Portrait du poète en pholque phalangide
Mon toucher même est sérénade :
une caresse chantée à tue-temps
avec une voix comme jamais
et des airs couleur de nuit blanche
filant le long des promesses dévidées,
avec mes doigts pinçant la trame
des hiers et mes doigts à peloter
les encoignures les plus étroites,
mes doigts longs à troubler même l’oubli
au galbe inégalable.
APPÉTITS
Foule - II
À la foire
Les attractions font marcher avec des clartés
Et je divertissais agréablement parmi moi
En d’impossibles jeux
Rembourrés de fléchettes bancales et de maigres leurres
Et je glousse à part moi en comptant le butin
Tandis que je suis dans l’air mélancolique
De repenser vers cet argent en allé.
Du coup c’est assez rapide à côté du jet de boucles
Qu’un esclandre s’entame bel et bien
Et bientôt je me liguais chacun contre moi
Au point de réunir ma multitude étroite autour
En badauds du géant tapage.
De cris en hourras je me galvanisais
Jusqu’à ce que je participe exhaustivement dans la rixe.
Après longtemps la dispute était diminuée
Et en pleurant grièvement
Vaincu je partais en vrac
Et plein de gloriole.
APPÉTITS
Foule - I
Pendant du temps
Je me musardais en alentours
Aux grappes lointaines.
Me voilà bafouillant ensemble dans les fontaines
Ou me bradant des colifichets à lueurs.
Il y a le bac à sable où je m’entasse
Ces châteaux ; tout près je fonctionne l’orgue de barbarie
Tandis que je me tombe une pièce et deux
Pour mon chapeau renversé.
Quelques-uns de moi jouent aux échecs.
…