Kérozène

J'ai englouti Kérozène, en me demandant à chaque page ce qui pouvait bien lier tous ces personnages. A tel point qu'à mi-parcours, j'ai été relire le premier chapitre qui se déroule à cette fameuse station-service pour comprendre... et rien.
Les portraits sont croustillants de chair, de sang, de cinglitude et de copulations diverses. C'est dans la salle d'un psy qu'ils auraient dû se retrouver.
L'idée de rassembler tous ces personnages dans une station-service n'avait pas vraiment de sens à mes yeux car je n'ai pas trouvé le fil rouge qui les lie, hormis de s'y trouver, mais les portraits des personnages pris indépendamment sont succulents (à la Dieudonné), donc truculents !
J'ai bien aimé l'histoire de Pupute à la mer. Et Damien et son cochon.
À lire pour le côté déglingué !

Difficile de donner une note à Kérozène tellement ce roman est atypique et inclassable. Il s'apprécie juste pour ce qu'il est, un recueil de portraits acides et originaux. Tous se retrouvent certes à 23h12 sur une aire d'autoroute, mais tous n'ont pas forcément de liens entre eux. Ce qui les unit, c'est d'être ici et maintenant.

Séduit par La Vraie Vie, c'est malgré tout avec quelques a priori que je me suis lancé dans la lecture du second roman d'Adeline Dieudonné, après avoir brièvement aperçu quelques critiques négatives. Je ne regrette pas du tout. J'ai retrouvé le style d'écriture addictif que j'avais adoré dans La Vraie vie, et j'ai dévoré dans la journée cette galerie de portraits hauts en couleurs. Humour noir, situations incongrues, personnages cyniques, l'imagination d'Adeline Dieudonné est sans limites.

La sélection des portraits est assez inégale de mon point de vue, j'ai trouvé certains personnages plus drôles et travaillés que d'autres. Au sujet de la construction du livre, ne vous attendez pas à un roman : les scènes sur l'aire d'autoroute ne constituent qu'une maigre solution pour tenter de lier toutes ces histoires qui s'apparentent plus à des nouvelles. Au fil des pages, l'équation entre le nombre important de personnages et la faible épaisseur du livre ne laisse aucun doute : la fin sera abrupte et rien ne liera les différents protagonistes.

Je dirais que ces situations permettent toutefois de se rendre compte de la variété des vies de chacun, des secrets cachés aux yeux des autres ; malgré toutes leurs particularités, tous se retrouvent ici à 23h12. Cela fait réfléchir sur tous les gens qu'on rencontre au quotidien, au travail, dans les commerces : on ne sait que ce qu'ils veulent bien nous dire.

Si vous avez déjà lu La Vraie Vie, lancez-vous dans Kérozène. Il est de toute façon assez court, au pire vous ne perdrez pas beaucoup de temps, et au mieux vous apprécierez une fois de plus la plume de l'auteure. Si vous ne connaissez pas l'auteure, commencez par son premier roman, plus classique dans la construction, sinon vous risqueriez d'être déçu par Kérozène.

Dans une station-service au milieu des Ardennes, 14 personnes d'âge, d'origine et de profession divers se croisent un soir d'été.
Nous découvrons ensuite, dans chacun des chapitres suivants qui leur ai consacré, des instantanés de vie de ces personnages atypiques d'horizons distincts. Nous pouvons mieux comprendre leur état d'esprit et comment ils ont pu se retrouver en pleine nuit dans cette station-service.
Ce roman regroupe différentes tranchez de vie, non sans humour, des protagonistes, avec une analyse fine de leur personnalité, faisant écho à différentes facettes de l'humanité.
Parmi ces portraits, plusieurs femmes seules qui recherchent une forme de liberté ou de tranquillité. Avec un style direct et incisif et une écriture très visuelle, l'auteur porte ainsi un regard noir sur la société contemporaine, en évoquant notamment la place des animaux et différents rapports de domination.
Un livre inclassable, qui réunit plusieurs nouvelles au sein d'un roman, à la fois drôle, délirant et léger, avec parfois des scènes dérangeantes, faisant preuve indirectement d'un certain engagement... Un livre qui offre plusieurs lectures et qui se dévore en quelques heures.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..

A 23h12 sur le parking d'une station d'autoroute, une quantité de destins se croisent et se découvrent les uns après les autres.
Adeline Dieudonné nous raconte dans ce roman cocasse et dramatique à la fois, pourquoi chacun de ces 14 personnages se trouvent à cet instant précis dans cette station service au milieu de nulle part. Sans oublier, le cadavre dans le coffre d'une voiture et le cheval dans un van dont elle ne manque pas de nous conter les déboires.
C'est un grand brassage de rêves, d'espoirs et de rencontres mais aussi de désillusions et de traumatismes auquel on n'aurait pas prêté attention si l'auteure n'y avait pas posé son regard.
Personne ne sort vraiment du lot, ce sont des vies ordinaires comme il en existe beaucoup mais il n'y a pas une histoire qui ne soit pas captivante.
A 23h14 sur ce même parking, les personnages ont continué leur chemin et des destins se sont joués. Presque rien n'a changé mais maintenant, ils ne sont plus des inconnus pour nous et on aurait envie de les suivre un peu, juste pour savoir….
Un roman décapant qui détonne par son originalité, comme une introduction à une suite que l'on ne connaître pas et qui, en l'état, laisse un peu sur sa faim.
Si les auteurs présentent souvent leurs personnages l'un après l'autre de cette façon, ils finissent par se retrouver dans une histoire commune. Dans Kerozene, c'est juste un croisement, personne ne se reverra ailleurs que dans cette station d'essence, il n'y aura pas de destin partagé.
Alors il faut le prendre comme ça, une sorte de recueil de nouvelles interrompues par ce croisement sur l'autoroute et juste apprécier le style d'Adeline Dieudonné, acerbe, drôle, addictif et novateur. Cela donnera peut-être envie de regarder autrement les gens que l'on croise sans les voir. Ces histoires sont les leurs et je me suis régalée à les lire.

Très difficile d'écrire cette chronique parce qu'il m'a un peu perturbée.

D'un côté, le livre se lit très bien et est même difficile à lâcher. Une sorte de tension sourde nous plonge et nous entraîne dans les profondes noirceurs de l'humanité et c'est écrit avec tant de détachement et d'ironie mordante parfois que c'est presque une curiosité malsaine qui nous pousse à continuer la lecture.
C'est peut être ça d'ailleurs le but de l'auteure : nous prouver ici que chacun de nous trouve de l'intérêt à regarder le malheur des autres, que le voyeurisme est universel.
Que celui qui n'a jamais ralenti en passant près d'un accident de voiture jette la première pierre !

Le fait que le lieu de rencontre soit si banal aussi est intéressant. Une station service est un simple lieu de passage pour toutes ces personnalités rocambolesques. Si simple alors que leurs vies à tous sont si complexes. On ne peut qu'espérer pour chacun d'eux que ce lieu soit transitionnel !

Donc un livre qu'on lit d'une traite, dont on sent la puissance de la plume, mais qui laisse une sensation étrange, une sorte de malaise. D'autant plus que la fin est un peu abrupte sans être ni ouverte ni explosive.
C'est ce qui m'a un peu déçue. J'aurais bien lu encore quelques chapitres tant le style est agréable.
Ou même, tiens ! Ma curiosité malsaine aurait aimé une fin plus dure, plus glauque !
Une lecture très appreciable donc, qui ne laisse certainement pas indifférent.

Je vais sûrement lire "la vraie vie" pour mieux appréhender ce texte. J'ai lu que l'un des personnages est présent dans les deux romans : Monica.

Surprenant, délirant, et même complètement fou !
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Enfin, le retour tant attendu d'Adeline Dieudonné ! J'ai eu un tel coup de coeur pour La vraie vie que j'étais obligée de lire Kerozene ! Et quel livre ! J'en ressors complètement surprise !
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Une station-service, en soirée. Un lieu de passage rapide où l'on ne s'arrête que quelques minutes, pour faire le plein, se ravitailler, ou encore faire une pause pipi. Ce sera le lieu où se retrouveront nos 15 personnages. le fil conducteur qui va nous amener à découvrir une tranche de vie de chacun d'entre eux, à la manière de courtes nouvelles. Les genres sont mélangés : thriller, comédie, absurde... le tout lié par la plume percutante de l'auteure. On ne fait pas de manières, les choses sont racontées telles qu'elles le sont : brutes, vulgaires, directes. Même « le cheval » a droit à son chapitre !
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Et qu'est-ce j'ai ri ! Je pense notamment au chapitre sur Julie, j'en ai ri aux larmes ! Je l'ai trouvé incroyablement drôle. D'autres étaient carrément effrayants, ou encore inquiétants, ou encore loufoques, bref, il y en a pour tous les goûts !
Mises bout à bout, ces tranches de vie se lisent d'une traite, et on referme ce livre avec la sensation d'avoir lu un livre mémorable !
Alors effectivement, c'est un ovni littéraire qui ne plaira pas forcément à tout le monde, mais pour ma part, ça a complètement fonctionné !

Très attendue après le succès international de la Vraie Vie, la Bruxelloise Adeline Dieudonné signe un second roman, plein de Kérozène. Elle y met en scène une galerie de personnages dont les destins se croisent un soir d'été, sur une aire d'autoroute des Ardennes.

L'histoire débute et s'achève sur une aire d'autoroute. Ici, se croisent les destins de nombreux protagonistes empêtrés dans leurs vies. Victoire, une mannequin phobique des dauphins, Loïc un dépanneur chaud lapin, Alika une nounou philippine, Monika une vieille dame solitaire, Joseph un timide représentant en acariens, Chelly une prof de pole dance ou encore Julie, une épouse soumise… Peu de choses vont relier ces personnages entre eux, si ce n'est qu'ils vont tous se croiser sur ce même lieu de passage : la station-service.

Sous nos yeux, Adeline Dieudonné déploie cette comédie humaine en courts chapitres, un par personnage. Elle y met en scène des tranches de vie se croisant sur une aire d'autoroute des Ardennes. Utilisant l'aire d'autoroute telle une unité de temps et de lieu, comme au théâtre, elle y dévoile sa palette de personnages. “Il n'existe pas de luxe plus grand que celui de choisir le jour de sa mort. La dernière bouche qu'on embrasse, le dernier regard qu'on échange. Les bras qui nous serrent au moment de partir.”

Au fil des pages, la romancière nous plonge dans la vie conjugale des uns, l'enfance des autres, mais nous livre aussi leurs obsessions, leurs angoisses, leurs désirs, ainsi que leurs plaisirs ou leurs dégouts.
Lien : http://untitledmag.fr/keroze..

Adeline Dieudonné exagère... Tant mieux ! Dans cette galerie de personnages souvent tragiques, burlesques et radicaux, elle ne s'encombre pas de la demi-mesure pour jouer avec eux, les plaçant dans des situations grotesques, choquantes, glauques.... Nous observant, malicieusement planquée derrière la page, elle nous surprendra régulièrement en train de nous en choquer ou d'en rire !

La critique, pas bien grave, étant que l'on sent que ce sont des nouvelles entre lesquelles elle a voulu créer un lien romanesque à mon avis un peu artificiel... on aurait pu s'en passer, rester au recueil de nouvelles... Autant le savoir en l'ouvrant 🙂

Après son premier roman « La Vraie Vie », j'avais hâte de continuer à découvrir l'écriture d'Adeline Dieudonné puis j'avoue que la maison d'édition L'iconoclaste ne m'a jamais déçue alors je n'ai pas hésité à me lancer dans celui-ci !

« Kérosène » est unique, son écriture me fait penser au cinéma de Dupieux. Extravagant mais qui marche remarquablement bien !

Le livre s'ouvre sur une scène dans une station-service, il s'agit plutôt d'une description d'ailleurs.

Puis chaque chapitre est consacré à une personne : à son histoire ou ses traumatismes, sa vie actuelle ou des anecdotes.
Le seul lien entre les chapitres est leur présence dans cette station-service ce jour-là à 23h12. Et c'est vrai qu'une fois qu'on referme ce bouquin on se dit que c'est fou tous ces gens qui se croisent chaque jour dans des lieux aussi communs mais qui ont une vie aussi différente les uns des autres.

Il n'y a pas d'enquête, il n'y a même aucun suspens, pourtant durant toute la lecture, je suis restée scotché. J'avais envie de faire les liens entre les personnages. Et dès que je comprenais qui était qui par rapport à la scène initiale je me disais systématiquement « qu'est ce que c'est brillant » !

Donc tout comme son premier roman, j'ai adoré, la noirceur de ce qu'elle raconte. C'est vraiment une écriture bestiale qui fonctionne complètement.

Ce roman est vraiment original et particulier. Il a réussi à me faire revoir ma vision des dauphins ou des chevaux... Adeline Dieudonné parle de tellement de sujets à travers ces personnages. J'adore !

Juste petite précision à tous les futurs lecteurs, pas mal de sujet durs sont abordés et il reste assez dérangeant psychologiquement.

Maintenant il me tarde de lire son dernier roman paru aussi aux éditions de L'iconoclaste « Reste » !

Adeline Dieudonné nous offre un second roman à la hauteur du premier.

Douze personnes, un cheval et un cadavre sont réunis un soir d'été dans une station service. L'occasion pour l'auteur de nous présenter leur destin, tous différents les uns des autres mais qui pourtant les aura mené au même endroit, au même moment.

Un roman coup de poing, que vous lirez d'une traite.