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EAN : 9791095115144
203 pages
Yovana (30/04/2018)
3.69/5   13 notes
Résumé :
Après une opération bénigne, Vincent profite de sa convalescence pour s’occuper d’une blessure ancienne mal cicatrisée. Il écrit le présent, celui d’un homme de soixante ans, et le passé de celui qu’il a été à vingt ans. Il revisite l’été 70, son séjour aux Pays-Bas où il alla enterrer un amour avorté — une liaison épistolaire de deux années qui s’était achevée brutalement. Il était parti malgré tout, jouant l’amitié, acceptant l’absurde au gré de ses découvertes.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Après une intervention chirurgicale bénigne, Vincent, la soixantaine, occupe sa convalescence à soigner une autre cicatrice, une blessure du passé mal refermée, remontant à l'année 1970. A l'époque, Vincent a prévu de se rendre aux Pays-Bas pour les vacances, sur les traces d'une histoire d'amour mort-née avec Ingrid, une jeune Hollandaise avec laquelle il entretient une correspondance platonique depuis deux ans. Un voyage comme un lot de consolation bravache, pendant lequel tous les protagonistes font semblant de croire que l'amitié peut surgir des cendres d'un amour fantasmé, inabouti.

40 ans plus tard, au rythme lent de sa démarche de convalescent, Vincent ressort quelques vieilles photos et se décide à coucher sur le papier le récit de cette équipée hollandaise improbable, qu'il destine à Margot, sa compagne.

Ce roman entrelace donc deux histoires, narrées par Vincent : celle de sa relation avec Ingrid dans les années 70, et celle de sa vie actuelle et de son projet d'écriture. Sans qu'on comprenne bien pourquoi Vincent éprouve ce besoin de décortiquer cet épisode de jeunesse, on se laisse porter par ses souvenirs, ses déambulations entre passé et présent, ses réflexions sur la vie qu'on choisit et celle qu'on laisse échapper, les décisions qu'on prend ou pas, le courage ou la lâcheté qui vont avec, et les petits arrangements négociés avec sa conscience. Avec un brin de nostalgie et quelques regrets mais sans qu'on en fasse tout un drame, Eté 70 est un voyage intime au coeur d'une vie somme toute assez banale, un texte sensible et apaisé, mais qui "parlera" sans doute davantage aux ados de ces années-là.

En partenariat avec les Editions Yovana via Netgalley.
#Été70 #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Voilà un livre qui révèle l'inconscient de l'auteur de plusieurs manières fort intéressantes...

D'abord, c'est un journal intime. Il revient sur l'été 70 : pourquoi cet été, où il ne s'est passé que des choses en apparence banales et anodines, est-il comme un point fixe auquel l'auteur se sent sans cesse ramené depuis quarante ans ? L'auteur a pensé son texte, il en a poli les contours abrupts qu'a un vrai journal intime, mais il a beau l'avoir travesti et réorganisé autour d'un fil conducteur très convaincant, il n'empêche qu'il ne fait que tourner autour de sa question, la reformule, y revient, y répond puis y revient encore comme si les pages précédentes n'existaient pas... Observer la pensée en construction, ça ne vous tente pas ?

L'été 70, donc. Pour moi aussi, il fait partie de l'inconscient : cet été, je l'ai vécu, mais je ne peux en avoir aucun souvenir puisqu'il a été mon tout premier. Alors l'idée que quelqu'un en ait restitué l'ambiance, les rêves, en ait livré ses souvenirs, m'a formidablement attirée et j'ai été ravie que le sort de la dernière Masse critique me l'attribue : un peu comme s'il me promettait une seconde chance, celle de revivre ces mois avec ma conscience adulte. de fait, on en retrouve toute l'ambiance, au travers de mille détails, et plus encore, de sa bande-son. Je me suis surprise à chercher Mungo Jerry sur Deezer et à passer In the summertime en boucle en continuant ma lecture. Nostalgiques, ne passez pas votre chemin...

L'inconscient, ce sont aussi des schémas qui se répètent. Chez l'auteur, c'est celui de la blessure mal cicatrisée, et là où le roman tire vraiment parti de son origine de journal intime, c'est qu'il est très riche de correspondances entre de multiples aspects de la vie de l'auteur (et je ne vais évidemment pas toutes vous les livrer) : il parle de cet été comme d'une blessure qu'il voudrait cicatriser définitivement, en faisant le parallèle avec l'intervention chirurgicale bénigne qui a infligé à son corps une blessure dont il est en train de cicatriser au moment où il écrit. En outre, après des années dans l'enseignement, il s'est réorienté vers un métier qui lui correspond enfin pleinement, je vous le donne en mille : restaurateur de tableaux ! Il gratte, cherche la vérité originelle sous les couleurs et les vernis abîmés, répare et restaure pour rendre aux tableaux leur beauté originelle. Toute lecture en double sens de ma dernière phrase est la bienvenue...

Et enfin, je m'interdis de parler de la fin du livre, mais pourtant, elle vaut à elle seule le détour : comme c'est une tranche de journal intime, on ne voit pas du tout comment l'histoire pourrait se terminer. Pourtant, oui, elle se termine et s'ouvre à la fois, parce qu'elle débouche sur la possibilité de faire un lien supplémentaire entre l'été 70 et le présent. Heureusement, l'auteur est léger : il évoque une possibilité et ne dit rien de sa réalisation, ce qui, pour le lecteur, fonctionne comme une invitation à réfléchir sur ce que nous pouvons faire des (supposées) coïncidences qui traversent nos vies. Lisez L'été 70 ; c'est un journal intime, et c'est aussi beaucoup plus que cela.
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Hospitalisé suite à une hernie, Vincent qui a abordé le cap de la soixantaine se penche sur son passé et principalement sur l'été 1970, époque où il a vécu une passion à distance avec Ingrid, une belle hollandaise avec laquelle il a entretenu une correspondance épistolaire pendant deux ans. Quand ce dernier se rend aux Pays-Bas en août 70, cette dernière vient de rencontrer celui qui deviendra l'homme de sa vie. Une fois la déception encaissée, cette histoire d'amour avortée va se transformer en une belle amitié. Vincent passera un été idyllique avec Ingrid et sa soeur Hilde, entre fous rires et complicité amicale. Ce sera une période charnière de son existence qui façonnera de manière déterminante ses futurs choix personnels et professionnels !
Roman d'introspection, ce récit aux accents autobiographiques nous plonge dans l'existence d'un homme arrivé à un carrefour de sa vie qui ressent le besoin de faire le bilan sur la pertinence des ses choix antérieurs et se questionne sur son devenir d'homme vieillissant. Professeur de géographie reconverti en restaurateur de tableau, le narrateur qui n'a vécu que des relations épisodiques et n'a jamais connu la paternité souhaite laisser une trace écrite de son passage sur terre et léguer ses mémoires à Margot, sa jeune compagne trentenaire du moment.

Sensible et émouvant, sans tomber dans le pathos, ce roman intimiste écrit à la première personne mêle habilement le passé et le présent. Il est agréable à lire et de belles émotions se dégagent à travers ces pages. En revanche, l'action est peu présente et nous n'avons qu'un bref aperçu du mode de vie des années 70 et de la Hollande de l'époque, ce que j'ai trouvé dommage.
Été 70 devrait cependant trouver son public, notamment celui d'hommes de la génération de l'auteur qui se retrouveront certainement à travers la plupart des événements vécus par le narrateur !

Merci à Babelio et aux éditions Yovana pour la découverte de ce roman.
Lien : https://leslecturesdisabello..
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A quel moment la décision capitale qui a ou qui devait changer notre vie a t'elle été prise? Cet instant T chacun l'a enfoui, trésor ou poison, dans un recoin de sa mémoire. Profitant d'un congé forcé suite à une opération bénigne, Jacky Essirard se souvient de l'Eté 70 ...Le nez plongé dans des vieilles photographies, il se souvient de cet été 70 et de son séjour en Hollande . Et si .... le voilà arrivé à présent à la soixantaine , Margot sa compagne est là aimante , et lui éprouve l'irrépressible besoin de remonter dans le passé . Et si ...
Un texte bien doux, sensible, un brin nostalgique . Que de souvenirs ont afflué à ma propre mémoire , la 2CV , pas de risque de griller les limitations de vitesse, d'ailleurs il n'y en avait pas ! , la musique, les années 70 , les premiers émois "bien sages" .. Merci Mr Essirard pour ces moments et merci aux Editons Yovana via NetGalley pour ce partage.
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Eté 70 que de souvenirs, un passé inachevé, un besoin d'un retour pour refermer une "blessure".
Le récit oscille entre présent et passé, et le regard d'un homme accompli sur le jeune homme est assez intéressant. Ce que l'on peut penser, agir à un âge et forcément différent à un autre. Ce retour permet sans doute d' éclairer une tache d'ombre qui pèse soit sur le présent soit dans la mémoire. Faire un peu de rangement dans sa tête, dans son coeur, y voir plus clair, peut être comprendre les choix du passé et faire résilience.
Plusieurs thèmes par le biais de ce récit sont abordés mais sans vraiment être approfondis, comme la réincarnation.

J'ai bien apprécié la balade en deudeuche en hollande, j'aurai bien voulu explorer plus et continuer la virée. En fait en choisissant ce livre, je pensais justement que le récit allait plus s'orienter sur ces vacances, plus d'actions autour du voyage, des rencontres, etc... mais c'est assez succinct. C'est plus un voyage intime, d'un homme qui n'a pas refermé la page de l'été 70. Cependant la lecture est agréable, les sujets traités intéressants et ce voyage dans en 1970 , l'insouciance de ces années m'a rendue nostalgique, c'était une autre époque.

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Recevoir, envoyer des lettres. Comme beaucoup d'autres à l'époque j'avais des correspondants dans le monde entier. La page hebdomadaire du journal de Tintin, où s'alignaient les portraits des candidats épistoliers était notre réseau social. Nous étions loin d'internet, de Facebook et des courriels. Souvent l'affaire tournait court dès les premières missives. Il restait un timbre du bout du monde, une image, quelques mots de présentation. J'avais tenu bon plusieurs fois, maintenu un lien pendant au moins six mois. J'ouvrais les enveloppes avec délectation et collectionnais les timbres. J'aimais les prénoms exotiques. Lire me passionnait moins; Les nouvelles atteignaient rarement le niveau des confidences. Lorsque c'était le cas, je savourais ces moments de complicité qui mettaient mon imagination au travail pour quelques jours.
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Est-ce cela vieillir ? Etre capable de retourner explorer sa vie antérieure et d'en apprécier la consistance ? De faire la part de ce qu'il y a de factice et de vrai, de comprendre ce qui a enrichi la mémoire et de mesurer le temps perdu dans les apparences ?
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Si le rêve d'amour universel existe, ça manque de rêveurs. Les illusions s'en vont avec le reflux. On y a cru pendant la durée du film. Les années de ma jeunesse sont gravées dans le marbre et j'ai vieilli en les conservant comme références. Je ne suis pas nostalgique mais lorsque la mélancolie me prend, je sors les disques, feuillete les bandes dessinées. Je m'immerge dans la mer de la tranquillité de mon adolescence. Ravi d'appartenir à la génération peace and live même si elle n'est plus à la mode si elle a ses faiblesses et ses contradictions.
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Pendant deux années, j'avais cru à un mirage. La voie s'était terminée en cul-de-sac. Ingrid avait dressé un mur que je n'avais pu escalader. J'ai fait demi-tour, rejoint le dernier carrefour avant Rotterdam et repris la route initiale. Adieu les fantasmes, j'ai réintégré mon vrai corps, pour vivre avec et me faire raisonnable.
Aujourd'hui encore, j'ai cette sensation de ne pas être attaché à mon corps, d'avoir un cerveau indépendant qui promène ses idées sans être relié au reste. Il faut s'incarner, unifier la chair et l'esprit, dit-on. Un sacré défi ! Quel poids à tirer ! C'est pourtant dans cet accord pensée-matière que l'on se sent vivre. Suis-je totalement vivant ? Voilà la question. Il me faut toujours réfléchir, être conscient de ce qu'il advient. Un défaut que je n'ai pas éradiqué. Avant le voyage j'avais la faculté de rêver, j'appréciais la volupté de me laisser aller au monde, de m'y intégrer. La Hollande m'a dessillé. Fin des illusions.
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Comme tout le monde, je vis avec un sac des questions sans réponse. Chercher les solutions en cours de route ne peut que ralentir la progression. Tout semble naturel, nous évitons de casser la croûte qui cache notre faiblesse, qui nous protège de nos démissions et qui nous fait croire que nous sommes à l'équilibre. Nous pensons mener une existence à l'écart des vagues et des remous, alors que sous la surface une activité souterraine crée des courants, tisse des intrigues, mine les fondations. Mon été 70 est un foyer non éteint.
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