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Virtual Revolution tome 2 sur 2

Rutger Van de Steeg (Autre)
EAN : 978B08B37JDY9
313 pages
(10/08/2020)
4.27/5   64 notes
Résumé :
En 2046, les trois quarts de la population ont fui la réalité, passant leur temps connectés dans des mondes virtuels. Notre société n'est plus la même, désormais scindée entre trois catégories sociales : les Connectés, devenus de véritables junkies virtuels, les Vivants, ceux qui refusent cette technologie, et enfin les Hybrides, partageant leur temps entre virtuel et réel.
À Neo Paris, Nash Trenton, un Hybride ancien flic et désormais barbouze privée, reçoit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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2046, c'est demain.
Une histoire à trois voix, dans un même temps.
Guy-Roger Duvert nous invite à entrer dans un monde futuriste, virtuel mais biaisé où l'existant, le réel ont perdu leur saveur, leurs couleurs.
Les hommes du passé (nous) ont achevé d'échouer, détruisant le peu qu'il nous restait.
Aujourd'hui, l'humain moyen se refugie dans le virtuel. Son quotidien n'est que rêves.
Mais est-on encore Homme lorsque nous choisissons de rester parquer dans des barres d'immeubles, taudis délabrés, dormant et mangeant lorsqu'une alarme nous dit qu'il le faut ; lorsque nos dépouilles sont ramassées comme des déchets encombrants par des robots qui "vivent" plus dans la réalité que nous ?
Comble du comble, cette virtualité addictive est menacée ! Par une entité, un dieu, une riche entreprise concurrente, un groupuscule du réel ?
Même si ce futur ne me donne vraiment pas envie, j'ai apprécié découvrir ce monde à travers ces trois histoires qui convergent. Une vision qui diffère selon qui nous conte l'histoire.
Cette écriture rythmée, entraînante m'a énormément plue. J'aime ces auteurs qui me donnent envie de sécher le boulot..
Un énorme coup de coeur pour ce livre et une grande impatience de retrouver tous ces personnages.
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Les mondes virtuels me passionnent dès qu'ils sont abordés dans une fiction. Alors, lorsque l'auteur m'a gentiment proposé de lire son nouveau roman d'anticipation, j'ai accepté sans hésiter. Il s'agit d'une oeuvre à trois voix avec des héros au tempérament éclectique et dont le quotidien est différent, voire extrêmement opposé. Par exemple, Genna est une surdouée travaillant pour Interpol qui refuse tout ce qui est virtuel. Elle est ce que l'on appelle une Vivante. Malheureusement pour elle, la demoiselle va mener l'enquête à travers un jeu vidéo mondial où les cybercriminels et les complots se font de plus en plus nombreux… Aux côtés de McKay, elle va devoir surpasser ses aprioris ainsi que ses habitudes. À l'inverse, Rei, véritable geek addict aux MMORPG va être contrainte de quitter le numérique pour vivre des péripéties dans le monde réel. La Connectée sera aussi perdue que Genna et vivra une aventure intense, dangereuse et déroutante pour sauver Natsumi, sa binôme de jeu, colocataire et amie enlevée sous ses yeux. Je reconnais avoir eu une nette préférence pour Rei, car elle a frôlé des dangers que je n'avais pas anticipé et a fait des rencontres intéressantes, en particulier avec Gallahad. Avec ce dernier, elle apprendra à se surpasser et à voir plus loin que son ancienne vie. À mon sens, elle est le personnage qui va le plus évoluer que ce soit physiquement ou psychologiquement. Or, que ce soit au début ou au fil des pages, j'ai réellement apprécié son tempérament naïf, déterminé, courageux et loyal. Des trois narrateurs, elle est celle à qui je me suis le plus identifiée. Sans doute parce que j'ai moi-même été joueuse et que je ne serais pas restée de marbre si on avait emmené la personne avec qui je vis…

Une fois encore, Guy-Roger Duvert a su donner un rôle intéressant aux Femmes. Celles-ci sont toujours actives, audacieuses, fortes, sensibles et talentueuses dans un domaine. Cependant, elles ne sont pas considérées comme invincibles, profil trop présent en dystopie où l'héroïne est souvent « badass »… C'est donc avec plaisir que j'ai suivi Genna et Rei qui, malgré leurs erreurs ou leurs défauts, vont évoluer aussi bien que les Hommes. du côté de ces messieurs, j'avoue avoir bien accroché avec Nash, le troisième narrateur et principal héros de cette histoire. Il est ce que l'on appelle un Hybride : il est autant à l'aise dans la réalité (où il a été flic par le passé) que dans le monde virtuel (où il a un personnage d'un bon niveau). Cette spécificité fait de lui une personne ambivalente, réactive et capable de s'adapter. Un atout non-négligeable, surtout face aux Nécromants, des tueurs virtuels qui parviennent à tuer les avatars et le cerveau des joueurs… L'ancien policier va donc mener une enquête périlleuse, passionnante et sans temps morts dans tous les mondes ! J'ai été intéressée par son sort et j'appréciais particulièrement son tandem avec Noriko, une femme-cyborg.

Pendant longtemps, les trois narrateurs vont chacun progresser de leur côté, sans jamais se croiser. Néanmoins, il y aura bien un lien entre eux… Il faudra simplement avancer au fil des chapitres pour comprendre lequel ! Au départ, j'avoue que j'étais assez perturbée par ces changements de narration fréquents. Les chapitres sont souvent très courts et s'interrompent à des moments intéressants, donnant ainsi envie au lecteur d'avancer dans sa lecture. Mais pour moi, cela changeait un peu trop. Dès que je m'habituais à un protagoniste et que j'essayais de comprendre son affaire, on passait à une autre enquête/un autre héros. Lisant surtout le soir avant de dormir, j'avais du mal à me mettre dans l'ambiance. En outre, comme ce n'est jamais indiqué au moment d'un chapitre, je me demandais toujours si on était dans le réel ou dans le jeu… Il fallait trop que je me concentre. Alors, j'ai dû changer mes habitudes pour plonger correctement dans ce roman…

Heureusement, le monde imaginé par l'auteur est riche et complexe que ce soit la réalité futuriste et hyper-technologique ou le virtuel où il existe toute sorte d'univers et de fonctionnalités. La Terre a été endommagée et se trouve à présent peu vivable. Les humains vivent seuls, dans des immeubles délabrés où personne ne se connaît. Ils ne semblent plus travailler. Les machines sont omniprésentes dans le corps des gens (ex : Noriko a un bras cybermétique ainsi que d'autres membres mécaniques) et au quotidien : c'est une alarme qui prévient quand il faut manger et ce sont des machines qui viennent récupérer les corps des gens qui meurent chez eux en solitaires… C'est terrible ! On n'aimerait vraiment pas y vivre ! Alors, pour avoir une meilleure vie, les hommes se réfugient dans le virtuel, choisissant aussi bien le monde/le verse dans lequel ils évoluent que l'aspect physique de leur avatar. Pour ma part, les termes de jeu (ex : loot, spawn, PNJ) ne me sont pas inconnus, mais Guy-Roger Duvert a systématiquement pensé aux non-initiés en les expliquant en bas de page, ce qui est très appréciable ! En revanche, il y a beaucoup d'éléments nouveaux qui arrivent au compte-goutte. Parfois trop, mais au moins, impossible de s'ennuyer ! Pour ceux ayant lu « Backup » (mon titre préféré pour le moment), j'ai eu l'impression de retrouver plusieurs choses de l'univers. C'est toutefois plus étendu et plus creusé. Une belle surprise !

Bien que j'ai eu quelques difficultés à me faire à la triple narration, Guy-Roger Duvert a su m'embarquer dans cette aventure futuriste. Sa plume est toujours aussi simple, abordable, prenante et très visuelle. Les combats sont toujours aussi bien retranscrits, si bien qu'on a l'impression d'y être. Encore une fois, j'imagine sans mal une adaptation cinématographique ! Cela tombe bien, puisque « Virtual Revolution 2046 » est un préquel sous format roman qui se déroule avant un long métrage réalisé par l'auteur. Apparemment, il est disponible sur Amazon Prime. Ayant cette plateforme de streaming, je suis curieuse de voir le résultat ! Par ailleurs, les thématiques abordées poussent toujours à la réflexion. Ici, il est question de la relation de l'Homme avec les écrans, de contrôle de masse, de désintérêt de la vie, d'humanité isolée, de virtuel se confondant avec le réel, des avancées technologiques et médicales pour « améliorer » le corps humain, d'industries multinationales, d'argent, de vie privée, de révolution radicale engendrant la mort d'innocents, etc. Bref, une lecture sombre, entraînante, divertissante et intelligente.

Petit paragraphe en plus, car j'ai finalement regardé « Virtual Revolution » quelques jours après. J'avoue que, même si le scénario était prévisible, le film a changé ma perception de l'ouvrage : je l'ai davantage apprécié. Nash ressemblait assez à l'image que je me faisais de lui, si bien que cela m'a fait plaisir de le retrouver. Son combat contre les Nécromants, les cyber-terroristes, m'a davantage intéressée. de plus, j'ai mieux compris ce que les multinationales attendaient de lui et ce dont elles étaient capables. En outre, j'ai aimé « voir » l'univers où évolue Nash. C'est quelque chose de le lire et de l'imaginer, mais c'est encore mieux d'assister à une représentation physique de ce que le réalisateur pense de notre futur ! Il n'y a réellement personne dehors : les rues sont tristes, pluvieuses, vides d'humanité, mais remplies de machines. La famille ou l'amitié de signifient plus rien, car seul ce qu'il se passe dans les verses a de l'importance. Alors, les gamers vivent dans un état végétatif sur leur siège, l'esprit plongé dans les jeux en ligne, ignorant (consciemment ou non) qu'ils sont muselés et contrôlés. Je confirme que l'on peut découvrir le film sans avoir lu le livre préquel et, inversement que l'on peut plonger dans le roman sans avoir vu « Virtual Revolution », car les deux sont dissociables et se complètent bien.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Je lis peu de science-fiction, mais c'est un genre que j'apprécie quand il est, comme ici, prétexte autant à divertir qu'à susciter de multiples questions d'ordre éthique et moral sur un sujet qui me fascine : les intelligences artificielles. L'auteur aborde également le thème de la réalité virtuelle et il le fait de manière convaincante !

En 2046, le monde a profondément changé : les trois-quarts de la population mondiale ont délaissé une réalité triste à souhait, a fortiori pour les moins fortunés, pour un monde de fantasmes que l'on peut plier à ses moindres désirs. La qualité de l'air dans la vraie vie est déplorable ? Peu importe, il vous suffit de vous connecter et de vous plonger dans un verse, un monde virtuel, pour prendre une bonne bouffée d'air frais. Votre physique vous déplaît fortement et vous vous rêvez en gros bras ? Pas de problème, il n'y a qu'à créer l'avatar qui correspond à vos désirs les plus profonds et vous plonger dans un verse où vous pourrez faire valoir la puissance de vos muscles à moins que vous ne préfériez jouer à l'étudiant, fêtard ou modèle, sur un campus américain. Les possibilités sont infinies…

Le rêve, non ? Peut-être, bien que l'on puisse se poser la question de la valeur d'une vie artificielle où derrière le bonheur ressenti à l'instant présent, il n'y a que du vide et l'impossibilité de se créer un futur qui ait réellement du sens. Une fuite, même virtuelle, n'en demeure pas moins une… Quel avenir à long terme pour une société où la plupart des gens sont reliés et dépendants d'une machine et des états qui acceptent de subvenir à leurs besoins les plus primaires sans pour autant leur garantir un minimum de droits ? le plaisir immédiat et la possibilité de se vider l'esprit de tout tracas, valent-ils réellement la peine que l'on abdique sa liberté et que l'on renonce à améliorer le monde, le vrai, afin qu'il devienne enfin un endroit agréable qu'il n'est plus nécessaire de fuir dans des mondes artificiels ? Des questions, parmi tant d'autres, qui ne manqueront pas d'accompagner votre lecture…

Le nouvel ordre mondial, bien qu'éthiquement et idéologiquement contestable, semble fonctionner. Mais pour combien de temps ? Résistera-t-il aux nouvelles menaces qui planent sur la vie virtuelle et qui ne sont pas sans conséquence dans le monde réel ? Des Connectés se font tuer en ligne alors que cela devrait être impossible, des Connectés, sensés être dociles, se mettent à commettre des meurtres et d'autres se font kidnapper par les grandes entreprises dans l'indifférence générale, le statut de Connecté étant loin d'être respecté. C'est dans ce contexte difficile que nous faisons la connaissance de nos trois protagonistes : Nash, un ancien policier vivant à Paris qui, depuis le meurtre de sa campagne, s'est lancé dans une vendetta personnelle, Rei, une Connectée tokyoïte qui se voit contrainte de quitter le monde virtuel suite au kidnapping de sa petite amie, et Genna, une surdouée travaillant pour Interpol à New-York, plus douée pour la logique que les sentiments.

Ces trois personnages n'ont rien en commun, mais ils représentent à merveille les différents rapports à la réalité virtuelle qui se côtoient dans ce monde futuriste : Nash est un hybride ancré dans la réalité, mais qui n'hésite pas à se connecter pour accomplir ses missions, Rei ne considère sa vie que sous le prisme de son avatar, et Genna fait montre d'une réelle défiance envers un système dont elle sent intuitivement les dangers et les limites. En plus de leurs différences de caractère qui les rendent intéressants, l'auteur a veillé à faire évoluer ses personnages au gré de leurs péripéties et des rebondissements, ce qui ne les rend que plus humains et réalistes. Rien n'est fixé dans le marbre et petit à petit, des glissements s'opèrent dans la vie de chacun… Pour ma part, c'est peut-être l'évolution de Rei qui m'a le plus étonnée et marquée.

En début de roman, le fossé entre l'assurance de son moi virtuel et sa réelle personnalité, déconnectée des réalités du monde, nous semble vertigineux, voire infranchissable. Mais de fil en aiguille, la jeune fille, qui recherche avec la force du désespoir sa petite amie, s'endurcit ! Dans un monde où la vie des Connectés n'a aucune valeur, elle n'a pas d'autre choix que d'avancer et de prendre les armes. de junkie virtuelle, elle devient une jeune fille sûre d'elle, bien décidée à s'imposer quitte à rejoindre un Ordre dont elle n'approuve pas l'objectif final : la destruction des verses. Sa psychologie est, du moins pour moi, la plus intéressante et la plus fine. J'ai ainsi adoré suivre son évolution et la manière dont elle quitte le chemin balisé d'une vie virtuelle entièrement sous contrôle pour une existence empreinte de brutalité. Une nouvelle vie la faisant basculer vers un obscurantisme pernicieux et vengeur…

Question vengeance, Nash n'a rien à envier à notre adolescente, son existence étant dédiée à l'élimination des Nécromants, ces personnes qui tuent aléatoirement des joueurs pendant qu'ils sont en ligne et donc vulnérables. Cela était du moins vrai jusqu'à ce qu'il se rapproche d'une femme qui l'aidera à apaiser cette haine et cette rancoeur qui le consument et le guident depuis le meurtre de sa femme. Mais n'oubliez pas que l'auteur n'est pas connu pour sa clémence envers ses personnages, et que le temps de la paix intérieure n'est peut-être pas encore venu pour notre mercenaire… Nash est un personnage assez complexe qui, derrière une certaine dureté de caractère, se révèle finalement assez humain. C'est peut-être la raison pour laquelle il ne porte aucune trace d'augmentation cybernétique, des améliorations qui lui auraient pourtant été fort utiles pour son travail.

Quant à Genna, notre enquêtrice pour Interpol, elle m'a fait penser, dans une certaine mesure, à un Sherlock Holmes au féminin. Consciente de sa précocité intellectuelle et ne maîtrisant pas les codes sociaux, elle peut sembler désagréable et imbue d'elle-même. Mais plus on apprend à la connaître, plus on comprend qu'elle n'est peut-être pas aussi misanthrope que cela, et que derrière un certain manque de tact, se cache une personne qui ne demande qu'à être acceptée par les autres. En plus d'une personnalité intéressante, j'ai apprécié la manière dont sa vision de la réalité virtuelle évolue pour devenir bien plus nuancée. de la même manière, il est indéniable que son enquête, et ses échanges avec ses partenaires, vont engendrer chez elle des changements notables qui la rendent bien plus humaine et presque attachante.

Au-delà des personnages et des nombreuses réflexions soulevées autour de la réalité virtuelle et des intelligences artificielles, l'intérêt de ce roman très visuel réside également dans tout l'univers mis en place par l'auteur. Des nouveaux rapports sociaux que l'on découvre au fil de notre lecture, aux décors urbains qui tranchent résolument avec les nôtres, en passant par l'organisation socio-économique d'un monde encadré par de grands groupes aux pouvoirs quasi illimités, tout est mis en place pour nous plonger avec réalisme dans un futur que l'on espère bien différent du nôtre. Il est ainsi fascinant, bien que parfois oppressant, de se balader dans un univers où la réalité virtuelle a impacté physiquement et durablement le monde réel. Les lecteurs devraient également apprécier d'explorer différents verses, chacun ayant ses propres codes graphiques et ses propres règles…

Quant à la plume de l'auteur, elle se révèle fidèle à elle-même : immersive, fluide et rythmée ! Si on ajoute à cela une alternance des points de vue apportant un dynamisme certain, on obtient un livre qui se lit rapidement, et dont on prend plaisir à tourner les pages d'autant que l'action est au rendez-vous avec, entre autres, des scènes de combat plutôt intenses. Les personnes appréciant les romans cyberpunk bourrés d'action devraient donc trouver ici leur bonheur avant, peut-être, d'avoir envie de visionner le film qui se déroule un an après la fin du livre. Pour les abonnés Prime Video, il est d'ailleurs disponible sur la plateforme.

En conclusion, dans un style très cinématographique propre aux romans de Guy-Roger Duvert, Virtual Revolution 2046 nous propose une réflexion pleine de pertinence sur les intelligences artificielles et sur la réalité virtuelle qui, sans garde-fou, finit par emprisonner au lieu d'offrir cet espace de liberté dont elle aurait pu être le symbole. Mais Virtual Revolution 2046, c'est également un roman aux multiples facettes nous plongeant dans la vie de personnages très différents qui vont être confrontés, chacun à leur manière, à des ennemis qu'ils soient intérieurs, virtuels ou qu'ils prennent la forme d'une organisation aux valeurs et méthodes extrêmes. Dans un monde où le virtuel a pris le pas sur le réel, y a-t-il encore quelque chose à sauver ? Une question à laquelle nos protagonistes nous apporteront peut-être une réponse dans la suite de leurs (més)aventures…
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Si je vous avoue – honteusement – que cela fait désormais presque trois ans que je n'ai pas ajouté une seule misérable phrase à l'un ou l'autre de mes deux projets de romans, vous comprendrez probablement plus aisément à quel point j'admire les auteurs qui sortent plusieurs ouvrages dans une même année … Autant vous dire que Guy-Roger Duvert explose tous les records : un livre en mars, un livre en mai, un livre en aout, et si j'en crois la page « du même auteur », un autre est prévu d'ici la fin de l'année 2020 ! Grosso modo, à chaque fois que j'en lis et chronique un, le prochain se glisse subtilement dans ma boite aux lettres et donc dans ma pile à lire prioritaire ! Et le plus incroyable dans cette histoire, c'est que non seulement je ne m'en lasse absolument pas, mais au contraire j'en redemande : je passe toujours de si extraordinaires moments de lecture, à la fois palpitants et intéressants, que je ne verrai absolument aucun inconvénient à en glisser un dans chacune de mes pile à lire mensuelles !

2046. La majorité de la population mondiale passe la majeure partie de son temps immergée dans des mondes virtuels, n'en sortant que pour satisfaire rapidement les besoins les plus vitaux : se sustenter et dormir. Les nouvelles catégories sociales sont ainsi définies selon le rapport entretenu à ces univers numériques : les Connectés sont ceux qui passent tout leur temps en ligne, les Vivants sont ceux qui rejettent catégoriquement cette technologie ou qui ont les moyens financiers de profiter pleinement de la réalité, et les Hybrides sont ceux qui partage leur temps entre virtuel et réel. Rei, jeune Connectée, passait ainsi ses journées à jouer en ligne avec sa meilleure amie et colocataire … jusqu'au jour où cette dernière se faire enlever sous ses yeux impuissants. Bien décidée à la retrouver, la jeune femme va être obligée de s'aventurer dans la réalité. Genna, Vivante surdouée travaillant pour Interpol, doit enquêter sur une série de meurtres menés d'une main de maitre par des Connectés. Enfin, Nash, ancien flic travaillant désormais pour une multinationale, est chargé de résoudre le mystère des crimes cybertroniques qui ne cessent de se multiplier depuis quelques temps …

En étant parfaitement honnête, même si j'étais vraiment curieuse de découvrir le nouveau roman de Guy-Roger Duvert, celui-ci ne m'ayant jamais déçue, j'avais tout de même une légère appréhension au moment de m'immerger dans cette lecture … Moi qui n'ai jamais joué à un seul jeu vidéo de toute ma vie, et qui vie dans la crainte constante que mon drogué de petit frère oublie un jour qu'il y a une vie en dehors de son écran d'ordinateur, je ne pouvais qu'être un peu méfiante à l'idée de découvrir un futur où trois-quarts des êtres humains vivent reliés à des mondes virtuels quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Mais mes craintes ont très rapidement été balayées d'un revers de la manche : au bout de quelques pages, j'étais totalement happée par l'intrigue et toutes mes réticences avaient fondues comme neige au soleil. Encore une fois, Guy-Roger Duvert nous plonge dans un futur qui n'a absolument rien d'aberrant : il est parfaitement cohérent avec l'évolution actuelle de notre monde, de nos technologies, de nos modes de vie, et on peut sans la moindre difficulté projeter ce récit dans les décennies à venir …

Et cela d'autant plus que l'auteur, en « explorant l'impact à venir qu'aura l'essor de la réalité virtuelle sur nos sociétés » – comme l'indique la quatrième de couverture –, est allé jusqu'à réfléchir aux conséquences économiques et politiques de cette nouvelle forme de société. Beaucoup d'auteurs se seraient contentés de n'imaginer que le strict minimum pour que l'intrigue puisse avoir lieu, mais il est allé beaucoup plus loin et nous explique comment les gouvernements ont dû s'adapter pour épouser cette transformation radicale des modes de vie … et en tirer profit. Et cela ouvre la porte à pas mal de questions philosophiques et éthiques : en s'assurant que tous leurs citoyens aient les moyens de devenir accros à ces mondes virtuels, en fournissant gratuitement l'électricité et la nourriture tout en octroyant à chacun un petit pécule qu'ils pouvaient utiliser pour s'abonner à tel ou tel verse, ils s'assurent également d'avoir tout ce petit monde sous contrôle … tout en réduisant drastiquement la pollution atmosphérique et la croissance démographique, les junkies virtuels ne sortant jamais de chez eux et ne fondant aucune cellule familiale. Autant vous dire que tout ceci m'a fascinée !

Et que dire de l'histoire à proprement parler ?! Une fois encore, c'est un récit palpitant que nous offre l'auteur : une fois plongé dedans, vous ne pouvez plus en sortir tant vous avez envie de connaitre la suite ! Il faut dire que chaque petit chapitre s'achève sur un vrai cliffhanger, vous contraignant à lire toujours « encore un seul chapitre » … On s'attache assez rapidement à nos trois personnages principaux, si différents mais tous touchants à leur manière. Je me suis sentie particulièrement proche de Genna, cette jeune surdouée qui ne comprend rien aux conventions sociales : solitaire, non par véritable choix mais parce qu'elle ne sait pas comment se comporter avec ses semblables, elle va s'ouvrir progressivement au cours du récit … Quant à Rei et Nash, je dois reconnaitre que tantôt j'étais pleine d'empathie à leur égard, tantôt ils avaient tendance à m'effrayer par leur noirceur, leur violence, leur soif de vengeance. Malgré tout, suivre leurs péripéties respectives était follement haletant ! Tout du long, on se demande bien ce qui se trame derrière tous ces mystères, on tente de recoller les morceaux du puzzle en essayant de comprendre comment tout ceci est lié, comment ces trois enquêtes parallèles vont bien finir par se recouper …

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est encore une fois un sans-faute pour Guy-Roger Duvert, qui m'a à nouveau convaincue et captivée ! C'est un récit très riche, foisonnant, qui happe le lecteur du début à la fin … et on peine même à tourner la dernière page, tant c'est un déchirement que de dire au revoir à ces personnages aux côtés desquels on a vécu tant d'aventures trépidantes ! Heureusement, il semblerait qu'une suite soit en préparation … Vous me croyez si je vous dis que j'ai sautillé de joie en découvrant ça ? J'ai vraiment hâte de voir ce qu'il va nous concocter, et je suis vraiment curieuse de découvrir comment toute cette affaire va bien pouvoir évoluer … Il faut dire qu'il est doué pour mener son lecteur par le bout du nez, pour lui faire élaborer des dizaines d'hypothèses et ensuite mieux le surprendre ! Je vais donc me contenter d'attendre sagement la suite, au lieu de me faire des noeuds au cerveau pour deviner ce qui nous attend … D'ici là, je vous encourage fortement à découvrir ce roman admirablement bien mené, où action et réflexion se mêlent savamment pour mieux fasciner le lecteur !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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2020. Pandémie mondiale, crise économique, conflits armés, réchauffement climatique... de plus en plus de monde cherche à fuir cette réalité toujours plus angoissante.
2046. Les trois quarts de la population ont fui la réalité, se réfugiant dans des mondes virtuels toujours plus vrais, toujours plus attractifs. Les classes ne sont plus uniquement sociales, elles sont également technologiques : les classes populaires, dépendantes aux univers virtuels, sont devenues les Connectés, et vivent reclus dans les bas-fonds, à l'opposé des Vivants, privilégiés réfractaires aux nouvelles technologies, quand au milieu, les classes moyennes sont représentées par les Hybrides, qui cherchent à trouver un équilibre entre réel et virtuel.
Ce monde réjouissant de 2046 nous est décrit dans Virtual Revolution 2046, le quatrième roman de Guy-Roger Duvert, dont c'est probablement l'essai le plus abouti jusqu'à aujourd'hui.

Nous suivons ici les enquêtes parallèles de Nash Trenton, espion privé Hybride cherchant à tirer au clair une affaire de meurtres virtuels, Genna Baker, Vivante agent d'Interpol rejetant les technologies de réalité virtuelle et devant résoudre des meurtres réalisés par des Connectés, et Rei, jeune japonaise Connectée, qui cherche à retrouver dans le monde réel sa compagne capturée par des hommes inconnus pour des raisons indéterminées...

Après avoir lu les deux premiers Outsphere, planet-operas que j'avais beaucoup aimés pour leur univers original, leur sens du spectaculaire et leur aspect "roman choral", et Backup, polar cyberpunk à l'ambiance très réussie, c'est sans trop d'appréhension que je me suis attelé à la lecture de son dernier opus, assurément sa proposition la plus maîtrisée.
En effet, ce Virtual Revolution 2046 se présente comme une synthèse de ses romans précédents, associant au rythme soutenu et à l'univers inventif d'Outsphere l'univers cyberpunk pessimiste de Backup. En optant pour trois personnages principaux, il développe une alternance de points de vues et situations bienvenus, tout en maintenant un rythme parfaitement dosé entre enquête, action et questionnements des personnages. Ceux-ci sont traités de manière plutôt équilibrée, aucun n'étant mis en avant par rapport aux autres, et il est intéressant, au travers des situations auxquelles ils vont être confrontés, de voir leurs convictions se heurter à leurs craintes les plus profondes, et de les voir bousculer leurs a priori pour avancer.
Ainsi, le livre, en décrivant un monde présenté comme plus juste, offrant à tous le minimum nécessaire pour assurer ses besoins vitaux, soulève quelques questions autour de nos modèles de société, sur les rapports de forces entre "classes", sur le libre-arbitre, sur la notion de réalité et sur la capacité des humains à s'interroger sur leur condition, à comprendre le monde et les autres.

Plus que dans Outsphere, réjouissant, dynamique mais probablement trop fouilli, ou que dans Backup, maîtrisé quoiqu'un peu trop classique, Virtual Revolution 2046 parvient à introduire ses thèmes - technologies, transhumanisme, société, rapport à la réalité - avec une certaine justesse, voire une certaine sensibilité, sans toutefois renier ce qui fait l'ADN des livres de l'auteur : une bonne dose de spectacle, toujours intelligemment mené.
Et là encore, le roman est au rendez-vous, alternant morceaux de bravoure réels ou virtuels avec un sens du rythme toujours aussi bien maîtrisé par l'auteur, et en proposant une exploration des réalités plus qu'intéressante.

Au final, difficile de trouver à redire sur ce titre, tant il apparaît comme l'aboutissement du travail de l'auteur. Un réel plaisir de lecture, distillant subtilement quelques pistes pour la suite à venir... Vivement 2047 !

En bref...
Virtual Revolution 2046 est pour toi si... tu as aimé les précédents essais de l'auteur, la SF spectaculaire, décomplexée, mais intelligente, et le cyberpunk.

J'ai aimé :
Le ryhtme et l'efficacité, au service d'une intrigue intéressante
Un bon équilibre entre les personnages
Quelques infos distillées pour la suite

J'ai moins aimé :
Trop court !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Derrière eux, ils laissèrent le Chinois, baignant dans son sang et son urine, le nez cassé, les côtes brisées, le coude disloqué, la cuisse transpercée, le genou définitivement endommagé et quelques dents en moins.
Rei se fit la réflexion que le bandit s'en sortait bien.
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La situation était simple : elle avait un objectif à atteindre. les Templiers étaient à même de l'aider. A partir de là, tout ce qui irait dans le sens de l'Ordre la servirait. Après tout, ne disait-on pas "les ennemis de mes ennemis...".
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Tout le monde y était gagnant. Les entreprises s’enrichissaient avec une clientèle acquise. Les Connectés disposaient de tout ce dont ils avaient besoin pour passer leur temps en ligne. Quant aux gouvernements, ce système leur permettait d’avoir sous contrôle la majorité de la population, à un moindre coût.
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Lorsqu’un être humain apprenait une information ne correspondant pas à ses croyances, à ses certitudes, le réflexe naturel était de faire abstraction de cette nouvelle donnée, soit en la décrédibilisant, soit en la minimisant.
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Si un jour, j'ai besoin de recruter quelqu'un, ne t'en fais pas, c'est clairement pas à toi que je penserais
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