C'est une étrange proposition que nous fait ici cette auteure que je découvre via ce court roman. Marie, orpheline de parents noyés, est élevé par une infirmière psychiatrique qui héberge aussi un ex-patient au passé trouble. le père de Marie est devenu une conscience errante dans les mers qui peut observer sa fille et même communiquer d'une certaine façon avec les humains. Cette histoire d'errance, d'émancipation et d'amour nous est raconté en alternance par les pensées du noyé et par les écrits de sa fille. Malgré le thème,on est loin des histoires de fantômes plus ou moins intéressantes. Au contraire la dimension irréelle cède la place à une certaine poésie, l'écriture est à la fois fluide et dépouillée. Les angoisses de Marie qui ne veut perdre, ni l'ami qui a quitté son domicile, ni le Chien terriblement malade, m'a ému et la profondeur de ses écrits m'a impressionné. Un bonne lecture, originale, bien menée et bien écrite.
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L'esprit de Marie s'échappe lentement en volutes. Chaque fois qu'elle ne veut plus entendre, refusant ainsi d'être le témoin d'un événement indésirable, elle laisse doucement son esprit s'échapper. Comme si ma tête devenait myope a-t-elle un jour écrit dans son cahier vert. Comme si mon cerveau enlevait ses lunettes.
À l'époque ou je vivais encore, je n'aurais jamais cru que les légendes étaient solubles dans l'eau et qu'elles traversaient toutes les mers du monde avant d'être récupérées. Par des gens comme moi, par des pêcheurs peut-être gens comme moi?