Annie Ernaux fait parler d'elle avec ce titre, que l'on évoque sa brièveté ou son sujet, encore polémique à notre époque.
En effet, elle y relate sa relation avec un homme de 25 ans qu'elle nomme A., alors qu'elle en avait 54 ans. Avec beaucoup de pudeur et de lucidité, elle explique comment cette histoire a été pour elle un voyage dans le temps, la ramenant à sa propre jeunesse. de même, A. lui rappelle son milieu d'origine modeste et certains gestes qu'elle a perdus, devenue «bourgeoise».
J'ai lu ce court roman, cette nouvelle, deux fois de suite, et j'aurais pu le relire une troisième fois.
C'est un livre sensible et pertinent à la fois. En partant de sa propre histoire et en remontant ses souvenirs, elle nous parle des relations femmes-hommes, de nos moeurs et de notre société... ou comment le témoignage devient universel.
J'ose dire qu'il est trop court et que j'en aurais lu volontiers 150 pages de plus. Je suis restée un peu sur ma faim.
J'ai lu du
Annie Ernaux étant très jeune. D'après mes notes, six de ses textes. Je sais que j'aimais beaucoup son écriture et que «
Les armoires vides» m'avait particulièrement plu à l'adolescence. Malheureusement, je ne m'en souviens plus. «
Le jeune homme» fait écho à «
L'événement» que je pense relire, dans lequel elle témoigne de son avortement.