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Russ Braun (Illustrateur)John McCrea (Illustrateur)
EAN : 9781606902202
276 pages
Edition Dynamite (22/11/2011)
4.5/5   3 notes
Résumé :
All the pieces are falling into place, for the Boys as well as their most mortal enemies. The long-dreaded superhuman conflict is on its way. But first there are secrets still to be uncovered: like the story of the team's first encounter with supergroup The Seven, and the shockwaves from that disastrous meeting that still reverberate today. Hughie, meanwhile, discovers his comrades' hidden history, as their original leader Colonel Greg Mallory takes him through sixt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Highland Laddie (minisérie consacrée à Wee Hughie). Il contient les épisodes 48 à 59 de la série, soit un an de publication de novembre 2010 à octobre 2011. Il se décompose en 3 parties.

"Proper preparation and planning " (épisodes 48 à 51, illustrations de Russ Braun) - Jess Bradley prend en charge la supervision des Seven. La première rencontre ne se passe pas très bien, elle en ressort couverte des tripes d'un instructeur. Susan Rayner a décidé de démissionner de son poste de directrice de la CIA, au profit de Kessler (surnommé Monkey). Il va falloir que Billy Butcher mette les points sur les "i" avec lui.

"Barbary coast" (épisodes 52 à 55, illustrations de John McCrea et Keith Burns) - Hughie Campbell a une longue discussion avec Greg Mallory qui lui raconte son parcours professionnel depuis la bataille des Ardennes en 1944, jusqu'aux premières missions avec Billy Butcher.

"The big ride" (épisodes 56 à 59, illustrations de Russ Braun) - Un prostitué transsexuel a été sauvagement assassiné et tout laisse à penser que le meurtrier est Jack from Jupiter, l'un des Seven. Billy Butcher et Hughie Campbell enquêtent. Annie January (Starlight) essaye également de sortir de l'impasse pour sa relation avec Hughie.

À nouveau, ce tome fait ressortir que Garth Ennis narre un récit ambitieux, à la densité comparable à celle d'un roman copieux et intelligent. Au fil des épisodes, il aborde le prix à payer pour l'ambition (Jess Bradley qui avance sans visibilité), le prix à payer pour l'engagement (Greg Mallory), l'horreur de la guerre (la Bataille des Ardennes), la frénésie du capitalisme sauvage (les profits engrangés par les industries de l'armement), la confiance dans la relation de couple, la manipulation des individus, la relation de confiance professionnelle, etc.

Le passage sur la Bataille des Ardennes est d'autant plus terrifiant que Garth Ennis dépasse la simple évocation de cette boucherie pour ramener sur le tapis la question de la fiabilité des armements confiés aux soldats. La structure narrative lui permet à la fois de parler du capitalisme dans ce qu'il a de plus destructeur (le profit passe avant la qualité des produits livrés aux soldats) et à la fois de mettre en évidence que les conséquences des économies de bouts de chandelles sont supportées par les petites gens en bout de chaîne (les soldats sur le champ de bataille, ou même plus consternant les client des compagnies d'aviation). Ennis aborde des questions de plus en plus sophistiquées et difficiles, plus encore que dans "Preacher".

Au fil des tomes, Ennis a su décrire et créer des personnages complexes et ambigus, humains, faillibles. le lecteur ne peut que s'attacher à Hughie Campbell et à ses efforts pour refuser de compromettre ses valeurs, de ne pas accepter aveuglément les consignes de Billy Butcher, et d'oser lui tenir tête. Ennis développe la relation entre Hughie et Annie sans mièvrerie, avec un regard adulte impressionnant sur l'importance de la confiance entre 2 individus et sur l'apport de l'un à l'autre dans un couple, au-delà des relations sexuelles. Il s'agit d'une scène subtile, intelligente, constructive et touchante, sans aucun recours à des grosses ficelles usées.

Au travers de ces individus, Garth Ennis réussit des portraits dotés de nuances multiples et intrigantes. Plus le récit avance, plus le lecteur respecte la détermination et l'intelligence de Billy Butcher, tout en le craignant tant et plus. Une fois de plus Butcher maltraite sexuellement un individu au travers d'une sodomie forcée et brutale. Ennis parvient à jouer sur les 2 tableaux : celui de l'humour trash, et celui de l'horreur devant Butcher capable de commettre un tel acte de sang froid. Au fil des pages, les motivations de Butcher se dévoilent peu à peu et son ambiguïté s'en trouve renforcée. le lecteur est pris dans le mouvement de balancier entre la nécessité indiscutable d'un contrepouvoir vis-à-vis des superhéros (exercé par Butcher et The Boys) et l'ignominie barbare des actions de Butcher. À plusieurs reprises, Ennis joue sur ces 2 tableaux (humour trash & description psychologique tragique) au travers d'un seul et même événement. À chaque fois le lecteur ne peut que constater qu'il s'est fait prendre au piège de ce dispositif redoutable qui le transforme en voyeur pervers. Ennis réussit un autre tour de force avec Queen Maeve, une femme objet dévergondée et lubrique, victime de ses pulsions (un thème présent depuis le début avec les pulsions perverses des superhéros), et finalement tragique.

Malheureusement, Ennis ne bénéficie pas de dessinateurs à la hauteur. le tandem formé par John McCrea et Keith Burns réalisent des illustrations plutôt laides qui mettent platement en images le scénario. Ce dernier repose sur de copieuses scènes de dialogue qui sont mises en scène sans aucune once d'imagination ou de talent. Russ Braun s'en sort un peu mieux dans la mesure où ses dessins sont plus agréables à l'aeil, plus nuancés. Mais il éprouve les mêmes difficultés à donner de la vie aux scènes de dialogues. En outre ses capacités à retranscrire les émotions sur les visages se limitent à singer Darick Robertson, là aussi de manière servile et sans son talent. Ce tome souffre donc de dessins manquant d'inspiration et de talent. Par contre, une fois encore, les couvertures de Darick Robertson sont irrésistibles grâce à un humour aussi noir que provocateur. Il n'y a qu'à regarder cette parodie de la couverture de "Dark Knight returns" où Batman se fait botter le derrière par Billy Butcher. Je crois que c'est clair !

Avec ce tome, toute la densité des personnages et la subtilité des thèmes abordés portent le récit pour une narration riche et intelligente, avec des thèmes profonds. Les moments Ennis (provocation trash et crade) sont présent au rendez-vous, tout en dépassant la provocation gratuite et en mettant le lecteur devant ses propres réactions face aux horreurs décrites. le lecteur ne peut que déplorer la qualité moyenne, voire médiocre des illustrations.
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