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Titaua Peu (Autre)
EAN : 9782367343853
151 pages
Au Vent des Iles (08/04/2021)
4.08/5   19 notes
Résumé :
« Mutismes, pour tous ces silences qui ont miné l’âme polynésienne… »

Tabous et non-dits, frustrations et conflits, zones d’ombre et de silences. Autant de maux qui gangrènent la société polynésienne des années 1980 à 2000.

Face aux drames qui bouleversent sa vie, depuis son enfance exposée à la violence du père, jusqu’à l’adolescence marquée par les départs et les arrachements, tandis que des atolls se font souiller par les tirs nucléa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il y a la Polynésie des cartes postales, avec atterrissage à Bora-Bora par Air Tahiti, l'eau turquoise, la baie et le lagon, et ces paillotes de luxe qui confortent le métropolitain en vacances qu'il est bien au paradis qu'on lui a vendu. Et puis il y a la Polynésie du quotidien, celle symbolisée par l'austère et administrative Papeete.

Il y a les Polynésiens des descentes d'avions, armés de leurs sourires, colliers, musiques, chants et accolades, brandissant l'accueil de l'étranger comme une des valeurs socles d'un peuple dont le berceau reste controversé. Et puis il y a l'envers du décor, celui du silence, du mutisme ou plutôt, des mutismes, nourris par des années de compromis et de fatalisme.

Ces Mutismes multiples d'une société qu'elle décrit souvent comme ayant renoncé, Titaua Peu les décortique et tente de les comprendre dans son livre autobiographique. Sans toujours y parvenir. Elle dit le parcours d'une famille à la mère tyrannique, au père alcoolique et violent, partie en Calédonie avant de revenir au pays.

Elle raconte la prise de conscience sociale d'une jeune femme face à une société tahitienne en partie résignée sur la place des femmes, l'éducation, la sexualité ou la reproduction permanente d'un modèle qui n'évolue plus. Une prise de position féministe qui ne dit pas son nom, mais qui s'exprime si fort.

Elle raconte la prise de conscience politique éveillée auprès de Rori, activiste indépendantiste, face à un pouvoir métropolitain absolu, lointain et peu actif pour un peuple qui n'aspire qu'à se réveiller alors qu'on n'a de cesse de le contenir dans son demi-sommeil avilissant. L'espoir d'un changement politique, puis le choc de la violence aveugle et du drame quand la déception survient.

« le Tahitien, c'est pas un grand bavard » ! Alors tous ces Mutismes, Titaua Peu a choisi de les exprimer en une catharsis littéraire où l'on sent la passion de l'auteure prête à s'enflammer mais qui s'efface souvent derrière une approche plus froide et reculée.

Tel Cyrano qui se les servait lui-même ne permettant pas qu'un autre le fasse, l'auteure nous rappelle combien les tahitiens n'aiment pas qu'un étranger dénigrent leur terre, leur peuple, leurs vies. Alors elle s'y emploie de l'intérieur, avec passion mais sans indulgence, pour un livre instructif sur l'autre facette du paradis.
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« Mutismes » pour tous ces silences qui ont miné l'âme polynésienne. Tout départ est en soi une fuite. « Mù Tismes » Mù : en tahitien : silence de quelqu'un qui a quelque chose à dire mais se tait.
Ce livre est une urgence de lecture. D'une réussite hors pair, le sujet est sensible. Titava Peu est engagée. Elle pointe du doigt là où ça fait mal. Dans une double lecture, la narratrice conte sa vie et l'idiosyncrasie de la société polynésienne. Ce récit est un saut dans la flaque des non-dits. Sociologique, politique, il est apprenant et lève le voile sur une Polynésie tourmentée par les diktats prégnants et la distance mentale avec La métropole.
« Dans le petit univers que je connaissais, il y avait mes soeurs, mon frère, ma mère et moi. Et autour de nous des remparts… Bien sûr, les cris de maman ont réveillé tout le quartier… C'est à cette époque qu'elle obtint le divorce, non sans mal, car c'était encore chose peu courante à Tahiti. »
La petite famille va s'édifier, sans le père, emblème de violences conjugales et d'un machisme exacerbé.
« Où étaient passés les cris, la violence dont étaient capables ceux qui vous aimaient ? Rien. Mutismes. Comment tuer ce silence ? »
Titava Peu dépeint une île riche de coutumes, de rites, d'habitus mais pas que. Nous sommes en transmutation dans le coeur de la Polynésie. Mouvements, révoltes sourdes. La jeune narratrice est gémellaire avec l'auteure. C'est un emblème fort. Ne pas croire aux îles figées, cartes postales trompeuses, La Polynésie n'est pas que sable, soleil et farniente. Elle est avant tout troublée par les mutismes latents. Une Polynésie écartelée, La métropole trop lointaine, et les couleurs fondent subrepticement. Les voix se taisent. Soupape de sécurité, dignité, repli.
« Mutismes. le Tahitien n'est pas un grand bavard. Mon pays, il est autre, autrement fait. On ne sait pas aujourd'hui où commence son Histoire, où ont pris fin ses légendes. »
« Mù Tismes ». Notre héroïne combattante, féministe est engagée aux grandes causes. Elle est le symbole polynésien et son discours rassemble les mutismes éclatés.
« Mutismes. Là, les mots n'existent pas, on ne parle pas quand on est paumé. Nous devions être les enfants d'une patrie lointaine et souvent inconnue. » « Ma soeur avait choisi l'oubli. Mutismes. Il y a des choses qu'on ne peut pas penser. »
Amoureuse de Rori, son alter égo, beaucoup plus âgé, convictions siamoises. Lui, l'étendard de ce grand livre, en proie aux turbulences d'une Polynésie qui va se réveiller. Vagues nucléaires contre les rochers, pollution éternelle, le sable se teinte de gris, sursauts et rébellions. Rori est activiste politique révolutionnaire.
« Nous parlions de liberté, de fin des essais, d'opposition. Un Tahitien qui reprend sa terre est un Tahitien libre, et pour la reprendre, il nous fallait empêcher qu'elle soit de nouveau bafouée, souillée. » « Pour moi, mon peuple restait incompris et par la même, il perdait ses propres mots, forcé d'apprendre ceux des autres, maladroitement. Et alors, souvent, il ne reste que des silences. Vàvàhi, détruire, casser, abattre Vàvàhi : en deux syllabes on tua les mots et la raison. Mutismes. »
Ce livre lève le voile sur les torpeurs des oubliés.
« Notre ville brûlait, nous n'avions plus que nos silences. Mutismes. Là-bas les mots sont morts. Maman s'est retournée, elle a pris Rori dans ses bras. »
Étincelles, murmure et rédemption : « Mù Tismes » est le silence gravé sur le marbre. Mutismes, arborescence des douleurs intestines. « Mù Tismes » est percutant, sombre et lumineux à la fois. Douloureux, grave, il est un hommage. Magistral. Publié par les majeures Éditions Au Vent des îles.






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Petit livre de 150 pages, Mutismes raconte la vie d'une polynésienne née dans les années 1970 en Nouvelle-Calédonie avant de rejoindre la terre de ses ancêtres vers ses cinq printemps (quand bien même le printemps n'existe pas vraiment sous ses latitudes).

Dernière d'une fratrie de quatre dont un frère, la protagoniste subit dès le plus jeune âge une condition malheureusement commune à un environnement socio-économique difficile. L'alcool, la violence domestique, l'abandon : tout y passe, cristallisant un certain stéréotype. Comme souvent, en dépit des échecs parfois douloureux, on sent qu'il y a de l'amour derrière la haine, les tensions, les non-dits, qui ont pour conséquence un mutisme contagieux.
En suivant sur une vingtaine d'année le parcours de vie semé d'embuches de la narratrice, on plonge dans ce qu'a pu être le quotidien – et qui l'est encore – de beaucoup d'enfants des îles, déshérités, à la recherche de repères dans une culture souvent torturée ou tout simplement annihilée par des vagues de colons. Intelligente, ayant une affection pour les Lettres, épaulée par ses ainés, la petite s'évade dans les livres lorsqu'elle le peut. En parallèle, c'est l'école de la vie – à la dur – qui exacerbera ses idéaux de justice et d'émancipation.
En grandissant bien sûr, avec les rencontres et le désir de comprendre, elle est attirée par la mouvance indépendantiste, notamment par un de ses fervents militants, de vingt ans son aîné. Un premier amour naissant qui n'est pas du goût de tous ; puis un départ soudain, brisant de frêles repères chèrement acquis.
Mais le monde est petit, encore plus en Polynésie. Au moment où Chirac annonce la reprise des essais nucléaires, les Polynésiens, déjà démunis de tout par la France, notamment de la légitimé à conduire eux-mêmes leur pays - leur fenua - coagulent leur indignation autour du mouvement indépendantiste. La colère gronde, sourde, jusqu'au fracas des émeutes de Septembre 1995, durant lequel l'aéroport sera le théâtre d'affrontements entre les militants voulant empêcher le départ du président de leur pays et le bras armée d'une prétendue république. L'accumulation des injustices, l'exaspération d'un peuple fier qu'on tente encore d'assimiler de force, auront eu raison de la diplomatie. Les excédés enragent. Après l'aéroport, c'est le centre-ville qui voit déferler le soulèvement. Les laissés pour compte se sont tus trop longtemps. Dans pareilles circonstances, il y saccage, il y a pillage. C'est ce que retiendront, uniquement, les commentateurs aux ordres.

Le texte date de 2003 mais n'a rien perdu de sa fougue, de son incisivité. La portée militante du message n'a rien perdu non plus de sa justesse et de sa légitimité, signe qu'en 20 ans les schémas d'organisations sociales n'ont pas beaucoup progressé en Polynésie. Ni dans le monde en réalité. Les inégalités continuent leur folle ascension, qu'elles soient économiques ou écologiques.

J'ai trouvé le style agréable, et comme toujours la maison Au Vent Des Îles fournit un ouvrage agréable de par sa qualité matériel.
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Mū : silence de quelqu'un qui a quelque chose à dire mais se tait.
Il s'agit d'une pratique ancestrale de l'âme polynésienne.

Contrairement à son titre, ce livre est un cri et c'est ici la voix de tous les peuples autochtones que l'on entend derrière le récit romancé de Titaua Peu.

Racisme, injustice, appropriation des terrains et assimilation de la culture sont, comme partout dans le monde, le terreau brûlant de la bascule des peuples colonisés vers la recherche de l'indépendance.

Alors quand cette jeune fille, perdue dans une vie qui ne lui ressemble pas, confrontée à la violence familiale, l'alcoolisme, la drogue, rencontre Rori, activiste indépendantiste. .. elle n'a pas d'autre choix que de le suivre.

On découvre en même temps qu'elle nous raconte ses souvenirs cette société polynésienne appauvrie, meurtrie, à bout de souffle, très loin des images habituelles paradisiaques qui nous en viennent.

Paru en 2003, très proche des derniers événements qu'il relate, ce livre avait fait scandale à l'époque, en rompant ce silence.

Un livre fort qui explique la société polynésienne de 1980 à 2000, celle des essais nucléaires, mais aussi celle du début du développement touristique …

Ce fut une lecture particulière pour moi. En 1995 et 1996 j'avais eu la chance de me rendre en Polynésie où vivait à l'époque l'un de mes frères ( @philippepottier ) et je me souviens très bien des événements qui clôturent le roman .

L'une des images les plus fortes de mon séjour a ressurgi aujourd'hui devant mes yeux en terminant ma lecture. J'ai en effet eu l'honneur de rencontrer Oscar Temaru, qui nous avait fait visiter sa mairie à Fa'a'ā, une construction tahitienne typique. Il nous avait alors vanté, avec un ton un brin facétieux, son faré dans lequel la climatisation n'était pas de mise …
Sur son toit flottait un drapeau d'indépendance …
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Titaua Peu est une autrice que j'ai découvert au salon du livre de Paris, au stand des littératures Océaniennes, avec son magistral "Pina". Cette lecture m'a profondément marqué et m'a laissé un souvenir qui reste vif malgré les 5 années écoulées. Elle a un talent certain pour aborder les pans sombres de la vie humaine, sans que les mots ne soient étouffant mais sans aucune complaisance avec le lecteur. Ce que l'autrice raconte est difficile, ses récits parlent de violences coloniales, de genre, de classe, d'âge, et il n'est pas permis de détourner les yeux. Titaua Peu est une femme brillante, militante engagée et cela transpire de chacun de ses mots.
Dans ce récit aux allures autobiographiques, elle aborde les essais nucléaires français en polynésiens, SSes conséquences, ainsi que son propre rapprochement avec les indépendantistes. Elle utilise les mots que d'autres ne veulent ou ne peuvent pas, plus, utiliser. Eux à qui "on" a volé la parole, et qui peuvent ériger le silence jusqu'à la fierté. Pourtant la colère est là, elle couve. A défaut de mots, elle s'exprimera par la violence physique, la lutte syndicale, les manifestations, quitte à en perdre pied.

Si l'autrice n'épargne pas la violence coloniale dans son approche, tout comme dans son précédent livre elle abordé également la violence de l'intime, celle adultiste et patriarcale : violences conjugales, maltraitance infantile, violences sexuelles... Tout ce qui peut être caché, tus derrière les murs des maisons, Titaua Peu va l'écrire.
.
Alors tout comme son précédent livre je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, pour découvrir la Polynésie. Grâce à son talent vous irez au-delà des cartes postales et du silence de vos cours d'Histoire.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
C'est l'automne. Je déteste l'automne à Paris : il fait trop moche pour être l'été, et pas assez frais pour être l'hiver. Je déteste l'automne. Il me fait penser aux cœurs des gens qui vivent ici. Desséchés, mais pas encore morts.
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J'ai le sentiment que nous, les enfants, on s'était fait une vie bien à part, je veux dire sans maman. Je veux pas jouer les petites Cosette, m'apitoyer sur notre sort, du genre "maman absente = délinquance", etc., mais il faut avouer qu'une mère, ça manque quand elle est trop occupée ou trop fatiguée.
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Je sais pas comment parler de mon pays, de mon île Tahiti... C'est presque comme une évidence. Je veux dire que mon île est en moi, bien assise en ma mémoire, en mes souvenirs. Et c'est tellement évident qu'il est difficile de l'en faire sortir. Les autres, les étrangers, s'attendent peut-être à des choses quelque peu exotiques. Moi, je sais pas si c'est exotique. Je sais pas si tout ce que je peux dire de mon pays peut satisfaire à leurs exigences. Si ce n'était pas le cas, je ne m'en excuserais pas, car je ne crois pas avoir le droit de sacrifier à la mode un vécu, personnel et collectif : le mien, celui de ma famille, de mes voisins et par extension celui de mon peuple...
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Tahiti, c'est une côte ouest très chic qui possède quelques rares plages blanches. C'est aussi une côte est plus tourmentée, souvent grise de pluie et pleine de falaises abruptes. Les vagues qui se jettent sur cette côte, c'est un peu le chagrin de la terre entière qui vient mourir là.
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Cela faisait un petit bout de temps que maman n’avait pas eu de relations suivies avec un homme. Elle n’avait eu que des flirts que nous ne tenions d’ailleurs pas à connaître. Aussi, quand plus tard elle nous présenta l’homme qui allait partager sa vie, ça a été un choc, du moins pour moi.
Second décalage, seconde blessure : l’intrusion d’une
nouvelle personne, d’un homme dans notre intimité.
Il n’y aurait désormais plus de « maman, mes sœurs, mon
frère et moi ». Il fallait à présent compter avec cet homme,
qu’apparemment elle aimait. Quand il s’est installé à la maison, je n’ai plus eu le droit de dormir près d’elle.
Je n’ai plus eu droit à la chaleur de ses seins, à son odeur.
J’ai dû partager le lit de ma sœur, qui avait la poitrine
trop plate à mon goût.


 


De cette époque, je garde des images très nettes, je
n’avais pas plus de cinq ans, mais j’avais des peurs, des
tourments de grandes personnes.
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Videos de Titaua Peu (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Titaua Peu
À l'occasion de leur venue à la librairie Dialogues pour une rencontre autour de leur livre, "Escale en Polynésie" publié aux éditions Au vent des îles, Titouan et Zoé Lamazou nous ont confié plusieurs conseils de lecture !
La femme de Parihaka de Witi Ihimaera : hhttps://www.librairiedialogues.fr/livre/6737338-la-femme-de-parihaka-witi-ihimaera-au-vent-des-iles le baiser de la mangue d'Albert Wendt : https://www.librairiedialogues.fr/livre/702160-le-baiser-de-la-mangue-albert-wendt-au-vent-des-iles Diadorim de Doão Guimarães Rosa : https://www.librairiedialogues.fr/livre/999016-diadorim-joao-guimaraes-rosa-editions-10-18 Pina de Titaua Peu : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130193-pina-titaua-peu-au-vent-des-iles Au temps des requins et des sauveurs de Kawai Strong Washburn : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18956184-au-temps-des-requins-et-des-sauveurs-roman-kawai-strong-washburn-gallimard Manières d'être vivant de Baptiste Morizot : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16090590-mondes-sauvages-actes-sud-manieres-d-etre-vi--baptiste-morizot-actes-sud Calanques, Les entrevues de l'Aiglet de Karin Huet : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16651719-calanques-les-entrevues-de-l-aigle-karin-huet-parc-national-des-calanques-glenat-livres
Belles découvertes !
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