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sur 329 notes
Lionel DUROY nous convie ici à assister à un huis clos familial manifestement inspiré de ses propres blessures. Neuf frères et soeurs sur dix sont présents sur une journée chez Paul Le personnage principal et objet d'un rejet pendant 30 ans pour avoir osé décrire une partie de leur existence dans un roman. Il y a aussi leurs enfants, les 3 compagnes successives de ce dernier, les 4 enfants qu'il a eues avec elles, ses petits-enfants. Certains se reconnaissent à peine. D'autres ne se sont jamais rencontrés, nés bien après la rupture. On s'embrasse, on trinque, mais il arrive aussi des moments où l'on revient sur le passé, où ce qui avait été longtemps tu remonte à la surface..... Les pièges de la mémoire.

A la lecture de cet ouvrage, le lecteur est un peu plongé dans une ambiance "cinéma". Dans un film à la Claude SAUTET où l'ensemble des personnages tentent de transcender les blessures du passé pour échapper aux pièges de la mémoire et au regard d'autrui. C'est ainsi que les dits et non dits sont exprimés pour oublier, pour échapper à l'histoire familiale, pour retrouver le sens des mots relatifs à la notion de famille, pour s'accomplir individuellement et collectivement. Mais les blessures du passé, mêmes si elles cicatrisent n'en demeurent pas moins autant de points sensibles qui, selon les circonstances, se rappellent parfois à nous.

Nés pour être heureux ? Peut-être ?!... mais il n'en demeure pas moins que ce sont les êtres qui, par l'exercice de leur libre arbitre, font un choix qui les conduits à l'être ou non.

Un roman que j'ai aimé même si, au départ, le nombre de protagonistes rend le récit un peu confus.
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Je ne connaissais pas du tout l'auteur ni sa tendance à n'écrire que sur sa famille. C'est un livre qu'on m'a recommandé et je l'ai dévoré!
Alors, certes, sa famille est particulière pour utiliser un terme nuancé, voire extrêmement chaotique et pleine de blessures et de cicatrices mal refermées mais ce roman est vraiment une petite pépite je trouve.
Paul organise un repas de retrouvailles avec ses frères et soeurs alors qu'ils étaient fâchés depuis 30 ans, dans le but de reconstruire une famille détruite par l'activité de Paul, à savoir écrire sur cette famille, décortiquer ce qu'a été son enfance et les conséquences sur sa vie et surtout le publier à la vue de tout le monde. le frère ainé n'a pas supporté et a entrainé toute la fratrie dans sa décision de bannir Paul de la famille, y compris les enfants de ce dernier.
Aujourd'hui, c'est l'heure de la reconstruction, en tout cas, de ce qui peut l'être et tout au long des pages, on sent les colères, les plaies ouvertes, les rancoeurs aussi mais par-dessus tout une volonté de recréer une vraie famille malgré tout cela.
C'est, à mon sens, une formidable écriture, une analyse pertinente et crue et une histoire familiale tellement lourde que je peux comprendre ce besoin de l'extérioriser en écrivant son vécu et son ressenti.
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Les retrouvailles, après des années de brouille provoquées par la parution d'un livre autobiographique de Paul racontant le passé difficile d'une grande fratrie, se déroulent en Provence. Plusieurs générations sont là dont certaines ne se connaissent pas. le frère aîné est absent; la dernière compagne de Paul aussi. Néanmoins, malgré le huis clos, la rencontre se déroule sans trop d'accrocs. Ce livre est émouvant mais léger, indiquant avec justesse la vision dépassionnée du passé qu'ont les femmes et les hommes lorsque la soixantaine arrive. L'importance des années d'enfance, heureuses ou malheureuses, se révèle une fois de plus. Et le temps perdu ne se rattrape jamais....
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Je ne connaissais Lionel Duroy que de nom et n'ai donc pas été influencée par ses précédents récits. J'ai choisi le livre pour son titre et son résumé.
En fait, j'ai été attirée par le côté "histoires de familles" et j'ai été servie.
Ce roman, tout en discussions, pourrait être critiqué pour manque d'actions, mais c'est exactement ce que j'aime : de l'introspection, des discussions profondes et des analyses. Tout en finesse.
Le récit est suffisamment relancé par divers "incidents" pour ne pas s'essouffler trop vite.
Bref, hormis un nombre important de protagonistes qui m'a fait reprendre les premières pages plusieurs fois, j'ai beaucoup aimé ma lecture.
On imagine très bien la scène avec le soleil tombant sur la terrasse, l'écriture est facile, l'atmosphère bien posée.
J'ai également bien apprécié le sujet de fond : l'écriture est-elle essentielle pour vivre ? Doit-elle aller par-delà les prérogatives de chacun ? Lionel Duroy pense que oui et après la lecture de ce roman, on est prêt à lui donner raison.
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Mon immense regret, ne pas avoir lu le premier roman de l'auteur "Priez pour nous", grâce auquel, ce dernier roman aurait pris tout son sens.
Certes nous comprenons, par bribes succinctes mais ma curiosité, mon intérêt ont été mis à mal.
Je vais le mettre dans ma Wishlist, sans aucun doute.
Malgré tout la lecture de ce dernier est intéressante et agréable.
Je vous conseille cependant de prendre une feuille de papier et un crayon en le lisant, car faire l'arbre généalogique en même temps que sa lecture m'aurait été d'un grand soutien.
Le nombre de personnages est important, et se souvenir de qui est qui, est compliqué. Heureusement ce sont des prénoms français, car si ce roman avait été Islandais, je me serais sans doute perdue.
On se sent sans doute tous concernés par cette lecture, rester une famille soudée est souvent compliqué, anormalement compliqué. Françoise Dolto disait "tout est langage", je partage cet avis, si nous apprenions tous à dialoguer, à nous écouter, nous entendre, à nous comprendre, à nous accepter, plutôt que de se fermer et de s'éloigner, la vie serait sans doute plus douce.
Je vous recommande ce livre, mais je pense qu'il est sans doute nécessaire d'avoir lu au moins le 1er "priez pour nous"
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Cet été j'ai lu "Priez pour nous"car je voulais lire "Nous étions nés pour être heureux"qui est en quelque sorte une ‹suite›, 30 ans après.
En effet, lorsque Lionel Duroy publie son premier roman qui raconte son enfance et celle de ses neuf frères et soeurs dans une famille assez dysfonctionnelle, toute cette famille lui tourne le dos et le bannit, lui mais aussi sa femme et ses enfants.
Ce nouveau roman est celui de la réconciliation, de la résilience familiale.

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Paul, le narrateur, est un écrivain de qui toute sa famille s'est détourné après la parution de son premier roman ; 27 ans plus tard, suite à une première approche de certains frères, toute la fratrie (ou presque) se retrouve au cours d'un déjeuner chez Paul.
Il manque le frère ainé, qui avait décidé de la mise au ban de la famille de Paul et des siens.
Les quatre enfants de Paul sont là, ceux-là même qui ont souffert injustement de cette mise à l'écart. Il y a aussi la première épouse, Agnès, qui a bien connu cette famille au début de sa vie de couple, la seconde fera un passage éclair.

Au cours de ce déjeuner la parole va se libérer.
Tout d'abord la fratrie va s'excuser et notamment auprès de leurs neveu et nièces, puis ces derniers vont exprimer comment ils ont vécu cette situation, chacun à sa façon.
Ce sera aussi l'occasion de reparler de ce premier livre mais aussi des suivants, car "Paul" s'est fait une spécialité d'écrire sur sa vie, et donc sur celle de sa famille, des gens qui l'entourent.
C'est pour lui vital, il ne sait pas traverser les évènements importants de sa vie sans les écrire..., oui mais pourquoi les éditer, est la question d'une soeur....sujet très intéressant, et comme dit "Paul" pourquoi un peintre expose ses oeuvres au lieu de les ranger sitôt terminées ?
On parle d'amour, de reconnaissance, de place dans la famille et dans notre monde.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui tout en étant autobiographique est une très belle image de la famille en générale, de la société, des relations des uns avec les autres, de notre incapacité parfois à essayer de comprendre ce que l'autre ressent, des malentendus, des non-dits.... ce qui fait de nous des êtres humains...
L'analyse des comportements et des réactions est d'une très grande justesse, la psychologie des uns et des autres est passionnante, on s'attache à chacun, on a tous envie de les prendre dans nos bras, et on se dit " quel gâchis"ces 27 dernières années, et en même temps c'est ce qui a permis d'arriver à ce très belle échange autour d'un déjeuner, mais que de souffrance.

Je comprends le questionnement de certains membres de la famille quant à la nécessité d'écrire sur leur vie privée, je comprends leur rejet, et en même temps c'est tellement bien fait, cela apporte tellement au lecteur, que je comprends aussi l'auteur.
Je vais continuer à découvrir ses écrits, maintenant je veux tout lire de lui, car j'aime son écriture, j'aime ce qu'il raconte et surtout la manière qu'il a de le faire.
Il est juste et il est vrai, il m'a touchée, émue, attendrie, il m'a poussé à la réflexion sur les relations familiales et humaines.
Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Déjà lu mille et un livres plus fins, plus profonds, mieux écrit sur ce thème infini de la famille. Alors certes, c'est censé être plus ou moins autobiographique et donc plus touchant, mais, au contraire, ça déforce encore plus le côté littéraire du "roman". Puisque ce terme est utilisé.
Et, pour ma part, le fait qu'il n'y ait aucun humour ou si peu ajoute une couche déceptive supplémentaire.

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Famille, je vous hais.......écrivait André Gide, justement ce livre parle de famille, de celle de Paul, écrivain reconnu qui n'écrit que sur sa famille, ce qui l' a fait mettre aux bans de celle-ci, boycotté, ignoré, rayé de leur vie.
Des décennies plus tard, l'heure des réconciliations est venue, les 10 frères et soeurs de Paul se retrouvent pour "pardonner" et rencontrer leurs neveux et nièces aussi bannis pour l'occasion. Ce roman est entièrement consacré à ces retrouvailles et aux explications de chacun.
On se retrouve un peu dans ce livre, quelle famille n'a pas vécu des jalousies, des non-dits, des rancoeurs qu'il faut peut être crever un jour ou l'autre.
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« Ecrire est au contraire la plus sûre façon de ne rien rater de la vie, d'en débusquer les ressorts secrets, invisibles à l'oeil nu, de s'y ancrer… »
C'est cela, le moteur de Lionel Duroy et ce livre fait éclater ce qui relie ces frères et soeurs.
La colère l'a miné, même laminé car c'est une vie familiale « en guerre » où les trêves sont rares.
Comme souvent chacun, dans la fratrie, le vit à sa façon, avec sa sensibilité. Paul n'a jamais eu honte de sa famille, il a été détruit par ses chaos successifs.
Sa mise au ban de sa famille, lors de la publication de son premier livre, le condamne mais condamne aussi ses enfants. C'est une blessure de plus, profonde.
Cette réconciliation qui arrive enfin, ne comblera pas les vides, des pans de vie resteront enfouis.
Chacun va livrer son point de vue, se délester, se délivrer.
La figure parentale surgit au fil des récits, entre cocasseries, drames et scènes ubuesques. Aucun n'a eu de références pour se construire avec ; ils se sont construits contre et parfois se surprennent à reproduire…
Ce livre est celui de l'apaisement, de la compréhension.
Lionel Duroy fait de son oeil la caméra qui révèle, dévoile mais il l'habille de tous les battements de coeur qui accompagnent chacun des membres présents.
Mille détails émaillent ces retrouvailles presque des épousailles, Paul est attentif à tous et à chacun par de petits gestes qui montre son attention extrême, l'intérêt qu'il porte à tous. Il les enveloppe.
Ce premier livre, qualifié de « saloperie », est sans cesse retravaillé, approfondi.
Dans la grande tradition des romans familiaux qui analysent « de quoi nous sommes tous faits… » émerge cet héritage inéluctable.
C'est un témoin partial, mais un témoin « Nous sommes faits de ces événements, au lieu de les balayer sous le tapis, je cherche à les retenir, à les observer à la loupe, à en exprimer toutes les facettes, y compris les plus secrètes, les moins avouables. Sans doute pour ne pas traverser la vie comme un imbécile heureux. »
Dans ses précédents ouvrages, la colère n'était pas tournée vers les autres, elle le rongeait lui, mais la tendresse était sous-jacente.
Ici, cet opus est épidermique, la tendresse court sous les mots pour mieux les faire frissonner.
C'est une respiration profonde qui creuse la psychologie familiale et ses liens indestructibles.
En chacun de nous l'enfant est là, tapi profondément.
Raconter la famille est un art, qui dévoile celui qui tient la plume. Lionel Duroy le possède car si rien n'est occulté (c'est son fonctionnement) il y a l'élégance jamais la vengeance.
Tout décortiquer pour comprendre et accepter ce qui ne peut être changé.
Une lecture très attendue par ceux qui suivent le parcours de Paul et qui donne envie de relire chronologiquement.
Une belle émotion !
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 27 octobre 2019.
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Nous étions nés pour être heureux.
Lionel DUROY

L'auteur nous livre un autre épisode de sa vie familiale extrêmement tourmentée.
En effet, banni pendant trente ans par sa propre (et nombreuse) fratrie suite aux livres qu'il à écrit sur leur histoire familiale, Paul décide de tous les inviter dans sa grande villa du Sud de la France.
Dans le but d'apaiser le passé, de faire se rencontrer les oncles, tantes, neveux et nièces et peut-être tisser des liens.
Tous viendront sauf Frédéric, le plus virulent à l'encontre de Paul.
Et le temps d'un long repas estival sous un soleil filtré par les arbres, ils vont refaire le passé (pourquoi ont-ils si mal vécu l'exposition de leur triste et pauvre enfance), réécrire l'histoire (le ressenti des uns n'est pas celui des autres), échanger des souvenirs (Toto le père pathétique, la Baronne la mère cinglée et eux les dix enfants séparés en deux groupes : les grands et les petits).
Une journée pour venir à bout de 30 années de griefs…
Bravo Paul, c'était osé !
Un roman très beau sur les liens familiaux, les individualités, les petits bonheurs, les grands malheurs et ce que l'ont en fait une fois adultes.
Le style Duroy est très beau. A la fois simple et touchant, avec des mots bien choisis et des phrases émouvantes.
Quand je lis cet auteur j'ai toujours l'impression de feuilleter un album photo et quand je le referme, ces clichés me manquent…
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