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Olivier Abel (Préfacier, etc.)
EAN : 9782226120564
226 pages
Albin Michel (02/11/2000)
5/5   1 notes
Résumé :
Ce livre n'est pas fait pour ceux qui savent prier. Il n'est pas fait non plus pour ceux qui n'ont jamais éprouvé de gêne à s'engager dans ce dialogue nommé "prière", qui présente toutes les apparences d'un ridicule monologue. Il s'adresse plutôt aux sceptiques, aux "demi-croyants", aux perplexes qui ont les "genoux trop raides" pour consentir à la dévotion.
Ces cent prières - qu'elles adoptent le ton de l'éloge, de la détresse ou de l'"ivresse légère" - son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Très beau livre, déjà ancien (sa première édition date sans doute de 1988), mais qui peut être lu sans risque de s'endormir ni de se radicaliser.
On n'est absolument pas obligé d'être d'accord avec l'auteur, qui ne fait que proposer des prières "possibles".

Ce livre m'a beaucoup aidé dans un passage difficile, et je me dis qu'il pourrait aider d'autres personnes dans la même situation.

J'ai noté dans mon exemplaire ce commentaire d'un autre théologien (Fritz Lienhard) :

"Prier et travailler vont ensemble. Sans se laisser instrumentaliser par un projet éthique, la prière féconde l'action humaine en l'interrompant et en la limitant. Lorsque nous sommes interrompus par le jour du repos, lorsque nous nous laissons interrompre par l'événement du Christ (...) alors notre action est en quelque sorte régénérée et notre vie devient ce qu'elle est : un cadeau".
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Puissances et Impuissances


Notre Dieu, les mots pouvoir et puissance nous
font peur. Nous ne connaissons que trop les
oppressions qu’ils entraînent, cette classification et
détermination, qui font les uns informés, compétents,
légitimement dominants, et les autres ignorants,
incompétents, légitimement dominés. Nous ne nous
contentons pas des corrections, que l’on peut
apporter à ce schéma, à savoir que ceux qui
dominent le font au service de ceux qui sont
dominés et que ceux qui sont dominés reconnaissent
les bénéfices qu’ils retirent d’un tel service.


Oh Dieu, ces seuls mots “pouvoir” et
“puissance” nous rendent malades. Nous n’en
pouvons plus de subir les hiérarchies et de devoir en
plus les remercier. Nous n’en pouvons plus de naître
et de vivre dans ce qui apparaît la seconde zone de
la terre. Nous n’en pouvons plus d’être, là-bas, du
Tiers-Monde, et de subir la domination européenne,
américaine et soviétique. Nous n’en pouvons plus
d’être, ici, le quart-monde et de subir la domination
des naissances et des diplômes, des grandes familles
et des vielles traditions, des nouvelles aristocraties
technocratiques et de leurs explications péremptoires.
Oh Dieu ! Nous n’en pouvons plus d’être moins
égaux que les autres, humainement, même si l’on
nous appelle frères et soeurs, spirituellement. Nous
n’en pouvons plus de ce partage des classes, qui
court silencieusement entre nous. N’étais-tu pas venu
pour créer la fraternité en abolissant l’inégalité et en
donnant à tous la liberté ? Ton Evangile est-il
seulement un arôme ou vraiment un levain ?


Mais, ô Dieu, nous ne te disons jamais cela par
jalousie humaine, ni par rancoeur sociale, dans
l’espoir qu’un jour nous aussi nous deviendrions
puissants et que nous saurions alors prendre notre
revanche sur ceux qui nous ont si longtemps, et
parfois si gentiment, si naturellement , dominés,
exploités, expliqués, enrobés dans leur suprématie
naturelle. Nous le savons, ô Dieu, tout homme est
pêcheur, même parmi les dominés. Tout homme est
faible et fragile, même parmi les dominants.


Ô Dieu, combats en chacun de nous le goût du
pouvoir. Apprends à chacun de nous la réalité de sa
fragilité. Délivre-nous de l’ivresse de la puissance et
surtout délivre-nous du sentiment de l’impuissance.
tu nous a tous faits pour avoir part au pouvoir et
pour en éviter les pièges.

Ô Dieu, abats ceux qui se croient puissants et
relève ceux qui se croient impuissants, comme l’a
prophétisé la jeune femme Marie, qui, par la foi, a
été la mère de ton fils unique sur la terre.


Au nom de Jésus-Christ, qui a connu ici-bas la
totale impuissance pour recevoir la totale puissance
sur la terre et dans les cieux, et pour donner à tous
la puissance également partagée de son Saint-Esprit.
Amen.
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Ivresse légère



Notre Dieu, c’est entendu, il ne faut pas
confondre le vent de Pentecôte avec les effets du vin
doux (Actes 2, 13). C’est entendu, la société vaut
mieux que l’ivresse et tu n’as jamais souhaité que
nous confondions la drogue avec la foi.

Mais il est pourtant bon de vivre parfois en légère
ivresse, de perdre son quant à soi et sa timidité,
d’oublier sa trop rigide identité, de voguer de
tendresse en allégresse. Il est bon de confondre le
jour et la nuit, de recevoir un coup de lune en
plein soleil, de se baigner à minuit comme à midi. Il
est bon de dire des bêtises sensées et d’inventer des
étourderies. Il est bon de danser au rythme du corps
et du coeur. Oui il est bon d’être un peu ivre,
comme ton apôtre Saint Paul l’était aux yeux
sourcilleux des paroissiens de Corinthe : “Ah! si
vous pouviez supporter de moi un peu de folie, eh
ben oui ! supportez-moi ! (II Corinthiens 11,1)

Car, notre Dieu, tout est bon dont nous pouvons
nous réjouir en remerciant. Tout est bon qui fait
briller les yeux, plisser les joues, agiter les mèches.
Tout est bon qui donne à ta création son allure de
fête et qui de ta création nous institue convives. Tout
est bon, quand je perds la tête car j’ai trouvé ma joie.

Nous te demandons l’ivresse légère, qui nous
transporte en ballon jusqu’au ciel de tes
annonciations et de tes bénédictions. Nous te
demandons de pouvoir en garder le délice du
souvenir, quand nous sommes revenus au réveil du
petit matin dégrisés. Nous te demandons cette légère
ivresse pour tous ceux qui nous entourent, dans
notre famille et chez nos amis, dans notre travail et
chez nos voisins, dans notre paroisse et chez nos
“coreligionnaires”, dans notre monde et parmi les
nations, afin que l’on sente, quand même, que tu
nous donnes le pain, mais aussi le vin, la tâche mais
aussi la joie, la foi mais aussi l’ivresse.

Car c’est par l’ivresse de ta folie que tu as créé,
que tu as sauvé et que tu accompliras le monde.
Amen.
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