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1629, Les Naufragés du Jakarta tome 1 sur 1

Xavier Dorison (Autre)Thimothée Montaigne (Autre)
EAN : 9782344045107
136 pages
Glénat (16/11/2022)
4.33/5   350 notes
Résumé :
Inspiré de faits réels, le thriller maritime le plus impitoyable de l'Histoire... 1629, la Compagnie hollandaise des Indes orientales, la plus riche société que l'Histoire ait jamais connue, affrète le Jakarta, fleuron de son immense flotte. Destination : l'Indonésie. Cargaison : assez d'or et de diamants pour corrompre l'empereur de Sumatra. A son bord, plus de 300 personnes issues de la misère ou de la fine fleur des bas-fonds d'Amsterdam.
Point commun, auc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pas pourquoi mais je m'attendais à un one-shot ce qui n'est pas le cas malgré l'impressionnant nombre de pages et un grand format.

Cette première partie va se concentrer sur la traversée qui va se révéler assez périlleuse à cause d'une mutinerie qui se prépare. Les cales sont chargés d'or ce qui attise bien des convoitises. C'est surtout la volonté d'aller vite pour rejoindre Sumatra dans les plus courts délais qui entraîne un mécontentement. En effet, point de réapprovisionnement sur la terre ferme après des mois de navigation en pleine mer.

On a l'impression de revivre l'exploitation par des actionnaires qui forcent à des conditions de travail assez désastreuses surtout que la discipline est d'enfer.

Je connaissais l'histoire des révoltés du Bounty mais pas celle du Jakarta, un navire marchant appartenant à la puissante compagnie hollandaise des Indes orientales.

Visiblement, il s'agirait de l'une des pages les plus sanglantes de l'histoire maritime. Je ne sais pas vraiment de quoi il s'agit au juste, ne voulant pas spoiler un récit que je ne connais pas.
Les auteurs livrent une partition vraiment impressionnante de qualité que cela soit au niveau du scénario que sur la forme graphique. Xavier Dorison est véritablement au sommet de son art pour nous conter ce récit plutôt sombre qui procure ses effets tonitruants.

Evidemment, il y a une atmosphère quasi étouffante à bord de ce navire avec des personnages assez charismatiques.

Je ne peux que participer au concert de louanges qui entoure cette BD car c'est vraiment mérité. Quand le résultat est là, on ne peut que constater. Cela fait du bien de lire une BD aussi puissante et magistrale.
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Pour commencer son règne, mieux vaut être haï que méprisé.
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Ce tome est le premier d'un diptyque. Sa première publication date de 2022. Il a été réalisé par Xavier Dorison pour le scénario, et par Timothée Montaigne pour les dessins, Clara Teissier pour la couleur. Il compte cent-vingt-huit pages de bandes dessinées. Il s'ouvre avec une introduction d'une page, rédigée par le scénariste, intitulée L'extinction de l'âme, phénomène décrit par Philippe Zimbardo, et évoquant la réalité historique du naufrage du Jakarta, comme cas d'école de l'arrêt complet de l'empathie d'un groupe d'humains associé à la suspension de leur jugement moral, avec pour conséquences immédiates sadisme et massacre. Viennent ensuite un plan en coupe du navire Jakarta sur deux pages, puis les routes maritimes sur un planisphère, et celle empruntée par le Jakarta.

Quelque part sur île déserte, une femme se tient face à la mer et regarde l'horizon. Un individu se fait la réflexion que celui qui lira ces mots apprendra bientôt à le mépriser et à le haïr. Il serait aisé pour lui de s'attribuer la phrase : Tous devront simplement être rayés de l'existence. Ce serait un tort car ces paroles sont celles du roi Agamemnon, plus noble citoyen de la plus noble des sociétés, patrie de la philosophie et du droit. Alors quand viendra l'envie de le juger, de lui cracher au visage ou de lui briser les os à coups de pierre, il faudra repenser à Agamemnon et se poser une question et une seule. Si le sage roi de Mycènes, héros de la guerre de Troie, est la mesure du bien, qui pourra être celle du mal ? Chapitre un : Seuls les désespérés. À Amsterdam en 1628, Francisco Pelsaert se présente devant le comité des directeurs de la VOC : Vereenigde Oost-Indische Compagnie, c'est-à-dire la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. le responsable de la séance évoque ses états de service et l'informe qu'ils l'ont nommé subrécargue du Jakarta, le tout dernier Returnsheppen de la compagnie. Outre le camée, ils emporteront aux Indes plus de trois cents mille florins en pièces et bijoux pour les négoces, un montant jamais embarqué par un navire de la VOC.

Le responsable du directoire continue : le navire doit appareiller cette nuit. Il indique le nom du capitaine ; Arian Jakob. Pelsaert le connaît de réputation : un ivrogne. le capitaine fait son entrée dans la pièce et salue les directeurs, tout en se plaçant aux côtés du subrécargue. le directeur indique ensuite l'identité du second : Jeronimus Cornelius. Un novice en matière de marine, mais un expert en épices, chaudement recommandé par plusieurs de leurs connaissances. Un homme d'une éducation et d'un savoir inégalés pour ce type de poste. Ils ont toute raison de penser que ce second surprendra Pelsaert et Jakob. le même soir, Wiebe Hayes va chercher dame Lucrétia Hans dans sa demeure. Elle doit faire le voyage sur le navire Jakarta pour rejoindre son époux. Elle emmène avec elle Hugger, son petit lémurien de compagnie. Ses malles sont prêtes et elle descend pour rejoindre le matelot venu la chercher. le carrosse l'emmène au port et passe lentement au milieu de la foule du peuple vaquant à ses occupations pour remplir les formalités d'embarquement.

Difficile d'échapper à la promotion de cette bande dessinée à sa sortie : un récit tiré d'une histoire vraie, un cas d'école d'individus asservis de leur propre volonté à une personne toxique, une soumission volontaire conduisant à une oppression systémique. En avançant dans le récit, le lecteur constate que c'est exactement ça, ni plus ni moins. L'artiste s'ingénie à réaliser une reconstitution historique avec application, presque de manière scolaire. Ça commence bien sûr avec la coupe du navire Jakarta, minutieuse et schématique, indiquant la localisation de onze éléments : cale, faux-pont, pont principal, pont, timonerie, cahute, cabine, cabine supérieure, gaillard d'arrière, dunette, gaillard d'avant, poulaine. Après l'introduction de quatre pages, le lecteur découvre une superbe vue plongeante sur la cour du bâtiment abritant le conseil des directeurs, avec une perspective impeccable. À l'intérieur, il peut admirer les boiseries, le parquet, les tentures. de même, chez les Hans, il peut admire les appartements de Lucrétia dans une vue du dessus en oblique. En page vingt-deux et vingt-trois, il découvre un dessin en double page, une vue massive du Jakarta à quai dans laquelle il ne manque ni une planche à la coque, ni un cordage aux mâts. Par la suite, il a tout le temps de se familiariser avec ce bâtiment, à la fois en vue générale depuis l'océan, à la fois sur le pont ou dans les cabines, toujours avec cette application pour le représenter en détail.

Le lecteur avance tranquillement, tourne les pages, et découvre ce à quoi il s'attend : des tenues vestimentaires avec ce qu'il faut de détails pour ne pas être génériques, mais sans non plus un niveau d'exécution incroyable, des accessoires exacts par rapport à l'époque, sans être d'une grande invention, quelques paysages naturels comme l'océan et ses divers états de calme ou d'agitation, ou encore une île avec de la verdure, sans qu'il ne soit possible d'identifier l'essence des arbres ou des plantes. le navire est bien mis en valeur, que ce soit des prises de vue sur le pont, ou vu de plus loin en train de voguer par temps clair et calme ou sous la pluie, avec quelques vues en élévation dans les cordages. le nombre de cases par page est régulièrement de huit, parfois un peu plus, parfois un peu moins. Les angles de vue sont variés, ainsi que les cadrages. Les cases se présentent sagement alignées en bande, parfois avec quelques-unes en insert, et de temps à autre, une disposition moins conventionnelle. L'intrigue progresse de manière linéaire, au rythme de l'avancée de l'expédition. Lucrétia devient le personnage principal, avec comme personnages secondaires le subrécargue Francisco Pelsaert, le second Jéronimus Cornélius, un peu moins fréquemment le capitaine Arian Jakob, et de plus en plus régulièrement Wiebe Hayes, le gabier de la première dunette. La tension monte tout aussi progressivement entre les marins, le capitaine, et les passagers de la grande cabine. le lecteur se laisse porter par cette chronique d'une catastrophe annoncée, tout en relevant facilement les éléments relatifs à la discipline, à la manière dont s'exerce l'autorité, et effectivement à la soumission passive des marins.

De temps à autre, une séquence s'avère plus intense : le premier grain, la première punition publique sur le pont, la mise à mort d'un cochon, un vol de mouettes, la capture d'un requin, les morts enveloppés dans des draps et jetés à la baille, etc. Certes, le lecteur ressent la sensation d'une lecture plan-plan : pas fade, mais avec un déroulement sur des rails, pas dépourvue d'âme, mais avec des personnages au caractère assez monolithique, pas sans surprise, mais au déroulé très mécanique, très programmé. Mais quand même… Les auteurs ne font pas semblant : leur narration semble s'en tenir à des points de passage attendus, et dans le même temps Dorison & Montaigne ne prennent jamais de raccourci. Ils réalisent tous les points de passage obligés, avec une forme particulièrement classique, presque académique. Mais quand même, le malaise gagne en intensité, de séquence en séquence.

Certes le dessinateur semble s'en tenir à des cadrages, des plans très sages, mais il ne triche jamais. Il n'utilise pas de raccourcis, il n'a pas recours aux trucs et astuces pour dessiner plus vite, et se maintenir juste au-dessus du minimum syndical. Il fait preuve d'une réelle diversité, peut-être pas originale, mais certainement pas pauvre non plus. Il n'y a pas grande imagination dans ce dessin en double page du Jakarta à quai, mais tous les détails attendus sont là sans exception. Il n'y a pas grande surprise dans le plan de prise de vue du premier châtiment corporel public, mais tous les matelots et tous les cordages sont scrupuleusement représentés. Il n'y a pas grande séduction chez Lucrétia Hans, mais son caractère est apparent dans ses postures, dans les expressions de son visage, dans ses mouvements, dans sa façon d'affronter l'humiliation de l'épouillage de sa coiffure en public, ou encore de son agression par les matelots. Il n'y a pas de réel romantisme chez Wiebe Hayes, mais il apparaît séducteur et touchant à sa manière. Il n'y a pas des vrais héros, mais il y a des êtres humains.

De la même manière, le scénariste n'est pas des plus subtiles, en particulier quand le subrécargue, ou le second, ou le capitaine expriment à haute voix leur conception de l'autorité, pour être sûr que le lecteur ne passe pas à côté de ce thème. Les matelots restent une masse d'individus quasi indifférenciés, sans personnalité, sans que le lecteur ne puisse envisager ce voyage avec leur point de vue de groupe, ou avec le point de vue de l'un d'eux. Mais le récit ne stagne pas dans un manichéisme basique. Chaque personne présente des qualités et des défauts, chaque personne se retrouve à jouer son rôle avec les règles imposées de cette société à cet endroit du monde, à cette époque. Chaque individu se heurte au fonctionnement systémique et doit fait preuve de courage pour prendre sur lui, pour subir, pour maintenir un lambeau de conviction morale malgré les règles qui s'imposent à lui. Rapidement, le lecteur accepte le fonctionnement de la narration parce que les auteurs sont entièrement investis et focalisés sur leur récit, sans finalement porter de jugement moral ou autre sur leurs personnages.

Dans un premier temps, le lecteur se retrouve déstabilisé car il prend fait et cause pour Lucrétia Hans qui se retrouve à voyager dans des conditions dégradées auxquelles elle n'est pas habituée, subissant la pression subliminale d'être une femme sous le regard d'un équipage masculin. En même temps, elle appartient à une classe privilégiée, n'ayant pas à travailler sur le navire, échappant pratiquement à l'autorité du capitaine, mais obligée de regarder un marin fouetté avec une garcette, une scène prouvant que l'implication des auteurs ne faiblit pas même lorsqu'il faut raconter et montrer ces atrocités. Puis vient la question de l'évacuation des urines et des excréments : à nouveau les auteurs exposent les faits, sans rien édulcorer ou dramatiser. En page cinquante-trois, le temps d'une unique case de la largeur de la page, le lecteur découvre ce qu'il advient des marins dont la santé a failli sous le labeur et les conditions de vie : pas de dramatisation romanesque, du factuel, encore plus implacable.

Raconter le naufrage d'un des plus grands navires d'une compagnie maritime de commerce, et recréer les conditions de vie des marins : les auteurs s'y appliquent sans beaucoup de panache, en appuyant le thème qu'ils explorent. Certes, mais ils le font avec consistance, sans céder à la facilité, sans changer de cap, avec une honnêteté et une constance remarquables. Rapidement le lecteur se laisse prendre pas cette narration visuelle détaillée et variée, par ces scènes prosaïques bien construites. Il se retrouve à son tour prisonnier du mode de fonctionnement d'une société, dictant leur conduite à chacun, sans laisser de latitude à l'empathie, à l'entraide, à la solidarité, un comble pour des individus vivant à bord du même navire.
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Merci à ma fille pour ce très beau cadeau...
L'objet "livre" en lui-même est magnifique : la couverture texturée à dorures annonce l'aventure et la noirceur de l'âme humaine. le format 25 * 34 , le papier glacé épais, le signet...
Et puis l'intérieur : on commence par la mise en scène du périple : plan du navire, carte des routes maritimes et ... deux doubles pages d'introduction. La première, bleue, profonde et invitant au voyage, suivie d'une deuxième noire et inquiétante, toutes deux accompagnées de la voix off qui va nous suivre durant cette première partie du voyage dans l'atlantique...
On pourrait disserter longuement sur le style graphique réaliste, le trait précis, la profusion de détails, les couleurs qui magnifient les cases, je n'y trouve que des qualités (même si une case p73 est restée mystérieuse pour moi).
Le scénario, puisqu'inspiré d'une histoire vraie, ou plutôt d'un mystère vrai,
est "bordé". Reste tout le côté interactions entre personnages, psychologie de ces derniers, émotions... le scénariste crée un microcosme riche et cohérent, fabuleusement servi par la mise en case qui insiste sur les regards, les jeux d'ombre.
Une bande dessinée qui peut trôner avantageusement sur un rayonnage de bibliothèque. En attendant le second volume...
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Déjà, cette bande dessinée est un bel objet : un grand format, une superbe couverture noir et or, des dessins sur papier épais qui retranscrivent parfaitement l'atmosphère délétère de ce voyage vers les Indes Orientales, vers l'enfer.

On retrouve au scénario Xavier Dorison, que j'ai découvert avec le Château des Animaux. Il explore ici à nouveau les méandres de l'esprit humain face au pouvoir (ceux qui le détiennent et ceux qui le subissent) : manipulation, domination, avidité, etc, ainsi qu'il l'explique dans un prologue qui évoque l'extinction de l'âme, un concept de psychologie d'autant plus glaçant qu'il est illustré de faits historiques biens connus.

Le drame est annoncé dans les premières pages, puis les auteurs reviennent en arrière pour illustrer ce qui a pu mener à un tel massacre. C'est une histoire où l'humain n'a pas le beau rôle : il y a des méchants et des encore plus méchants, des dirigeants suivant froidement les ordres de la compagnie, d'autres n'obéissant qu'à leurs propres désirs, des traîtres, des manipulateurs de l'ombre, des assassins, etc. Comme si ce navire transportait toute la noirceur humaine...

Le livre nous permet d'avoir un autre regard sur l'extraordinaire réussite de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, connue pour ses voyages lointains, les marchandises exotiques ramenées d'Asie et les énormes revenus générés par ce commerce...

Le récit est inspiré de faits réels, le naufrage du Batavia, une histoire que je ne connaissais pas mais dont je découvre qu'elle a déjà donné à lieu à plusieurs adaptations (livres, B.D. et même un opéra). Une histoire terrible puisque le pire est encore à venir.

Il est impossible de ne pas se laisser prendre par ce récit très sombre : on a envie de savoir comment on peut en arriver à un tel massacre et surtout si justice sera rendue...
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Je découvre avec cette majestueuse BD l'histoire des naufragés de Jakarta.
Dorison nous prévient dès la première page de préface. Il s'agit ici d'une tragédie effroyable de l'histoire de la marine.
La VOC, Compagnie hollandaise des Indes Orientales, puissante et riche, donne 120 jours au subrécargue du Jakarta, navire chargé de coffres emplis de bijoux et de 300 000 florins , pour atteindre Java.
Mission jugée quasiment impossible...

Ce premier tome raconte l'histoire de la traversée jusqu'au naufrage. On y suit des personnages forts charismatiques, notamment Lucretia Hans, une nantie qui doit rejoindre son mari, et Hayes le gabier.
C'est deux là auront fort à faire avec ceux qui gouvernent le navire, redoutables et mus par des volontés plus ou moins louables.

Quelle magnifique reconstitution ! Comme toujours, le scénariste Xavier Dorison m'épate. le dessin de Timothée Montaigne sert admirablement cette histoire de marins, sordide et épouvantable. Et encore quelque chose me dit que nous ne sommes pas au bout de nos peines.

J'attends avec impatience la sortie du second tome.
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critiques presse (7)
CNLJ
24 avril 2023
Sous une des plus belles couvertures de l'année, impression par plaque en or et noir tout droit sortie des plus belles heures du cartonnage illustré, se cache une des grandes réussites de cette année.
Lire la critique sur le site : CNLJ
BoDoi
09 janvier 2023
En s’inspirant de l’histoire vraie du Batavia, Xavier Dorison réussit à la fois à dépoussiérer la bande dessinée historique maritime et à proposer un vrai récit à grand spectacle.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
03 janvier 2023
Un récit haletant et particulièrement immersif, qui nous prend aux tripes dès le début. On ne peut qu'être transporté dans ce voyage en enfer. Un premier volume qui donne très envie de lire la suit
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
20 décembre 2022
Avec L'Apothicaire du diable, Clara Tessier, Xavier Dorison et Thimothée Montaigne posent les bases d'un grand spectacle. Si le seconde volet est à la hauteur des promesses, ils feront de leur 1629... ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta un incontournable des récits de maritimes en bande dessinée au même titre que Long John Silver, Le Loup des mers ou... Jeronimus.
Lire la critique sur le site : BDGest
RadioFranceInternationale
12 décembre 2022
Xavier Dorison et Thimothée Montaigne publient le premier volet d'un diptyque grandiose et haletant sur l'histoire vraie et effroyable du naufrage, sur fond de mutinerie d'un navire du XVIIème siècle. Une bande dessinée historique aux allures de thriller qui dépeint avec tout le talent de ses deux auteurs la noirceur de l'âme humaine.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LigneClaire
21 novembre 2022
Un premier volet qui campe décor et acteurs sur le fil de leur folie ou passion, leur courage ou leur turpitude. A noter que l’album de 136 pages est dans une superbe livrée, couverture incrustée, marque page, beau format avec un petit côté impression XIXe à la Hetzel.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDZoom
15 novembre 2022
Un angoissant thriller, tour à tour récit de voyage et récit de survie, évocation du matérialisme cynique, de la soumission et du dévoiement du libre arbitre, qui trouvera sa conclusion dans le tome 2 : « L’Île rouge ».
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
... un effrayant fil conducteur d'enchaînements et de situations qui conduisent tous à la même horreur : l'arrêt complet de l'empathie d'un groupe humain associé à la suspension de leur jugement moral avec pour conséquences immédiates : sadisme et massacres. "Moi, ça ne m'arrivera jamais" ou encore "pas à notre époque" sont sans doute les pires idioties que l'on puisse dire à ce sujet.
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Aucun doute, nous regardons tous la même chose : ces coffres de fer, gavés à en éclater de florins d’or et de babioles d’argent. Mais ce qu’ils représentent pour chacun d’entre nous n’a rien à voir. Simple gueux ou vulgaire voleur, vous ne voyez dans ce trésor que débauche et luxure. Fidèle de la VOC, du directeur au simple commis, ces malles sont votre divinité, votre veau d’or à vénérer sans réserve. Que leur contenu soit abimé, amputé, ou ne serait-ce même que touché, et c’est votre raison même de vous lever, vivre, construire et même parfois mourir qui sera atteinte. Pour vous, ces coffres ne contiennent pas un métal précieux, mais votre cœur, votre sang et votre âme à la fois. Et pour moi ? Oui moi, je ne vois pas des lingots mais des briques pour bâtir mon nouveau foyer, pas des diamants mais les gouttes qui irrigueront mes champs. Je ne vous en fais pas mystère : je ne pars pas pour commercer avec Java mais pour construire un royaume loin de ce monde. Pour moi, en ce 30 octobre 1628, cet or n’a qu’un parfum doux et volatile. Celui de la liberté… Liberté d’aller et venir, d’aimer, de dire, et de penser. Aucune naïveté de ma part. Je sais déjà que cette liberté aura un prix immense, faramineux, impensable ! Bien sûr, il faudra briser ces chaînes, forcer les serrures, mais peu importe ! Ces défis sont à la hauteur du plus pitoyable des bandits de grand chemin. Pour s’octroyer le veau d’or de la VOC, il ne faut pas simplement s’octroyer quelques coffres. Non, il faut d’abord voler les esprits de ceux qui les gardent. Eux-mêmes étant les prisonniers inconscients de leurs esprits. La VOC, les rois et l’Église les ont si bien enfermés dans leur tête, qu’ils les ont persuadés qu’ils étaient des hommes libres et des créatures de Dieu, alors qu’ils ne sont qu’esclaves de leurs croyances étriquées. Moi, Jéronimus Cornélius, je vais les libérer. Et je m’en vais vous conter comment.
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Vous ne comprenez rien. Nous transportons les pires canailles qui soient. Déserteurs français, mercenaires allemands, assassins de Monnickendam… Rien ne manque. Ce n’est pas un équipage, c’est une cargaison de poudre. Et chaque fois qu’elle lève les yeux vers la grande cabine, elle rêve de sept coffres qui pourraient lui mettre le feu. Votre place n’est plus dans un salon, madame. Mais sur un Indiaman de la VOC. Parfaite réplique de celui victime d’une mutinerie le mois dernier. Vous avez une idée de ce qui est arrivé à l’équipage ? Pour les plus chanceux sur une côte déserte. Mais après qu’on leur a coupé nez et lèvres. Les officiers ont été écorchés avec des tessons de bouteilles attachés au cabestan, et leurs plaies couvertes d’insectes. Dois-je vous donner le détail du traitement infligé aux femmes du bord ou avez-vous suffisamment goûté de ma poésie ? On vous a dit que cet équipage comptait 340 personnes… C’est un mensonge. Il compte une quarantaine de créatures de Dieu, les autres ne sont que des animaux sauvages, des bêtes féroces qui savent que la moitié d’entre elles ne reverront jamais Amsterdam. Au moindre relâchement de ma part, ils nous sauteront à la gorge. La seule chaîne qui les retient de nous massacrer est mon autorité. Pensez-y la prochaine fois que vous voudrez la contester…
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C’est à partir de ce jour-là, alors que le vent venait de nous abandonner, qu’est arrivé le phénomène surprenant et qui m‘était totalement inconnu jusque-là… je ne parle pas des morts. Il n’y avait rien d’étonnant à ce que leur nombre commence à se rapprocher d’un homme sur cinq. Rien de surprenant non plus dans la résignation à la grande souffrance de ces marins pourtant dix fois plus nombreux que leurs bourreaux. Les matelots, à force de vivre en enfants soumis, en oubliaient qu’ils avaient été des hommes. L’obéissance était devenue réflexe et le Jakarta, cette geôle flottante, un foyer. Non, la seule surprise ce fut de voir mon regard mu par une force irrépressible, refusant de répondre à mes ordres, se tourner invariablement en direction de Lucrétia Hans. Je sais, pour nombre d’hommes, sa culture, sa position sociale ou sa beauté auraient été des explications évidentes. Pas pour moi. Je ne répondais pas à ces envoûtements de pacotille. Jamais. Alors pourquoi ? Pourquoi mes pensées ne pouvaient se détacher d’elle ? Je refusais la vérité et je voyais comme seule explication de cette attirance un moyen pour mon esprit de tromper ce nouvel ennemi insidieux auquel étaient autant confronté les matelots que les invités de la grande cabine… L’ennui.
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"Vous n'en laisserez pas un en vie. Vous arracherez jusqu'aux bébés des ventres de leurs mères. Tous devront être simplement rayés de l'existence..."
Pour vous qui allez bientôt apprendre à me mépriser et à me haïr, il serait aisé de m'attribuer ces quelques mots de sang...
...Vous auriez tort...
...Ces paroles sont celles du roi Agamemnon, plus noble citoyen de la plus noble des sociétés, patrie de la philosophie et du droit...
... Alors quand vous viendra l'envie de me juger, de me cracher au visage ou de me briser les os à coups de pierre, vous repenserez à Agamemnon et vous vous poserez une question et une seule...
... Si le sage roi de Mycènes, héros de la guerre de Troie, est la mesure du bien...
... Qui pourra être celle du mal...

(INCIPIT)
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Vidéo de Xavier Dorison
GLÉNAT MASTERS - CARTE BLANCHE À XAVIER DORISON
Le samedi 2 mars, les éditions Glénat et Xavier Dorison vous donnent rendez-vous au Sel de Sèvres pour le Glénat Masters. 9 auteurs de bande dessinée de renom pour des masterclass d'exception !
Au programme : Xavier Dorison Aurélie Neyret Alex Alice Nicolas Pétrimaux Juanjo Guarnido Matthieu Bonhome Virginie Augustin Mathieu Lauffray Thimothée Montaigne
Entrée libre et gratuite* Au Sel de sèvres - 47 Grande rue - 92310 Sèvres Librairie présente sur place**
En savoir plus : https://www.glenat.com/actualites/glenat-masters-carte-blanche-xavier-dorison
* Dans la limite des places disponibles **1 achat à la librairie = 1 ticket pour une signature
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