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4,4

sur 1536 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le château des animaux est une série normalement prévue en quatre tomes. Pour le moment, deux ont paru, Miss Bengalore et Les marguerites de l'hiver. J'ai eu un gros coup de coeur pour chacun.

Le château des animaux est librement inspiré de la ferme des animaux de Georges Orwell. Les cochons ont été chassés et c'est dorénavant un taureau qui règne en maître, aidé par sa troupe de chiens féroces, sur ce château d'où les hommes ont disparu. Mais toujours les plus faibles sont exploités, harassés de travail et affamés – tous leurs espoirs brisés avant même d'éclore. L'album s'ouvre sur une poule condamnée à mort, accusée d'avoir volé un oeuf. On fait la connaissance de Miss Bengalore, une chatte craintive qui élève seule ses deux petits, et de son voisin César, un lapin gigolo. Pendant que miss B. s'épuise la journée sur le chantier de construction d'une nouvelle tour de défense, Marguerite l'oie garde ses petits. Tous essayent péniblement de gagner assez de boutons (la monnaie en vigueur au château) pour s'acheter de quoi manger le soir venu. Mais lorsque débarque Azélar, un rat troubadour et érudit, dont les spectacles racontent que l'on peut résister à l'injustice et lutter contre les crocs par la désobéissance et le rire… les choses vont peut-être commencer à changer, dans le château des Animaux.

J'ai été captivée par les deux tomes de cette fantaisie animalière, qui dénonce avec intelligence les totalitarismes en mettant en scène avec finesse et empathie des archétypes. C'est émouvant, bien vu et l'ensemble déborde de talent. le dessin est magnifique et très vivant, ce n'est pas évident d'humaniser juste ce qu'il faut des personnages animaux. J'ai adoré, vivement la suite !

– Vous voulez mon briquet, non ?
– Hein… quel rapport ?
– J'ai cru comprendre qu'il vous plaisait… vous auriez plusieurs moyens de l'obtenir, vous pourriez me le voler, me l'acheter, me supplier de l'avoir, ou devenir mon ami et je vous l'offrirais.
Dans tous les cas, vous obtiendriez ce briquet…
mais il deviendrait un vol… un achat… une aumône ou… un cadeau.
Croyez-vous vraiment que ce serait le même briquet ?
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Une fable parodique sur la dictature et surtout la résistance, hommage à la ferme des animaux d'Orwell.
La chatte, Miss Bengalore, César, le lapin et Azélar le rat ont plus d'un tour dans leur sac pour faire plier le dictateur Silvio, le taureau.
C'est intelligent, malin et diablement efficace ! Un bonheur de lecture.

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A ma plus grande honte, je n'ai jamais lu La Ferme des Animaux de George Orwell, c'est pourquoi j'étais curieuse de me plonger dans ce premier tome qui en est un hommage.
Un château déserté par les humains se voit gouverner par le taureau Silvio et sa milice de chiens dans une "République" plus que fictive. Les autres animaux en sont leurs esclaves. Et qu'il est dur de se révolter quand le pouvoir utilise la force ! Demander donc à Marguerite... Et pourtant une révolution de marguerite changera peut être la donne....
Les dessins sont superbes et ne cachent en rien de la cruauté présente. Les expressions des animaux montrent tout à faire leurs émotions de manières surprenantes !
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* Trousse de secours, remède anti-morosité: n° 1 *

Un classique des classiques, Georges Orwell, et une manière très personnelle, pleine de peps, d'humour et d'intelligence de revisiter La Ferme des animaux (1945).
Les dessins animaliers de Félix Delep sont tout simplement 'renversants'.
Comment ne pas craquer devant Miss B., Miss Bengalore, maman solo, l'humour et l'esprit de cette BD.
Un genre mineur ? Majeure et vaccinée oui, cette lecture aux clins d'oeil permanents, au sujet toujours brûlant d'actualité.
Une manière de se laver la tête intelligemment sans passer par le coiffeur avec cette histoire qui défrise les zygomatiques tout en faisant réfléchir, qui 'émerveille' par la qualité de ses dessins et par la pertinence de ses répliques.
Mineur, vous avez dit mineur ?
Zou, direction le tome 2, sorti début novembre 2020, à glisser dans la trousse, pour la prochaine urgence 'majeure ou mineure'
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En passant, cfr. les 7 règles d'or de la version originale. Ici, on peut dire, qu'elles sont bien (dé)tournées en dérision, quoique --- en cherchant bien --- on trouve. Où est Charlie ? où est l'ennemi ?
Tout deux pattes est un ennemi.
Tout quatre pattes ou tout volatile, un ami.
Nul animal ne portera de vêtements.
Nul animal ne dormira dans un lit.
Nul animal ne boira d'alcool.
Nul animal ne tuera un autre animal.
Tous les animaux sont égaux.

°° Xavier Dorison rencontre le succès à 25 ans avec son premier scénario, le Troisième Testament. Il enchaîne l'écriture de séries telles que Sanctuaire et Long John Silver, vendues à plus de deux millions d'exemplaires. En 2006, il signe avec Fabien Nury le scénario du film Les Brigades du Tigre. Enseignant à l'école Emile Cohl et aux Atelier de la NRF, il a en outre publié la série à succès Undertaker (Dargaud), ainsi que Comment faire fortune en Juin 40 chez Casterman.
°° Diplômé de l'école Emile Cohl, Félix Delep est né en 1993 (!) et signe avec le Château des animaux son tout premier livre (!). Dessinateur animalier remarquable et brillant coloriste, Delep est aussi un narrateur de génie, influencé notamment par les cartoons de Tex Avery. Avec ce premier album, il se propulse d'emblée dans la catégorie des très grands auteurs de bande dessinée.
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Un coup de coeur... ces albums (j'ai découvert les tome 1 et 2 ensemble) m'ont touchée. Les dessins sont d'une grande sensiblité: Félix Delerp pour qui ce sont ces premiers albums nous sert des animaux très expressifs qui se mettent parfaitement au service du scénario de Xavier Dorison, scénario qui trouve sa source dans la lecture de la ferme des animaux d'Orwell et dans les mouvements et grands hommes non violents. Car cette série dessinée (4 tomes sont prévus) veut porter le message d'une possible lutte non violente, ici face à la dictature.
Une lecture simple et naïve, addictive: on s'attache terriblement aux animaux si expressifs.
X.Dorison veut convaincre: on ne change les choses sur le long terme que sur la base de la non violence. L'art a le pouvoir de rendre l'injustice visible, il faut faire cesser la peur qui rend la force utile.
Le scénario de Dorison a emporté un jeune et talentueux dessinateur dans l'aventure du château des animaux: vivement la suite, et vivement les prochains projets. Un illustrateur à suivre!
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Les hommes ont laissé la place aux animaux. le taureau règne sur la basse cour et affirme son autorité grâce à ses chiens “policiers”.

Dans cette bande dessinée, le sujet de la démocratie, se transformant en dictature, est très bien traité. Tout comme la peine de mort, la rébellion du peuple, la mère seule qui doit faire garder ses enfants (chantons), obligée de travailler pour subvenir aux besoins de sa petite famille, etc.

Sous une autre forme, le sujet central est le même que celui du célèbre roman de George Orwell, “la ferme aux animaux”.

Quelle découverte ! Quelle intelligence !

Superbe réalisation, aux graphismes modernes et efficaces.

A découvrir de toute urgence, le prochain tome est attendu pour l'automne.

C'est avec plaisir que je continuerai cette saga.
Lien : http://insomnielivresque.fr/..
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Après avoir construit un château et l'avoir transformé en ferme, les humains en sont partis sans que l'on sache réellement pourquoi. Les animaux s'en sont réjouis ont fondé « une République » qu'ils souhaitaient équitable et profitable à tous. Mais cet idéal a été rapidement mis à mal et a subi la loi du plus fort : le taureau Sylvio et sa milice de molosses ont confisqué le pouvoir et font régner la peur. Les autres animaux sont asservis et exploités. Après la condamnation à mort de la poule Adélaïde qui avait voulu garder l'un de ses oeufs, la coupe déborde et les animaux se révoltent. Mais leur soulèvement est réprimé dans un bain de sang et le corps du leader, l'oie Marguerite, cloué sur la porte du grenier central pour dissuader toute nouvelle tentative de rébellion. Tous plient à nouveau l'échine… C'est alors que survient Azélar un rat saltimbanque qui va convaincre, contre toute attente, la frêle chatte Miss Bengalore et le lapin César, gigolo de son état, de renverser la tyrannie avec de nouvelles armes …

Ce premier tome de Xavier Dorison et Félix Delep ouvre en beauté une série prévue comme une tétralogie. D'emblée, elle se place sous le patronage d'Orwell tant par le titre choisi que par l'avant-propos. Mais loin d'être une nouvelle adaptation - après celle de Jean Giraud et Marc Bati parue en 1985 - de ce roman paru en 1945 qui s'attaquait principalement au stalinisme, il s'en affranchit en élargissant le propos et s'attaque à tous les totalitarismes. C'est sans doute la raison pour laquelle les cochons si importants dans l'oeuvre du romancier britannique ne sont ici que de simples figurants domestiques du tyran.

Les personnages principaux, comme le montre la superbe couverture, sont donc Sylvio le taureau et Miss Bengalore la petite chatte blanche. le premier présenté « en majesté » en contre plongée, encadré par de lourdes draperies occupe le centre du tableau : les lignes de fuite constituées par sa garde de molosses faisant converger le regard sur lui. Il semble dominer de sa masse noire (ceci est encore plus patent sur le visuel de couverture de l'édition de luxe) le frêle félin qui se trouve à ses pieds. Son sabot, et ses cornes paraissent démesurés. Il incarne véritablement la force. Mais une lecture symbolique peut se superposer à cette confrontation en apparence défavorable à la petite chatte : le carrelage en damier blanc et noir rappelle le plateau du jeu d'échecs et à la force physique va s'opposer la force intellectuelle puisque bien sûr, le Roi y a une valeur bien moindre que la dame !

L'album se place en effet également dans la lignée des fables et Dorison montre à l'instar De La Fontaine que « si la raison du plus fort est toujours la meilleure », l'art peut en triompher ! Et c'est là que réside la véritable originalité de cet album. Il ne se contente pas de dénoncer la dictature (ce qui n'aurait pas grand intérêt car c'est un sujet plutôt consensuel !) mais de montrer comment on peut lutter contre elle : l'album rend véritablement hommage aux artistes grâce au personnage du rat Azelar. Miss B. qui ne pensait jusque-là qu'à survivre et à assurer difficilement la pitance de ses deux chatons découvre, grâce à lui, à la fois le pouvoir de l'ironie (le rat se moque des molosses de Sylvio en faisant semblant de respecter à la lettre le protocole et en leur faisant chanter l'hymne à la gloire du président Silvio) et l'histoire de Gandhi. Grâce au mime, elle comprend qu'une autre voie peut s'ouvrir à qui veut combattre les dictatures : celle de la non-violence. Son patronyme indien qui paraissait jusque-là surprenant revêt ainsi tout son sens : à l'instar du « fakir » présenté dans le spectacle qui l'a bouleversée, elle va se dresser de façon pacifique contre les iniquités et la violence aveugle de Silvio et ses molosses.

Pourtant, l'album, si engagé soit-il, n'a rien d'un pensum et il est très drôle. Ce, grâce aux dialogues certes mais également grâce à la galerie de personnages mis en scène par Félix Delep dont c'est le premier album. Dans un graphisme étonnamment maîtrisé pour un premier opus, il nous présente des héros à la fois très travaillés, à la manière de Claire Wendling, et également très cartoonesques. Si l'héroïne est Miss B, ce sont les personnages secondaires qui donnent tout le sel à la bande dessinée : mention spéciale à César le chaud lapin à la chevelure gominée et la moustache qui frise, à Azov le chef de la garde prétorienne de Silvio au regard torve et à son n°2 Boris qui ne rêve que de « devenir calife à la place du calife » et fait toujours la gueule ! Ce qui à chaque fois est savoureux, ce sont les expressions très humaines dont sont dotés les animaux. On y retrouve des influences des dessins animés de Disney « les Aristochats » pour l'héroïne bien sûr mais surtout du « Robin des bois » de Reitherman ainsi que des références au « Brisby et le secret de Nimh » de Don Bluth. On soulignera aussi le découpage très dynamique avec une alternance de somptueuses pleines pages qui posent le décor et de cases parfois verticales et même diagonales et multipliées lorsque le rythme s'accélère. On évoquera également le soin apporté aux cadrages avec des inserts ou des angles de prise de vue inattendus et un gaufrier revivifié qui abandonne les classiques trois bandes. On notera enfin les superbes couleurs symboliques réalisées à quatre mains avec Jessica Bodard : douces lors des scènes intimes parfois presque monochromatiques lors des scènes crues de violence extrême.

Un premier tome extrêmement riche donc tant dans la narration que dans l'expression qui aura mis plus de deux ans à être réalisé et qui a vocation de devenir un classique au même titre que « La bête est morte » de Calvo ou le « Maus » de Spiegelman ! Un très bel ouvrage, plus drôle et plus optimiste que l'oeuvre dont il s'inspire, à lire de préférence dans la version de luxe grand format qui rend pleinement justice aux inventions graphiques de Dorison et à la beauté du trait de Delep.
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Une reprise en BD de la ferme des animaux d'Orwell, j'aime ce livre et son auteur. Je suis donc sceptique face à cette adaptation. Eh bien, je crie au chef-d'oeuvre. le scénario et son découpage est superbe, les dessins sont très réalistes avec une mise en scène cinématographique. J'espère que cette BD aura le succès qu'elle mérite et un prix à Angoulême. Vivement la suite.
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J'avais repéré ce truc dès sa sortie. Couverture fascinante, synopsis convaincant, et puis il y avait marqué Dorison.
Moi, quand y a marqué Dorison, c'est un peu comme quand y a marqué Tarantino ou Ridley Scott, j'y vais les yeux fermés... Enfin, façon de parler !
Pourtant, alors qu'il dormait dans ma bibliothèque depuis un long moment, je ne sais pourquoi, il a fallu que j'attende que deux autres tomes soient sortis pour m'y attaquer...
Et je n'ai pas été déçu.
Saluons déjà l'idée d'avoir osé mettre en scène la résistance pacifique et la désobéissance civile face à l'oppression, là où la fiction préfère généralement la facilité, à savoir sortir les flingues ou la boîte à claques.
Bel hommage à Gandhi, à Luther King et à Mandela qui, en effet, réussirent leur révolution pacifique mieux que ne le firent ceux qui avaient la main sur la machette ou le doigt sur la gâchette.
Servi par un scénario évidemment très bon (Dorison, je vous dis !), Félix Delep peut mettre en oeuvre tout son talent, et celui-ci est immense.
J'adore son style, à mi-chemin entre le cartoon et le réalisme. Bon, pour être sévère, il y a bien quelques plans pas toujours très clairs, mais l'ensemble reste remarquable et le personnage de Miss Bengalore est tout simplement irrésistible (elle rappelle immanquablement une version plus "roots" de Princesse, la chatte des Aristochats).
Ma principale critique ira au lettrage, parfois trop petit et du coup un peu brouillon.
C'est donc parti pour la résistance par l'humour et, bien sûr, pour la résistance... par l'art, visuel ou spectacle vivant.
Vite, la suiiiiite !
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Une histoire poignante, aussi poétique et pleine d'espoirs que triste et révoltante.
Prenant l'ouvrage "La ferme des animaux" (George Orwell) comme point de départ, cette BD l'enrichit et lui est complémentaire en décrivant un système de dictature ainsi qu'une lueur d'espoir apportée par l'extérieur.
En ce qui concerne l'aspect visuel, c'est une réussite totale ! Des couleurs soignées créant différentes ambiances prenantes, de splendides dessins détaillés avec des protagonistes, venant tous du règne animalier, bien expressifs. Les caractéristiques intrinsèques de chaque espèce sont employées pour définir le caractère de chaque animal du château délaissé par les hommes.
Le lecteur suit l'évolution des actions mais aussi celle des inquiétudes de la chatte Miss Bengalore tandis que cette dernière va amorcer des changements dans le paysage.
Le récit ne semble malheureusement pas fictif et les évènements détaillés au cours de cette BD ressemblent tristement à ceux survenus au cours de l'histoire de l'humanité.
Je recommande absolument cet ouvrage qui donne envie de se battre sans tuer et redonne foi en l'avenir...
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