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3,36

sur 1165 notes
Ma femme l'a lu, m'a lu des passages.
Nous en avons parlé et puis j'ai lu.
Il y aurait beaucoup à dire de ces trente-huit pages ramassées.
J'ai pris note des mots profonds surgis au détour de la narration d'une aventure dans le temps, ouverture vers l'écriture, sublimation indispensable des choses vécues..
Je vois A. comme un remue-mémoire, qui donne l'opportunité à A. Ernaux de renouer les fils d'un passé à la fois heureux et douloureux. A. est de Rouen, là où l'auteure a fait ses études, aimé, avorté.
Qu'importe le passé. "Cette épaisseur de temps qui nous séparait avait une grande douceur, elle donnait plus d'intensité au présent".
La différence d'âge est anecdotique. Seule compte la réminiscence de ce qui a été et la possibilité de ce qui peut encore être, reviviscence d'années écoulées et ivresse d'un présent intense.
Je placerai peu de citations, ce serait piller une courte chronique mais j'ai envie de terminer sur une fantaisie absente de ce récit majeur : "Il m'avait semblé, pendant de longues minutes, me mouvoir dans le temps sans nom du rêve".

P.S. le libraire m'a dit que le livre était autant prisé des dames que des messieurs, sans pouvoir préciser l'âge de ces derniers. Il a déjà été réimprimé.
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Un texte très court, très vite lu et que j'oublierai peut-être très vite, même si j'ai apprécié ma lecture. Car oui, c'est le cas parfois avec les lectures trop rapides chez moi : je n'ai pas le temps de m'installer dans le texte. Et donc, à moins d'un coup de poing, je ne le garde pas longtemps en mémoire. Et là, pas de coup de poing.
Je découvre l'écriture d'Annie Ernaux, et elle y a un petit goût de "r'viens y". J'ai trouvé le texte juste et sensible, honnête. Pas de grand discours, pas de revendication, pas d'événement extraordinaire. Juste une tranche de vie. Vie qu'elle a besoin de coucher sur le papier pour mener les choses à terme. Comme s'il fallait qu'elle soit écrite pour qu'elle ait été réellement vécue. C'est une chose que je respecte, bien que n'y adhérant pas toujours. Mais il y a comme une portée plus globale à cette expérience intime. Il s'agit juste d'une histoire entre une femme mûre et un homme de 30 ans son cadet. Assez dérangeant pour ma part, mais uniquement parce que je ne m'imagine absolument pas avec un tel écart d'âge (mais il est vrai que pour moi ce serait presque répréhensible par la loi). Pourtant elle en fait quelque chose de plus grand, quelque chose de plus universel. Et de finalement moins trivial, plus banal, et en même temps plus beau.
Une femme qui se sent vivre. Un jeune homme qui ne se sent pas utilisé. Une période dans la vie de chacun. Un accomplissement, enfin, dans l'écriture 20 ans plus tard.
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Un roman très court d'une quarantaine de page et pourtant un très beau livre et très bien écrit. J'ai beaucoup aimé la plume d'Annie Ernaux que je découvre, ça façon de raconter m'a beaucoup plus.

Je vis actuellement une histoire avec un homme de 13 ans mon aîné, alors j'ai pu transposer certain passage de son histoire à la notre. Même si il s'agit de la situation inverse, le fait de pouvoir m'identifier, d'une certaine manière, était intéressant et plaisant.

L'écrivaine raconte alors son histoire avec une jeune homme avec qui elle vit une histoire douce et tendre. Lui est visiblement plutôt attaché à elle, elle un peu moins.
Un petit livre que qui se lit facilement et rapidement. Je vous le recommande.
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Ma critique sera aussi brève que le livre.
Grande admiratrice de l'oeuvre d'Annie Ernaux, j'attendais beaucoup de ce dernier opus.
Je dois malheureusement reconnaitre que je n'en retiendrai pas grand-chose.
L'auteure nous parle d'un jeune homme de 20 ans son cadet avec lequel elle a eu une relation dans les années 1990.

L'écriture est toujours aussi belle, ce qui m'a incitée à attribuer 3 étoiles à ce trop court récit pour lequel je n'ai pas ressenti grand intérêt.
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Un tout petit texte pour une grande dame de la littérature française.
Un vrai condensé, du réel, du brutal mine de rien.
Et oui, elle a la cinquantaine et elle a une liaison avec un jeune homme d'une vingtaine d'années.
Comme elle dit, ce serait l'inverse que les gens seraient moins choqués.
Elle assume pleinement et totalement cette histoire, son histoire, leur histoire.
Il l'aime comme un fou, et a quitté un amour de vingt ans pour elle.
Ça me fait penser à Yann Moix qui ne peut même pas imaginer, quel effroi, sortir avec une cinquantenaire, et qui, du coup, ne se trimballe que des jeunesses d'une vingtaine d'années.
Un amour d'autrefois, ayant une bonne vieille cinquantaine, et moi une petite trentaine, m'avait assuré qu'il n'envisageait le coït qu'avec des jeunettes.
Bref.
Les phases sont magnifiques, comme des fulgurances.
Ce ne sont pas des répétitions, non, plutôt des thèmes récurrents qui reviennent s'échouer avec plus de force, de solidité, de bonheur indicible.
La phrase en exergue est extraordinaire et résume finalement son écriture : "si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues",
Je m'arrête un instant sur le mot "terme" et ce qui me vient en l'écrivant : elle a connu un avortement clandestin et si elle en parle plusieurs fois, ce n'est pas par hasard. Je pense que l'on ne s'en remet jamais tout a fait de cette rupture de vie...
En tout cas, pour elle, les mots ont un pouvoir quasi-magique ; il faut écrire, écrire et encore écrire, c'est la seule manière pour elle que ces mots vivent en totalité, que tout soit acté, et vivant.
Le réel pour Ernaux c'est l'écriture, rien d'autre.
Pour en revenir au livre, elle a cette idée très intéressante, que sortir avec un homme de son âge, c'est d'avoir continuellement devant soi un visage vieillissant, reflet hélas de sa propre vieillesse....
C'est un bel amour, assumé, jouissif (et oui on a une sexualité à la cinquantaine, et sans doute plus épanouie que celle de nos vingt ans...), autoritaire, passionné, et si salvateur.
Merci Annie Ernaux. Un de vos plus beaux textes.
Le livre est certes réduit, mais quel concentré...
À faire lire aux jeunes femmes.
Pour une vraie Vie.

Ps : j'ai bien aimé ma critique, cela m'a donné envie de le relire. Allez hop, un second tour.

PS 2 : j'ai vu Martine mon amie qui aime beaucoup Duras comme moi, qui a apprécié ma critique, et qui m'a fait penser que Duras a eu aussi une relation avec un jeune homme Andrea, plus jeune qu'elle, et qui a été, lui aussi, un admirateur de Duras, ce qui a fait couler beaucoup d'encre à l'époque. Comme quoi, Martine, je retrouve encore une relation entre elles...


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Décidément, Annie Ernaux ce n'est pas pour moi. Je n'arrive pas à intégrer sa façon de relater les événements, de raconter sa vie. L'écriture est froide et ne laisse transpirer aucun sentiment.
Elle relate des faits, énumère des constats. Je n'ai pas l'impression d'avoir lu une histoire d'amour, mais le compte-rendu d'une expérience. Une vengeance sur la vie en ayant exercé son pouvoir de séduction, en ayant transgressé les rigidités sociales, en ayant choqué certains regards … 40 et quelques pages c'est presque trop.
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Hasard du calendrier, j'ai acheté ce livre d'Annie Ernaux une heure avant qu'elle obtienne le prix Nobel et l'ai lu dans l'après-midi sans savoir qu'elle a été nobelisée.
Cela pour l'anecdote.
Dans ce court récit, on retrouve le style propre à l'autrice et bon nombre de ses thèmes. A partir d'une courte phase de sa vie, Annie Ernaux revient en parallèle sur les années où elle avait elle-même 25 ans et venait de se faire avorter. Ce fut aussi la période de sa vie où elle écrivit « L'événement », roman retraçant cette époque de ses 25 ans. Sa relation avec le jeune étudiant 30 ans après son avortement l'aide à se remémorer sa propre vie d'étudiante à Rouen. Livre miroir, « Le jeune homme » est un récit autobiographique remémorant deux époques de sa vie, mais représente aussi une introspection de l'autrice, qui « écrit les choses vécues pour qu'elles aillent à leur terme ». Il n'y a pas plus belle phrase pour faire honneur à l'écriture, et rien que pour cette raison, Annie Ernaux mérite le prix Nobel.
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Histoire courte dans laquelle l'auteur nous parle de sa liaison avec un jeune homme de 30 ans alors qu'elle en avait 54.
Ce jeune homme est de condition modeste, ce qui lui rappelle ses propres origines. C'est une relation de profit, elle revit sa jeunesse et lui est entretenu.
Il est aussi question du regard que porte la société d'alors sur une telle relation.

Les différents thèmes abordés sont intéressants, dommage qu'ils ne soient que survolés.
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J'ai lu ce texte pour goûter au style d'Annie Ernaux, dont je n'avais encore jamais rien lu. En ce sens, je ne suis pas déçu puisque j'ai pu découvrir une plume fluide et une pensée pertinente qui s'attache au temps qui passe et aux marques qu'il laisse sur notre âme, notre regard, notre coeur. J'ai particulièrement apprécié l'épigraphe qui semble définir avec beaucoup de profondeur la relation de l'autrice à l'écriture : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »

Je reste cependant particulièrement frustré par la fugacité de cette lecture, et bien que le prix des livres ne soit pas un problème pour moi, je suis ennuyé par le fait que tout le monde ne peut pas se permettre de payer huit euros pour moins de trente pages aux gros caractères et aux marges larges. Cela étant dit, ce texte a accompli son oeuvre auprès de moi, déclencher l'envie d'en lire davantage, et notamment ce roman qui relate l'avortement clandestin de l'autrice, plus de trente ans avant la relation décrite ici avec un jeune homme qui pourrait être son fils.

En moins de trente pages donc, Annie Ernaux décrit cet amour hors norme aux allures incestueuses, tout autant aliénant que libérateur, d'une femme ménopausée avec un étudiant de vingt-cinq ans, la manière dont cette histoire la ramène à son propre passé, à la classe sociale dont elle s'est élevée, à ses propres fils initiés à la culture. Ce présent qu'elle partage avec lui est un passé ressuscité, une expérience de vie renouvelée. « Par son existence même, il était ma mort. » Ce jeune homme est son « passé incorporé », un « ange révélateur » aux traits pasoliniens. Peut-être même est-il l'instrument d'une catharsis, et ces mots d'introduction d'ailleurs ne sont-ils pas révélateurs ? Les choses qui ne sont pas allées jusqu'à leur terme… C'est en vivant cette relation que l'autrice a écrit « L'Événement », le récit d'une interruption avant le terme.
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Bien mais tellement court…appelons ce texte un chapitre pour plus de réalité. Un chapitre de sa vie où elle retrace sa relation amoureuse avec un jeune homme de 30 ans son cadet.

On y retrouve la plume d'Annie Ernaux et son rapport au temps. le besoin de recul sur l'événement et dans l'écriture. On ne lit pas la passion mais l'intellectualisation de leur relation. C'est très bien écrit, de belles phrases bien choisies et ses thèmes de prédilection comme l'origine sociale et les manières associées.

Un réel plaisir de lire Annie, qui a tout de même 81 ans et rien perdu de son art.
Je regrette qu'elle soit passée de peu à côté du prix Nobel de littérature l'année dernière.
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