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4,21

sur 2025 notes
Il est indubitable que je n'ai pu en retirer que du plaisir. J'utilise une tournure à tendance négative « je n'ai pu... que » comme si je n'en avais pas eu assez de jubiler. Un paradoxe, usage d'une tendance moins que pour une action aux conséquences plus que. C'est là toute la matière de ce livre. L'article "John Fante, ce génie incompris " (mai 2013; par Thomas Vercelot - étudiant en journalisme), exprime au millimètre près mon ressenti.

Arturo Bandini est doué d'un talent d'écriture reconnu par un éditeur de magazine (réf. à la relation entre J. Fante lui-même et son propre éditeur) et surtout vanté par lui-même. Un prétentieux à juste titre.
Battu presque à mort par l'amour des femmes, de sa condition de pauvre écrivain non reconnu, dans une ville ou le rêve repousse un désert américain immortel — image d'un combat perdu d'avance entre l'homme qui cherche a perdurer alors qu'il n'est que passager de son existence mortel ; tandis que le désert ne disparaîtra jamais et nargue son attaquant en soufflant ses grains de sable jusque dans le moindre recoin de la vie de l'homme. Bandini se laisse porter au gré de son humeur — exécrable — aspirant à en ressortir une inspiration redoutable qui bouleverserait sa vie et la littérature...
Après la découverte de " Mon chien stupide (1985) ", je confirme mon attachement à cet auteur particulier et très puissant.
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Nous poursuivons ici le parcours d'Arturo Bandini, jeune écrivain qui veut désespérément être célèbre.
Il est encore question d'identité, de culpabilité envers la religion et sa mère, de pauvreté et de la faim qui le pousse, cette fois-ci, à voler du lait.
Los Angles est toujours aussi ensoleillée et poussiéreuse.
Bandini se lance dans une histoire d'amour toxique qui va lui faire côtoyer de près la drogue et les hôpitaux psychiatriques.
J'ai trouvé l'histoire moins captivante que ses autres romans et souffrant parfois de quelques longueurs.
Néanmoins l'écriture est tonique, moderne et précurseur. C'est impossible d'imaginer que ce roman a été publié en 1939.
John Fante est un de ces romanciers qu'il faut lire.
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Je me sens partagé après la lecture de ce premier roman que je lis de John Fante (j'ai lu il y a bien longtemps quelques nouvelles du recueil "Le vin de la jeunesse" mais mon souvenir de cette lecture s'est évanoui). J'ai beaucoup aimé le début du roman situé dans le Los Angeles sordide des années trente, où le jeune narrateur, Arturo Bandini, malgré tous ses déboires, est convaincu qu'il est promis à devenir un grand écrivain alors qu'il n'a encore publié qu'une seule nouvelle. L'étoile du destin au-dessus de la poussière de l'Ouest Américain.

Puis l'ennui s'est progressivement installé. L'histoire qui ne cesse de se nouer et se dénouer entre Arturo et Camilla, la belle serveuse mexicaine, m'a peu à peu lassé et l'intermède que constitue la courte apparition du personnage de Vera Rivken n'a pas réussi à renouveler durablement mon intérêt. Arturo Bandini m'est apparu trop préoccupé de sa petite personne, tout en insistant lourdement sur sa prétendue générosité. Rien à voir par exemple avec le regard caustique d'un Ignatius Reilly (La conjuration des imbéciles) ou celui, furibard, d'un John Kaltenbrunner (Le seigneur des porcheries).

Conscient d'être un peu trop négatif au sujet de ce roman, je voudrais vous signaler la belle critique d'Archie qui a très bien su parler de ce livre.
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J'ai passé un bon moment avec ce roman où l'humour ne manque pas, écriture fluide et très agréable à lire. J'ai eu beaucoup de tendresse pour Arturo Bandini, un type au grand coeur. Je crois que je continuerais à faire un petit bout de chemin avec Fante. Une belle découverte.
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La préface dithyrambique de Bukowsky ne peut qu'inciter à plonger immédiatement dans le roman.
Et en fait, on y plonge réellement.
La vie d'Arturo Bandini, alias John Fante lui-même, à Los Angeles, défile sous nos yeux à un rythme soutenu.
C'est très réaliste et visuel et le personnage est attachant. Excessif, un peu mytho, qui rêve sa vie tant qu'elle ne s'accomplit pas selon ses aspirations.
Et ses aspirations principales, ce sont la littérature, devenir un grand écrivain, et les femmes.
J'ai passé un excellent moment en sa compagnie.
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Je vais directement sur l'étagère où les auteurs de la lettre B se sont amassés. Personne du nom de Bandini. Pas encore mais un jour cela viendra. Un jour les étagères seront remplies de livres de Bandini, Arturo Bandini. Un jour, je signerai plein d'autographes dans la rue, toutes les poupées à mes pieds. Je sors de la bibliothèque, furieux de ce manque de considération, furieux de cette incompréhension. " Dans le caniveau je repère un long mégot. Je le ramasse sans gêne aucune, et je l'allume, un pied dans le caniveau, j'en tire une grande bouffée et souffle la fumée en direction des étoiles. " Et je traîne dans Downtown, la poussière des trottoirs recouvre mes savates d'un autre âge. Je décide de rentrer dans mon hôtel miteux pour écrire. Moi, le grand Bandini dont sa dernière nouvelle a été publiée, je vais tous les éblouir, tous les bluffer. Tous les éditeurs voudront signer le grand Bandini.

Je m'arrête à un bar encore plus minable que celui d'hier. le café est dégueulasse, je suis prêt à le recracher devant cette serveuse mexicaine. Elle est belle mais ce n'est qu'une mexicaine. Et dire que cette métèque semble me mépriser, me traitant de Rital. Moi, le Grand Arturo. J'ai envie de lui en coller une à cette fille. " Américain et foutrement fier de l'être, voilà ce que je suis. Cette belle cité, ces grandes rues, ces fiers immeubles, c'est ça la voix de mon Amérique. D'un tas de sable et de cactus on s'est taillé un empire, nous autres américains. " Elle ne se rend pas compte à qui elle parle. Sache que je peux te baiser quand je veux, sale petite mexicaine. T'as déjà trop de chance qu'un gars comme moi, un homme de cette trempe, s'intéresse à toi.

Je traverse les rues désertes, mortes que seuls les rats semblent les faire encore vivre, entre ordures et déchets humains. Au loin la mer, mais ici que du sable et de la terre poussiéreuse. Je m'installe devant ma machine à écrire en attendant l'inspiration, en pensant à cette métèque.

" Mon conseil à tous les écrivains qui débutent est très simple. Je leur recommanderais de ne jamais éviter une expérience nouvelle. Je les exhorterais à vivre la vie dans toute sa crudité, la prendre bravement à bras-le-corps, l'attaquer à poings nus. "

Mon conseil à tous les lecteurs qui veulent découvrir la vie, la vraie vie est tout aussi simple. Je leur recommanderais de lire le grand Arturo Bandini. Une plongée dans les bas-fonds de L.A. comme vous ne pouvez plus l'imaginer, un voyage dans la poussière des rues...

A.Bandini
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Ah quelle lecture mes amis ! Dès les premières lignes, la verve de John Fante m'a littéralement prise à la gorge, avec ses mots simples et son phrasé brut, presque un langage parlé, qui raconte les journées de cet écrivain en devenir, un peu loser et dans toute la crudité de sa réalité d'être humain. Car Arturo Bandini est un homme, avec ses faiblesses, ses côtés sombres mais aussi sa générosité et sa bonté. Il se sent invincible et fort car il a publié une nouvelle mais en même temps, il se sait jeune et inexpérimenté. Il veut vivre et se forger ses expériences pour pouvoir écrire. Ni tout blanc, ni tout noir, il donne parfois envie de le haïr, parfois de l'aimer. Un personnage tout en nuances, terriblement humain avec ses souffrances, ses fiertés et son arrogance mal placée.

Tout au long du récit, il côtoie une galerie d'individus haut en couleurs : la gérante de l'hôtel, qui n'aime pas les étrangers, son voisin de chambre, qui lui emprunte sans cesse de l'argent, le barman écrivain médiocre et condamné par la maladie ou encore Camilla, dont il tombera fou amoureux.

John Fante nous décrit le Los Angeles des années 30 comme personne. On sent la chaleur et la poussière du désert tout proche se coller à nos vêtements pendant la lecture. On descend Bunker Hill en compagnie d'Arturo et on part en virée jusque Long Beach en trolley ou en vieille Ford à ses côtés. Quel voyage !
Lien : http://www.chaplum.com/deman..
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C'est écrit comme on parle, enfin comme n'importe qui parle aujourd'hui ou presque. Simple, sans chichis, sans effets de style et de manches. Au début, on se dit que c'est du polar. Ambiance poisse, alcool, cigarettes, loose et tutti quanti. Et justement tutti quanti, ça colle bien à ce fils de P.. de Bandini.
Il n'a dans la tronche que sa gloire future gagnée doigt par doigt sur son underwood crasseuse.
Tout l'american dream concentré dans la tortueuse cervelle de ce petit rital avant son éjaculation au grand monde. Un poil sado-maso avec sa camilla, un rien faux derche avec le Crucifié.
Los Angeles y sus demonios. Iconoclaste et nihiliste, nombriliste et troudebaliste.
Sacré Fante !
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Dans "Demande à la poussière", je retrouve avec émotion John Fante, alias Arturo, ce anti-héros, dur au coeur tendre, un peu plus désabusé et amer que 10 ans plus tôt lorsqu'il narrait son enfance dans "Bandini".
Désormais, il a quitté son Colorado natal pour tenter la grande aventure à Los Angeles où il vit misérablement. Pauvre et toujours mal dans sa peau, il n'a pas renoncé à ses "impétueux rêves de jeunesse". Il commence cependant à percer et ses premiers et très modestes succès littéraires viennent à point pour lui donner un peu de confiance en lui.
Mais ses triomphes sont éphémères. Son cynisme de façade exprime toujours ce mal-être et cette révolte qui le poursuivent depuis l'enfance.
Il confesse avec humilité et une bonne dose d'ironie ses peurs multiples : peur de la précarité matérielle, peur de la mort, d'un caprice de la terre
(nous sommes en Californie) et surtout peur des femmes. le récit très développé de ses relations aux femmes, entre désir et frustration est particulièrement poignant. Irritable et révolté, il ne contrôle pas toujours ses accès de violence qui, une fois accompli, le rende furieux contre lui-même, plein de désarroi et dévasté par le repentir.
Avec des mots souvent agressifs comme des coups de poings, John Fante raconte avec un immense talent la solitude, le désespoir, la misère des mal-aimés et des laissés pour compte représentés surtout par ses personnages féminins qui inspirent malaise et compassion.
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Je poursuis ma découverte d auteurs Américains avec ce livre inoubliable. John Fante à une capacité à vous faire ressentir à travers ses mots toute l atmosphère, les odeurs, la chaleur de Los Angeles. On respire la poussière du désert qui n'est jamais loin.
On s'attache énormément à Arturo Bandini/Fante dans ce roman semi-autobiographique. Il y a aussi beaucoup d'humour. Je le relirai avec plaisir dans quelques mois pour m immerger à nouveau dans cette atmosphère suffocante de la Californie des années 30, eldorado pour tous les miséreux.
Je viens de voir qu il y a eu une adaptation cinématographique! j avoue que j imagine mal Colin Farrell dans le rôle d Arturo mais pourquoi pas...
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