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EAN : 9782330005856
224 pages
Actes Sud (12/05/2012)
3.85/5   24 notes
Résumé :
Un vieil Espagnol meurt dans un avion en laissant près de lui une simple boîte en bois. Placée à ses côtés dans l’appareil, une Néerlandaise dérobe l’objet et s’engouffre dans le tourbillon d’une enquête fondée semble-t-il sur l’espoir de retrouver un ange qui n’est peut-être pas sans rapport avec ce vieillard disparu en plein vol. Un roman onirique d’une persistante résonance.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Laia Fabregas est espagnole, d'origine catalane. Venue aux Pays-Bas en 1997 pour un échange universitaire, elle a choisi de vivre dans ce pays et d'en adopter la langue. Pas étonnant donc que son roman "Atterir" mette en scène un personnage issu de l'émigration espagnole.

Un vieil Espagnol meurt dans un avion en laissant à côté de lui une boite en bois. Sur le siège contigu, une jeune Néerlandaise dérobe l'objet et disparaît avant l'arrivée de la police. de cet événement d'ouverture, Laia Fabregas construit un roman polyphonique plein de charme. En toile de fond, l'émigration espagnole vers les Pays-Bas dans les années 70 pour la voix masculine du roman (le vieil Espagnol) et les Pays-Bas dans leur version contemporaine pour la voix féminine (la jeune Néerlandaise). L'auteure choisit de décrire ses personnages par leurs failles, ce qui les rend plutôt attachants. Les situations qu'ils vivent, bien que difficiles, sont esquissées avec justesse ce qui fait que l'on ne tombe jamais dans le pathos et qu'il reste une belle fraîcheur à ce récit original. Je précise que c'est un roman facile à lire, ce qui n'est pas toujours le cas aux éditions Actes sud.

"Atterir", un titre clin d'oeil pour un roman qui nous porte haut...
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Au cours d'un voyage en avion, une jeune femme lie connaissance avec son voisin, un vieil homme, qui lui raconte sa vie en quelques mots. D'origine espagnole, il avait fondé une famille aux Pays Bas. Maintenant seul, il vient rendre visite à son fils qui y vit toujours. A l'atterrissage, la jeune femme, qui s'était assoupie pendant le vol, constate que son interlocuteur est mort. Il laisse, sur son siège, une petite boîte en bois. Sans réfléchir, elle s'en empare. Celle-ci a-t-elle un lien avec la quête que mène notre narratrice depuis des années, cherchant à retrouver des personnes figurant sur une liste de cent noms ?
Le roman est composé de très courts chapitres, donnant, tour à tour, la parole à « Elle » et « Lui ». Chacun mène une quête en solitaire, et nous, lecteurs, en savons plus que la narratrice. Par delà le temps et l'espace, de mystérieux liens relient des personnages qui ne se connaissaient pas, et c'est fascinant. Je ne peux malheureusement pas trop en dire pour ne pas déflorer le suspense de cette toile qui se tisse au fil des pages, sinon que je suis immédiatement entrée dans l'histoire et l'ai lue avec bonheur. La fin m'a laissé une impression de joie et d'apaisement. C'est un roman qui fait du bien et que j'ai adoré.
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Histoires de rencontres : qu'elles soient dues au hasard ou recherchées, éphémères ou première étape d'un lien durable. Ces chemins qui se croisent nous sont racontés par l'auteure avec une poésie simple mais puissante. Point de départ : au tout début du livre « Elle » et « Lui » se rencontrent dans un avion. Suit une alternance de courts chapitres nous faisant passer de son présent à « Elle », une jeune femme néerlandaise ayant entrepris une (en)quête mystérieuse, à l'histoire de sa vie à « Lui », un vieil Espagnol ayant vécu aux Pays-Bas. Ce livre est d'une douceur infinie, sa lecture est comme un rêve étrange qui nous amène à cotoyer brièvement des personnages qui pourtant semblent si réels et attachants, presque familiers. Une histoire forte racontée avec finesse : laissez-vous tenter !
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Elle parcourt le monde à la recherche de son ange anonyme et sauveur lors d'un accident avec ses parents qui ont péri. Cette quête va nous faire découvrir le métier de traducteur inventeur de mots. Lors d'un de ses voyages en avion, elle va écouter l'histoire d'amour d'un vieil homme avec sa femme peintre. Elle lui dérobe une boîte qui contient son secret posthume. Dans ce roman à deux voies, ces deux vies qui se reconstruisent la sienne et sa relation avec sa tante adoptive
Une vraie découverte et je souhaite un vif succès à ce livre apaisant
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Sur fond de fiction à la fois légère et poignante, l'écrivaine retrace l'histoire des émigrés espagnols venus trouver du travail à l'étranger pour faire vivre leur famille, de la désillusion quant aux promesses des grosses usines. Elle redonne des couleurs aux personnages féminins, qu'elle montre sous le signe de la créativité, de la douceur, de l'espièglerie et de la détermination. Elle montre des peuples aux moeurs très différents, des familles soudées malgré toutes les difficultés qu'elles peuvent rencontrer : séparation, deuil, pauvreté, conservationnisme, préjugés, maladie, familles recomposées... le mystère de la boîte du mort et celui de la liste étrange de la jeune femme perdurent jusqu'au bout et donne envie d'en savoir les tenants et les aboutissants.

On y trouve de la fantaisie, du rêve, de l'acharnement, des âmes seules qui trouvent finalement réconfort. L'alternance entre les deux personnages ne sème pas trop de confusion et permet de faire le parallèle entre les deux avec plus d'aisance. C'est une belle histoire, une de celles qui ne commence et ne finit ni tout à fait bien, ni tout à fait mal, et qui rend donc un bel hommage à la vie telle qu'elle est, pleine de trésors et parfois radicale.

(voir la critique sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il est mort pendant l’atterrissage. Au décollage, j’ai vu ses mains agripper ses genoux, ses vaisseaux sanguins enfler d’un coup sous la peau, et j’espérais qu’il n’avait pas mal. Une fois l’avion dans le ciel, il s’est calmé. L’éclairage de la cabine avait dissipé les ombres. Contrairement à mon habitude, je lui ai adressé la parole. Je lui ai demandé s’il avait le mal de l’air. Il m’a dit qu’il n’était plus monté dans un avion depuis une bonne
dizaine d’années.

Il allait voir son fils aîné. “Mon fils néerlandais”, avait-il marmonné. Il parlait en marquant de nombreuses pauses, cherchant ses mots dans un dictionnaire imaginaire qu’il n’avait, apparemment, plus consulté depuis longtemps. Ses phrases se déployaient comme les fragments d’un poème au rythme insolite. Bien que ses trois fils soient nés aux Pays-Bas, m’a-t-il confié non sans fierté, seul son aîné était un véritable Néerlandais. Les deux
autres avaient, semblait-il, plus de gènes espagnols que le premier, Arjen. Le choix de son prénom avait, peut-être, tracé son avenir. S’il s’était appelé
Simon ou Robert, comme les deux autres, il n’aurait jamais eu à épeler son prénom, en Espagne, et il se serait davantage senti chez lui dans le pays
de son père. Mais non. Il s’appelait Arjen et maintenant, vingt-quatre ans plus tard, il vivait à Amsterdam tandis que ses frères vivaient à Barcelone.
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Quand nous sommes entrés dans la troisième salle, j'ai eu le souffle coupé. Willelmine avait représenté mes rêves en dix tableaux: la gigantesque lampe à incandescence, la fenêtre aveuglante sur le toit de l'usine, la maison avec les livres qui sortaient des rangs sur leurs étagères pour qu'on les lise, la cheminée d'une maison qui se rapprochait de celle de la maison voisine.
"C'est ta salle", me dit-elle fièrement.
Pensif, je regardais mes rêves et je me demandais comment elle avait pu rendre de façon aussi ressemblante quelque chose qui n'existait que dans ma tête.
"Comment peux-tu connaître la couleur de mes rêves?" ai-je fini par demander. (pp. 95-96)
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Le vide, tu le remplis avec des actes, le vide, tu ne peux le remplir qu'en accomplissant des choses, en te bougeant. En cherchant quelque chose.
- Quoi donc?
- N'importe quoi. Les gens qui cherchent ont un but. Ils ont une raison de se lever le matin et ils savent qu'un jour, ils trouveront ce qu'ils cherchent. Ils savent qu'ils ont une raison de vivre. (p.179)
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J'ai réalisé à quel point on se complique la vie quand on n'ose pas parler de ce qu'on a sur le coeur. On suppute, on s'invente des chimères, et on agit en fonction d'elles pour découvrir, finalement, qu'on avait tout faux.
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Les décisions radicales que nous prenons immédiatement après un désastre personnel sont souvent provisoires, car elles sont étroitement liées à un sentiment qui n'est pas arrivé à maturation.
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