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EAN : 9782253013716
122 pages
Fayard (30/11/-1)
2.62/5   4 notes
Résumé :
« La mémoire de l'enfant, enfouie à jamais, explose, incoercible. Faire oeuvre historique — ou le tenter — n'est pas en ce moment ma préoccupation. J'écris. Les mots viennent et je découvre ce que j'écris... »

Une petite fille archi-choyée dans un milieu privilégié vit entourée d'adultes soucieux qu'elle ne ressente pas l'absence du père. A sa naissance, elle a été baptisée. En octobre 1940, à onze ans, elle découvre l'univers des enfants de son âge. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Qu'est ce que ce livre m'a pesé !
J'aime les romans ou témoignages sur la seconde guerre mondiale, je ne me lasse pas du sujet et je pense qu'il est important d'en lire pour ne surtout pas oublier ce qui c'est passé.
Quand mon mari m'a ramené "La fenêtre ouverte" de Georgette Elgey, témoignage d'une adolescente pendant la guerre, je me suis dit chouette, ce livre ci je ne le connais pas.
Petit format, 218 pages, je l'ai commencé dimanche soir en pensant le lire en deux heures.
Et bien non ! J'ai mis presque deux jours à le lire, car ce témoignage ne m'a pas du tout captivé.
La narratrice, Georgette, raconte ses souvenirs de la seconde guerre mondiale. Sa famille a des origines juives mais la fillette n'a pas été élevée dans la culture juive mais comme une chrétienne. Elle est baptisée, a fait sa communion, est très privilégiée car elle fréquente un cours privé, a peu fréquenté les autres enfants, préférant étudier chez elle.. Sa famille est riche.
Nous sommes loin des témoignages habituels sur cette période, ce qui pourrait être intéressant, mais là ce n'est pas le cas.
Cette jeune fille, qui avait 11 ans lors de la déclaration de guerre, m'a paru bien insipide !
Trop gâtée, elle n'est pas très intéressante.
Il y a des moments où sa famille et elle ont eu beaucoup de chance, car leurs origines juives ont plus ou moins réussies à être cachées malgré quelques grosses frayeurs. Mais je n'ai pas eu du tout d'empathie pour elle ou sa famille, ce qui leur arrive m'a paru très terne et il m'a été impossible de m'attacher à elle. L'argent peut tout arranger, n'est ce pas !
Il est rare que je n'apprécie pas ce genre d'ouvrage mais là, non seulement le fond n'y est pas vraiment, ce qu'elle raconte n'est pas très intéressant. Mais la forme n'y est pas du tout ! Ce n'est pas super bien écrit. Qu'est ce que je me suis ennuyée.
Le tout ne m'a vraiment pas plu, et du coup je mets à regret une étoile. Cela m'ennuie mais je ne peux vraiment pas mettre plus !
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Livre trouvé dans une boîte à livre. le récit est sincère, l'auteur reconnait qu'elle a eu beaucoup de chance, les privilèges liés à sa classe et à la richesse ont favorisé son évasion vers la zone Sud et de multiples protection. L'auteur le reconnait, une famille plus modeste n'aurait pas eu cette chance. C'est un récit qui se lit rapidement et tient en haleine. On apprend beaucoup sur la vie d'avant guerre avenue de Tokio à Paris XVI.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mon interrogatoire se déroula donc, moitié en allemand, moitié en français. L'allemand criait ; il était si sûr de son fait que mes propos, au fond, devaient peu l'intéresser. Il me posa rapidement la question attendue : "Etes-vous juive ?" Ou plutôt il hurla : "Vous êtes juive." Je jurai que j'étais catholique, ce qui était vrai, que personne de ma famille n'était juif, ce qui était faux. L'allemand constata : "Vous dites que vous n'êtes pas juive, votre grand-mère dit qu'elle n'est pas juive, vos amis savent bien que vous êtes juifs, les... le savent bien." Et il me cita le nom du médecin juif dont ma mère contribuait au ravitaillement.
J'ai répondu : "Nous ne sommes pas juives." L'allemand m'a demandé : "Où votre mère a-t-elle eu ses laissez-passer ?" Je n'ai pas hésité un instant : " A la Kommandantur de la rue Galilée. " Je ne connaissais pas l'existence d'autre Kommandantur où l'on délivrait les Ausweiss, la capitale, en fait, en comptait plusieurs. Cette réponse m'est venue automatiquement. Faut-il y voir un effet du hasard, du calcul des probabilités ou une manifestation de la Providence, je ne puis en trancher, mais ma mère, à la même question, avait répondu comme moi, sans plus d'hésitation.
Or nous ignorions tout de l'origine de ces papiers et depuis que l'on nous avait arrêtées la crainte que ce soient des faux ne pouvait pas ne pas nous avoir envahies. Ma grand-mère n'avait pas eu à répondre à la question car cette maîtresse femme, d'une intelligence assez exceptionnelle et d'une grande vivacité d'esprit, avait décidé, dès l'instant où elle avait été séparée de nous, de tirer parti de son âge. Elle jouait les vieillards séniles, elle ne comprenait rien à ce qu'on lui demandait. Les allemands ont donc renoncé très vite à l'interroger. Ils ne lui ont pas affirmé comme à ma mère et à moi que certains de nos amis - et ils ont toujours cité un seul et même nom - savaient que nous étions juives.

P65 à 67 de l'édition Fayard.
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Et les semaines passaient. Je menais une curieuse existence. Une écolière sans histoire, une enfant privilégiée. A part le froid, je n'avais guère pâti matériellement de l'Occupation. La fortune de ma grand-mère, le courage de ma mère qui partait tous les matins à l'aube faire le ravitaillement, le recours au marché noir, les colis reçus de la campagne m'avaient assuré le nécessaire alors que nombre d'enfants et d'adultes souffraient cruellement de la faim. A certains moments, la vie semblait continuer comme si de rien n'était. Mon cousin germain s'était marié à Saint-Augustin, en grande cérémonie, le cortège se déplaçant dans une quinzaine de fiacres. Il y avait douze demoiselles d'honneur en broderie anglaise... Six étaient des jeunes filles (ce que je n'étais pas) et six n'avaient pas dix ans. J'étais donc exclue. Comme les deux familles possédaient des fermes, elles avaient mis un point d'honneur à ce que le lunch fût digne de l'avant-guerre. Ce fut un effroyable pugilat dans des salons bourgeois du huitième arrondissement, chez la mariée dont le père était avocat ; les invitées s'arrachaient les sandwiches au jambon. Un couple âgé, tous les deux très respectables, au nom plus que respecté, s'était planté devant le buffet, faisant barrage de leurs corps, et en interdisant presque l'accès à qui n'était de leurs amis. Certaines demoiselles d'honneur eurent leurs robes endommagées dans la bousculade.

P39-40.
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De ce premier hiver de l'Occupation, je n'ai pas gardé de souvenir de peur. J'étais étonnée qu'il fasse nuit le matin à huit heures lorsque je partais pour aller en classe - l'heure allemande appliquée à la France -, je ne comprenais pas pourquoi des livres scolaires étaient vendus amputés de certains textes, des pages étant collées de façon à interdire la lecture. Je ne comprenais pas pourquoi la Lorelei figurait dans mon recueil d'allemand comme d'un "unbekannt Dichter" (poète inconnu). Je connaissais son auteur, Heinrich Heine. Le professeur nous expliquait qu'il était juif. Je ne crois pas que je comprenais la signification de tout cela.

P21-22 de l'édition Fayard.
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" Espérer en Dieu est un devoir, un besoin, un instinct ; mais compter absolument sur l'heureuse issue de tous les événements et de toutes les complications, sans qu'on s'en mêle autrement que par des voeux et par des aspirations mélancoliques, c'est tout simplement l'abdication de nos facultés, de notre mission d'hommes, c'est de la légèreté et de l'inertie. "

(Docteur Michel Lévy, Constantinople, le 5 février 1855.)

épigraphe du livre.
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J'évoque ma soeur. Sans doute n'avons-nous jamais été aussi proches qu'en cette période. ses amis et elle venaient assez souvent le dimanche à Saint-Martin-en-Haut. On y ignorait les privations matérielles. A Lyon, on avait faim. Ma soeur n'a pas appartenu à un réseau de Résistance. Ce n'était certes pas de la lâcheté chez elle : elle prenait tout autant de risques que ses amis, presque tous résistants ; elle les hébergeait dans sa chambre, recevait en dépôt leurs papiers compromettants. Ma mère aussi a dissimulé parfois sous son matelas des lots de fausses cartes d'identités. Je me disais : elle est folle ! L'attitude de ma soeur tenait à la certitude que terminer ses études de médecine était plus utile pour la collectivité. C'est tout au moins ce que j'ai retenu d'une conversation entendue par hasard entre elle et le fils de ma marraine, sorti de prison et venu au cours d'une mission de Résistance faire une courte halte à Saint-Martin-en-Haut. C'était en 1943 puisqu'il fut arrêté peu après. Je ne comprenais pas la position de ma soeur. Je rêvais d'aventures héroïques dont naturellement je serais l'héroïne et mes rêves se terminaient toujours par une rencontre avec de Gaulle. " Quand de Gaulle sera là, je n'aurai plus peur" : à vrai dire, au fond de moi-même, j'étais bien contente que mon âge - quatorze ou quinze ans - me donne un prétexte de ne pas participer à une action clandestine. Rien ne me prouve que, plus âgée, j'aurais eu le courage de prendre part à la Résistance. Rien ne me prouve non plus que je ne l'aurais pas eu. En tout cas, les amis et amies et ma soeur me fascinaient et me terrifiaient. Un jour, l'une d'elles, la fille d'un artisan de Voiron, déjeune avec nous dans un restaurant de Lyon. Ma mère l'invite à Saint-Martin-en-Haut. Elle refuse : il lui faut porter des indicatifs de parachutage. Ce doit être en 1944. Un officier allemand, à la table voisine, hausse les épaules. Il trouve visiblement ses propos ridicules : ils étaient conforme à la vérité. J'étais terrifiée.

P148 à 150 de l'édition Fayard.
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