Ereinté par une crise de malaria, j’écourtai le voyage et rentrai à Saint-Laurent-du-Maroni d’où je tiens, afin de tromper l’ennui et les pluies diluviennes, à vous transmettre une histoire qui, mi-fictive mi-réelle, se renouvelle au gré de mes humeurs, à l’image des racines aériennes des palétuviers.
Le Grand Intendant distribua contre mon silence de noble indésirable, la seigneurie des Mangroves du Maroni, un refuge autant qu’un exil dans le Domaine de la Couronne, et dangereusement proche du pays des Nègres marrons.