective à ce roman, j'ai apprécié le fil de l'histoire et son enquête (5) mais j'ai trouvé le style et la forme (2) très en dessous des grands polars, notamment américains. Qui plus est, oser écrire à la fin de roman, « Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé » est très présomptueux et ne fait que confirmer ma note de trois étoiles au final. En comparaison, «Crime» ou «Des souris et des hommes» que j'ai lus en 2013 m'ont hanté des jours et des nuits, et me marqueront toute ma vie assurément.
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Il va falloir que je vous la dise, ma vérité sur l'affaire Harry Quebert... Tout simplement, elle se résume en quelques mots : j'ai moyennement apprécié.

Soyons honnête : j'ai été prise par l'histoire, dans le sens où il y a beaucoup de rebondissements et de fausses pistes. Oui, c'est vrai, l'auteur joue avec son lecteur, il le traine ici et là, puis il le pousse, le tire, le caresse, le bouscule. Cette jeune Nola morte à quinze ans et dont le cadavre vient d'être découvert quelques dizaines d'années plus tard dans le jardin de son amour Harry Quebert, grand écrivain sous l'Eternel, on n'arrive pas à trouver son assassin. Et on en découvre, des vertes et des pas mûres dans l'entourage de la jeune fille et de son amoureux. Mais trop, c'est trop. Je déteste l'excès en littérature, du moins ce type d'excès, celui qui me fait penser que l'auteur adapte une leçon bien apprise, comme celles qu'Harry donne à Marcus : « Il faut garder le lecteur en haleine jusqu'au bout ».

Soyons honnête encore : cette mise en abyme de l'écrit dans l'écrit (Marcus, le jeune écrivain, écrit l'histoire d'Harry Quebert) et ce jeu de miroirs de l'imposture (qui sont-ils, ces écrivains, le vieux et le jeune ? Des imposteurs au départ ? ), cela m'a plu.

Mais si la tactique intellectuelle a titillé mon imagination, le mécanisme amoureux m'a semblé d'une mièvrerie exemplaire. Oh là là, ces dialogues soi-disant passionnés ! Qu'ils sont « cul-cul la praline » ! Et puis, une fille de quinze ans captivée par un homme de trente ans, qui en devient totalement enflammé...cela mène à autre chose de plus fiévreux que « Je t'aime, mais je ne peux pas parce que je suis trop âgé », non ? Heureusement que les personnages secondaires sauvent quelque peu cette bluette.

En conclusion, lorsque j'ai refermé ce roman, je n'ai pas été « envahie par ce sentiment puissant » de regret d'avoir terminé. Je n'ai pas « souri avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont me manquer » (dixit Harry Quebert).
J'ai souri en pensant à tous les autres romans qui m'attendent ...
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Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est en manque d'inspiration. Il reprend contact avec son ami Harry Quebert, considéré comme l'un des plus grands écrivains américain du demi-siècle, qui fut son professeur de littérature à l'université.
Au cours d'un séjour chez son ami à Aurora (New Hampshire), Marcus découvre que celui-ci a entretenu, trente-trois ans plus tôt, une liaison amoureuse avec Nola, une jeune fille de quinze ans, disparue le 30 août 1975. Cette relation a inspiré à Harry son grand chef d'oeuvre "Les Origines du mal".
Quelques semaines plus tard, des jardiniers découvrent le cadavre de Nola enterré dans le jardin de la propriété de Quebert...

Un énorme succès littéraire, Prix Goncourt des Lycéens et Grand Prix du roman de l'Académie française, qui me laisse dubitatif. Je peux comprendre que les lycéens se soient laissés charmer avec un peu de naïveté ; je l'admets moins facilement de la part des académiciens...
Ce roman sur les états d'âme d'un romancier qui écrit un livre, deux en fait, sur les mésaventures d'un écrivain qui a connu le succès avec un roman inspiré par son histoire d'amour avec une adolescente disparue depuis trente-trois ans et dont on vient de retrouver le cadavre... Beaucoup d'inventivité sur le fond, mais surtout sur la forme, du scénario !
Mais au-delà ?
L'auteur s'appuie sur toutes les ficelles du genre, qu'il nous distille en trente-et-un conseils au fil des chapitres. Avec une montée en puissance, destinée à rendre la lecture addictive et s'appuyant sur une accélération des découvertes et des rebondissements dans le dernier tiers du livre. Des retournements parfois tellement étonnants qu'on finit pas douter de la crédibilité du héros et des compétences des policiers qui mènent l'enquête avec lui...
La qualité de l'écriture justifie t'elle les récompenses obtenues ? de mon point de vue pas vraiment : si elle n'est pas mauvaise, rien ne la distingue vraiment de celle d'autres auteurs de thrillers. Elle est plutôt simple, sans excès de fioritures ou d'effets de style. La lecture est donc rendue fluide et agréable, comme souvent dans ce type de littérature.
Finalement, j'ai le sentiment d'avoir lu un roman où le scénario a été construit pour se mettre au service de la forme, et non l'inverse...
J'avais été très déçu par "La disparition de Stéphanie Mailer", premier ouvrage de Joël Dicker que j'ai lu. La lecture de ce best seller ne me réconcilie pas vraiment avec l'auteur.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Bonjour, Joël, mon Jojo, mon Didi...
Hmmmmm, tu vas bien beau gosse? Aaaah, tu peux te vanter de m'en avoir fait des vertes et des pas mûres, toi, mon brigand aux yeux de velours, mon pirate au sourire d'ange.
Aaahh, tu m'a griffonnée, tu m'as noircie, tu m'as roulée en boule chaque fois que tes griboullis ne t'ont pas plus, dans tes petites mimines toutes douces et caressantes... (comme je te comprends, d'ailleurs....). Tu t'es sans doute brûlé les paupierres à me sténographier sur le ventre de ta plume toute jeune. Tu ma gratté le dos de ton stylo Bic tout rongé....Oh, je sais bien qu'au début de notre relation, je te faisais peur....mais tu as commencé tes tendres élucubrations et....J'ai adoré nos nuits blanches (comme moi....), en tête à tête, devant ton ordi.
....mais tout ça pour quoi, mon bellâtre? Humm?
Tu avais certainement dans la tête le script d'un bon film Hollywoodien, où Marcus aurait pris le corps de Rodrigo Santoro (mesdames, chercher, il vaut le détour celui-la... aussi). Harry, dans la peau de Gene Hackmann, le chef Pratt en George Kennedy, Nola en Christina Aguilera en début de carrière et, aussi bizarre que ça puisse paraitre, Robert Quinn en....Gérard Jugnot. Oui...bonnes idées...certainement un excellent film.....
.....mais pour un livre....un roman....avec un grand R. Qui a reçu des prix tout plein (même l'Académie, mon Adonis!).
Ah, ben oui, c'est facile de faire oublier l'histoire d'amour gnan-gnan (pas comme la notre, hein, mon Apollon...), le style un peu simplet et les phrases toutes faites avec une intrigue policière qui oblige n'importe quel lecteur à tourner les pages pour arriver au fin mot de l'histoire. C'est facile....mais toi, tu l'as fait en plus de pages qu'il n'en faut pour le dire....et c'est bien là l'exploi: tu les a accrochés, les lecteurs....Ils se sont rendus à l'évidence: ils n'ont jamais deviné qui était le coupable avant moi....Moi! Moi! Et Moi toute seule....LA DERNIÈRE PAGE BLANCHE!!!!! La petite page blanche, pure, vierge et lisse (format A4, sans quadrillé bleu, ni marge rouge) qui se sacrifie et abandonne sa condition pour recevoir tes élucidations sur une affaire que tout le monde revait de résoudre....
Ah, mon chéri!!!!!!
Ce sont des ingrâts. Laissons-les et partons, partons au Canada ...ou en Suisse....hein, tu y est déjà? J'arrive, alors!
P.S.: Paola93130 dort, affalée dans son fauteuil, sa tablette à la main et ne saurait être tenue responsable de quoi que ce soit....
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Faut-il saluer la prouesse de marketing littéraire qu'aura été le lancement de ce roman?

Tous les ingrédients en ont en effet été réunis : Un beau gosse en guise d'auteur, des teasing alléchants sur le mode "le thriller de la décennie", "un grand roman américain" (lol), une critique unanime (il y en a même un qui a comparé le petit Joël à...Philip Roth!! je vous jure, je l'ai lu!) , le tout emballé dans un plan média à tout casser.

Certes, de l'avis quasi général, que je partage au moins sur ce point, c'est un bon page turner. Mais justement, c'est quand les pages se tournent toutes seules que je commence à avoir des doutes...

Parce que franchement : une histoire d'amour niaiseuse à souhait et pas crédible pour deux sous entre un quinqua et une nymphette, des vérités vraies balancées sur la création littéraire à faire pipi de rire, des rebondissements si nombreux et si rebondissants qu'on en a mal à la tête, servis par le style qui va avec (c'est un roman où l'on se précipite beaucoup : "elle se précipita dans ses bras", "il se précipite hors de sa voiture" : quelle plume!)

D'accord, j'exagère à faire ma méprisante parce qu'honnêtement je l'ai lu sans déplaisir, mais ce n'est pas moi qui en aurai fait le plus dans l'exagération : je n'ai jamais vu un livre survendu à ce point par une clique médiatique aussi unanimement dithyrambique.

Donc oui, on peut saluer le coup marketing, mais en espérant qu'il ne se généralise pas parce que une belle gueule + du page turner efficace + un bon plan comm, c'est pas ça qui va nous ramener Victor Hugo.
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Ce roman est fascinant !
Le style n'est pas terrible, les dialogues plutôt médiocres, l'histoire d'amour fade, puérile et malsaine, certains personnages frôlent la caricature ...
et pourtant on ne l'abandonne pas car on veut savoir qui a tué Nola. La construction de l'intrigue policière est intéressante et bien menée : retours en arrière, témoignages contradictoires, fausses pistes, coups de théâtre, rebondissements embrouillent bien le lecteur qui du coup est accro et ne lâche pas le livre !
Ambivalence que je n'avais pas ressentie lors de la lecture du Livre des Baltimore !
Les trois étoiles vont à l'enquête policière .
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Beaucoup se sont déjà prononcés sur ce roman, certains ont adoré, d'autres détesté, tous les goûts sont dans la nature. Pour ma part, je suis juste un peu déçue, de bons ingrédients, mais un ensemble surchargé et un arrière-goût navrant.

J'aime bien les romans qui traitent des livres et du processus d'écriture. J'aime aussi les formats ingénieux, l'histoire dans l'histoire et les chapitres numérotés à l'envers. Mais j'aime moins les répétitions et les leçons sentencieuses.

Je ne déteste pas les polars un peu compliqués et on est bien servi ici, de multiples rebondissements, des fausses pistes qui s'entrecroisent. Les acteurs sont nombreux, mais pas vraiment sympathiques comme le héros, cet auteur asocial et pédant. Certains personnages sont cependant franchement ridicules comme la mère de Marcus. À moins que l'ensemble se veuille humoristique ? Un Harry de 35 ans qui, comme une écolière, écrit cent fois le nom de son amour, c'est peut-être aussi de l'humour ? Ou bien du ridicule ?
Je trouve aussi de mauvais goût le choix d'une héroïne de quinze ans. Est-ce que la pédophilie se justifie par l'amour bébête ?

Trop d'ingrédients gâtent parfois une recette et certains assaisonnements douteux peuvent la rendre indigeste.

Mais voilà, ce n'était que mon grain de sel…
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Cette histoire, considérée comme un poncif par nombre de lecteurs habitués des polars, est tout de même une bonne histoire. Heureusement, d'ailleurs, que l'histoire est bonne car le style ne fait pas partie de l'idée que se fait Joël Dicker de la Littérature. Ce roman ne me paraît pas mériter le Grand Prix de l'Académie Française dont il a été couronné. La grande tare de l'auteur est de ne pas se relire : il aurait en effet sans aucun doute éliminé les lourdeurs, répétitions, ainsi qu'une triple négation (à vous fissurer une cataracte, comme disent les Chevaliers du fiel), qui émaillent le récit et le rendent parfois indigeste. Car le talent d'un conteur est aussi de charmer l'oreille du lecteur qui aime à faire sonner les phrases dans sa tête afin qu'elles atteignent la résonance qui fait toute la magie d'une oeuvre. Les livres entourés d'une promotion extrêmement enthousiaste sont souvent décevants et leur succès est d'autant plus grand que leur style est plat ou inexistant. Au début de ma lecture, j'étais enthousiaste, mais je me suis vite senti cocu.
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Je me retrouve devant une toile d'Edward Hopper. Les maisons d'éditions aiment particulièrement ce peintre pour illustrer les romans de leurs auteurs. Peut-être ai-je même choisi d'entrer dans cet univers, juste à cause de l'image de Hopper que je me fais. J'y vois un moment de plénitude mélancolique, plonge dans une Amérique d'un autre temps. une station-service, une église et un diner. Ce dernier est essentiel dans le tableau d'une ville, c'est dedans que se joue toute l'histoire, celle même d'un homme qui va devenir écrivain et qui à force d'observer la jolie serveuse va écrire le plus grand roman d'amour qu'il soit. Un chef d'oeuvre. Je m'assois alors, commande une bière, la serveuse me l'amène avec un sourire si charmant. Je laisse le temps défiler devant moi. Je commande une seconde bière, la serveuse me l'amène aussitôt avec un sourire si craquant. Je lui dit que je suis écrivain et rien qu'à regarder son cul je pourrais écrire des tas de poèmes dessus. Juste en caressant ses jambes, J'imagine une lune bleue qui illumine la nudité de son corps. Rien qu'à repenser à son sourire, je pourrais écrire un roman. Au final, c'est facile de devenir écrivain, suffit de trouver la muse qui hantera votre âme jusqu'à l'inspiration.

Et lorsque je ne suis pas à la table du diner à observer les courbes de la serveuse, je file à la salle. Une salle de boxe qui ne paye pas vraiment de mine, loin des grandes foules de Vegas ou de Kinshasa. Non, moi c'est plus ambiance Fight-Club où j'y vais pour me faire défoncer la gueule. C'est ça aussi être écrivain ou amoureux. Se prendre des coups dans la gueule, dans les tripes, dans les couilles - hou le coup bas. Remonter sur le ring, se refaire démonter, de toute façon le gars en face, il risque pas de démonter mon sourire absent depuis que l'inspiration d'une vie est partie. Alors quoi, un bleu de plus, un nez de travers, une dent en moins, pas grave j'irai voir une assistante dentaire. L'écriture et la boxe même combat ?

Troisième lieu, je retourne sur mes terres, entourées de silence et de poussières. Je me décapsule une nouvelle bière, sans serveuse, sans sourire. Je suis en train de lire un gros pavé, c'est que j'ai le temps d'aller dans le New-Hampshire prendre la température, affronter la page blanche qui n'est pas resté blanche bien longtemps vu le poids des romans de cet auteur. Je monte sur le ring, je prends un direct, un second, un troisième. Répétitions des coups. Et puis au bout d'un moment, j'essaie l'esquive, j'ai envie de de lui dire, change ton jeu, balance un jab, un crochet du droit puis uppercut si tu veux m'écrouler la face. Là, j'encaisse juste les directs toujours les mêmes, j'ai le sentiment. le combat ne sera pas d'anthologie comme pour Mohammed Ali. Il tire une piste comme il lance un direct. A peine reçu, il en décroche un second, puis un troisième, si bien que je lis son jeu et qu'il n'arrive plus à me surprendre. le combat manque de profondeur de jeu. Je tiens les quinze rounds mais j'en suis désolé pour les spectateurs, ce ne fut pas un beau match.

J'entends des mouettes. Les mouettes font Ô HEY HO HEY, célèbre cri de ralliement chez les mouettes du coin pour dire "... j'ai soif, tu me sers un nouveau verre". D'ailleurs, j'ai décidé d'appeler mon premier roman "Les Mouettes d'Aurora". Je sais pas si ça fera une belle histoire, je sais pas si ça fera des lecteurs mais ce que je sais, c'est que boire une bière en regardant le sourire de la serveuse, dans la pénombre d'une lune ou d'un néon bleue, ça me donne envie de me raconter des films, des histoires de cow-boys et de mouettes.
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New York. Printemps 2008.

« Ah, mon cher Marcus Goldman il faudrait vous réveiller, mon vieux ! Vous avez signé un contrat pour cinq bouquins et je ne vois rien venir. Votre premier livre a été un succès phénoménal et depuis, vous vous reposez sur vos lauriers… Si vous ne me remettez pas un manuscrit digne de ce nom dans les délais convenus, je vais être amené à vous faire un procès qui va vous ratiboiser. Même pas sûr que je vous laisserai vos yeux pour pleurer… »
Marcus Goldman est bel et bien dans la m… mouise ! Aucune idée ! Pas l'ombre d'un projet pour écrire le livre que son éditeur attend avec impatience. Il ne voit plus qu'une solution : aller chercher l'inspiration auprès de son vieux professeur, Harry Quebert, dont il considère le deuxième livre, « Les origines du mal », comme un chef d'oeuvre absolu. Mais son mentor va vite connaître de sérieux ennuis. Dans son propre jardin est découvert le squelette d'une gamine de quinze ans dont il a été autrefois éperdument amoureux…

Critique :

Entre la lecture des excellentes critiques et celles qui le démolissent à coup de bombes atomiques, j'ai longtemps hésité à me plonger dans cet ouvrage. Voilà, c'est fait ! Quel diagnostic docteur ? … Heu… Tout ça pour ça ?! Autant de prix, autant de pub pour un roman policier banal avec des phrases d'une platitude qui frise le génie. Et c'est ça que l'Académie française a récompensé ??? Je ne prenais déjà pas ces gens au sérieux, mais là j'en ai la certitude : ils bouffent et picolent sur le compte de la nation française, puis somnolent et élisent ce qu'on leur suggère car c'est dans un demi-sommeil lié à la digestion qu'ils se penchent sur les livres à primer.
Un livre long, où l'on tourne en rond, qui soi-disant nous en apprend beaucoup sur la société américaine… Ah ? J'ai dû faire comme les académiciens et roupiller lors de ces passages… Si encore on pouvait croire à la passion amoureuse du (alors) jeune professeur d'université trentenaire et de l'adolescente Nola âgée de quinze ans… (Oh, Nola, mon coeur est malade, toi seule peut le guérir...) 😉 Mais les échanges entre Harry et elle sont tellement insipides et larmoyants que même le plus pénible des scénaristes hésiterait à les glisser dans le deux mille trois cent trente-troisième épisode de la série « Les feuilles mortes sont tombées et tu es seule pour les ramasser » !
Je suis méchant, je le reconnais ! Mais quand on essaie de me rouler dans la farine avec un pseudo chef-d'oeuvre, cela a tendance à réveiller mon ulcère de l'estomac et à me rendre hargneux. En fin de compte, je ne trouve ce roman ni excessivement mauvais ni foncièrement bon. Impression mitigée.
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