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sur 299 notes
🚀 Outsphere - Guy-Roger Duvert 🚀

Résumé :

Outsphere, c'est le site que les humains ont choisi pour s'installer sur la planète Eden, et où ils vont essayer d'installer une colonie durable, après un long exode depuis la terre polluée.
Outsphere c'est un roman plein de péripéties, avec une multitude de défis, de découvertes et de dangers qui attendent les colons une fois installés, en cohabitation difficile avec les militaires qui les protègent, et avec les autres humains qui les ont rejoint, si proches et si différents à la fois.

Ce roman traite d'un de mes thèmes de prédilection : la colonisation spatiale. J'adore les romans où l'on découvre de nouvelles planètes, où l'humanité s'accorde une seconde chance et où tout est à construire.
Je partais donc dans ma lecture avec de l'enthousiasme et beaucoup d'attente j'ai été agréablement surprise d'y trouver plus que je n'espérais. En effet, l'installation et l'exploration de cette exoplanète ne va pas être sans danger, si il y en a certains qui nous paraissent évidents : l'air est-il respirable? La faune et la flore sont-elles un problème? D'autres vont venir d'où on ne les attends pas. Il y a beaucoup d'originalité dans ce roman, j'ai vraiment apprécié qu'une multitude de facteurs viennent densifier cette aventure.
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J'ai mis pas mal de temps à terminer ce roman, mais parce que c'est un roman conçu pour se consommer à petites doses, ce que je trouve extrêmement bien fait. Les chapitres sont courts, une à trois pages en moyenne, mais vous n'aurez jamais l'impression de vouloir qu'ils soient plus développés qu'ils ne le sont déjà. C'est de la magie noire, je vous le dis.

Ce texte est en vérité présenté dans ce format sériel très moderne qu'on retrouve par exemple sur les plateformes d'écriture ou les applications comme Rocambole aujourd'hui : des chapitres courts en très grands nombres pour lire de manière idéale dans les transports en commun. Chaque chapitre est addictif et apporte quelque chose de nouveau, avec un suspens maintenu du début à la fin ce qui va vous rendre complètement fou.

Ce roman, c'est comme regarder un blockbuster de science-fiction américain… Sauf que vous lisez. On a aucun mal à comprendre que l'auteur est par ailleurs d'abord scénariste, ça se ressent beaucoup dans son écriture qui est simple, efficace et ne cherche pas à s'appesantir sur les détails inutiles. Chaque chapitre apporte l'information dont on a besoin au moment T de l'histoire, avec de rares moments de pause de temps à autre pour mettre en lumière un personnage, une relation qui sera importante pour la suite de l'histoire. C'est un style d'écriture très inhabituel, et j'ai complètement adoré comment cette originalité est complètement assumée du début à la fin. Ça fait du bien de lire des textes au style marginal, ça change vraiment de d'habitude.

Parlons donc de l'univers pour commencer. On se trouve dans un cadre assez classique de conquête spatiale, sauf que c'est bien la seule chose classique à propos de ce récit, qui maîtrise parfaitement les codes du planet opera et de la hard science-fiction et en joue constamment. Il y a plein d'éléments connus de la science-fiction : les planètes sauvages, la volonté de fonder une nouvelle civilisation humaine ailleurs, le thème des clones, la guerre, les épidémies, mais on trouve rarement tous ces thèmes mélangés dans une seule histoire de manière si harmonieuse et véritablement originale. À cela s'ajoute un petit côté Robinsonnade que j'ai beaucoup apprécié pour un des personnages, Olsen, qui j'en suis certaine va gagner en importance dans le prochain tome.

L'intrigue se passe dans trois petites sociétés : l'Arche, le vaisseau spatial des colons, l'Utopia, le vaisseau spatial de l'autre peuple « humain » et Outsphere, la base installée sur la planète Eden. de manière générale, ce n'est pas une mais plusieurs intrigues qui se chevauchent et influent les unes sur les autres. Les conséquences de l'une se répercutent sur l'autre. Je dirais qu'il y en a trois principale : l'aspect exploration, où l'on suit un petit groupe de militaire et de scientifiques sur les traces d'une ancienne civilisation sur la planète, l'aspect observation, qui concerne l'installation de la civilisation et l'instauration de l'ordre, ce qui va se révéler plus chaotique que prévu, et l'intrigue qui concerne les clones, ces personnages pas vraiment voulus et dont les colons ne savent pas quoi faire et qui en plus cachent de nombreux secrets. À cela se chevauche une quatrième intrigue qui les traverse toutes, à savoir les vagues de maladies qui touchent les colons, ce que j'ai trouvé super réaliste, avec notamment l'exploration de la théorie des combustions spontanées, sur lesquels des scientifiques enquêtent.

Ainsi, c'est un récit extrêmement complet qui vous est proposé et qui couvre tous les grands thèmes de la science-fiction : exploration, militaire, science, aliens, clones. Cette grande diversité permet au lecteur de trouver son compte dans le roman quoi qu'il arrive. En tant que grande fan de science-fiction, j'avoue avoir été très bien servie ! J'ai passé un super moment de lecture, et on voyage énormément avec les personnages. L'immersion est totale, et vous allez vraiment avoir peur pour les personnages.

Pour ce qui est des personnages, c'est aussi un fonctionnement assez propre au récit. Comme la narration est essentiellement externe (avec quelques touches en interne de temps à autre), s'attacher au personnage peut s'avérer compliqué, d'autant plus qu'ils sont beaucoup. Mais en fait, ce n'est pas tant le nom des personnages qui importe, mais les valeurs qu'ils représentent. C'est comme ça que vous apprendrez à les distinguer au fur et à mesure du récit. Chacun a un trait de caractère majeur qui le rend unique et intéressant. Et bien sûr, vous aurez vite vos petits chouchous, ce qui rend les choses plus faciles. J'ai beaucoup aimé Bowman et son équipe, Olsen et Vincent, tous les trois des personnages importants pour l'intrigue, mais il y en a plein d'autres de très attachants.

Ce que j'ai beaucoup aimé avec ce texte, c'est la manière dont il traite la question des erreurs du passé de l'humanité. C'est pour cette raison que les colons ont décidé d'aller vivre sur une autre planète, c'est aussi pour cette raison que les clones sont venus pour les appuyer (même si… Ils ont une manière assez radicale d'effacer les erreurs du passé on va dire). C'est aussi la quête sous-entendue lors des missions d'exploration et d'une civilisation ancienne et intelligente dont toute trace ou presque a disparu. C'est ce qui anime les histoires internes à l'intérieur d'Outsphere. L'humanité peut-elle vraiment faire table rase du passé ou est-elle programmée à s'auto-détruire quoi qu'il arrive ? C'est à vous de trouver une réponse à cette question dans ce roman.

Quoi qu'il en soit, c'est clairement un de mes coups de coeur de l'année. Excellent texte, original sur la forme comme sur le fond et avec autant de couches qu'un bon mille-feuille. Et cette couverture sérieux, elle est à couper le souffle. J'espère avoir l'occasion de pouvoir découvrir le tome 2 bientôt, parce que c'est clairement une saga à suivre. Je recommande chaudement !
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J'adore cette couverture qui m'invite à un voyage vers l'inconnu.
Premier roman de l'auteur mais deuxième que je lis de Guy-Roger Duvert, après Backup, et j'aime décidément sa façon de nous faire entrer directement dans l'histoire. Dès la première page on est happé par cette atmosphère de découverte d'un nouveau monde.
Rapidement j'ai senti ce frisson envahissant à l'idée d'aller découvrir cette planète nouvelle dont les colons ne savent quasiment rien, où ils viennent s'installer après avoir quitté la Terre agonisante 80 ans plus tôt. L'ambiance est là, omniprésente avec cette pointe d'angoisse inhérente au plongeon dans l'inconnu. Tout ce que j'aime, le frisson de la découverte !

Mais ce n'est pas tout ! Les colons vont être rejoints par un deuxième vaisseau qui n'était pas prévu, peuplé d'humains d'un genre nouveau, partis de la Terre 60 ans après eux, étranges, froids, très rationnels, en connexions les uns avec les autres, sans une once d'individualisme car dans une pensée collective. le transhumanisme cher à Guy-Roger Duvert est là, pour mon plus grand plaisir ! Je trouve ça fascinant et ça ouvre le champs des possibles. Car les scientifiques des deux bords vont devoir travailler ensemble, ce qui à priori s'annonce compliqué !

Et bien évidemment, cette planète recèle des dangers de tous ordres : y-a-t-il des habitants ? Des animaux ? Des virus ? L'atmosphère est-elle respirable ?
On est emporté dans cette quête de réponses, avec angoisse car, outre les potentiels périls exterieurs on est inquiets des menaces qui pourraient venir de l'intérieur, notamment à cause du mur d'incompréhension qui existe entre les anciens et les nouveaux humains, qui sont intrinsèquement aux antipodes les uns des autres.

Sur cette nouvelle planète, nommée Eden par les colons, beaucoup d'événements se produisent. On va de surprises en découvertes, c'est passionnant et haletant, les menaces sont multiples et viennent de partout.

J'ai été captivée du début à la fin par cette histoire tellement visuelle que j'étais sur Eden, à arpenter cette planète avec ces pionniers du futur. L'odyssée des néo-Edeniens se termine sur un suspense auquel je ne m'attendais pas. Cette planète dangereuse a encore des mystères à révéler et des sueurs froides à me faire subir, je vais de ce pas à leurs découvertes dans le tome 2, parce quand on aime on ne compte pas.
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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C'est le deuxième roman de cet auteur que je lis. Je m'attendais à quelque chose de genial et bien je ne suis absolument pas déçue !
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J'ai simplement adoré ce roman qui est envoûtant et captivant. de plus le récit est fluide, sans temps morts ce qui est vraiment agréable.
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L'univers est très bien construit. On arrive parfaitement à se le représenter grâce aux détails donnés par l'auteur.
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Ensuite, j'ai trouvé original le fait qu'il n'y ait pas de personnage principal mais que l'histoire tourne autour de tous les personnages en général. J'ai tout de même eu un coup de coeur pour certains d'entre eux comme Bowman, Fulton et Olsen
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Et pour finir, parlons de la fin ! Elle est intenable !!! Après les dernières lignes j'ai eu qu'une envie: LIRE LA SUITE !
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Bref ce roman a été une très bonne lecture. Je le recommande a 1000% !!
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Dans le premier tome de cette saga, l'auteur nous embarque au sein d'un microcosme totalement futuriste sur le point de se réveiller afin de conquérir d'autres terres. Ce scénario n'est à première vue pas totalement inédit, il est même plutôt courant dans les romans de colonisation futuriste. Mais là où l'auteur montre toute son ingéniosité c'est dans le sentiment de doute et de crainte qui plane tout au long de ce roman.
Au-delà de ce périple et de cette conquête territoriale, l'auteur n'en a pas oublié l'aspect humain dans les actions et les décisions, installant une certaine dynamique dans les rapports entretenus par les différents personnages.
« Outsphere » est une réussite dans le genre science-fiction et impose dès les premiers chapitres, une certaine frénésie à découvrir la suite des aventures inter-spatiales.
Lien : https://bookalauma.wordpress..
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Je ne connaissais pas du tout l'auteur mais la couverture m'a tapé dans l'oeil, c'est en gros l'unique raison qui m'a poussé à lire ce livre. Je dois dire que c'est une très bonne surprise, j'ai passé un excellent moment avec Outsphère que j'ai dévoré. Dans ce roman, nous avons des humains qui partent de la Terre pour aller coloniser une autre planète, des extra-terrestres, des êtres humains « améliorés », la faune de la nouvelle planète ainsi que sa météo particulière, de mystérieuses combustions, on suit le point de vue de militaires ou de civils, on voit lors des divergence les arguments de chaque partie, Outsphère est donc d'une très grande richesse, l'univers créé est ambitieux et très vaste. Les personnages sont nombreux et plutôt bien travaillés mais on s'y perd un peu parfois. Il se passe beaucoup de choses dans ce roman, dès qu'un problème est en passe d'être résolu un nouveau apparaît ce qui maintient un suspens constant, il y a peu de temps morts.

J'ai vraiment beaucoup apprécié de roman, on voyage, on s'évade, on rêve de planètes lointaines, de civilisations extra-terrestres et j'espère qu'il sera un jour adapté en film ou en série car il s'y prête totalement.
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Outsphere est un planet opéra qui raconte la mise en place d'une colonie humaine sur un monde habitable, mais totalement inconnu et inexploré. Mais il ne limite pas à cela.

Contexte :
La Terre est tellement dégradée que peu de gens croient encore à un possible retour en arrière. Une expédition va donc être envoyée vers une exoplanète. C'est l'opération de la dernière chance. Son échec signifiera très certainement la fin de l'humanité. L'exoplanète choisie se révèle riche en eau liquide. Mais c'est à peu près tout ce qu'ils savent sur elle. C'est à la fois à la colonisation, mais aussi à la découverte d'un monde nouveau que sont confrontés ces colons d'un nouveau genre. A priori, la surprise est bonne, l'atmosphère contient de l'oxygène, une faune et une flore sont présentes, la colonisation va s'en trouver facilitée. La planète va être nommée Eden, et la nouvelle colonie Outsphere.

Le monde :
L'action se localise en deux endroits principaux : l'Arche, le vaisseau ayant amené les colons, et Eden la planète. Les visites en d'autres lieux sont anecdotiques.
Eden est une planète semblable à la Terre, mais ne comportant qu'un seul gros continent sur lequel sont répartis quelques grandes mers fermées qui représentent la moitié de sa surface. Elle est accompagnée d'un satellite, Olympe, énorme, mais très peu dense. L'ensemble se situe dans un système multiple, mais la seconde étoile est trop éloignée pour interagir sur la biosphère de la planète. La grande particularité d'Eden est la présence à sa surface d'orages magnétiques qui brouillent tous les appareils électroniques. Les zones recouvertes sont ainsi appelées zones muettes parce que toute communication y est impossible. La faune et la flore entre les deux types climatiques sont très différentes. D'ailleurs, certains animaux des zones muettes savent utiliser le magnétisme pour leurs besoins. le problème est que les humains peuvent difficilement se préparer à ce qui s'y trouve, puisqu'ils ne peuvent pas voir ce qui se passe dedans.

Les personnages :
Comme dans ce genre d'oeuvre, ils sont nombreux et aucun ne se distingue fortement du lot. Certains toutefois, sont plus importants que d'autres pour la colonie.
Amiral Suleiman : chef de l'expédition des Anciens. Il dirige le contingent militaire chargé de protéger les colons, contre toute menace en provenance de la planète, mais aussi dont ils seraient à l'origine.
Colonel Bowman : le Jack O'Neill de l'expédition. Militaire efficace, aimé de ses hommes. Il n'a jamais connu l'échec… jusqu'à Eden.
Vanessa Fulton : scientifique spécialiste de l'exobiologie, elle s'accommode mal des procédures de sécurités que lui impose Bowman.
Vincent Falcade : c'est un colon dont le but est de se débarrasser le plus vite possible de la tutelle militaire pour entamer rapidement la colonisation.
M0014 : chef du corps expéditionnaire Atlante. Sa mission est d'assister et de protéger les Anciens aussi longtemps que ceux-ci ne constituent pas une menace pour sa culture.

Bien que les personnages soient bien caractérisés avec leurs habitudes et leur logique, renforcée par l'examen de leurs pensées que nous offre l'auteur, on peut regretter que la société Atlante, prétendument futuriste, utilise un système d'identification remontant à la préhistoire de l'informatique. Or, même s'ils utilisent des matricules, ils restent humains et interagissent avec les anciens. Comment se fait-il dans ce cas, que des surnoms ne leur aient pas été attribués, ne serait que par les anciens. Connaissant mes compatriotes, je suis surpris qu'aucun militaire n'ait pensé à renommer M9422 « La bombe » ou d'un autre surnom emprunt de finesse et tout aussi créatif. Sans compter que ce genre de nommage entraîne des confusions. À un moment, je me suis perdu pour avoir confondu la fameuse M9422 avec S8588 qui n'a rien à voir. C'est d'autant plus dommage que les Atlantes sont très intéressants avec leur unité et leurs contrastes. En étudiant les Anciens, leurs ancêtres en quelque sorte, ils redécouvrent toute la richesse de l'humanité qu'ils avaient perdue. Leur apprentissage constitue un aspect passionnant de l'histoire.

Les thèmes :
Outsphere aborde de nombreux thèmes. Tout d'abord, le sujet principal de l'histoire : le planet opéra. Il décrit une colonisation avec tous ses aléas, les problèmes climatiques imprévus, les espèces dangereuses et l'environnement hostile. Mais il ne se limite pas à cela.
Les interactions entre les deux communautés humaines sont particulièrement intéressantes. D'un côté, nous avons les Anciens des humains non modifiés avec leur individualité, leur respect plus ou moins poussé de la hiérarchie et la quasi-anarchie qu'ils créent (c'est nous) et de l'autre les Atlantes, des humains modifiés bénéficiant d'une sorte de conscience de groupe ou tout individualisme est gommé, tout en restant humains cependant. Les deux approches dans la colonisation sont abordées, chacune avec leurs avantages et leurs inconvénients. La plus grosse différence apparaît dans la gestion d'une épidémie où les Anciens vont tenter de sauver tout le monde au risque de tout perdre alors que les Atlantes vont sacrifier sans états d'âme leurs compagnons malades. La question de la cohabitation entre deux cultures très différentes est ainsi posée, est-elle possible ou pas ?
De même, la cohabitation entre les militaires et les civils se posent. Les premiers sont pour la sécurité avant tout et un respect strict des priorités et le respect absolu de l'autorité alors que les derniers sont pour la connaissance et la colonisation en premier, quitte à prendre des risques. D'ailleurs, il est amusant de voir que ce ne sont pas les colons qui ont peur des militaires, mais le contraire ; l'amiral Suleiman est effrayé par leur anarchie et leur sens à son avis faussé des priorités.
Enfin, un dernier thème, mais pas des moindres, l'exploration de la planète. Au fur et à mesure de leur exploration, les colons vont découvrir une faune et une flore inconnue, avec ses dangers, sa population primitive de l'âge de pierre, mais surtout les traces d'une civilisation avancée disparue, voire de plusieurs. D'ailleurs les primitifs ne semblent pas effrayés par la technologie, les vaisseaux spatiaux des colons et leurs armes. Ils savent ce que c'est et savent y faire face, même s'ils ne disposent que d'une technologie néolithique.

Le style :
En général, il ne se remarque que quand il est mauvais. Ce n'est ici pas le cas. L'auteur utilise un vocabulaire riche avec des phrases fluides, agréables à lire. Souvent en SF, il faut désigner des objets qui n'existent pas, et donc inventer des mots. Beaucoup d'auteurs n'ont que des idées ridicules. Dans ce roman, où il ne fait qu'extrapoler nos propres technologies, ces cas sont rares. Mais il y en a. En particulier dans les véhicules de transport terrestre. Les noms de ses inventions sont élégants, reflétant la fonction de l'objet sans prêter à sourire.

Mon avis :
Certains critiques considèrent que la science-fiction n'est intéressante que si elle pose des questions. C'est à mon avis un tort. Son but premier est de distraire. Les questions, s'il y en a, sont un plus, mais ne sont pas indispensables. Outsphere ne permettra pas de répondre dans ce débat parce qu'il fait les deux : il distrait et il questionne. L'installation des colons sur la planète est intéressante, mais le roman va bien au-delà de la simple robinsonnade.
Une première question qu'il pose est : si l'humanité, connaissant les erreurs commises par le passé, avait une chance de tout recommencer, ferait-elle mieux. Il faut avouer que la réponse est pessimiste. Aussi bien les Anciens que les Atlantes s'en montrent incapables. Peut-être qu'une autre race le pourrait, mais pas les humains.
Une autre question est : que se passerait-il si les Terriens rencontraient une espèce moins évoluée ? Dans le livre, ils s'en balancent. Ils s'installent loin pour ne pas entrer en concurrence, leur nombre compensant largement leur arriération. Mais à terme, la colonisation de toute la planète est envisagée. Les autochtones ? Ce ne sont que des primitifs. Agressifs qui plus est. Inutile de s'occuper d'eux. En clair, ils se préparent sans scrupule à commettre un génocide qui ne dit pas son nom. Tout au plus, on peut imaginer que tôt ou tard, dans un sursaut de conscience, ils créeront des réserves pour accueillir les survivants. Une redite de la colonisation américaine en somme.
Une autre raison qui fait que le roman m'a emballé c'est que l'auteur s'est un jour posé des questions similaires aux miennes. Mais il les a utilisées dans un roman, contrairement à moi. Si une civilisation évoluée comme la nôtre avait existé autrefois, disons au temps des dinosaures, pourrait-on en retrouver des traces aujourd'hui ? La réponse est oui. Et quand ces traces apparaissent dans le roman, j'ai compris ce qui se préparait. Mais ça, c'est le résultat d'un questionnement personnel. La plupart des lecteurs passeront à côté.
Il n'est pas exempt de défauts non plus. En particulier, Eden se révèle vraiment favorable à la vie humaine alors que cette biosphère s'est formée à des années-lumière de la Terre. Il y a aussi dans la gestion de l'épidémie : une succession de mauvaises décisions totalement irréalistes (comme cacher la maladie à sa famille pour ne pas l'attrister au risque de propager encore davantage l'épidémie). Les diplômes aussi, dans le but de montrer à quel point les scientifiques sont badasses, font dans la surenchère jusqu'à l'excès (ce qu'en littérature, on appelle le complexe de l'Everest : la personne ne doit pas être bonne, elle doit être la meilleure dans son domaine). Avec les difficultés et le temps qu'il m'a fallu pour acquérir un seul doctorat ; alors cinq dans des domaines différents, j'y aurai passé ma vie entière. Et j'aurai alors été trop vieux pour voyager sur l'Arche.
D'ailleurs, dans le choix des personnages, il y a à mon sens, une lacune. Pour recréer une civilisation humaine ailleurs, il faut certes des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers et protéger l'ensemble par des militaires. Mais il faut aussi quelque chose d'indispensable qui définit l'humanité : des artistes. Or ils sont quasiment absents de l'arche. Il y a bien Fancer, un écrivain. Et à un moment on voit un colon s'adonner à la peinture comme loisir. Mais il n'y a pas de musiciens, de chanteurs, de sculpteurs. Il n'y a pas non plus de journalistes et de chroniqueurs pour la postérité. Si c'est un choix des colons, il aurait dû être expliqué, ce qui n'est pas le cas.
Ces défauts sont cependant mineurs face aux qualités de l'oeuvre. En particulier, l'auteur a soigné ses personnages. En entrant plus profondément que n'importe qui d'autre dans leurs pensées comme il le fait, on comprend leurs motivations et leurs actes ne nous paraissent jamais illogiques. Stupides parfois, mais logiques. En particulier Suleiman, qui a compris qu'il n'y a pas de plan B et que si la colonisation échoue l'humanité disparaîtra, d'où sa peur constante de ce qui peut mettre en danger la communauté. Les découvertes sur les autochtones s'enchaînent nous faisant aller de surprise en surprise, révélant une société primitive, mais plus organisée qu'il n'y parait. Et les indices sur le secret de la planète sont distillés avec intelligence jusqu'au moment des explications qui paraissent alors naturelles.

Si ce roman commence comme un planet opéra, il enrichit vite le genre en ouvrant des perspectives multiples. Et ce n'est pas fini. Ce n'est qu'un tome 1 et la fin laisse présager d'autres confrontations. J'ai aimé le lire, d'ailleurs, je l'ai dévoré en seulement deux jours. Et j'attends la suite avec une certaine impatience.

Lien : https://wp.me/p9L3xe-4l
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Pour voir, un achat impulsif (et une belle couverture de Benjamin SJÖBERG), assurément une belle prise.
Je ne connaissais pas Duvert, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a un talent enviable.

Le roman décrit la tentative de colonisation d'une exoplanète, sans terraformation, par une humanité aux abois. Personnellement, c'est le genre d'histoire qui m'emballe le plus, car c'est un récit "intégral", qui regroupe à lui seul des thèmes accrocheurs dont tout bambin(e) à un jour rêvé : l'exploration d'un monde inconnu avec ses ruines mystérieuses, ses aliens, ses peuplades incongrues, ses paysages insolites, ses dangers, et l'exaltation d'aller là où personne avant vous n'a mis les pieds...Bref je m'égare mais force est d'avouer que Duvert s'en sort admirablement bien car il fait montre d'une rigueur et d'une imagination exemplaires. Non seulement son récit est passionnant, mais il est aussi crédible et pourrait presque passer pour un véritable "manuel de colonisation en milieu hostile". C'est d'autant plus remarquable que le phrasé est accessible, pas de hard science, ça se lit bien, vite, le chapitrage est court (limite script parfois), la lecture est dynamique et aisée.
Sans rentrer dans les détails, de peur de divulgâcher, j'ai surtout apprécié :
# La rigueur du récit servi par des idées ingénieuses (je ne peux en dire plus...)
# La richesse de la planète Eden (son bestiaire, ses ruines, ses orages magnétiques, ses spores !)
# Un récit qui mélange habillement intrigues, actions et réflexions pertinentes.
# Des personnages soignés et variés (Bowman notamment, Fulton...).

On peut, sans doute, regretter quelques aspects :
# le cliché au début entre militaires aspirants dictateurs et des civils libertariens. (mais l'auteur a pris soin de nuancer par la suite)
# La situation de la Terre transformée nécessairement en enfer.
# La société qui se met en place me paraît réductrice en collant au triptyque militaires(guerriers), scientifiques(prêtres), trimeurs/bosseurs(paysans) mais là je pinaille.

Bref, que du bonheur, à lire impérativement, c'tout.

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Déjà merci à l'auteur dont c'était un plaisir de retrouver la plume ! 🥰
Effectivement je trouve que @grduvert a une façon toute particulière d'écrire, une petite signature : un point de vu qui passe de pleins de personnages et qui permet pourtant de tous les connaître un minimum !
L'intrigue est extrêmement bien ficelée avec des rebondissements et des imprévus ! Les événements s'enchaînent vite mais bien, on veut en savoir plus, on appréhende la suite !
Je me suis un peu perdue au début avec tous les prénoms et noms de famille qui m'ont fait tourner la tête 😵 mais j'ai finalement réussi à très bien suivre l'histoire. Beaucoup de personnages signifie peu d'attachement et j'ai eu une préférence pour la scientifique Fulton 🥰
Petit point négatif pour la partie dédiée à un soldat de l'Arche et à ses péripéties qui m'ont un peu ennuyée, trop de détails et de longueurs à mon goût.
Le premier tome ce termine sur un énorme suspense et il me tarde d'en lire la suite !
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La terre se meurt mais nous avons peut-être une deuxième chance de reconstruire sur une autre planète. Alors aujourd'hui, je vous propose un voyage à travers le temps et l'espace pour établir une colonie. Referons-nous les mêmes erreurs que par le passé ?
A vous de le découvrir.
Je remercie Guy-Roger DUVERT de m'avoir permis de découvrir ce premier opus de la trilogie OUTSPHERE. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire et à présenter ce roman.
********
Nous avons embarqué dans l'Arche et nous sommes restés dans nos capsules cryogéniques. Après toutes ces années, le réveil est un peu difficile. Bowman, Tanakashi Yamakama,Léo Folks, puis L'amiral Abdelrahman Suleiman et le Colonel Igovitch reprennent leurs esprits à 48h de la destination.

Ils viennent ensuite nous cherchez, nous, l'équipe scientifique.

L'installation est prévue, les robots travaillent à la construction d'Outsphère. Mais nous ne sommes pas seuls sur Eden et la rencontre avec les indigènes déstabilise toute cette belle organisation. Un membre de l'équipe reste prisonnier, un autre est en contact avec l'air ambiant : Baya. Il est bon pour une quarantaine et des analyses pour voir s'il a contracté une infection ou autre phénomène inconnu.

**Une exoplanète convoitée : Un nouveau vaisseau est en approche l'UTOPIA. Leurs représentants se revendiquent comme les nouveaux décisionnaires de la mission de colonisation. Ce vaisseau, technologiquement plus avancé, n'a mis que 20 ans pour venir de la terre et sa population a développé certaines capacités extra sensorielles. Ce sont les Atlantes.

Cohabitation ? Elle semble compliquée : les anciens de la terre sont individualistes alors que cette nouvelle version de l'humanité est communautaire. C'est déjà un point qui n'est pas au goût de tout le monde. Pourtant, cette planète recèlent de grands dangers.

Des personnages très “professionnels” pour lesquels la romance n'a pas de place. D'ailleurs, mes sentiments envers eux seraient plus proches du respect, de l'admiration… Sauf pour un personnage : Olsen. Mais je n'en parlerai pas. A vous de faire sa connaissance au travers des pages du roman. Pourquoi Olsen ? Je ne peux pas vous le dévoiler. On en reparle après votre lecture.

**Espionnage et complots : L'homme est ainsi fait que la confiance entre les Anciens et les Atlantes n'est qu'une façade. D'ailleurs, les Atlantes se révèlent suspects dans l'esprit des militaires de l'Arche. Sans rien vous dévoiler de cette grande aventure, vous imaginez bien que chacun va observer l'autre, cherchant comment conserver une supériorité très relative en milieu hostile.
Même si Atlantes et Anciens ont le même objectif, les scientifiques peinent à partager leurs découvertes. le lecteur devient l'observateur des interrelations qui ne sont pas sans lui rappeler celles de notre monde terrestre. Ces personnages vont pourtant faire des découvertes qui sauront vous surprendre.

**Des divergences réalistes : Avec un style d'écriture logique, Guy-Roger Duvert classe les idées de telle façon que j'ai suivi raisonnement et démonstrations dans la relation des militaires avec les civils. L'écriture est riche au point d'en devenir visuelle. J'ai lu comme si je regardais un film, les images ont pris forme dans mon esprit sans aucune difficulté.

Un style qui donne toute la réalité des divergences entre les militaires et les civils. Un militaire a une mission et sur cette nouvelle planète, il se doit de protéger la population civile. Mais les civils refusent ce qu'ils voient comme une dictature militaire.

Une vision qui, finalement, va mettre un petit groupe de résistants en danger. Et la colonie va perdre des vies.

J'aime beaucoup ce style. L'auteur sème au fil des pages de nombreuses bases de réflexions pour le lecteur qui s'y attarde. Mais aucune question n'est imposée, la lecture est fluide et l'aventure palpitante.

**Un rythme addictif : Si je n'ai trouvé aucun affect dans les différentes situations, le style d'écriture coupé crée un rythme rapide et vif. Des chapitres courts, de l'action et des rebondissements qui font de ce roman un véritable page-turner. Pas de place pour la monotonie, Guy-Roger DUVERT nous embarque sur Eden sans s'embarrasser de détails ennuyeux. Place à votre imagination et à vous de révéler ce que vous avez découvert sur cette exoplanète.

Je me suis amusée à faire une vidéo “en situation” d'un moment de vie, la mienne, sur Eden, en compagnie d'un militaire protecteur mais assez peu engageant. J'aurais été plus proche de mon imaginaire en été mais les ruines sont celles que j'ai vue dans ma lecture. Pas que.. Mais loin de moi l'envie de gâcher votre plaisir.

Je vous souhaite une belle lecture.
Lien : https://bujo-addict.org/revi..
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