Le titre original de ce roman est "City of Gold and Shadows", mais l'éditeur français lui a préféré "L'enterré vif". Dommage, car, sans doute pour des raisons commerciales, ce titre nous en dit déjà trop sur l'énigme…
Charlotte, la petite-nièce de l'archéologue
Alan Morris, intriguée et inquiète par le départ prolongé de ce grand-oncle qu'elle n'a pas connu (parti pour la Turquie ?) et désirant en savoir davantage sur lui, décide de se rendre à Aurae Phiala, à la frontière du Pays de Galles, le dernier site sur lequel il a mené de nombreuses fouilles. Située près d'une rivière, dans un cadre idyllique, l'ancienne cité en ruines se révèle à la fois attirante et mystérieuse… "Élégiaque". Charlotte y est vite confrontée à un drame. Heureusement, le rassurant et habile inspecteur George Felse se rend vite sur les lieux.
Ellis Peters déplie un à un les pans d'une énigme avec talent. Il y a d'abord sa "belle écriture", l'écriture d'une époque diront certains : une large palette de vocabulaire, des phrases savamment construites… propres à exprimer la complexité de sentiments, la description d'une situation, d'un lieu ou d'un visage, la sensualité d'une étreinte. Cette écriture nous accompagne au sein d'un roman à la construction équilibrée, au rythme soutenu. Avec des moments de suspense. Les personnages qu'elle décrit sont souvent atypiques, ne semblant nous livrer qu'une part de leur être. C'est dans sa seconde partie que l'histoire se fait la plus captivante, alors que le tempo s'accélère. Seul bémol selon moi : une histoire de passeport (page 276 de l'édition poche 10/18) qui ne m'a pas convaincu. Hormis ce détail, je vous conseille de redécouvrir ce qui reste un très bon policier !