Tard dans la nuit, tome 2 : Ménage de printemps

Les auteurs ont misé sur une lenteur certaine dans l'intrigue, je suppose, pour renforcer le côté pesant, lourd, style chape de plomb s'abattant sur le village... au final, on a un peu d'atmosphère et beaucoup d'ennui.

Point notable d'emblée, il n'y a plus de neige. Quelque temps a passé. Combien? On ne le saura pas. Il n'y a pas de ligne du temps. Emile Lemay, le shérif, est destitué de ses fonctions et remplacé par un gros bourrin. Belle inertie de la justice quand même: 3 meurtres dont celui du maire... et on bouge tout doucement... On n'a pas l'air trop pressé d'attraper l'étranger, que tout le monde voit et dont on connaît finalement pas mal de faits et gestes. D'autres "invraisemblances" parsèment la BD, et notamment dans les rouages psychologiques, ce qui est ennuyeux pour un thriller psychologique, justement.

Le dessin est comme dans le premier tome: sombre mais pas assez, précis mais pas assez détaillé... L'intrigue s'enlise, disais-je, et on tourne la dernière page en n'ayant pas vraiment eu d'histoire. Pas de rebondissements, juste l'horreur de l'exploitation d'orphelins, par la bonne bourgeoisie locale avec l'assentiment de l'Eglise... Air connu à présent. Sans doute en 2005, au Québec, était-ce moins "à la mode", pour en faire une BD. le fait de rappeler en préambule que des orphelins ont été utilisés au Québec, et que le scénario s'inspire de faits réels en y piochant "gaiement", et donc "pourrait avoir eu lieu" (à ne pas confondre, àmha, avec un scénario qui serait effectivement tiré de faits réels), cela m'en touche une sans faire bouger l'autre. Il y a des fictions plus réelles que la réalité. Et des réalités qui ne décollent jamais. Comme ici.

Dans le petit village perdu au bout du monde, la révolte des orphelins gronde. Un troisième tome avec de l'action?

L'enquête se poursuit sur les meurtres qui ont eu lieu dans un petit village du Québec. Nous retrouvons l'ensemble des personnes du premier volume avec un nouvel arrivant. Celui-ci ne laisse pas indifférent la communauté villageoise… Cette arrivée complexifie l'histoire et rend ce deuxième opus aussi palpitant que le premier. L'atmosphère est toujours aussi lourde car les évènements se déroulent soit la nuit soit en plein jours mais avec un ciel menaçant. Je recommande vivement la lecture de cette série !

A cause d'une pétition signée par le village, le shérif Emile Lemay se voit destitué et remplacé par un nouveau shérif, envoyé par la ville du Québec pour enfin résoudre ce double meurtre qui a frappé le petit village de Nid-de-Roche.

Cette destitution a pour conséquence que l'enquête policière du tome précédent va faire un pas en arrière, au lieu de faire un bond vers l'avant. D'un autre côté cela va permettre d'approfondir certains éléments de l'enquête et également de mener cette enquête via deux pistes parallèles aux méthodes diamétralement opposées. D'un côté on a l'ex-shérif bien sympa et de l'autre ce nouveau personnage (peut-être un peu trop caricatural) qui reprend l'investigation à la manière dure.

Côté graphisme, cela reste très bon, avec peut-être une colorisation un peu plus (trop) grisâtre dans cet avant-dernier tome.

Des rebondissements, nous sommes dans le coeur du sujet. un peu d'introspection des protagonistes.
L'auteur et le dessinateur réalisent un travail soigné.
Néanmoins, je reproche quelques maladresses dans le récit qui représentent, à mon sens, la principale faiblesse de cette série.