Oui-oui, un pantin convivial, fait le taxi sur Miniville, une paisible cité péri-urbaine. Toujours vêtu avec audace, c'est un être aux idées progressistes qui déroule sereinement une existence millimétrée entre son métier et un réseau d'ami qui partage avec lui la passion des goûters au Champomy. Assez vite cependant, le drame se noue, qui prend la forme d'un accident de la route le privant brutalement de son outil de travail. On pense alors s'orienter vers un roman qui exhumerait une nouvelle narration sur la thématique de la déchéance sociale, mais il n'en est rien : Oui-oui remplace opportunément son taxi embouti par un âne recruté dans le milieu de l'intérim. Et c'est là tout le génie de l'auteur que de nous offrir soudain une grille de lecture marxiste, mais en transformant un héros avec un fort capital de sympathie en exploiteur sans scrupule, le tout agrippé par un système économique impitoyable. En effet, les rapports entre Oui-oui et l'âne se détériorent très rapidement, ce dernier dénonçant des conditions de travail particulièrement dures alors que Oui-oui n'a d'autre objectif que de baisser ses charges d'exploitation en rognant sur les portions d'avoine. La tension grimpe et un conflit social semble même inévitable, mais Oui-oui, récupérant son taxi plus vite que prévu, offre à l'âne un licenciement économique accompagné d'une solide indemnité. Tout se finit donc bien pour tout le monde et Oui-oui régale ses amis de Champomy framboise. Cependant l'auteur, avec ce goût qu'on lui connaît pour l'ambigu et le non-dit, nous amène toutefois à nous questionner : que se serait-il passé si Oui-oui n'avait pas repris possession de son taxi ? Aurait-il fait droit aux revendications légitimes de l'âne ou bien aurait-il persisté dans la voie d'un assainissement nécessaire de la situation financière de sa petite société. L'auteur laisse au lecteur le soin de faire sa propre réponse. C'est là tout l'intérêt de ce court ouvrage qui se dévore d'une traite.
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Toute mon enfance...
C'est tellement désuet, naïf et presque béni oui oui aujourd'hui.
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Oui-Oui est un petit pantin très consciencieux. Il ne part jamais travailler sans laver sa jolie auto.
Décidément, un âne dans un salon, c'est encombrant!
Rien de tel qu'un bon goûter pour se remettre en forme!
Ce classique a meublé les bibliothèques de générations d'enfants. Son autrice, l'Anglaise Enid Blyton, a projeté son enfance dans le personnage principal, Claudine, qui veut se faire appeler Claude. Est-elle pour autant une pionnière des réflexions sur le genre ?
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