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4,09

sur 2191 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les années d'Annie Ernaux, c'est un peu comme une lecture d'instantanés, comme ouvrir une boîte de vieilles photos et de souvenirs familiaux empilés... En posant un regard neutre sur son passé, l'autrice nous livre des morceaux de sa vie au regard d'actualités nationales et mondiales. de quoi nous ramener nous-même en arrière, dans notre propre vie passée.

Cette lecture a fait ressurgir de nombreux souvenirs en moi, des choses que j'avais oubliées, mises de côté. Bien que n'étant pas de la même génération qu'Annie Ernaux, son vécu a fait écho au mien et à celui de ma mère. Il a résonné en mon fort intérieur, au point que j'aurai pu poser le livre et me mettre à écrire de cette façon moi aussi. Une sorte de sentiment de vouloir tracer sa vie sur le papier, de ne plus oublier...

A travers son récit, on suit aussi l'évolution du statut des femmes dans la société française, la libération sexuelle et ses contradictions, les changements de moeurs...

Je découvre Annie Ernaux doucement, et j'aime beaucoup sa compagnie. Son écriture a une véritable proximité avec mes émotions, c'est une expérience de lecture à part entière.
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Un grand roman que je qualifierai d'auto-sociologie, Annie E. aborde avec son style bien à elle ( écriture au scalpel , pudique et rigoureuse) 60 années de l'après guerre à 2000. Elle choisit douze photos, pour décrire qui elle était, pour témoigner de ce qu'elle était et surtout peindre chaque décennie: chansons, climat politique, social, repas de famille, libertés, avec un tel détail que ces photos font également ressurgir des images qui sont aussi les nôtres.
La nostalgie du temps qui passe sur les souvenirs et sur l'âge.
J'ai adoré, malgré le cafard qui m'a envahie une fois la dernière page tournée car c'est un livre contemporain , sans fioritures, substantiel, féminin.
un livre à relire toutes les décennies.
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Je suis rarement impressionnée par un live. Et là c’est le cas.Comme une peinture pointilliste à la Seurat ou Sisley, Mme Ernaux évoque les 70 dernières années mêlant intime et grande histoire. Tout est dit, tout est juste, fin, subtil, élégant comme cette grande Dame. Elle parle du monde, de la société française, des mœurs, des valeurs communes et personnelles. Elle tend un miroir vers nous citoyens , vers elle et vers nous en notre individualité . Chacun s’y reconnaîtra. Elle dit le temps, l’âge, le renoncement, la maturité, la vie, la mort, la Transmission, la violence, le racisme , les guerres, la politique, les Etats-unis, les éclatements de pays,....
Et je ne parle même pas de la qualité de l’écriture....Un livre difficile à raconter que l'on Ne peut lâcher.
Admirable , j’en sors émue de tant de puissance
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Magnifique exercice de biographie individuelle et collective, des années 40 à nos jours. Ernaux parvient à concilier événements, sociologie, politique et biographie à la troisième personne. Évidemment marqué par l'inquiétude du néant, la vanité d'essayer de retenir les choses et les êtres par leur remémoration, ce récit est tenu tout du long par la progression inexorable du temps.
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Il y a bon nombre de superbes critiques. Je dirai juste que ce livre m'a emporté. Il parle de ma mère, de moi-même mais aussi de mes filles. Annie Ernaux nous parle des années qui passent, de nos vies depuis 1940 jusqu'en 2010 à peu près, avec justesse, précision.
Un livre mémoire pour toutes les femmes. Merci Madame.
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Un livre sublime, où le geste de l'auteur est tout en douceur une reconquête du souvenir, avec modestie et hantise de la reconstruction a posteriori.
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C'est l'attribution du Nobel à Annie Ernaux et le fait que l'on ressort certaines de ses petites phrases et positions sur des sujets brulants qui m'a donné envie d'aller voir ce que cette grande dame avait à dire, et comment elle le dit.
Les années l'ont d'abord un peu frustré… mais c'était pur caprice de lecteur qui veut qu'un auteur lui parle dans la langue qu'il aime. Une fois que j'ai commencé à m'oublier un peu et ai réussi à écouter madame Ernaux vraiment, j'ai pu commencer à aimer la lecture qu'elle fait de son album de famille, de l'album de notre société et ai même pu l'apprécier pleinement. Il faut dire qu'Ernaux ne manque ni de sagacité ni d'intelligence et marie habilement les sciences humaines et la photographie. On vit ainsi, au fil des Années, plusieurs vies ; on peut même y retrouver la sienne. Un grand roman.
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Un des meilleurs récits (selon moi) d'Annie Ernaux. "Autobiographie impersonnelle" de l'auteur née en 1940 dans un milieu modeste. Histoire individuelle, mémoire individuelle qui se fond dans l'histoire et la mémoire collectives. Récit d'une génération et d'une époque, d'années de 1940 à 2008 pendant lesquelles le temps semble s'accélérer de plus en plus ("le temps nous manquait pour la mélancolie des choses").
L'auteur souhaite par la littérature, conservatoire des choses, sensations éphémères, "sauver quelque chose du temps", des objets, des sensations, incarner l'histoire, lui donner une dimension vécue.
Une réflexion sur l'écriture, la mémoire, la transmission, le sexe objet de honte, caché, refoulé à exhibition et obligation de jouir, la substitution d'époques marquées par les idéologies, les idées abstraites à celles marquées par la consommation.
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Négatifs de vie pour une balade à travers les années écoulées depuis la fin de la seconde guerre. Ce jeu sans "je" relève d'une autobiographie impersonnelle qui devient finalement le récit d'une vie qui nous parle à tous. Sourires en coin lorsqu'on se reconnaît dans des petits gestes simples ou des réactions qui nous sont familiers quelque soit notre âge. Superbe lecture
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Toute cette mémoire accumulée par chacun de nous et qui s'efface le jour de la mort peut disparaître définitivement ou bien être conservée grâce à l'écrit, comme l'a fait avec le talent immense qu'on lui connaît, Annie Ernaux, dans "Les années".
Ces années ont passé mais la lecture de ce livre est une revue passionnante de tout ce temps, mêlant l'intime au général, la vie familiale à celle du pays et du monde, comme chacun d'entre nous le vit, finalement. L'enfance de l'auteure qui parle d'elle toujours à la troisième personne du singulier, est marquée par les récits des adultes, à table, ce qu'ils ont vécu et ce que L Histoire nous apprend : « Dans le temps d'avant raconté, il n'y avait que des guerres et la faim. »
Dans l'après-guerre, en Normandie, « la plupart des vies se déroulaient dans le même périmètre d'une cinquantaine de kilomètres... » En juillet, l'horizon s'élargissait car la France était « arpentée par les coureurs du Tour dont on suivait les étapes sur la carte Michelin punaisée au mur de la cuisine. » le silence était le fond des choses et le vélo mesurait la vitesse de la vie.
« Les garçons et les filles étaient partout séparés » et la réclame, sur Radio Luxembourg permettait de voir venir le progrès : « Il était dans le plastique et le formica, les antibiotiques et la Sécurité sociale, l'eau courante sur l'évier et le tout-à-l'égout, les colonies de vacances, la continuation des études et l'atome. » Il faudrait tout citer ou presque, parler du sexe qui « était le grand soupçon de la société qui en voyait les signes partout… Dans ces conditions, elles étaient interminables les années de masturbation avant la permission de faire l'amour avant le mariage. »
Annie Ernaux n'oublie rien, écrivant avec ce style précis qu'on lui connaît. Ses phrases peuvent être très courtes avant d'aborder de longs paragraphes, peu ou pas de points et des alinéas pour chaque idée, chaque souvenir. Chaque nouvelle étape part d'une photo retrouvée, photo qu'elle décrit minutieusement, détachant « elle » que l'on verra ainsi évoluer au fil du temps.
Mai 1968, le combat des femmes pour légaliser l'avortement et cette société qui a maintenant un nom : « société de consommation » avant « la société libérale avancée » de Giscard avec des décisions positives mais le refus de la grâce pour Ranucci… Heureusement, la lecture de Charlie-hebdo et de Libération donnent de l'air. Ainsi, le temps passe et s'accélère. Aux photos s'ajoutent les films super 8 avant la vidéo puis l'élection de François Mitterrand : « Tout paraissait possible. » Lors de sa réélection, en 1988, elle constate : « Il valait mieux vivre sans rien attendre sous la gauche que s'énerver continuellement sous la droite. » Khomeiny condamne à mort un écrivain, Salman Rushdie, coupable d'avoir offensé Mahomet mais le Pape aussi condamne à mort « en interdisant la capote mais c'était des morts anonymes et différés. »
C'est enfin le temps des repas avec ses enfants devenus adultes et ses petits-enfants pour ce qu'elle qualifie comme «une sorte d'autobiographie impersonnelle » qui permet de « sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais. »


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