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EAN : 9782070763955
119 pages
Gallimard (27/02/2002)
4.33/5   3 notes
Résumé :

Un chant de douze poèmes pour dire cette «blessure singulière» qui est à l'origine de la beauté.
Que lire après Où vont nos nuits perduesVoir plus
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OÙ VONT NOS NUITS PERDUES


L'autre oreille celle qu'on ne voyait pas qu'entendait-elle
Près de sa jambe la peau si tendre à l'intérieur de sa jambe
Quel secret comme à Palerme aux catacombes c'était l'été
Cette conversation muette elle l'avait eue avec l'un avec
L'autre chacun des cadavres pendus je ne comprenais pas
Mais je reconnaissais au milieu des vignes la même langue
D'ombre qui résonnait encore c'était pourtant la même peau
La même assourdissante musique je ne savais toujours pas
Ce qu'elle écoutait là-bas de l'autre côté quand une libellule
Une magnifique libellule aux ailes bleu-vert s'est posé sur
Sa main ouverte elle n'a rien dit n'a pas frémi pas ri la si belle
Lune du matin après rêver peut-être la libellule s'est envolée

p.86
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PREMIÈRE NUIT NOIRE


Quand tu me regardes parler que vois-tu
De l'intérieur de mon visage que sais-tu
Du verso des paupières quel orage entendu
Te retient au bord de ma peau de mes veines
Oh je voudrais que tu me rêves et me racontes
Mes émois que tu délaces mon silence saoulé
De mots sales et m'expliques mes larmes si
Tu lis le reflet lavé de mes angoisses là
Dans le froissé des eaux où s'écoule mon
Sang je ne sais plus ce que je crois ce
Qui va là n'y va pas je ne bois que ça
Mon amour qui frissonne au vent frais
De la mare où l'oubli blanc se mire
Et s'endort quand tu me vois parle
Que regardes-tu dis-moi au moins
Quel est le nom qui arraisonne
Sous ma peau la courbe des men
Songes qui me rongent et me
Lissent comme la pluie là
Comme au bout d'un lit d'
Un linceul qui se tire
Sur ton regard qui se
Tourne et me laisse
Sans nom sans ton
Visage qui est
Le mien dans
Le miroir
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OÙ VONT NOS NUITS PERDUES

première nuit noire


Une flaque de ciel dans les mains m'éblouit mais qui décide de la
Beauté mon beau souci Qui me dit que cette flèche qui tombe sur
Mes yeux ce n'est pas toi qui l'as tirée toi qui fait battre l'aube tel
Un cil toi celle-là pour me tendre cette phrase qui me guide vers
Le ciel bleu laque tes seins quand au zénith le soleil s'emballe
Quand je tends vers la pâle clarté l'aile qui dort au moment où
L'une s'allume quand le soir se couche sur moi comme j'aime
Parce qu'on ne pourrait vivre seul avec cet émoi cette louche de
Ciel dans les mains qui concentre oui ce qu'on appelle la beauté
Même si tu passes comme l'ombre et te coules entre la lune et
L'autre qui me montre les siens : car on ne sait jamais pourquoi
Ce geste le plus simple cette lumière ou l'eau qui foule le jour
Appellent ce mot qui plie le regard à son aune ce mot qui veut
Le partage pour fondre l'or en un silence qu'on se passe comme
La rumeur et qui ne file plus la laine des ondes qui tournent de
L'œil de la Chine à la lueur des Andes ou au toit des pôles nus
Des déserts loin de l'échange qui ricoche sur la toile du monde
Et qui ronge sans cesse les questions interroge ce mot qu'on tend
En désespoir des roses quand le rouge est mis sur les yeux là où
Une flaque de ciel dans les mains résonne comme l'eau du thé
Quand elle frémit ce moment de grâce que l'une appelle la beauté
L'autre se tait

p.33
Extrait Où vont nos nuits perdues et autres poèmes Gallimard 2002, 2015
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OÙ VONT NOS NUITS PERDUES

Première nuit blanche


J’écoute le silence ou la tempête et c’est la même
Lente explosion qui remonte depuis les racines de
Mes mains mes pierres depuis les doigts du temps
J’écoute ce battement de toi qui demeure au-delà
De tous ces cris offerts à l’épouvante qui demeure
Comme cette basse de viole sous le chant le hante
Et je me demande ce que nous aurions vécu quelle
Ivresse nous aurions portée dans nos bras quel feu
Quel verso de ce moulin qui me réduit à t’imaginer
Comme on mange son poing de rage et la tempête
Dans la bouche je me demande où tu m’attends où
Tu griffes les murs ces longs doigts qui tremblaient
Un peu la première fois que tu as posé ta main sur
Moi je ne savais plus le chaud et l’effroi quand nue
Sur mes cils nue sur mes paumes nue sur mon dos
Quand tu m’as donné nue ta peau la plus indécente
Et ce vent dans mes voiles tes seins alizés comme
Des champs comme la foi monte des chevilles des
Jambes ouvertes comme on se damne Oh madame
Je n’ai jamais rien cru d’aussi soleil et chahut dans
Mon sang mes lèvres Mais jusqu’où serions-nous
Allés

p.100

éditions Gallimard/2015
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Auriez-vous aimé voir Cléopâtre …


Auriez-vous aimé voir Cléopâtre mourante son désastre
Assoupi cette tristesse lente dans les hanches inclinées
Le bel aveu d’amour pour le hasard ou pour la pluie pour
Le glaive oublié les mains ouvertes de la pluie caressant
Le casque de César et ce baiser cassé l’impossible désir
Se retournant comme l’effroi du Sphinx figé en sable
Le souvenir là-bas de ce pâtre de Thessalie de cette claire
Fontaine d’hier osée de cette moue la bouche assassinée
Auriez-vous eu peut-être un secret en commun une larme
Une rose couchée dans la boue comme on s’abandonna
À cet effroi figé sur le visage de celle qui tombait lente
Comme un cil quand le sommeil descend dans le sang
Auriez-vous su répondre à la question qu’elle se posait
Juste après le poison dans la nuit foudroyée quand l’eau
Se mêlait au sel et se voilait déjà la face déchirée le son
Gisant au bord du silence l’instant d’avant que la mouche
Se pose Elle c’était son épaule qui vous ployait les reins
Ce moment blanc où l’on entend que même une reine peut
Mourir d’amour Mais auriez-vous cru Cléopâtre l’œil d’or
Prête à dormir obscure dans cette clarté noire de l’amour
Dans l’épouvante dans la lente espérance du désert où vont
Nos nuits perdues
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