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Bernard Marchadier (Traducteur)
EAN : 9782919067350
420 pages
Vagabonde Editions (12/10/2021)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
En philosophie, il ne s’agit pas d’obtenir un résultat déterminé et définitif; il s’agirait même plutôt du contraire : faire en sorte que, en dépit des contraintes étroites propres à chaque époque, toutes les possibilités raisonnables de compréhension du monde restent accessibles. Pour ne pas étouffer, l’homme a besoin de ces perspectives ouvertes.
Tenu durant près de six décennies (1907-1963), traversé par les questions douloureuses de la guerre, de la viole... >Voir plus
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Sur ce cahier de notes. D’où me vient cette manie de noter ? Je me suis déjà posé la question. Maintenant, je comprends les choses ainsi : à vrai dire, le développement d’un homme dépend entièrement des jugements qu’il ne cesse de porter sur lui-même. En cet instant, je sens et pense de telle ou telle manière ; le progrès consistera à repérer la faiblesse de cette pensée et de ce sentiment et à s’élever ne serait-ce qu’un peu plus haut. Après chacune de ces tentatives et de ces combats avec soi-même on mûrit quelque peu. Or, tant qu’une pensée demeure en moi sans avoir été exprimée, sans avoir reçu ne serait-ce qu’une ébauche de contour, il m’est impossible de la juger honnêtement : elle est insaisissable et ne s’est pas suffisamment détachée de moi. Il faut l’inscrire dans une forme nette et la projeter hors de soi, comme une image sur une toile. Mettre par écrit, c’est simplement se munir de pièces solides à verser à l’éternel procès que l’on se fait à soi-même. 28 avril 1911
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Il n’y a pas de combat pour la liberté ; la liberté n’est pas un idéal fondamental auquel on aspire. Jamais. Il n’y a que des combats entre diverses formes de servitude. Les aspirations à la liberté apparaissent quand un idéal nouveau essaie de s’arracher à la domination de l’ancien. Mais il suffit qu’il y parvienne pour que sa domination soit aussi oppressive et contraignante que celle de l’ancien. 23 avril 1908
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On aime les gens comme le cultivateur aime la terre : pour ce qu'on y a investi ; non pas tant pour le bien qu'on en a reçu que pour le bien qu'on leurs a fait. L'amour le plus pur, l'amour de la patrie, croît en fonction de sacrifices dont pourtant on ne tire rien en retour ; c'est tout ce qu'on a le droit d'aimer. Il s'ensuivrait que celui qui veut aimer une autre personne ne doit lui manifestait que du bien, et que l'amour viendra de lui-même. Malheureusement, le plus grand abandon de soi perd de sa force quand il est perçu comme devoir contraignant et non pas comme libre volonté, comme bon vouloir. Nous aimons pour le bien que nous avons bien voulu faire ; pour le bien que nous avons été tenus de faire, nous ne pouvons que détester.

28 octobre 1910
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Je ne mourrai pas apaisé en toutes choses. Au lieu de s’adoucir, le dualisme qui oppose l’aspect cosmique de la vie et son aspect humain s’est, à un moment critique, haussé à un point d’intensité maximal. Le côté de la lumière et le côté des ténèbres. Tout, même la défaite, même la mort, est profondeur, magnificence, éclat, élan sous l’angle du cosmos et du destin ; et tout est misère, abandon, douleur, désillusion sous l’angle de l’homme et de la société. La libération consiste avant tout à rejeter hors du champ de vision ce côté ténébreux pour qu’il ne trouble pas la beauté inépuisable du drame qui se joue entre l’âme et le sérieux de l’existence. 24 juillet 1953
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Le cosmos, mon âme, les autres âmes : c’est là le monde de la liberté, de l’épanouissement, des beaux chagrins et des beaux élans, et, sur les sommets, de la communion dans l’amour. Et puis apparaît la société, elle attache et attelle, elle détruit la communion dans l’amour, elle détache du cosmos, elle ôte la liberté et fait d’un être vivant et entier un estropié, un esclave, un serviteur de nulle cause. Ce captif auquel, chez Homère, Zeus ôte l’humanité et la vertu, c’est tout simplement chacun d’entre nous, mis aux fers de la collectivité et du mal collectif. 11 février 1955
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